Conclusion partielle
Ici, il s'agissait de présenter les facteurs externes qui
constituent des obstacles à l'épanouissement des PME à
travers l'outil PESTEL et les facteurs internes tant théorique à
travers l'outil SWOT que financier par un diagnostic financier à l'aide
des informations financières dont nous avions disposé avant de
passer à la discussion, implication et à la limitation des
résultats obtenus.
Pour mener à bien cette étude, nous sommes partis
d'une approche hypothético déductive en vue de présenter
nos données en faisant un diagnostic financier des Etablissement BULUNGU
et JIJI, des données rendues rigoureuses par l'analyse des
différents ratios formels pour l'obtention de nos résultats. Et
par suite d'une série de traitement des données, nous pouvons
déduire que certains facteurs ont de grosse conséquence sur la
gestion des entreprises c'est-à-dire, qu'elles influencent directement
le résultat des entreprises.
De ses résultats, nous aurons à extrapoler dans le
chapitre qui suit, les significations concrètes de nos analyses afin de
dégager et de proposer suggestions et pistes de solutions qui seront mis
en lumière afin de permettre une amélioration de la gestion
financière des PME et de l'environnement dans lesquels elles
évoluent.
DIAGNOSTIC DE L'ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DES PME
44
5 Chapitre V : Discussion
Dans ce chapitre, il est question de tenir une discussion sur
base des résultats obtenus, d'expliquer ce que ces résultats
signifient réellement afin de corroborer notre raisonnement avec ceux
des chercheurs antérieurs dans le contexte parent, de confronter nos
analyses avec nos hypothèses de départ, puis de mettre en exergue
ses implications dans notre étude, les éventuelles obstacles et
difficultés rencontrées. De ces faits, la structure de ce
chapitre se déclinera comme suit :
· La première section traite de la discussion des
résultats ;
· La deuxième section exprimera les implications de
notre étude ;
· La dernière section citera les difficultés
rencontrées ;
5.1 Discussion des résultats
Plusieurs recherches reconnaissent que les PME prennent pour le
plus souvent des solutions à court pour le simple fait qu'elles sont
constamment butées à des urgences dans la gestion quotidienne.
Cette susceptibilité s'explique par l'effet microcosme que subissent les
patrons des PME (Torres, 1999). Et l'influence des facteurs externes à
un effet directe sur les résultats d'une entreprise. C'est pourquoi nous
avons observé l'environnement économique de deux PME dans deux
différents grands marchés de Kinshasa à deux
époques différentes selon la disponibilité des
données.
Cette section s'accentuera plus sur les résultats issus
de notre diagnostic.
En ce qui concerne les fondements financiers, nous pouvons
d'emblée parler de :
Ø L'équilibre financier des PME sous examen.
ü Concernant l'Etablissement BULUNGU : Le problème
rencontré ici est due à l'impact du covid sur les
activités. La pandémie n'ayant pas laissé les entreprises
indifférentes, nous constatons que, d'après la FEC, les
incidences de la COVID-19 sur les activités des entreprises sont
fortement corrélées aux facteurs de contingences. 12% de ces
entreprises ne sont pas senti touchées, 25% ont été
impacté positivement contre 63% qui déplore amèrement la
situation sur un échantillon de 239 entreprises dont 43% sont des PME.
76% des entreprises ont connu une baisse significative de revenu. C'est le cas
de
DIAGNOSTIC DE L'ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DES PME
45
l'Ets BULUNGU sous examen qui connait une situation de
réduction d'activité avec une baisse significative de 29% du
revenu entre 2019 et 2020.
Cette baisse est visible en observant la courbe du chiffre
d'affaires flancher brutalement dans le graphique (graphique équilibre
financier Ets BULUNGU) avec un FRN en légère baisse sans aucune
incidence sur la trésorerie et un BFR évolutif.
Nous validons la première partie de notre première
l'hypothèse selon laquelle
d'ordre économiques, les résultats des analyses
ont démontré que la pandémie du COVID-19 n'a pas
laissé indifférente l'environnement économique des
entreprises. Elle n'a eu aucun effet sur 12% des entreprises, 25% ont
été impacté positivement contre 63% qui ont subi les
retombées de ce fléau avec une baisse significative de leur
revenu. Soit 29% pour le cas de l'Ets BULUNGU
L'environnement des PMES à Kinshasa serait très
sensible aux divers chocs exogènes
V' Concernant les Ets JIJI, dans la période bien avant la
covid, JIJI se trouve dans
une situation de croissance trop rapide avec un chiffre
d'affaires qui croit considérablement et parallèlement avec le
BFR. Malgré une bonne rentabilité de l'entreprise, le FRN croit
plus lentement. Cette augmentation rapide du BFR crée une zone grise
pour la trésorerie (voir annexe) que se verra dans l'incapacité
d'honorer ses engagements à court terme et de profiter
d'opportunités ponctuelles.
Ø L'analyse de la liquidité
V' Concernant l'analyse de la liquidité, les ratios de
l'Ets BULUNGU de la période en examen au sens large est > 1 (ce
qui sous-entend que le FRN est > 0 implique que l'excédents des
capitaux réponds au BFR). Cette réalisation montre l'entreprise
est en mesure de répondre aux obligations de paiements (Fournisseurs)
à court terme au moyen de liquidité provenant de la
réalisation des stocks). Néanmoins, après affinement du
Current ratio (c'est-à-dire, déduction du stocks), les dettes
commerciales à elles seule ne suffisent pas à honorer les
engagements financiers dans l'immédiat. Cela s'explique par le rapport
de l'Acid test qui est < 1 d'après nos analyses. Ce qui veut aussi
dire que les actifs rendu acide (restreint) seuls ne suffisent pas à
honorer les engagements financiers à court terme.
DIAGNOSTIC DE L'ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DES PME
46
L'importance de ces ratios dépend de l'utilisateur et
de la politique de vente de l'entreprise mais encore, des tests
supplémentaires seraient de mise. Il pourrait notamment s'agir d'une
analyse des assertions d'audit à savoir :
Tableau 10. Proposition des tests supplémentaires pour
valider le ratio de liquidité
Assertions
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Tests effectués
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Existence
|
L'évidence du stock c'est-à-dire, s'il est bien
réel ;
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Ownership
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Tester le stock pour voir si les marchandises nous appartiennent
vraiment par une vérification des éléments probant
(factures externes) et si besoin, une circularisation des factures à
crédit auprès du fournisseur. Cette opération pourrait
avoir un double effet, c'est-à-dire, elle vérifie la provenance
et la dette vis-à-vis du fournisseur ;
|
|
Accuracy
Valuation
Vérifier que le montant repris dans le stock est bien
exact en faisant les SI + E - S = SF ;
Tester la valeur intrinsèque du stock,
c'est-à-dire, vérifier que l'exactitude du montant de stock
correspond bien à la valeur du stock. Pour se faire, un inventaire est
nécessaire car il pourrait révéler plusieurs anomalies au
niveau du stock à savoir : péremption,
détérioration ou vol de certains articles qui entraineraient des
réductions de valeur. Qui elles, à leur tour pourraient
influencer la position des ratios de liquidité, sachant que la
liquidité peut être un indicateur déterminant la
viabilité des PME selon Benthani et Cherkaoui (dans Temomo R. et al,
2018). De ce fait, notre attention sur le stock est due à son importance
dans les bilans examinés car il représente 36% du total
bilantaire en 2020
Source : Auteur
V' Concernant les Ets JIJI : ce ratio étant
supérieur à 1, stipule que les obligations
de paiements à court terme peuvent être
honorées au moyen des actifs d'exploitations. Ce qui n'est pas le cas
après rationnement du ratio. Ce qui veut tout simplement dire que sans
les stocks, l'entreprise n'est pas à dans la possibilité
d'honorer ses engagements à court terme.
Ø L'analyse de la solvabilité
V' Concernant l'Ets BULUNGU et Les Ets JIJI : Nous constatons au
travers des visuels de solvabilité ci haut (voir graphique sur la
solvabilité) que les entreprises sont largement indépendantes
financièrement quoi que pour certaines opérations elles ont
recours à de l'endettement qu'elle maitrise parfaitement.
DIAGNOSTIC DE L'ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DES PME
47
Ces ratios reflètent le degré de dépendance
de l'entreprise vis à vis des capitaux étrangers. Il donne une
représentation des dettes totales de l'entreprise sans distinction entre
les catégories de dettes. Elles sont moins risquées lorsqu'il
s'agit des dettes opérationnelles (Julien Henry, 2020). C'est le cas
avec nos PME qui en ont pour 24 et 13%.
Ø L'analyse de la rentabilité
§ L'analyse de la rentabilité des fonds (ROE et
ROI)
V' Concernant l'Ets BULUNGU, Le choix porté sur ces
ratios nous permet de voir quel type de financement est profitable pour cette
dernière. Il s'avère pour l'Ets BULUNGU, le ROE
génère plus de profit par rapport au ROI. Contrairement à
l'Ets JIJI qui a son ROI supérieur au ROE ce qui donne un avantage
à l'utiliser car il permet de conserver de la liquidité qui
pourrait servir à profiter d'opportunité pour des
opérations ponctuelle car lorsqu'on détient du cash, on sait
négocier le prix d'un bien. Malheureusement, faute des données
sectorielle, nous ne saurons dire si les deux PME se situent au-dessus ou en
deçà de la moyenne sectorielle pour une meilleure décision
du mode de financement des activités.
§ Analyse de la rentabilité à la DuPont
Cette analyse nous a permis de voir à l'aide de la
reformulation du compte de résultat, à quel niveau jauger dans la
gestion pour réaliser une rentabilité conséquente ou
attendu. Il en ressort de notre analyse que les actifs de l'Ets BULUNGU
génèrent +/-1usd pour 1usd investi, contrairement à l'Ets
JIJI qui génèrent 2 fois plus avec pour chacune des entreprises,
un levier financier autour de +/-1.2. Contrairement à la formule simple
du ROE, l'analyse à la DuPont nous donne la possibilité de
décider dans quoi placer ses investissements tout en surveillant les
postes qui seront impacté dans l'optique d'atteindre une meilleure
productivité.
Ø L'analyse de la rentabilité des ventes
Il est important pour tout investisseur ou personne
économique voulant investisseur dans un projet de savoir combien lui
reviendra de marge sur son investissement.
V' Concernant l'Ets BULUNGU, la MBSV étant à 9%
implique que chaque vente moyenne de 100usd génère 9usd. Il donne
une première estimation de la rentabilité des ventes en tenant
compte que des charges liées à la réalisation du CA.
DIAGNOSTIC DE L'ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DES PME
48
Il indique ce que rapporte les ventes déduction faites de
toutes les charges d'exploitations décaissées de l'exercice. Il
donne une image de revenu attendu en cas d'une quelconque réalisation
d'un quelconque CA.
Tandis que la MNSV donne une image plus raffinée de la
marge réalisée sur vente en tenant compte cette fois de toutes
les charges y compris les amortissement, réduction de valeur et les
provisions (MNSV +/8%). Ces nouveaux éléments sont des charges en
plus à déduire. Ils peuvent impacter la vision à long
terme de l'entreprises.
ü Concernant l'Ets JIJI, les chiffres sont plus faibles. La
PME a des dépenses d'exploitation bien plus importante que l'Ets
BULUNGU. Les matières et fournitures consommées ainsi que la
charge du personnel suffisent à réduire une grosse partie de la
marge brute. Elle affiche une MBSV de +/- 5%, ce qui implique que chaque vente
moyenne de 100usd génère 5usd et +/-3% de MNSV.
Comme les autres ratios, il est intéressant de comparer ce
ratio sur plusieurs années et ou à celui d'autres entreprises du
même secteur et avec d'autres rations du même angle.
5.2 Implication des résultats
La revue de la littérature de ce travail ainsi que
plusieurs papiers accusent d'une difficulté de financement des PME en
Afrique et ce travail particulièrement ne fait pas abstraction du cas de
la RDC à Kinshasa. Nous le constatons avec les éléments
sous examen, qui pours nos PME n'en bénéficient que 6% d'emprunt
qui ne représente pas pour le moins le quart (7,5%) de l'emprunt total
que pourrait contracter une entreprise.
L'équilibre financier et tous les ratios utilisés
dans le développement de ce travail nous ont permis de voir les
fondements financiers des PME (sous examen) à travers l'analyse de la
santé financière de ces dernières. Il en découle de
nos analyse qu'une croissance trop forte et non contrôlée plonge
la trésorerie dans une position rouge avec une augmentation du BFR sans
une meilleure gestion du FRN. C'est le cas de l'Ets JIJI (graphique 2 sur
l'équilibre financier). Une vision zoom nous l'illustre pour une
meilleure compréhension.
DIAGNOSTIC DE L'ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DES PME
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Graphique 5. Zoom de l'équilibre financier JIJI
Vision zoom de l'équilibre financier
150.000,00
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100.000,00
50.000,00
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FRN BFR
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Cette vision illustre mieux à partir d'où la
trésorerie de l'entreprise passe au rouge. Le point
d'appréciation se situe dans le scénario 2 entre 2009 et 2010,
année où les dirigeant devraient ouvrir l'oeil et soit effectuer
une cession d'actifs (c'est-à-dire, vendre certaines immobilisations
afin de compenser le BFR et mieux le gérer).
Source : Auteur sur base des données comptables
H2 : Au vu de ce graphique, nous infirmons notre
hypothèse selon laquelle Les PMES (Ets Bulungu et Ets JIJI)
à Kinshasa ont des santés financières instables au vue de
leurs trésoreries et leur rentabilité n'est pas garantie surtout
face aux chocs exogènes comme la Covid-19, bien que fortement
impactée la PME BULUNGU a été suffisamment liquide,
solvable et rentable et pour JIJI, Il en découle de nos analyse qu'une
croissance trop forte et non contrôlée plonge la trésorerie
dans une position rouge avec une augmentation du BFR sans une
meilleure gestion du FRN
Les ratios de liquidité au sens large (current ratio ?1)
indiquent que les entreprises sont capables d'honorer leurs engagements
vis-à-vis de leur créancier qui sont en grande partie pour les
deux PME des fournisseurs et représente respectivement avec 6 et 18% du
total du bilan (Pour l'Ets JIJI et l'Ets BULUNGU). Contrairement au ratio de
liquidité au sens strict (acid test).
En outre, le ROE et ROI nous ont donné une idée sur
le mode profitable de financement pour nos PME. Et cela dépend d'une
entreprise à une autre. Une comparaison avec le secteur
d'activité nous aurait donnée plus de lumière.
Néanmoins, il est plus profitable pour l'Ets JIJI de miser sur l'emprunt
car les chiffres nous donnent un ROI de 18% en 2010 contre un ROE de 15%.
DIAGNOSTIC DE L'ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE DES PME
50
Pour les années antérieurs, les deux ratios sont
étroitement proches pour les deux PME. Le choix d'utilisation du ratio
de rentabilité dépend du dirigeant et de sa vision. L'avantage
qu'offre le ROI, est qu'il permet de disposer en permanence des fonds tout en
finançant les activités par es capitaux étrangers.
Malgré les résultats obtenus, il n'en demeure pas
moins un problème chronique dans la gestion des PME sous examen, celui
du contrôle interne. C'est essentiellement le cas avec l'Ets BULUNGU
où malgré les importantes réalisations de cette
dernière, en dénonce un agent de la place dans une communication,
une légèreté dans la gestion quotidienne. Ses mots :
« il y a boire et à manger dans la gestion, Il faudrait une
réelle mise en place des procédures internes afin de mieux
coordonnées les tâches et un suivi qui s'en suit pour la
conformité des contrôles préétablis » nous
répète-t-il.
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