CONCLUSION GÉNÉRALE
Ce travail qui arrive à sa fin avait pour objectif
général de parler de la formation des questions en Shupamem. Pour
cela, nous nous sommes donné pour tâche d'identifier les marqueurs
de l'interrogation, d'identifier les types d'interrogations, d'identifier les
différentes places qu'occupent les marqueurs de l'interrogation dans une
phrase interrogative et de parler de l'ordre des constituants dans une phrase
interrogative.
Mais avant de continuer il convient de noter que toutes nos
hypothèses ont été confirmées. Notre
hypothèse générale a été confirmée :
en Shupamem, l'interrogation se forme de deux façons : soit par
l'utilisation du marqueur de l'interrogation è,
mè, nè ou l'interrogateur oratoire i`
ou ni` en fin de phrase ou soit par l'utilisation du syntagme Qu
et du marqueur de l'interrogation è, m?Ì,
nè ou l'interrogateur oratoire i` ou ni` en
fin de phrase.
Notre hypothèse secondaire n°1 a été
confirmée : l'interrogation est marquée en Shupamem par le
marqueur de l'interrogation è, m?Ì,
nè ou l'interrogateur oratoire i` ou ni.
Notre hypothèse secondaire n°2 a été
confirmée : le syntagme Qu est en initial de phrase lorsqu'il est
focalisé alors qu'il est in-situ lorsqu'il n'est pas focalisé.
En fin l'hypothèse secondaire n°3 a
été aussi confirmée : le syntagme Qu est en initial de
phrase dans les interrogations averbales.
Le chapitre 1 intitulé « Le peuple bamoun et
le Shupamem » était un chapitre introductif. Il nous a permis
de parler succinctement du peuple bamoun. Ce chapitre nous a aussi permis de
parler du système consonantique et vocalique ainsi que de classes
nominales, du verbe et de la négation dans cette langue.
Le chapitre 2 intitulé « Cadre
théorique » avait pour but de parler de la théorie
utilisée dans notre recherche.
Dans le chapitre 3 intitulé « Les marqueurs de
l'interrogation en Shupamem », nous avons parlé des
différents mots interrogatifs en Shupamem. Nous avons découvert
que l'interrogation est marquée en Shupamem par le marqueur de
l'interrogation è, m?Ì, nè, i`,
ni`, les pronoms interrogatifs, les adjectifs interrogatifs et les
adverbes interrogatifs.
Le chapitre quatre intitulé « Typologie des
questions en Shupamem » nous a permis de parler de types de
questions, de la distribution des constituants de la phrase interrogative et
d'identifier les différents mouvements des constituants des phrases
interrogatives.
Nous avons découvert qu'il existe en Shupamem cinq (05)
types d'interrogations : L'interrogation totale (l'interrogation totale directe
et l'interrogation totale indirecte), l'interrogation partielle
(l'interrogation partielle directe et l'interrogation partielle indirecte),
l'interrogation alternative, l'interrogation rhétorique et
l'interrogation averbale. Nous avons vu
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que l'interrogation totale porte sur toute la phrase
interrogative et a pour réponse oui ou non. L'interrogation totale
directe en Shupamem est marquée par è, mè ou
nè en fin de phrase. Alors que l'interrogation totale indirecte
est marquée par le verbe interrogatif (VI), le complémenteur
mi`, la subordonnée interrogative et le marqueur de
l'interrogation. Parlant de l'interrogation partielle, nous avons vu que c'est
une interrogation qui porte sur un constituant de la phrase ; elle est
marquée en Shupamem par l'utilisation obligatoire du syntagme Qu et du
marqueur de l'interrogation è, mè ou nè.
Alors que l'interrogation partielle indirecte est marquée en Shupamem
par le verbe interrogatif (VI), le complémenteur mi` et la
subordonnée interrogative (SI) qui contient un Syntagme Qu (SI).
Concernant l'interrogation alternative nous avons vu que c'est
une interrogation qui offre le choix entre deux réponses possibles ; la
réponse pouvant être le syntagme nominal simple ou la phrase toute
entière liée par la conjonction de coordination «
kè ». L'interrogation alternative est marquée par la
conjonction de coordination kè (ou) qui sépare les deux
entités sur lesquelles il faut choisir et le marqueur de l'interrogation
en fin de phrase.
Nous avons dit concernant l'interrogation rhétorique
que c'est une interrogation ou on n'attend pas de réponse car cette
dernière est connue par celui qui la pose. Cette interrogation est
caractérisée par le mot interrogatif (syntagme Qu) et le marqueur
oratoire i` ou ni` (Int or).
Après, nous avons parlé de l'interrogation
averbale et nous avons dit que c'est une interrogation qui ne contient pas de
verbe, mais qui contient un sujet et un marqueur interrogatif. Il est à
noter que l'interrogation averbale sélectionne les mots interrogatifs
suivants : les pronoms interrogatifs wô (qui) et
k%è (quoi), l'adverbe interrogatif de lieu
jâ (où), l'adverbe interrogatif de quantité
pfs%è (combien) et l'adverbe interrogatif de prix
bits%è (combien). L'interrogation averbale est marquée
par le mot interrogatif (syntagme Qu) en fonction sujet ou en fonction
complément, l'absence du verbe et la présence du mot interrogatif
(syntagme Qu) ainsi que le marqueur de l'interrogation.
Ce chapitre nous a permis de comprendre qu'en Shupamem, le
syntagme Qu peut être in-situ ou en initial de phrase. Le syntagme Qu est
in-situ lorsqu'il n'est pas focalisé. Alors que le syntagme Qu est en
initial de phrase lorsqu'il est focalisé ou dans les interrogations
averbales.
Le chapitre cinq intitulé « La
périphérie gauche en Shupamem » constitue le dernier
chapitre de notre travail. Ce chapitre nous a permis de parler de la
focalisation, de la topicalisation et de la relativation. Pendant la
focalisation et la relativation du sujet, la trace du sujet est
remplacée par le pronom résomptif, ceci se justifie par le fait
que le Shupamem
n'admet pas de position sujet vide. Finalement, nous avons
découvert que la projection SC est constituée des projections
SForce, SFoc, STop et de SRel dans l'ordre suivant :
-
SForce > SRel > (STop1) > SFoc > (STop2)
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- SForce > (STop1) > SRel > SFoc > (STop2)
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