2.3.4 Disponibilité d'aliment poisson dans la
Commune de Sô-Ava
Dans une pisciculture commerciale, le facteur aliment est le
poste de dépense le plus important. Il correspond au minimum à 50
% du coût de production global et atteint souvent 60 à 70 % (CID,
1998).Ainsi les pisciculteurs de la Commune de Sô-Ava n'échappent
à cette réalité d'après 85 % des personnes
interrogées.
La Commune de Sô-Ava dont la production piscicole est
essentiellement commerciale, dispose quelques engrais organiques comme :
? bouse de vache ;
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? fientes de volaille ;
? déchets des cultures ;
? son de maïs ;
? etc.
Ces engrais organiques sont utilisés pour la
fertilisation des étangs afin de produire de nourriture naturelle pour
les poissons élevés. Mais l'utilisation de ces engrais organique
n'est pas assez riche en protéine pour permettre la croissance des
poissons élevés en leur cycle normale (trois mois pour le
Clarias gariepinus et six mois pour le Tilapia Oreochromis
niloticus). Par contre ces engrais organiques constituent un aliment
secondaire pour les pisciculteurs car
seul et même à moindre coût n'assurent pas
un bon rendement de la production.
Pour assurer une bonne croissance des espèces
élevées, « Multi-Feed » (photo 2) est la provende par
excellence à laquelle font recourir 99 % des pisciculteurs à
cause de sa richesse en protéine (45 %).
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Photo 2:Sac de provende de Multi-Feed dans une
ferme piscicole à Ganvié
Prise de vue : Okpoué,
avril 2016
La photo 2 montre les sacs de provende Multi-Feed dans une
ferme piscicole à Ganvié. Cette provende est d'origine
Israélienne (fabriquer en Israël) et le taux de protéine
varie selon les granulés. Ainsi, les granulés de 2 ou 3 mm ont
un
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taux de protéine de 45 % tandis que les granulés
de 4 ou de 6 mm ont un taux de protéine de 42 % ; donc plus la taille
des graines de provende augmentent plus le taux en protéine dimunie. Un
sac de cette provende contient 15 kg et coute 113,33 FCFA le kilogramme
à raison de 16700 FCFA le sac. Pour 98 % des pisciculteurs cet aliment
poisson est très cher et cet état de chose ne rend pas la
production aisée.
Par ailleurs, la disponibilité des aliments locaux et
d'engrais organiques (planche 1) dans le milieu d'étude pourrait
permettre d'avoir un aliment deux fois plus riche que « Multi-fied »
en protéine et à très moindre coût d'après 95
% des pisciculteurs. Cet aliment est la fabrication des asticots (Petit ver
blanc, larve de la mouche à viande, qui se développe dans la
viande gâtée et sert d'appât pour la pêche) par un
mélange de bouse de vache (matière organique) et de son de
maïs avec l'ajout ou non d'autres déchets organiques donne des
asticots après avoir exposé le mélange au soleil du matin
au soir et le conserver dans un endroit où la température est
plus élevée pendant 3 à 5 jours. C'est un aliment
très riche en protéine, très apprécié pour
les espèces élevées surtout pour les espèces
carnivores telle que le Clarias gariepinus.
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3.1
3.2
Planche 1 : Bouse de vache et son de maïs
à Vekky Prise de vues : Okpoué,
août 2016
Les photos 3.1 et 3.2 de la planche 1 montrent respectivement
des bouses de vache et son de maïs dans une bassine dans
l'arrondissement de Vekky. Ces
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bouses de vache sont ramassées par les pisciculteurs et
avec l'achat des bassines de son de maïs pour la fabrication des
asticots.
Cependant, d'après 75 % des personnes
enquêtées, cette technique de fabrication d'aliment poisson avec
des produits locaux pourtant riche en protéine et moins couteux n'est
pas utilisée à cause des problèmes environnementaux et
sanitaires qu'engendre cette dernière par la pollution
atmosphérique entrainée par l'audeur puantes de ces asticots qui
à la longue peut être source d'une épidémie ou un
problème sanitaire pour le pisciculteur et pour la population
environnante du site de production piscicole.
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