Chapitre I :
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PRESENTATION DE LA
LANGUE
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Introduction
Dans ce chapitre, il sera question pour nous de parler du
peuple bamoun, du système consonantique et vocalique du Shupamem ainsi
que de classes nominales, du verbe et de la négation.
1.1 Origine du peuple bamoun
Les origines du peuple bamoun remontent au 13ème
siècle. Les bamouns sont partis de Bankin, sous la conduite de Nchare.
Selon Nicod (2002), le royaume bamoun a été fondé par
Share yen. En fait, après la mort de Fonrifum (Roi de Rifum ou Tikar),
son fils Dikum, au détriment du très ambitieux Nchare est
désigné comme successeur. Ce dernier en est très
vexé, et sa mère, la reine Yen, se sent déshonorée.
D'un commun accord et sous la conduite de Nchare, ils décident de s'en
aller hors du royaume qui se trouve à Bankin. La reine réunit
donc ses enfants et quelques fidèles et prennent la direction de
Léké où ils prennent refuge. Mais malheureusement, ils
constatent très vite qu'ils sont en insécurité et
décident de progresser vers la droite à l'Ouest. L'un des neveux
du feu roi nommé Njimongha qui connaît mieux le pays et a souvent
entendu parler de la cruauté des hommes d'une tribu Tikar nommée
Manté, suggère alors à ses compagnons de se diriger vers
la gauche afin de traverser le fleuve Ripah (actuel Mbam) à son
confluent avec le fleuve Mvi et de se rendre à Njipou. Suivant cet
itinéraire, les fugitifs arrivent sans encombre au bord du fleuve Mbam.
C'est là que se présente le premier obstacle. Le groupe
présente un poids supérieur à celui que peut supporter la
pirogue qu'il doit emprunter pour traverser le fleuve Mbam. A ce niveau, il est
important de désigner ceux des membres du groupe qui auront un
rôle important à jouer. Ce sont les cinq enfants de la reine YEN :
Fomban, Koumjouon, Nchare, Mfom et Nguonsoh, qui empreinte la pirogue. Quand
ils atteignirent l'autre rive, la reine Yen ordonna que la pirogue fût
détruite, condamnant ainsi deux de ses enfants et leurs compagnons
à demeurer sur les terres des Tikars.
Durant la marche pour l'assaut de Njimon, ils conquirent
plusieurs tribus en soumettant de nombreux rois. Ainsi tombèrent :
Fondouobouh, Nfonpalap, Fonpayat, etc.
Après, vint le jour où il fallut choisir un
guide (roi) pour diriger le groupe de conquérants d'origine Tikar. La
tradition voulant que ce fût quelqu'un ayant un sang noble, ce guide ne
pouvait être que l'un des fils ou des filles du Roi Fonrifum ; plus
précisément un des
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enfants de feue la reine Yen. Les aspirants furent Koumjouom,
Nchare et leur soeur Mfom. Les trois prétendants devaient faire une
compétition en vue de la désignation du roi. La discipline
choisie fut une course sur une distance d'un peu moins de cents mètres
à partir du tronc d'arbre où étaient assis les trois
prétendants. Le premier à poser le pied sur la pierre allait
devenir le roi. Njimongha, en sa qualité de neveu de Forifoum, fut
chargé de donner le signal de départ. Koumjouom, grand, costaud
et bien bâti d'un point de vue sportif, jubilait d'avance. Il voyait bien
qu'il partait favori. Face à lui, Nchare, petit et fluet n'avait aucune
chance... Pourtant, tout le monde souhaitait que Nchare devienne roi. La raison
était simple : au contraire de son frère qui était
arrogant et antipathique, Nchare était modeste, affable et sociable.
Quand approcha l'heure du départ, Njimongha s'avança très
discrètement vers Mfom et lui donna quelques consignes. Celle-ci alla
s'asseoir sur le tronc d'arbre, emprisonna sous ses fesses, un pan du pagne de
Koumjouom. Quand Njimongha vint donner le signal du départ, Mfom eut de
la peine à lever son gros corps, comme par mégarde, retardant en
même temps le démarrage de Koumjouom. Nchare fonça
tête basse et gagna la compétition. Nchare devint Roi et
l'état bamoun est proclamé et Njimom devient la première
capitale du royaume.
Né autour des années 1873-1874 selon Njele
(2010), le roi Njoya est le concepteur du shumom qu'il utilise pour transcrire
la parole bamoun.
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