3.2 Stratégies de renforcement pour une meilleure
croissance de la production piscicole dans la Commune de Sô-Ava
Il s'agit ici d'exposer la perception des populations sur le
développement embryonnaire de la pisciculture, les techniques
développées par les pisciculteurs pour faire face aux contraintes
rencontrées, proposer des stratégies de renforcement pour une
meilleure croissance de la production piscicole dans la Commune de Sô-Ava
et projet d'insertion professionnelle.
3.2.1 Perception des populations sur le
développement embryonnaire de la pisciculture dans la Commune de
Sô-Ava
Au Bénin, malgré l'existence de systèmes
traditionnels de production du poisson et une industrie aquacole qui peine
à démarrer, la production piscicole demeure toujours embryonnaire
car sa contribution à la production nationale halieutique du
Bénin est très marginale (<1%) et très peu
diversifiée composée essentiellement du Tilapia Oreochromis
niloticus et du Clarias gariepinus (MAEP, 2011).
La Commune de Sô-Ava n'échappe pas à cette
situation embryonnaire de la production piscicole. En effet, sur les 118 547
habitants (RGPH, 2013) que compte la Commune de Sô-Ava, le nombre totale
des pisciculteurs n'atteigne pas 200 selon les personne enquêtées
et d'après (SCDA /Sô-Ava) on y retrouve seulement 192
pisciculteurs dans la Commune de Sô-Ava soit 0,16 % de la population
totale de ladite Commune ce qui confirme les dires des populations. Le nombre
de producteur étant très faible voir insignifiant, 0,16 % par
rapport à la population totale qui est en manque accru de
protéine animale dû à la crise de pêche, la
production piscicole de Sô-Ava peine sérieusement à
décoller avec une moyenne de production piscicole de 15,68 tonnes/an sur
une série de sept (07) ans de 2008-2014 (CARDER/Atlantique - Littoral,
2016) et très peu diversifié avec essentiellement
l'élevage du Clarias gariepinus et du Tilapia Oreochromis
niloticus en monoculture. Ainsi, cette offre ne permet pas de
répondre à la demande de plus en plus grandissante de la
population et cela malgré les atouts,
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potentialités naturelles et une ressource humaine dont
dispose la Commune de Sô-Ava. Selon cette perception de la production
piscicole des populations et des agents de l'état sur le terrain, ce
développement embryonnaire de la pisciculture est dû au :
cherté de l'aliment poisson (provende) qui prend plus de 50 % du
coût de la production, aux extrêmes climatiques qui entrainent
souvent l'instabilité des paramètres physico-chimique du milieu
de vie des espèces élevées, au débordement des
hautes eaux, à l'absence de centre d'écloserie dans la Commune
qui entraine le retard d'arriver des alevins, au manque de formation de
recyclages et de suivi des pisciculteurs, à la faible promotion de la
filière aquacole, au cherté et manque d'infrastructure piscicole
adéquate pour faire face aux différentes saisons de
l'année en matière de production piscicole, à la non
disponibilité d'une eau de qualité en toute saison, au manque
d'accès aux microcrédits et à l'absence d'énergie
électrique sur les sites de production.
Face à ces contraintes les pisciculteurs
développent quelques techniques pour mieux mener leur production.
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