2.3 Facteurs biophysiques de la production piscicole dans
la Commune de Sô-Ava
Les fondements biophysiques de la production piscicole mettent
l'accent sur les conditions d'implantation des infrastructures piscicoles. En
effet, d'après Djissou (2013) l'implantation des infrastructures
piscicole se fait dans les zones où :
? il y a disponibilité de l'eau de bonne qualité
de façon permanente, naturelle, facile à obtenir ou à
moindre coût ;
? la topographie du terrain présente une pente douce (2
à 3%) ;
? le sol est imperméable (argileux, silencieux,
argilo-sableux, etc.) ;
? il y a disponibilité d'aliments poissons ou de
sous-produits d'origine agricole ou animale (issues de céréales,
de soja, d'arachide, de palmiste, d'abattoirs, des produits de pêche,
etc.) et pouvant être utilisés pour la fabrication d'aliments
poissons de qualité à moindre coût.
2.3.1 Disponibilité de l'eau piscicole dans la
Commune de Sô-Ava
La survie de tout être vivant dépend de son
milieu de vie. L'eau est le facteur le plus important pour la mise en place des
étangs et d'autres infrastructures piscicoles adéquates. Elle
conditionne la croissance des poissons à travers ses
propriétés physiques et chimique (Balfour et al, 1981).
La présence d'un cours d'eau en permanence ayant les
propriétés physico-chimiques appropriées est donc
essentielle pour le choix d'un site.
Le milieu d'étude, la Commune de Sô-Ava dispose
d'un réseau hydrographique relativement dense, 82 % de son territoire
(Toffon, 2013). Elle est traversée par la rivière Sô qui
est constitué par deux axes parallèles, l'Ouémé
à l'est et le Sô à l'ouest. Ils sont reliés entre
eux par des plaines d'inondation et des marigots, jouant un rôle
tantôt d'affluents, tantôt défluents : Zounga,
l'Agbadé, l'Ouovi et
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la Zounvi. Ils se trouvent bordés par de vastes zones
inondables (Le barbé et al.,1993) cité par
(Houédanou, 2013).
La rivière Sô (photo 1), longue de 84,4 km est
une petite rivière côtière alimentée par les lacs
Néwis et Tossanhoué et le sous affluent Ouovi qui prend sa source
dans le petit lac sacré « Hlan » (Amoussou, 2005).
![](Fondements-biophysiques-de-la-production-piscicole-dans-la-commune-de-so-ava3.png)
Photo 1 : Vue partielle de la rivière
Sô à Ahomey-lokpo Prise de vue :
Okpoué, avril 2016
La photo 1 montre la rivière Sô dans
l'arrondissement d'Ahomey-lokpo situé à l'ouest du fleuve
Ouémé. Cette rivière Sô traverse les arrondissements
d'Ahomey-lokpo, de Sô-Ava, de Vekky et de Ganvié 1 et 2.
La rivière Sô se jette dans le lac Nokoué
qui communique avec la lagune de Cotonou et ce dernier avec la mer ce qui
explique la salinité de la rivière Sô et des plans d'eau de
la Commune par saison. La rivière Sô parcourt la Commune sur toute
sa longueur alors que le lac Nokoué occupe toute sa partie sud. Cette
situation permet à la Commune d'avoir trois types d'eau favorable pour
sa production piscicole : l'eau douce, saumâtre et salée. Le choix
d'un de ces types d'eau en pisciculture détermine le choix de
l'espèce a élevé. Ainsi, le Clarias gariepinus
préfère que de l'eau douce pour sa bonne croissance. Le
Tilapia Oreochromis niloticus par contre supporte les trois types
d'eau précitée mais dans le domaine piscicole on n'empoisonne pas
les alevins du Tilapia dans de
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l'eau salée pour éviter d'enregistrer des pertes
par leur taux élevé de mortalité d'après 98,5 % des
pisciculteurs. Ces différents types d'eau apparaissent suivant les
saisons pluvieuses et sèches et les périodes de hautes eaux et de
basses eaux.
En raison de la position géographique de chaque
arrondissement par rapport au lac Nokoué, les périodes
d'apparition de ces types d'eau diffèrent et de façon progressive
allant du Sud au Nord de la Commune. D'après 52,5 % des personnes
interrogées, les eaux salées font leurs apparitions de
février à mai. De même, 75 % de ces personnes
enquêtées ont affirmé la présence des eaux douces de
septembre à novembre, quant aux eaux saumâtres qui sont la
transition entre l'eau douce et l'eau salée ou l'inverse elles sont
perçues de juin-juillet (transition d'eau salée à l'eau
douce) et décembre-janvier (transition d'eau douce à l'eau
salée) d'après 67,5 % des personnes enquêtés. C'est
trois types d'eau sont indispensables à la production piscicole.
Cependant, cette variation d'eau à des effets sur la
production piscicole en cage flottante et en enclos car elle agit sur les
paramètres physicochimiques des espèces élevées
puisque ces espèces (Clarias gariepinus et Tilapia
Oreochromis niloticus) n'ont pas les mêmes caractéristiques
écologiques. Mais cette richesse en ressource d'eau de la Commune ainsi
que sa disponibilité en plein temps et son accès facile et
gratuite constituent un facteur très favorable pour la production
piscicole selon 98 % des personnes interrogées.
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