II.3.1.2. Résultats phytochimques
Les résultats du criblage chimique réalisé
sont condensés dans le tableau II ci-après : Tableau 4
: Résultats globaux du criblage chimique
Espèces Organes Alc Flav Anth Quin Coum Sap Tanc Tang Terp
Ster HCN Rés /Org %
Bauhinia reticulata
|
ER
ET F
|
|
6/11 54.5
6/11 54.5
5/11 45.5
|
Piliostigma thonningii
|
ER
ET F
|
4/11 36.4
4/11 36.4
5/11 45.5
|
1
|
6
|
5
|
0
|
2
|
3
|
6
|
3
|
1
|
3
|
0
|
16.7
|
100
|
83.3
|
0
|
33.3
|
50
|
100
|
50
|
16.7
|
50
|
0
|
F : Feuilles ; ET : Ecorses - tiges ; ER : Ecorses - racines ; PU
: Partie utilisée ; Rés + : Résultats positifs ; Org :
Organe ; PL : Plante, Alc : Alcaloïdes ; Flav : Flavonoïdes ; Anth :
Anthocyanes ; Quin : Quinones ; Sap : Saponines ; Tanc : Tanins
catéchiques ; Tang : Tanins galliques ;
Terp : Terpenoïdes ; Ster : Steroïdes ; HCN :
Hétérosides cyanogènes ; : Présence ; : Absence
24
Après examen minutieux du tableau ci-dessus, il
s'observe que 66 tests ont été effectués pour le criblage
phytochimique, parmi lesquels 30 tests ont été positifs.
L'analyse des résultats globaux peut être examinée sous
trois aspects : la répartition des groupes bioactifs par organe, par
espèce végétale et leur prévalence dans l'ensemble
des plantes.
a. Prévalence des groupes bioactifs dans l'ensemble des
plantes
L'observation montre que les tanins catéchiques et les
flavonoïdes sont les composés trouvés dans les
différentes parties des plantes analysées soit (100%) de tests
positifs, les anthocyanes sont en deuxième position avec 83.3%, suivis
des stéroïdes et saponines avec 50% chacun, coumarines 33,3%, 16,7%
pour les alcaloïdes et terpénoïdes. Les quinones et les
hétérosides cyanogènes ont été absent (0%)
dans tous les organes pour toutes les plantes étudiées.
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10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
Alc Flav Anth Quin Coum Sap Tanc Tang Terp Ster HCN
Série 1 Série 2 Série 3
Figure 3 : Abondance en composés chimiques dans l'ensemble
des plantes
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La présence en majorité des polyphénols
(Tanins, Anthocyanes, flavonoïdes), des saponines et des
stéroïdes dans nos espèces pourrait se justifier par le fait
que ces groupes sont ubiquistes. Quant aux alcaloïdes,
terpénoïdes et hétérosides cyanogènes, leur
présence est souvent marquée à des familles
spécifiques telles que les Lauraceae, Loganaceae, Solanaceae etc.
(Alcaloïdes); et chez les Euphorbiaceae précisement dans
l'espèce Manihot esculenta (hétérosides
cyanogènes).
En se réferant aux résultats ci-haut, nous
disons que l'absence de certains groupes chimiques tels que les alcaloïdes
est justifiée du fait que parmi les familles spécifiques
précitées les familles des espèces à l'étude
n'y figurent pas et c'est la même chose pour la famille d'Euphorbiaceae
du fait que la présence des hétérosides cyanogènes
est révélée précisement dans l'espèce
Manihot esculenta.
Il est aussi à noter que les résultats
phytochimiques peuvent variés d'une étude à l'autre car
plusieurs facteurs peuvent influencés la composition chimique d'une
plante, entre autres la période de récolte, les
différentes techniques lors de récolte (l'heure, l'état
des organes récoltés jeunes ou vieux), le sol, le climat
(Kahumba, 2000).
26
b. Répartition des groupes bioactifs par organe
utilisé
De tous les organes utilisés, les tiges ont
donné 54,4% de tests positifs suivis des racines 26,3% et 19,3% de tests
positifs pour les feuilles.
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Figure 4 : abondance des groupes chimiques par organe
utilisé
L'abondance de groupes chimiques dans les tiges et racines
serait justifiée par le fait que ces organes sont le lieu de stockage
dans les végétaux (Mangambu et al., 2008).
La présence en grand nombre de ces composés
bioactifs chez une espèce comme le cas de Piliostigma thonningii
et les autres expliquerait leur large utilisation en médecine
traditionnelle contre différents maux (maladies) tel que prouvé
dans les travaux de certains chercheurs.
En effet, l'abondance de tanins, saponines et
stéroïdes dans nos espèces pourrait expliquée l'usage
de ces plantes en médecine traditionnelle congolaise (Makumbelo et
al., 2008).
Par ailleurs, cette étude a confirmée certains
résultats de Mustapha et al., (2016), C'est notamment la présence
de saponines et stéroïdes dans les feuilles et tiges de
Piliostigma reticulatum, de flavonoïdes (Feuilles), anthocyanes
(Tiges), et l'absence de quinones dans les feuilles et tiges, de
terpénoïdes dans les feuilles et des anthocyanes dans les feuilles
et les tiges de la même espèce.
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