Conclusion :
Une surveillance active devrait être instaurée
autour des tuberculeux soignés dans la lutte contre l'interruption du
traitement et ainsi permettre la continuité de la prise en charge et des
services.
SUMMARY
Introduction:
The interruption of TB treatment presents a risk to public
health and could be a gateway to drug resistance or failure of the program. It
also represents the main obstacle to proper management of tuberculosis, one of
the causes for the non-achievement of the MDGs by 2015 and a major challenge
for tuberculosis control. A better understanding of predictors of dropout anti
bacillary treatment among tuberculosis could help policy maker's better take
necessary decisions.
The overall objective of this study is to identify factors
associated with the interruption of tuberculosis treatment in the patients
treated CSDT health area Ibanda and specifically determine the sociodemographic
characteristics and economic partners, determine the method of treatment,
determination of the history that led to the diagnosis and treatment and
finally appreciate the quality of the care.
Method:
This is a historical cohort of 54 cases of TB patients who
have observed the treatment and reported lost sight among tuberculosis treated
between 1st January 2011 and 31 December 2014 and the performed
retrospectively from their records compared to 108 subjects who completed the
tuberculosis treatment course of the same period.
Results:
The analysis united varied socio-demographics characteristics
shows that the level of education (OR= 1,1 (4,1-18,6), profession (p<0,001)
or religion (OR = 2,5 (8,5-36,2) appear as predictors and the association was
significant (p<0,05). A history that led to the treatment, only the exposure
factors were associated (OR = 1,2 (2,6-5,5), p< 0,001; no clinical or factor
related to treatment mode were associated (p> 0,05). It was observed that
the duration can influence the outcome of treatment (p<0,001). The analysis
also shows that no factor related to the processing mode is associated (p
greater than 0,05). The capacity assessment of CSDT has shown that all
diagnostic Centers and treating TB/Ibanda use qualified personnel, 93% were
trained in PATI, all are supplied regularly, only 27% accompany patients at the
end of treatment, all structures detect and cure more than 85%.
Conclusion:
Active surveillance should be established around the TB
treated in the fight against interruption of therapy and enable continuity of
care and services.
Keywords: Determinants predictive
- eye - treatment TB - Ibanda - Sanitary District/Bukavu.
CHAPITRE I. INTRODUCTION GENERALE
1.1. INTRODUCTION
L'abandon du traitement antituberculeux est un
phénomène qui détermine le mode de prise en charge des
malades soit ayant suivi le traitement dans certaines conditions
déplorables ou soit ayant terminé le traitement à un
moment donné, il est aussi un obstacle majeur aux
programmes de lutte et est lié à des facteurs qui, mieux connus
pourraient être maîtrisés.
D'après la littérature, l'adhésion au
traitement anti bacillaire semble être un phénomène
multidimensionnel et multifactoriel déterminé par l'interaction
de quatre principaux jeux de facteurs: des facteurs liés au patient
(caractéristiques sociodémographiques : âge, sexe,
état civil, niveau d'éducation, culturel et économiques
comme la profession ou le niveau de ménage); l'absence de domicile fixe
ou fausse adresse ; alcool et drogues,...) (1).
Le programme de lutte comprend plusieurs sous-systèmes
intriqués, mais il repose en grande partie sur la prise en charge
correcte des cas dépistés qui en constitue une étape
critique. L'abandon du traitement, avec les conséquences graves qu'il
engendre en termes de rechute et de résistance bactérienne,
représente le principal obstacle à cette prise en charge correcte
et un défi majeur de la lutte antituberculeuse dans les pays
développés comme dans les pays en développement (2). Parmi
les 22 pays les plus fortement touchés par la tuberculose, 13 sont en
passe d'atteindre la cible fixée par l'Objectif du Millénaire
pour le développement, et 12 les cibles 2015 du Partenariat Halte
à la tuberculose.
Selon l'OMS, les estimations mondiales de la charge de la
tuberculose en 2009 étaient les suivantes : incidence : 9,4 millions de
cas (entre 8,9 et 9,9 millions), prévalence : 14 millions (entre 12 et
16 millions), mortalité : 1,3 millions chez les VIH-négatifs
(entre 1,2 et 1,5 million) et 380 000 chez les VIH-positifs (entre 320 000 et
450 000).
Cette maladie sévit surtout dans les couches les plus
pauvres de la population, il est tout de même justifié de savoir
si les coutumes du pays, la mauvaise connaissance de la maladie, de son mode de
transmission et de son traitement, les facteurs socio-culturels donc, ont une
influence ou non sur les abandons du traitement de la tuberculose en dehors du
non-respect des mesures de la politique du traitement antituberculeux (7). Bien
que la plupart des tuberculeux soient issus de la population
générale, la maladie est particulièrement
problématique dans les groupes à « haut risque »
notamment les démunis, prisonniers, mal logés, migrants sans
papiers et autres groupes marginalisés, sont souvent difficiles à
atteindre par le biais de services de santé publique traditionnels.
La plupart des cas ont été constatés dans
les régions africaines, de l'Asie du Sud-est et du Pacifique occidental,
avec des taux de 35 %, 30% et 20% respectivement et on estime que les
VIH-positifs représentent entre 11 et 13% de l'ensemble des nouveaux cas
de TB, la Région africaine comptant pour environ 80% de ces cas (25).
Selon le rapport 2013 sur la lutte contre la tuberculose dans
le monde fourni par l'OMS, le taux de nouveaux cas de tuberculose est en baisse
partout dans le monde depuis une décennie environ, ce qui va permettre
d'atteindre la cible mondiale d'OMD. Les taux d'incidence de cette maladie sont
également en diminution dans l'ensemble des six Régions OMS. Le
rythme de baisse (2% par an) reste néanmoins lent (8).
Pourtant les déterminants de cette situation peuvent
être reliés aussi au traitement et à l'organisation du
système de soins. La qualité du dispensateur assurant la prise en
charge du patient tuberculeux et la structure de prise en charge semblent
être les facteurs les plus susceptibles d'influencer l'observance du
traitement.
Il a été souligné que le succès du
traitement antituberculeux requiert généralement un engagement
particulier de l'équipe de soins (4).
Le problème relève déjà une
situation assez difficile sur le plan économique et social notamment le
coût de la prise charge des tuberculeux, son intégration dans la
vie social et le mode de vie. Les raisons de cette situation sont notamment les
contraintes financières, la présence de conflits et
l'instabilité, ainsi que l'épidémie
généralisée de VIH (9).
Le rapport de l'OMS publié en 2013 indique que la RDC a
notifié environ 112000 cas de tuberculose en 2013 et que les malades
tuberculeux parcourent des kilomètres pour atteindre les centres de
traitement et moins de cela, le guide de prise en charge de la tuberculose
publié en 2014 par le PNLT a montré que certains facteurs comme
le système de santé, les malades eux-mêmes et certaines
conditions démographiques contribuent également au sérieux
problème dans le traitement de la tuberculose (8).
L'abandon est également dangereux pour la
communauté et le système de santé : risque de la
dissémination bacillaire, nécessité d'un traitement long,
complexe et risque d'échec du PNLT. En plus, le traitement de ces
malades une fois récupérés, nécessite un budget
toujours plus élevé que celui réservé au traitement
des malades réguliers.
De ce fait l'abandon du traitement antituberculeux
représente le principal obstacle à la prise en charge correcte
des tuberculeux, une des causes pour la non atteinte des OMD en 2015 et un
défi majeur du programme de lutte contre la tuberculose (9).
C'est dans ce contexte que nous nous sommes inscrit pour
essayer de répondre à cette problématique soulevée
ci-haut et essayer d'apporter notre contribution.
I.2. GENERALITES SUR LA TUBERCULOSE
1.2.1. Définition des concepts
clés
1) Déterminants prédictifs :
Ce sont des facteurs qui permettent de déterminer quelque chose à
partir d'éléments existants et généralement
permettant d'estimer le risque chez un sujet en bonne santé ou
malade.
2) Perdu de vue : Terme désignant
tout patient tuberculeux identifié, mis sous traitement qui, pour «
des raisons connues ou inconnues », a interrompu son traitement pendant
deux mois ou plus et n'est plus revu par les services de santé au terme
de la période normale de son traitement.
3) Abandon du traitement : Ce terme
désigne tout tuberculeux mis sous traitement et qui interrompe son
traitement avant la date prévue, et ne s'est plus présenté
au centre de santé.
4) Centre de dépistage et de traitement de la
tuberculose : Centre de prise en charge de la tuberculose, qui
s'occupe du diagnostic et du traitement. Les patients y profitent des conseils,
y apportent des plaintes et dans un cas ou un autre ils sont suivis
jusqu'à l'issue du traitement. De préférence, il est sous
la direction d'un personnel paramédical bénéficiant des
conseils d'un médecin soignant ou tout autre personnel de santé
(10).
5) Le nouveau cas de tuberculose: Est un
patient qui a une tuberculose évolutive et qui n'a jamais reçu de
chimiothérapie antituberculeuse ou l'ayant reçue pendant moins
d'un mois.
6) Rechute tuberculeuse : Il s'agit d'un cas
de tuberculose antérieurement traité et déclaré
«guéri» ou «traitement achevé» après
une durée suffisante de traitement et qui présente, de nouveau,
une tuberculose active.
7) Guéri : Lorsque le traitement est
terminé et deux contrôles bactériologiques sont
négatifs: un, au cours du dernier mois de la cure thérapeutique
et un autre au cours du traitement.
8) Traitement achevé : Il s'agit de
l'arrêt du traitement par le médecin traitant après une
cure suffisante sans contrôle bactériologique ou avec un seul
contrôle bactériologique négatif.
9) Le taux des perdus de vue : C'est le
rapport entre le nombre de malades qui ont abandonnés
définitivement leur traitement et le nombre total des nouveaux cas pris
en charge durant une période bien déterminée
(généralement un trimestre ou une année).
10) Observance du traitement : Observance
thérapeutique et traitement directement supervisé (DOTS =
Directly Observed Treatment Short Course ou Traitement directement
observé à courte durée), méthode
préconisée par l'OMS, prenant en compte la durée du
traitement et signifiant que le patient avale ses comprimés sous les
yeux d'un témoin spécialement formé à cette
fonction (moniteur de traitement) (11,12).
I.2.2. Circuit du malade tuberculeux
Une fois la tuberculose confirmée
bactériologiquement chez un patient, un dossier médical est alors
ouvert, où sont notées les informations concernant le patient qui
sera mis sous un régime thérapeutique.
Selon le PNLT à travers le Guide de prise en charge de
la TBC_PATI 5 (2014), les médicaments de première intention
utilisés dans le traitement de la tuberculose sont : Isoniazide (H),
Rifampicine (R); Pyrazinamide (Z) ; Streptomycine (S), Ethambutol (E). Pour les
nouveaux cas, c'est un régime de 6 mois à base de RHZE durant la
phase initiale de 2 mois et à base de RH durant la phase de continuation
de 4 mois (2RHZE/4RH) ou un régime de 9 mois : 2SHRZ/7RH, si les
lésions pulmonaires sont étendues. Pour les rechutes et les
échecs thérapeutiques, c'est un régime de 8 mois :
2SHRZE/1RHZE/5RHE.
Selon le même document, 7 médicaments de seconde
intention utilisés entre autre la Kanamycine (Km), la
Capréomycine (Cm), Lévofloxacine(Lfx), Moxifloxacine (Mfx), la
Prothionamide (Pto); la Cyclosérine (Cs), la Clofazimine (Cfz). Un
contrôle clinique et bactériologique se fait au niveau du CDTMR,
à la fin du 2ème, 4ème et à la fin du traitement
pour les nouveaux cas. Pour les cas d'échec et rechutes, il se fait
à la fin du 3ème, 5ème et 8ème du traitement.
1.2.3. Plan de lutte
1. Stratégie halte à la tuberculose
:
La stratégie Halte à la tuberculose de l'OMS
vise à réduire drastiquement la TB, notamment par l'extension et
le renforcement d'une stratégie DOTS, la prise en charge de la
co-infection VIH et des uberculoses résistantes, l'implication de tous
les soignants, la promotion de la recherche, et le renforcement des
systèmes de santé.
2. Les objectifs OMS après 2015 :
Les objectifs OMS après 2015 seront de : réduire
la mortalité, et la prévalence de 50% pour 2025 ; éliminer
la TBC d'ici 2050, ce qui correspondrait à réduire l'incidence
annuelle à moins de un cas par million d'habitants. Ceci
nécessite une diminution de 1000 fois l'incidence actuelle en moins de
40 ans. Il faudra pour ce faire, améliorer le taux de guérison
des tuberculeux, avec une détection plus précoce des cas afin
d'interrompre sa transmission (14).
I.3. REVUE DE LA LITTERATURE (ETAT DE LA
QUESTION).
Malgré une avancée considérable dans la
lutte contre la tuberculose, la maladie constitue encore un problème et
de gravité croissante dans beaucoup de pays à faibles revenus;
elle affecte la santé et le bien-être social de millions de
personnes.
D'après une étude rétrospective
monocentrique observationnelle, réalisée du 1er
janvier 2009 au 31 décembre 2011, dans le service des maladies
infectieuses et tropicales de l'hôpital universitaire Avicenne à
Bobigny en Seine-Saint-Denis (France) sur les déterminants de la perte
de vue par Alexandre CHARMILLON, visant à identifier les
caractéristiques associées à la PDV des patients, 6 mois
après le début d'un traitement, les patients sans emploi
représentaient 54% des cas et 35% de ceux qui travaillaient
n'étaient pas déclarés et que la catégorie
socioprofessionnelle la plus représentée était celle des
ouvriers avec 45% des cas, chez 3% des patients étaient retrouvés
des résistances aux antiTB dont 2 ont été PDV (40%). En
définitive, cette étude a établi que l'utilisation d'un
score prédictif du risque de PDV pourrait aider à cibler au mieux
les patients nécessitant cet accompagnement, mais cela doit être
confirmé dans des études prospectives à plus grande
échelle.
Une autre étude descriptive exploratoire de la cohorte
des malades TPM+ menée dans les préfectures Ain Chock-Hay
Hassani-Nouaceur (Maroc) en 2010 par Hassani Lamia sur les facteurs
impliqués dans l'abandon du traitement anti bacillaire chez les patients
atteints de tuberculose pulmonaire à microscopie positive, ayant
poursuivi comme objectif de contribuer à la réduction du taux
d'abandon du traitement anti bacillaire chez les malades atteints de
tuberculose pulmonaire à microscopie positive a trouvé que les
facteurs liés à l'organisation du système de santé
étaient dominés par le long délai d'attente (17%),
l'inaccessibilité du CDTMR (16,2%), l'éducation sanitaire
insuffisante, les contraintes de la supervision du traitement (7%) et
l'implication insuffisante du personnel de santé de premier
échelon. Les facteurs liés aux patients étaient
dominés par la sensation d'amélioration clinique par manque
d'information (37,2%), les contraintes financières (21%), la crainte de
perte d'emploi (14%), la toxicomanie et l'incarcération (7%). Les
facteurs inhérents au traitement accusaient surtout la durée
longue du traitement, 81,4% des patients interviewés avaient jugé
que la cause de leur abandon était la longue durée du traitement.
Après analyse de ces résultats, il a été
souligné que la réduction du taux de PDV, reste tributaire de la
proximité et de la disponibilité des structures
appropriées des soins, d'une amélioration de l'organisation des
services responsables des activités de lutte contre la tuberculose et
d'un renforcement de l'efficacité et de la qualité de
l'information, éducation et communication avec les malades.
Une étude similaire cas témoins menée de
manière rétrospective auprès d'un échantillon de 38
malades ayant abandonné le traitement d'une tuberculose pulmonaire, qui
sont comparés à 111 sujets ayant terminé leur traitement
dans les mêmes conditions en 1996 a été effectuée au
Madagascar par T.M. Comolet et ses collègues sur les facteurs
déterminant l'observance du traitement antituberculeux en milieu urbain
à Tamatave en 1998 visant à comparer en quoi les malades qui
abandonnent leur traitement diffèrent des autres, a trouvé que
les facteurs le plus souvent liés à l'abandon du traitement
antituberculeux sont le temps perdu en transport, le sexe masculin, le manque
de connaissance concernant la tuberculose et son traitement, et surtout les
facteurs rendant compte de la qualité de la communication entre les
malades et les soignants.
Et enfin, cette étude a trouvé que certains
facteurs prédictifs de l'abandon peuvent être
dépistés en début de traitement, mais une communication de
qualité semble détenir un rôle préventif majeur.
Face à cette situation, la République
Démocratique du Congo avec une incidence de cas de TB formée de
327 cas pour 100.000 habitants et étant l'un de 22 pays qui supportent
plus de 80% de la charge mondiale de la TB a développé
différentes stratégies pour lutter contre la tuberculose
contenues dans le guide technique appelé Programme antituberculeux
intégré aux soins de santé primaires ou de base, «
PATI » en sigle. Les progrès réalisés pour cette
maladie restent sans précédent avec le programme national de
lutte contre la tuberculose dont sa prévalence est en baisse depuis
1990. Il en est de même pour la mortalité provoquée par
cette maladie, qui se situe en-dessous de 100 pour 100.000 en 2011 contre 150
pour 100.000 en 1990 (15).
La province du Sud-Kivu a observé à elle seule
4777 cas de tuberculose en 2014 selon certaines données
épidémiologiques. Les rapports annuels de la coordination
provinciale du PNLT (2008-2013), ressortent que le nombre des tuberculeux
était de 4448 en 2008, 4844 en 2010, 4479 en 2013, le nombre de perdus
de vue étant mal connus suite à la non régularité
de certains CSDT(16).
I.4. PROBLEMATIQUE
La tuberculose constitue l'une des maladies infectieuses les
plus répandues du monde et atteint des millions d'êtres humains.
Elle représente l'une des menaces majeures de santé publique dans
le monde et une importante cause de mortalité évitable dans la
population adulte. Les migrations de personnes à partir de pays
où l'incidence est élevée vers les pays à basse
incidence et les déplacements de population à travers le monde
peuvent influencer l'incidence de la maladie dans de nombreux pays (25, 17).
Selon le rapport publié par l'OMS en 2012, la
tuberculose est une maladie pouvant toucher tout le monde, d'un âge
à un autre, de catégorie confondue et dans n'importe quelle
partie du monde , mais cette maladie est particulièrement vue dans les
pays à faibles revenus. Suite à cette situation, les personnes
présentant les symptômes et les malades n'arrivent pas à
suivre correctement le traitement, leur ajoutant un désavantage de
guérison et d'exposition.
Selon le même rapport, en Europe, les pays où le
taux s'est vu élever par rapport aux autres ne parviennent correctement
à l'expliquer mais la part de partie accuse la non observance du
traitement de certains patients, l'insuffisance de suivi et le mode
d'administration depuis le début des symptômes (18, 24).
Une étude menée au Maroc en 2010 sur les
facteurs impliqués dans l'abandon du traitement anti bacillaire chez les
patients atteints de tuberculose pulmonaire à microscopie positive, a
trouvé que le taux de perdus de vue et d'abandon restent relativement
élevé avec une moyenne de 10,3% (selon la cohorte 2008). Cette
étude affirme que la sensation d'amélioration clinique par manque
d'information (37,2%), les contraintes financières (21%), la crainte de
perte d'emploi (14%), la toxicomanie et l'incarcération (7%) sont les
facteurs liés patients perdus de vue.
Au Tchad en 2012, une étude a montré que
l'accès au diagnostic et au traitement de la tuberculose n'a pas suffi
à garantir une prise en charge satisfaisante des patients.
Ces difficultés se sont également traduites par
une absence d'information sur l'issue de la prise en charge des patients
transférés vers d'autres services de soins. Un faible niveau
d'instruction et une ignorance de la contagiosité de la tuberculose
étaient associés aux abandons thérapeutiques.
Au Madagascar, une étude a montré que les hommes
abandonnent plus le traitement que les femmes. Parmi ceux qui habitent loin du
centre, les malades de moins de 30 ans ont tendance à être
irréguliers dans le suivi du traitement (21).
En République Démocratique du Congo, le PNLT
à travers la stratégie internationale DOTS (Directely Observed
Treatment, Short course) permet de couvrir 75% de la population et le taux de
succès de traitement est passé de 76% en 1999 à 81 % en
2004.
L'incidence annuelle est estimée à 172/100 000
habitants avec plus de 85% de nouveaux cas de contagieux âgés de
15 à 54 ans et une prédominance masculine. On estime en effet que
36 000 décès sont dus à la tuberculose chaque année
et qu'elle est à l'origine de plus du quart des décès
d'adultes en RDC (23).
Selon le rapport publié par l'OMS, en 2013, la RDC avec
les 112000 cas notifiés chaque année, elle occupe la 10e place
dans la charge tuberculose et la 3e dans la région africaine de l'OMS
après l'Afrique du sud et l'Ethiopie avec une incidence de
estimée 327 cas pour 100000 habitants et une prévalence de 549
cas pour 100000 habitants, tandis que le taux de mortalité avoisine 68
pour 100000 habitants.
Les rapports annuels de la province du Maniema de 2008-213
montrent que le nombre de CSDT est passé de 275 en 2008 à 294 en
2013.
Au Sud-Kivu, selon les rapports annuels de la coordination
provinciale du PNLT de 20082013, le nombre de CSDT est passé de 73
à 78 entre 2008 et 2014. Le pourcentage de tuberculeux ayant
bénéficié d'un test de dépistage du VIH dans ces
CSDT a varié entre 37 et 47 % au cours de la même période
(hormis en 2009 où il atteignait 59,71%) et 4777 cas de tuberculose
dépistés dans la province en 2014.
La ville de Bukavu compte à elle seule le 1/3 des CDT
et le nombre de tuberculeux va en augmentant, la prévalence
estimée reste de 3,5 à 4,3%.
De ce fait l'abandon du traitement antituberculeux
représente le principal obstacle à la prise en charge correcte
des tuberculeux, une des causes pour la non atteinte des OMD en 2015 et un
défi majeur de la lutte antituberculeuse. Une meilleure connaissance des
facteurs prédictifs d'abandon du traitement anti bacillaire chez les
tuberculeux pourrait aider les décideurs à mieux prendre des
décisions nécessaires.
I.5. QUESTIONS DE RECHERCHE
Suite à cette problématique soulevée,
quatre questions ont été soulevées et constituant ainsi le
soubassement de notre recherche :
- Quels sont les facteurs sociodémographiques et
économiques qui seraient à la base de l'abandon au traitement des
tuberculeux soignés dans les Centres de diagnostic et de traitement de
la tuberculose/IBANDA ?
- Quel est le mode de traitement de ces patients tuberculeux
ayant abandonné le traitement ?
- Quels sont les antécédents liés au
traitement antituberculeux et quelles sont les données cliniques et des
examens et quels sont les éventuels résultats de traitement?
I.6. CADRE CONCEPTUEL ET HYPOTHESES DE
L'ETUDE
1. Cadre conceptuel de l'étude.
Les perdus de vue parmi les tuberculeux soignés doivent
être compris de façon à apporter une solution durable, en
tenant compte du milieu, du contexte et des conditions dans lesquels le malade
tuberculeux a évolué. Pour le cas des CSDT de la ZS d'Ibanda,
nous avons suggéré le cadre conceptuel suivant et montrant les
facteurs associés à la perte de vue au traitement antituberculeux
et circonscrits dans un cadre multisectoriel.
Cadre conceptuel
intrants, formation des prestataires,
sensibilisation des patients tuberculeux, suivi du traitement,
amélioration des conditions de vie.
charge par des moyens d'équipement et des
Renforcement des structures de prise en
- Caractéristiques sociodémographiques et
économiques (âge, sexe, état civil, le niveau
d'étude, la profession, le lieu de résidence, ...)
- Mode de traitement déterminé par l'organisation
des services et la qualité des soins dans la prise en charge, effets
secondaires indésirables, la durée du traitement, traitement
complexe incluant médicaments et autres.
Déterminants de perte de vue parmi
les tuberculeux
- Antécédents de traitement (ancien TBC ou Nouveau
cas, la catégorie de malade,...), données cliniques et des
examens (TPM+ ou TEP, ...)
- Eventuels résultats de traitement (guérison,
décès échec ou transfert) et certains facteurs liés
au système de santé dans la prise en charge.
Réduction de perte de vue au cours du traitement
antituberculeux et réduction des risques.
2. Hypothèses d'étude.
Pour répondre aux questions de recherche, les
hypothèses suivantes ont été soulevées dans ce
travail:
CSDT/Ibanda seraient des facteurs associés à
l'abandon au traitement ;
de traitement déterminé par l'organisation des
services et la qualité des soins dans la prise en charge seraient aussi
de facteurs déterminants de cette perte de vue ;
mens seraient
aussi des facteurs déterminants ;
de santé seraient aussi des facteurs associés
à cette perte de vue dans la zone de santé d'Ibanda. I.7.
OBJECTIFS D'ETUDE
1. Objectif global.
L'objectif global de ce travail est d'identifier les facteurs
associés à l'abandon du traitement antituberculeux des patients
soignés dans des centres de santé de dépistage et de
traitement de la tuberculose dans la zone de santé d'Ibanda.
2. Objectifs spécifiques.
Cette étude poursuit quatre objectifs
spécifiques:
o Déterminer les caractéristiques
sociodémographiques et économiques associés à la
perte de vue des malades tuberculeux soignés dans les CSDT/Ibanda;
o Déterminer le mode de traitement des patients
tuberculeux soignés dans les CSDT/Ibanda;
o Déterminer les antécédents qui ont
conduit au diagnostic et au traitement du patient et les données
cliniques ou para cliniques des examens des patients ;
o Apprécier la qualité de la prise en charge
des patients tuberculeux soignés et suivis dans les CSDT/Ibanda.
I.8. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Après avoir effectué le stage dans
différentes zones de santé de la ville de Bukavu et après
avoir observé les différents mouvements des patients tuberculeux
suivant le traitement dans différents centres de prise en charge, le
choix a été porté à ce sujet afin de rechercher des
solutions durables face à la problématique de l'interruption du
traitement de la TB dans les centre de diagnostic et de traitement.
Nous estimons que nos conclusions de recherches pourront
contribuer au renforcement des stratégies spécifiques dans la
prise en charge des tuberculeux soignés dans la Zone de Santé
d'Ibanda en particulier et dans le district sanitaire de Bukavu en
général.
Sur le plan scientifique, les résultats de cette
étude pourront servir de guide aux autres chercheurs pour apporter un
édifice dans la prise en charge efficace et dans la continuité du
traitement antituberculeux.
I.9. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Ce notre travail s'articule autour de quatre chapitres :
Le premier chapitre qui porte sur l'introduction
générale, chapitre dans lequel nous avons présenté
l'ampleur du problème, les zones géographiques plus
concernées par le problème, la catégorie des personnes
concernée par la maladie, les facteurs favorisant le problème,
quelques solutions déjà menées dans sa lutte, l'impact
socioéconomique, démographique ; la revue de la
littérature; la problématique de la recherche ; les
hypothèses de travail ; les objectifs de l'étude ;
l'intérêt du travail et la subdivision du travail.
Le deuxième chapitre qui porte sur les matériels
et méthode, chapitre dans lequel nous avons présenté le
milieu d'étude ; le type d'étude et période
d'étude; population et échantillonnage ; la collecte et analyse
des données ; les considérations éthiques et la limite
d'étude.
Le troisième chapitre qui traite de la
présentation des résultats, chapitre dans lequel nous avons
présenté les résultats selon les thèmes de
travail.
Le quatrième chapitre qui traite de
l'interprétation et de la discussion des résultats, dans lequel
nous avons parlé des résultats selon les thèmes de
recherche.
CHAPITRE II. MATERIELS ET METHODE 2.1.
MILIEU D'ETUDE (LA ZONE DE SANTE
D'IBANDA).
1. Situation géographique.
La zone de santé d'Ibanda est l'une de 34 zones de
santé de la province du Sud-Kivu et fait partie de 3 zones de
santé du district sanitaire de Bukavu. Elle a une superficie de 18
km2 et limitée au Nord par le Lac Kivu, au Sud par la
rivière Mulonge frontalière de la zone de santé de
Nyantende, à l'Est par la rivière Ruzizi, au Nord-Ouest par la
rivière Kahwa et la route industrielle vers deux poteaux jusqu'à
la place de l'indépendance frontalière avec la zone de
santé de Kadutu, à l'Ouest par la chaîne de montagne de
Mbogwe et le chevauchement avec la commune de Bagira (vers Chahi).
2. Situation socio-économique.
La zone de santé compte une population estimée
à 402578 habitants actualisée en 2015 avec une densité de
22254 habitants par km2. Les activités de la population les
activités de carrière de l'Etat, les privées, le
commerce,... La mobilité incontrôlée de la population est
à l'origine de la non maîtrise la population et est à
l'origine de nombreuses maladies dans la zone.
3. Situation sanitaire et fonctionnement des CSDT dans
la ZS IBANDA
La zone de santé est subdivisée en 13 aires de
santé couvrant selon les statistiques de 2014 une population de 400578
habitants. Parmi les 13 aires de santé, 12 sont couvertes par un centre
de santé. La zone de santé compte 2 centres de santé
étatiques, 8 confessionnels, 1 privé, 2 centres hospitaliers
étatiques, 2 centres hospitaliers confessionnels, 1 centre hospitalier
privé agréé et 1HGR. Parmi les 13 Centres de Santé,
8 prennent en charge le diagnostic et le traitement de la tuberculose et qui
sont fonctionnels actuellement. Ces formations sanitaires sont entre autre
l'HGR Panzi, CS Cidasa, CH CELPA, FARDC, Biopharm, Prison centrale, CS Muhungu
diocèse, CS Panzi.
Le fonctionnement d'un centre de dépistage et de
traitement de la tuberculose dépend des activités et de la
fréquentation de la structure, notamment les activités
préventives, promotionnelles et curatives. La ZS comprend 8 CSDT
fonctionnels dont 6 ont rapporté pendant ces quatre années et ont
alors constitué notre champs de recherche.
Dans son ensemble, la zone de santé compte 14 prestataires
pour 8 CSDT et sont tous qualifiés. Parmi les 14 prestataires, 13 ont
été formés en programme antituberculeux
intégré mais jusque-là ils ne sont pas recyclés.
Ces CSDT reçoivent du gouvernement des approvisionnements de traitement
nécessaires.
De ces 8 CSDT, aucun d'entre eux ne dispose d'un laboratoire
spécifié dans la recherche des BK nécessaires pour les
tuberculoses diagnostiquées et cas compliqués mais ils
possèdent des laboratoires qualifiés secondaires dans la
recherche des BK nécessaires dans la prise en charge des malades. Ces
CDT arrivent à plus de 70% dans la détection de la maladie et
suite à certaines difficultés rencontrées dans la prise en
charge dues au système de santé, ces CDT n'arrivent pas à
95% de guérison.
? Perdu de vue, est considéré
dans ce travail comme perdu de vue, tout patient tuberculeux identifié,
mis sous traitement qui, pour « des raisons connues ou inconnues », a
interrompu son traitement pendant deux mois ou plus et n'est plus revu par les
centres de diagnostic et de traitement de la tuberculose au terme de la
période normale de son traitement.
Tableau 1. Répartition des tuberculeux et
perdus de vue pulmonaires et extra pulmonaires par CSDT de 2011 à
2014.
|
|
|
|
ANNEE
|
|
|
|
TOTAL
|
CDT
|
2011
TBC PDV
|
2012
TBC PDV
|
2013
TBC PDV
|
2014
TBC PDV
|
TB
|
PDV
|
HGR PANZI
|
33
|
02
|
35
|
02
|
45
|
10
|
51
|
04
|
164
|
18
|
CS PANZI
|
26
|
02
|
24
|
00
|
25
|
00
|
76
|
02
|
151
|
04
|
CS CIDASA
|
23
|
02
|
26
|
04
|
21
|
04
|
31
|
02
|
101
|
12
|
CS
|
14
|
02
|
15
|
00
|
18
|
01
|
19
|
04
|
66
|
07
|
MUHUNGU
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
HM FARDC
|
27
|
04
|
32
|
04
|
18
|
02
|
34
|
03
|
111
|
13
|
CH CELPA
|
13
|
00
|
13
|
00
|
08
|
00
|
11
|
00
|
45
|
00
|
TOTAL
|
136
|
12
|
145
|
10
|
135
|
17
|
222
|
15
|
638
|
54
|
Source : Registres des CDT d'Ibanda
2011-2014.
Commentaires : Entre 2011 et 2014, 638 cas de
tuberculose ont été suivis dans six formations sanitaires
dont 54 cas ont été déclarés PDV.
2.2. TYPE D'ETUDE ET PERIODE D'ETUDE
C'est une cohorte historique des cas de 54 patients
tuberculeux ayant suivi le traitement et déclarés perdus de vue
parmi les tuberculeux soignés entre le 1er Janvier 2011 et le 31
Décembre 2014 et réalisée de manière
rétrospective à partir de leurs dossiers, comparés
à 108 sujets TB ayant suivi le traitement au courant de la même
période. Les dossiers des malades ont été disponibles dans
les différents centres de diagnostic et de traitement où
étaient suivis les patients.
2.3. POPULATION D'ETUDE ET
ECHANTILLONNAGE
1. Population d'étude.
La population d'étude de ce travail a
été constituée des patients atteints de tuberculose,
toutes formes confondues, enregistrés et pris en charge dans les centres
de diagnostic et de traitement de la tuberculose, CSDT Ibanda
enregistrés au cours de la période allant du 01 Janvier 2011 au
31 Décembre 2014.
2. Critères de sélection
Cette étude a utilisé deux critères de
sélection de sujets :
a) Critères d'inclusion : a été
inclus dans cette étude, tout tuberculeux pulmonaire positif ou extra
pulmonaire, de tout âge et de deux sexes, enregistré et suivi au
traitement dans les CSDT d'Ibanda et ayant été enregistré
entre le 1er Janvier 2011 et le 31 Décembre 2014 ayant terminé le
traitement comme prévu ou ayant abandonné le traitement et ainsi
déclaré perdu de vue.
b) Critères d'exclusion : tout tuberculeux
n'étant pas pulmonaire positif ou extra pulmonaire, de tout âge et
de deux sexes, n'ayant pas été enregistré et suivi au
traitement dans les CSDT d'Ibanda et n'ayant pas été
enregistré entre le 1er Janvier 2011 et le 31 Décembre 2014 ayant
terminé le traitement comme prévu ou ayant abandonné le
traitement et ainsi déclaré perdu de vue a été
exclu de cette étude.
3. Echantillonnage
Au cours de la présente étude sur les perdus de
vue parmi les tuberculeux, nous avons mené une étude exhaustive
de 54 patients tuberculeux qui ont été suivis au traitement dans
les centres entre le 01 Janvier 2011 et le 31 Décembre 2014 et
comparés à 108 autres TB ayant suivi le traitement dans les
mêmes conditions et qui ont constitué le groupe de comparaison.
En utilisant la formule de Lynch, la taille de
l'échantillon serait celle-ci :
8x( 1,96) 2xo,5( 1-o,5) = 174,2 n=
174 fiches des malades.
( 1-p)
( 1-p)
(o,o5) 2+( 1,96) 2 x( 1-o,5)
Avec N: Population TB d'étude de la zone de santé
d'Ibanda entre 2011 et 2014= 638
d2 : Degré de précision de 5% soit =
0.05
n : échantillon d'étude=174
Z2á : Coefficient correspondant au degré
de fidélité à 95%, est le constant équivalent
à 1,96
néanmoins, nous avons un échantillon exhaustif
car nous avons travaillé avec tous les patients ayant été
déclarés PDV (54) qui ont suivi le traitement entre le 1er
janvier 2011 et le 31 décembre 2014.
Tableau 2. Répartition des tuberculeux et perdus
de vue pulmonaires et extra pulmonaires
selon les CDT.
N°
|
CDT
|
TB
|
AUTRES ISSUS
|
PDV
|
TOTAL
|
01
|
HGR PANZI
|
164
|
28
|
18
|
46
|
02
|
CS PANZI
|
151
|
26
|
04
|
30
|
03
|
CS CIDASA
|
101
|
17
|
12
|
2 9
|
04
|
CS MUHUNGU
|
66
|
11
|
07
|
18
|
05
|
HM FARDC
|
111
|
19
|
13
|
32
|
06
|
CH CELPA
|
45
|
07
|
00
|
07
|
|
TOTAL
|
638
|
108
|
54
|
162
|
Commentaires : Dans ce tableau nous avons
tiré 108 dossiers des TB ayant été suivis jusqu'à
l'issue du traitement que nous avons comparé avec 54 TB ayant interrompu
le traitement et qui ont été déclarés PDV entre
2011 et 2014.
Les 108 dossiers de ces patients TB ont été
tirés proportionnellement à chaque CSDT et par année
(tableau 1) dont pour l'ensemble 21 dossier en 2011, 25 dossiers en 2012, 20
dossiers en 2013 et 42 dossiers en 2014.
2.4. VARIABLES DE L'ETUDE
Deux types de variables ont été utilisés
dans cette étude:
1) La variable dépendante : les TB
déclarés perdus de vue parmi les tuberculeux soignés entre
le 1er Janvier 2011 et le 31 Décembre 2014.
2) Les variables indépendantes, les
facteurs associés à la perte de vue au traitement
antituberculeux.
a) Les caractéristiques sociodémographiques et
économiques, caractéristiques liées au patient
lui-même et pouvant influencer l'interruption du traitement. Ces facteurs
prédicteurs peuvent être l'âge, le sexe, l'état
civil, le niveau d'étude, la profession, le lieu de provenance ou la
religion.
b) Le mode de traitement, qui peut dans certaines conditions
déterminer l'interruption du traitement de la TB. Ce mode peut se
déterminer par la qualité de service liée au
système de santé dans la prise en charge, les effets secondaires
indésirables du traitement, la durée du traitement, traitement
complexe (incluant d'autres facteurs, ...).
c) Les antécédents de traitement, qui dans
certaines conditions ont conduit au traitement du malade. Ces
antécédents peuvent être le fait d'être ancien TB ou
Nouveau cas, la catégorie de malade traité (de la première
catégorie ou de la deuxième catégorie), les données
cliniques et des examens, le fait que les résultats du patient à
une tuberculose pulmonaire confirmée ou extra pulmonaire.
d) Les éventuels résultats de traitement, la
guérison, le décès, l'échec ou transfert du malade
pour d'autres raisons.
2.5. COLLECTE ET ANALYSE DES DONNEES
1. Collecte des données.
Pour la collecte des données de cette étude, nous
avons fait recours aux éléments suivants :
- La revue documentaire pour essayer de comprendre ce que
d'autres chercheurs ont déjà apporté
comme contribution dans cette étude ;
- Les dossiers des patients tuberculeux (registres et fiches de
suivi des malades TBC) ;
- Une fiche d'observation pour la récolte des
données dans différents CDT ;
- Une grille d'interview libre avec les prestataires des
services des CDT notamment sur la qualité
des services rendus et les difficultés encourues dans
l'exercice de leur métier de prestataire et avoir
certains points de vue sur l'abandon au traitement
antituberculeux.
2. Analyse statistique des données
L'analyse des données de ce travail a été
faite avec le logiciel Epi-info 2008, version 3.5.1. Les variables
quantitatives discrètes ont été présentées
sous formes de proportions ; les variables quantitatives continues ont
été présentées sous formes de moyenne (plus ou
moins l'écart type si elles ont suivi une distribution normale) et sous
forme de médiane (si c'est une distribution anormale).
Pour comparer le pourcentage, nous avons utilisé des tests
de Khi-carré, de Pearson.
Le test de Fischer a été utilisé quand
les conditions d'application de Khi-carré, de Pearson ne
répondaient pas.
L'association entre la variable dépendante et les
variables indépendantes a été faite par l'Odds Ratio (IC
à 95%).
2.6. CONSIDERATIONS
ETHIQUES.
Dans le cadre de gérer les conflits de valeurs en
assurant le libre consentement, la confidentialité des données de
ce travail a été assurée par la recherche d'octroi en
premier lieu de l'autorisation de recherche et récolte de données
du bureau central de la zone de santé d'Ibanda par le biais d'exposition
de l'attestation de recherche et l'aval des représentants des CSDT ou
les responsables des services.
Ainsi, nous avons mené de manière anonyme les
recherches dans la récolte des données et aussi nous avons
gardé d'une manière confidentielle la base de données
selon les instructions du bureau central de la zone.
2.7. DIFFICULTES RENCONTREES
Au cours de notre recherche, les difficultés
rencontrées sont liées d'une part à l'organisation des
services dans les différents CSDT de la zone de santé et d'autre
part à nous-même.
De l'organisation des services, nous citons la
difficulté à trouver certaines données liées
à l'étude, le refus de certains prestataires de fournir les
données de recherches ou la disponibilité des données de
recherche dans certains centres.
De nous-même, le problème de trajet à
parcourir pour atteindre les différents CSDT, le problème
financier qui est toujours à évoquer et le temps imparti pour
mener nos recherches.
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