4. DISCUSSION
Le présent travail a montré que ce n'est
guère les changements climatiques qui menacent les formations
forestières, mais plutôt les activités anthropiques. F. D.
TOSSO (2013, p.50) confirme en déclarant que ce n'est pas le changement
du climat qui fait peser un danger sur les espèces tropicales, les
activités des Hommes en sont responsables. L'agriculture,
l'élevage, l'exploitation floristique (la fabrication du charbon, le
sillage des arbres pour fabriquer des mobiliers, l'abattage des arbres pour
d'autres fins), l'exploitation faunistique (la chasse, la pêche, le
braconnage), la cueillette et le ramassage constituent ici les activités
empêchant le PNW-SB représentant l'écoumène d'une
multitude d'espèce, de constituer une formation climacique. I. YOLOU et
al. (2018, p.573) consolident en déclarant que c'est l'effet de la
croissance démographique, mais combiné à et des
règles d'héritage qui entraînent le morcellement des
terres.
86 036 ha est la superficie qu'occupe le PNW-SB soit 19,35 %
de la superficie totale de la commune de Banikoara, cependant, les essences
présentes dans cette zone relativement petite ne cessent de
péjorer faute d'une conquête à plus de terres labourables.
F. HENDOUX (2019, p.24) va dans le même sens en concluant que les
végétations présentent des enjeux de conservation qui
regroupent plusieurs formations végétales, ces
végétations occupent des surfaces peu importantes, mais
présentent en revanche une grande diversité de communautés
végétales qu'il convient de protéger. T. P. T. DO (2014,
p.216) confirme en retenant que les analyses diachroniques par classification
d'images Landsat (ETM+) montrent que les espaces cultivés enregistrent
régionalement une augmentation de 25 % sur la période 2003
à 2012 avec une diminution des superficies de jachère dans son
étude sur le bassin versant de l'Ouémé supérieur.
La recherche de l'analyse de la dynamique d'occupation du sol dans la commune
de N'Dali a permis d'obtenir les mêmes résultats en
révélant qu'entre 1990 et 2013 les formations anthropiques
(plantations, champs, jachères et agglomérations) ont
progressé par contre les formations végétales naturelles
ont régressé. (B. A. BONI et al., 2015, p.15).
Les formations végétales naturelles connaissent
une régression sensible dans le bassin versant béninois du fleuve
Niger entre 1979 et 1992. Ainsi, en 1992, les formations
végétales vertes ont disparu pour laisser place aux formations
végétales jaunes qui ne sont rien d'autre que des mosaïques
de cultures et jachères. Les forêts denses sèches et
galeries forestières sont passées de 328 851 ha en 1979 à
3 200 ha en 1992 soit une baisse de 97,30 %. Par contre, les
agglomérations, les mosaïques de culture et jachère occupent
respectivement une superficie de 22 665 ha et 2 215 382 ha en 1992 contre
respectivement 3971 ha et 945 786 ha en 1979 ; ont
42
fait ressortir E. AMOUSSOU et al. (2016, p.2188). Ceci
corrobore les résultats de E. W. VISSIN (2007, p.311) qui ont
montré l'anthropisation du bassin avec une forte dégradation des
formations végétales (environ 70%).
Les efforts de l'administration forestière et de
l'AVIGREF sont encore loin dans l'atteinte de leurs objectifs, car les
résultats de la présente étude ressortent une
régression du couvert végétal couronné par la
disparition de la classe des forêts galeries et un accroissement de la
mosaïque de champs et jachère. A. A. ASSOUMA et I. S. TINE (2018,
p. 40) avancent dans le même sens en affirmant qu'il faudra plus
impliquer la population riveraine dans la gestion participative de la
forêt (cogestion) et faire des sensibilisations pour montrer l'importance
de la forêt à la population.
Si la tendance actuelle est maintenue, d'ici l'horizon 2050 la
classe des forêts galeries et des savanes arborées et arbustives
aura disparu. Mettre en place de nouvelles stratégies de gestion du
PNW-SB afin de le préserver s'avère indispensable. Il s'agit donc
de mettre en place un plan de développement économique compatible
avec les engagements pris sur le plan environnemental. (D. DESPONDS, 2007,
p.56).
43
|