Source : DEGUENON, décembre 2018
Le principal moyen de lutte contre les ravageurs est
l'utilisation de pesticides chimiques. La majorité des maraichers ne
semblent pas avoir une grande connaissance des matières actives et des
doses à utiliser en fonction des superficies à traiter à
cause de leur faible niveau d'instruction et d'un manque d'encadrement
adéquat. Les maraîchers estiment ces produits très
coûteux mais affirment qu'ils sont efficaces. Le recours aux produits
destinés à traiter le coton notamment l'endosulfan (produit
très toxique de la famille des organochlorés) est effectué
dans ce cas, puisqu'ils sont moins onéreux. Cependant, les produits
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homologués pour les cultures maraichères ne sont
pas toujours disponibles dans les centres de promotion agricole. Les maraichers
ne bénéficiant d'aucune subvention font de leur mieux pour avoir
de belles récoltes afin de les commercialiser.
La plupart des maraichers, environ 50 sur les 56
interrogés, affirment ne plus avoir une connaissance sur le mode
d'action précis des produits qu'ils utilisent. Ils
prétendent ne plus rien maîtriser, parce que les produits ne sont
plus efficaces comme avant, alors là ils ne savent plus quoi faire
exactement. Et donc, ce qui est recherché, c' est le résultat ;
peu importe le type d'emballage, la couleur et l'aspect du produit. Alors nous
devons communiquer et former ces maraîchers à choisir le bon
produit pour amoindrir les dégâts dans un monde de contrefaits.
L'équation la plus difficile à résoudre
concernant l' usage des pesticides a été de trancher sur comment
les mélanges de pesticides se font. C' est une question
compliquée, ils ne peuvent pas dire exactement comment ils
mélangent les produits. Ils le font selon le niveau d'attaque des
plants, de la quantité de produit dont ils disposent, des produits qui
existent en ce moment sur le marché, de leur capacité
financière etc... Aucun des maraichers interrogés sur cet aspect
n'a pu fournir d'informations précises. L' observation nous a permis de
constater que, le même maraicher pour la même culture, en face du
même ravageur, peut soit utiliser les mêmes produits à des
doses différentes, soit utiliser carrément d'autres produits,
soit faire d'ajout aux précédents. Néanmoins, même
si on ne peut pas statuer sur les mélanges de produits, il y a les
produits tels que « LAMBDA FINER® 25 EC », « PACHA® 25
EC », « LASER® 480 SC » « EMACOT FORT » qu'on
retrouve systématiquement dans tous les mélanges faits par la
majorité des maraichers enquêtés.
![](Risques-sanitaires-et-environnementaux-lis--l-utilisation-des-pesticides-et-engrais-chimique18.png)
Planche 4 : Préparation d'un
mélange de Suncozèbe et d'Acarius à VIMAS Source :
DEGUENON, décembre 2018
![](Risques-sanitaires-et-environnementaux-lis--l-utilisation-des-pesticides-et-engrais-chimique19.png)
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Photo 2 : prise de vue de Daleb reprise
par DEGUENON, décembre 2018
Selon les maraîchers, pour renforcer l'efficacité
du produit, il doit être utilisé en mélange. Cette pratique
évite de faire plusieurs passages d'épandage et de ce fait permet
de gagner en temps.
![](Risques-sanitaires-et-environnementaux-lis--l-utilisation-des-pesticides-et-engrais-chimique20.png)
Planche 5 : Pulvérisation de pesticides
dans un champ de poivron à VIMAS Source : DEGUENON, décembre
2018
Le principal mode d'utilisation des pesticides est
l'épandage par le pulvérisateur. L'arrosoir est utilisé
rarement par certains. L'épandage est fait souvent très tôt
le matin ou le soir. La raison évoquée est que l'action du soleil
ambiant associé au produit pourrait griller la plante.
Les pertes occasionnées par les ravageurs sont parfois
extrêmement importantes, de sorte qu'il est courant, pour les
éviter, de traiter les cultures au moyen de pesticides sans guère
se préoccuper des quantités utilisées. En pareil cas, la
teneur en pesticides peut être élevée, quand on
procède à des traitements peu avant la récolte. Alors que
ces légumes sont directement mis sur le marché après
traitement, après un simple lavage.