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Options de gestion des dechets plastiques dans la ville de sarh (sud du tchad)


par Michael MONODJI NGASSI
Université de Dschang - Master en assainissement urbain 2020
  

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IV-1-6-1 Information générale

Titre du projet : Recyclage des déchets plastiques (ReDePlast) à Sarh Domaines d'intervention : Hygiène, Assainissement, Santé, Environnement.

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IV-2 Discussion et Suggestions

IV-2-1 Discussion

La quantification des déchets solides auprès des ménages révèle la présence d'un important gisement de 32,72 % déchets plastiques sur 613,79 Kg de déchets solides ménagers produit en une semaine. Les ménages de la ville de Sarh produisent 197,16 Kg soit 0,197t de déchets plastiques par semaine. Ce qui donne une production hebdomadaire de 0,14 Kg/habitant/semaine, 0,57 Kg/habitant/mois et 6,89 Kg/habitant/an. Selon Proust (2001), environ 9 % des déchets solides issus des ménages sont des déchets plastiques. Par rapport à la présente caractérisation le pourcentage de déchets plastiques est au-dessus. Cela peut être aussi dû à l'augmentation incontrôlée et rapide de l'utilisation de matériels en plastiques dans tous les secteurs de la vie. En effet, la société dans laquelle nous vivons est basée sur une économie liée à la consommation de biens. Ainsi, les matières plastiques occupent une place prépondérante remplaçante de nombreux matériaux traditionnels, mais constituant également l'emballage privilégié (Madam, 2003).

Les chercheurs qui se sont intéressés à la question de la gestion des déchets pensent qu'il faut d'abord avoir un comportement qui tend à sauvegarder l'environnement et à l'assainir quotidiennement. Ce qu'on ne retrouve pas chez la plupart des populations de la ville de Sarh, et d'après les enquêtes l'on conclut que Sarh est insalubre. Ces aptitudes s'acquièrent à travers l'Education Environnemental (EE) prônée par la conférence des Nations-Unies pour l'Environnement en 1992 à Stockholm et la première conférence intergouvernementales du monde sur l'éducation relative à l'environnement organisée par l'Organisation des Nations-Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO) en coopération avec le PNUE (Programme des Nations Unie pour l'Environnement) à Tibissi en 1997.

L'efficacité du système de la gestion des déchets plastiques peut donc être renforcée par l'éducation environnementale. En effet, si tous les acteurs du système ont pour objectif non seulement d'éliminer les déchets plastiques, mais aussi de préserver leur environnement, ils parviendront à des meilleurs résultats. La remarque est qu'il est vraiment nécessaire pour un changement de comportement, d'informer les populations sur les bonnes pratiques à tenir pour maintenir son cadre de vie sain et propre.

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A cette piste de conscience, certains acteurs Ayi (2007), Gbedo (2002), Nikiema (2012), pensent qu'il faille ajouter la valorisation afin d'aboutir à une réduction considérable des déchets à éliminer.

Selon Nikiema (2012), la perception de la population est un point de départ, une référence pour entreprendre des campagnes d'informations et de formations. Ce n'est qu'après cela que des actions plus contraignantes ont des chances d'être suivies. L'état de perception des véritables impacts des sacs plastiques sur la santé et sur l'environnement est très faible même si en général, il ressort que les différentes populations perçoivent la problématique des déchets plastiques. Cette perception s'explique certainement par la grande ignorance, mais également par l'absence de cause à effet immédiat comme dans le cas des animaux.

A Sarh, l'enquête sur la perception des populations concernant la gestion des ordures ménagères en générale et des déchets plastiques en particuliers, montrent à suffisance que la ville est insalubre. Sur les cent-quatre-vingt-seize ménagers interviewés, 70 % trouvent que la ville est insalubre, 24 % la trouve acceptable et les 6 % restants la trouve propre. Comme l'indique Zaccaï (2004) « la relativité des perceptions de l'environnement est fonction d'une multitude de facteurs, entre autre des facteurs sociodémographiques (milieu social, provenance, activité professionnelle,...) et de facteurs personnels (voyages, intérêts personnels...). C'est le constat relevé dans cette étude. Les perceptions allaient dans le sens du vécu quotidien des populations.

Les conséquences sanitaires et environnementales de la croissance urbaine en relation avec les déchets plastiques sont considérables (Brundtland, 1987 ; PNUE, 2007). Le risque sanitaire de la mauvaise gestion des déchets plastiques dans la ville de Sarh sur la vie de la population n'est plus à démonter. La majeure partie des enquêtés l'affirme, sur les 196 Ménages interviewés 76 % trouvent que les plastiques ont un risque sanitaire sur la vie humaine, 22 % disent que les plastiques ont aucun effet sur la santé humaine, les 2 % restants sont sans avis.

En faisant un tour dans les centres de santé de la ville, il a été constaté que les maladies causées par les plastiques sont entre autre le Cancer et les infections respiratoires qui viennent en tête avec un taux respectif de 39 et 27 %, ensuite les maladies bactériennes 15 %, la fièvre Thyphoïde 11 % et d'autres non spécifiées 8 %. Cela est accentué par les mauvaises pratiques de la gestion des déchets plastiques. En Afrique on rencontre également le cas de l'indigestion des plastiques par les animaux, c'est un cas fréquent à Sarh. Des

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études menées au Sénégal l'attestent (Touré, 1993), Seibou (1996), 43,47 % est le nombre de cas d'ingestion des matières plastiques par des animaux abattus.

La gestion des déchets plastiques doit être considérée comme une activité rentable, génératrice de revenus, et créatrice d'emplois à intégrer dans le contexte économique des pays en voie de développement. Pour ce faire, les déchets plastiques ne doivent plus être considérés comme une nuisance mais comme une ressource.

(Onibokun, 2002) propose trois principes pour la gestion des déchets qu'ils dénomment la « règle des trois R » : Réduire, Réutiliser et Recycler. Selon le même auteur, certains experts ont récemment ajouté un quatrième R pour « Re-penser ». On estime que le système actuel est si déficient qu'un regard neuf doit être porté pour imaginer de nouvelles solutions. Il n'y a cependant pas de solution miracle car chaque lieu présente sa propre complexité. A ce sujet, Nikiema (2012) soulignait qu'au niveau de la gestion des déchets solides en général et des plastiques en particulier « il faut garder à l'esprit que toute disposition qui amène un coût risque aussi d'amener l'apparition de décharges sauvages étant donné la difficulté de contrôle de l'élimination des déchets ».

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote