IV-1-6-1 Information générale
Titre du projet : Recyclage des déchets
plastiques (ReDePlast) à Sarh Domaines d'intervention :
Hygiène, Assainissement, Santé, Environnement.
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IV-2 Discussion et Suggestions
IV-2-1 Discussion
La quantification des déchets solides auprès des
ménages révèle la présence d'un important gisement
de 32,72 % déchets plastiques sur 613,79 Kg de déchets solides
ménagers produit en une semaine. Les ménages de la ville de Sarh
produisent 197,16 Kg soit 0,197t de déchets plastiques par semaine. Ce
qui donne une production hebdomadaire de 0,14 Kg/habitant/semaine, 0,57
Kg/habitant/mois et 6,89 Kg/habitant/an. Selon Proust (2001), environ 9 % des
déchets solides issus des ménages sont des déchets
plastiques. Par rapport à la présente caractérisation le
pourcentage de déchets plastiques est au-dessus. Cela peut être
aussi dû à l'augmentation incontrôlée et rapide de
l'utilisation de matériels en plastiques dans tous les secteurs de la
vie. En effet, la société dans laquelle nous vivons est
basée sur une économie liée à la consommation de
biens. Ainsi, les matières plastiques occupent une place
prépondérante remplaçante de nombreux matériaux
traditionnels, mais constituant également l'emballage
privilégié (Madam, 2003).
Les chercheurs qui se sont intéressés à
la question de la gestion des déchets pensent qu'il faut d'abord avoir
un comportement qui tend à sauvegarder l'environnement et à
l'assainir quotidiennement. Ce qu'on ne retrouve pas chez la plupart des
populations de la ville de Sarh, et d'après les enquêtes l'on
conclut que Sarh est insalubre. Ces aptitudes s'acquièrent à
travers l'Education Environnemental (EE) prônée par la
conférence des Nations-Unies pour l'Environnement en 1992 à
Stockholm et la première conférence intergouvernementales du
monde sur l'éducation relative à l'environnement organisée
par l'Organisation des Nations-Unies pour l'Education, la Science et la Culture
(UNESCO) en coopération avec le PNUE (Programme des Nations Unie pour
l'Environnement) à Tibissi en 1997.
L'efficacité du système de la gestion des
déchets plastiques peut donc être renforcée par
l'éducation environnementale. En effet, si tous les acteurs du
système ont pour objectif non seulement d'éliminer les
déchets plastiques, mais aussi de préserver leur environnement,
ils parviendront à des meilleurs résultats. La remarque est qu'il
est vraiment nécessaire pour un changement de comportement, d'informer
les populations sur les bonnes pratiques à tenir pour maintenir son
cadre de vie sain et propre.
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A cette piste de conscience, certains acteurs Ayi (2007),
Gbedo (2002), Nikiema (2012), pensent qu'il faille ajouter la valorisation afin
d'aboutir à une réduction considérable des déchets
à éliminer.
Selon Nikiema (2012), la perception de la population est un
point de départ, une référence pour entreprendre des
campagnes d'informations et de formations. Ce n'est qu'après cela que
des actions plus contraignantes ont des chances d'être suivies.
L'état de perception des véritables impacts des sacs plastiques
sur la santé et sur l'environnement est très faible même si
en général, il ressort que les différentes populations
perçoivent la problématique des déchets plastiques. Cette
perception s'explique certainement par la grande ignorance, mais
également par l'absence de cause à effet immédiat comme
dans le cas des animaux.
A Sarh, l'enquête sur la perception des populations
concernant la gestion des ordures ménagères en
générale et des déchets plastiques en particuliers,
montrent à suffisance que la ville est insalubre. Sur les
cent-quatre-vingt-seize ménagers interviewés, 70 % trouvent que
la ville est insalubre, 24 % la trouve acceptable et les 6 % restants la trouve
propre. Comme l'indique Zaccaï (2004) « la relativité des
perceptions de l'environnement est fonction d'une multitude de facteurs, entre
autre des facteurs sociodémographiques (milieu social, provenance,
activité professionnelle,...) et de facteurs personnels (voyages,
intérêts personnels...). C'est le constat relevé dans cette
étude. Les perceptions allaient dans le sens du vécu quotidien
des populations.
Les conséquences sanitaires et environnementales de la
croissance urbaine en relation avec les déchets plastiques sont
considérables (Brundtland, 1987 ; PNUE, 2007). Le risque sanitaire de la
mauvaise gestion des déchets plastiques dans la ville de Sarh sur la vie
de la population n'est plus à démonter. La majeure partie des
enquêtés l'affirme, sur les 196 Ménages interviewés
76 % trouvent que les plastiques ont un risque sanitaire sur la vie humaine, 22
% disent que les plastiques ont aucun effet sur la santé humaine, les 2
% restants sont sans avis.
En faisant un tour dans les centres de santé de la
ville, il a été constaté que les maladies causées
par les plastiques sont entre autre le Cancer et les infections respiratoires
qui viennent en tête avec un taux respectif de 39 et 27 %, ensuite les
maladies bactériennes 15 %, la fièvre Thyphoïde 11 % et
d'autres non spécifiées 8 %. Cela est accentué par les
mauvaises pratiques de la gestion des déchets plastiques. En Afrique on
rencontre également le cas de l'indigestion des plastiques par les
animaux, c'est un cas fréquent à Sarh. Des
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études menées au Sénégal
l'attestent (Touré, 1993), Seibou (1996), 43,47 % est le nombre de cas
d'ingestion des matières plastiques par des animaux abattus.
La gestion des déchets plastiques doit être
considérée comme une activité rentable,
génératrice de revenus, et créatrice d'emplois à
intégrer dans le contexte économique des pays en voie de
développement. Pour ce faire, les déchets plastiques ne doivent
plus être considérés comme une nuisance mais comme une
ressource.
(Onibokun, 2002) propose trois principes pour la gestion des
déchets qu'ils dénomment la « règle des trois R
» : Réduire, Réutiliser et Recycler. Selon le même
auteur, certains experts ont récemment ajouté un quatrième
R pour « Re-penser ». On estime que le système actuel est si
déficient qu'un regard neuf doit être porté pour imaginer
de nouvelles solutions. Il n'y a cependant pas de solution miracle car chaque
lieu présente sa propre complexité. A ce sujet, Nikiema (2012)
soulignait qu'au niveau de la gestion des déchets solides en
général et des plastiques en particulier « il faut garder
à l'esprit que toute disposition qui amène un coût risque
aussi d'amener l'apparition de décharges sauvages étant
donné la difficulté de contrôle de l'élimination des
déchets ».
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