IV.2.2. Origine et mode de dépôts des
alluvions
Les analyses morphoscopiques effectuées ont permis de
montrer que les grains sont majoritairement anguleux, ce qui explique le fait
que les alluvions du secteur d'étude ont pour origine des zones
environnantes.
Dans les trois (3) puits effectués, les
sédiments sont positionnés en couches relativement minces. Dans
la partie supérieure, les particules fines sont plus abondantes.
À la base, les particules grossières prédominent. Cette
disposition représente le classement positif et semble indiquer un bon
modèle de dépôt des sédiments. Cette disposition des
sédiments alluvionnaires serait aussi fonction de la taille des
particules (Nyobe et al., 2018), d'autre part, la vitesse de la lame d'eau
aurait également joué un rôle important dans cette
distribution (Eno, 1983). Les matériaux constitués de sables fins
se seraient déposés lors des décrues à l'endroit
où les crues avaient déposées les particules
grossières. La morphologie des sédiments alluvionnaires du
secteur d'étude est similaire à celle des alluvions des petits
collecteurs du bassin versant de Lobo (Nyobe, 2019).
59
L'observation des lames minces de minéraux lourds des
alluvions du secteur d'étude contribue à mieux
caractériser ces dépôts. Elle apporte des renseignements
sur l'origine et la dynamique de dépôt des minéraux
détritiques. Leur abondance et leur nature dans les sédiments
dépendent des roches sources, ainsi que des conditions
d'altération, de transport et de dépôt. Dans cette
perspective, les échantillons de minéraux lourds qui ont
été analysés ont présenté une série
de onze espèces minérales. Les minéraux lourds sont
classés en deux groupes : les minéraux ubiquistes, qui sont des
minéraux communs aux roches magmatiques et métamorphiques
(zircon, augite, diopside, grenat, minéraux opaques) ne donnent pas
d'indication particulière et peuvent être rattachés aux
formations métamorphiques en place dans ce secteur d'étude et les
minéraux caractéristiques du métamorphismes (sillimanite,
zoïsite, disthène, staurotide, chloritoïde tourmaline) qui
confirme la lithologie qui est essentiellement métamorphique. La
présence de certains minéraux (minéraux opaques et
diopside) du premier groupe de minéraux et du deuxième semble
illustrer que, la roche source des matériaux alluvionnaires de la
rivière Djel serait composée des roches métamorphiques
(Tonjé et al., 2014 ; Nyobe et al., 2018). Ainsi, l'abondance de
minéraux opaques, rutile, tourmaline, grenat et zircon, dans tous les
échantillons indique une source distributrice métamorphique
provenant des roches a proximités tel que le revèle Stendal et
al. (2006) qui montrent à partir des études géologiques
réalisées dans la localité de Dibang et ses environs
(secteurs situés à l'Ouest de Bot-Makak) que : (1) le rutile
alluvial et éluvial de la région de Yaoundé provient de la
dégradation des métapélites, des roches
métamorphiques ; (2) le rutile du groupe de Yaoundé s'est
formé au cours du métamorphisme panafricain ou provient du rutile
détritique de source d'environ 900 Ma. Les roches étudiées
ont presque le même cortège minéralogique. Ils sont
principalement composés de quartz, feldspaths, plagioclase, biotite,
amphibole, pyroxène, grenat et minéraux opaques. Les
différences observées sur les plans minéralogiques et
texturaux pourraient être liées à la variation des
conditions du métamorphisme (Maurizot et al., 1986, Nyobe et al., 2018).
Leur composition chimique serait semblable à celle de Nyobe et al.,
2018). D'après Bouyo et al., (2015), les roches telles que gneiss et
micaschistes pourraient résulter du métamorphisme d'un protolithe
felsique et les amphibolites d'un protolithe mafique.
|