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Effet de la substitution de la farine de poisson par la farine de graine de monringa sur la survie et la croissance de tilapia du Nil (oreochromis niloticus)


par Pusuemo Amuri Mtanielwa
Université Evangélique en Afrique (UEA/Bukavu) - Deuxième année d'ingénieur en zootechnie 2015
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE EVANGELIQUE EN AFRIQUE

B.P. : 3233/BUKAVU

FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES ET ENVIRONNEMENT

EFFETS DE LA SUBSTITUTION DE LA FARINE DE POISSONS PAR LA FARINE DE GRAINES DE MORINGA (Moringa oleifera) SUR LA CROISSANCE ET LA SURVIE DE TILAPIA DU NIL (Oreochromis niloticus)

Par: Pùsùhémo AMURI M'TANIELWA

Mémoire présenté pour l'obtention du diplôme

d'ingénieur agronome, A0.

Option: Zootechnie

Directeur: Prof. Dr. BALUKU BAJOPE

Co-directeurs:Ass. Ir. AKILIMALI Justin

Ass. ALUNGA LUFUNGULA Georges (Msc)

Année académique: 2014-2015

PRELUDE

L'archer est un modèle de sage. Quand il a manqué le milieu de la cible, il en cherche la cause en lui-même. L'expérience est une lanterne attachée dans notre dos, qui n'éclaire que le chemin parcouru

(Confucius)

L'imagination est plus importante que la connaissance. La connaissance est limitée alors que l'imagination englobe le monde entier, stimule le progrès, suscite l'évolution;

La connaissance s'acquiert par l'expérience. Tout le reste n'est que de l'information;

Une personne qui n'a jamais commis d'erreurs n'a jamais tenté d'innover.

(Albert Einstein, 1879-1955)

Pùsùhémo AMURI M'TANIELWA

DEDICACE

A l'Eternel Dieu vivant, notre Créateur, Miséricordieux juste pour son amour et sa protection dont nous sommes toujours bénéficiaires;

A vous nos parents, Yona AKAL'AMISI NGAMA M'TANIELWA et AVIDJAWA AMURI, pour votre amour, votre tendresse, votre volonté de faire de nous une personne utile dans la société et pour d'énormes sacrifices consentis pour mon éducation.

A vous nos frères et soeurs pour votre chaleur fraternelle.

A vous nos oncles, tantes, cousins, neveux, nièces, etc. pour votre sympathie.

A la future mère de nos enfants pour nos joies et nos peines futures.

Pùsùhémo AMURI M'TANIELWA

REMERCIEMENTS

Au terme de ce travail, il nous est particulièrement agréable de remercier tous ceux qui ont, d'une manière ou d'une autre, contribué à sa réalisation.

En premier lieu nos très sincères remerciements s'adressent à l'Eternel Dieu pour sa protection, son amour et sa grâce qu'il nous a témoignés gratuitement tout au long de notre parcours universitaire.

Nous restons particulièrement reconnaissantsau Professeur Dr. BALUKU BAJOPE qui, malgré ses multiples occupations, a accepté de dirigé ce travail.

Aux Assistants: Ir. Justin AKILIMALI pour avoir été avec nous, jours et nuits, entrain de codirigé ce travail, et Ass. ALUNGA LUFUNGULA Georges pour avoir accepté de nous encadrer dans le laboratoire et avoir mis à notre disposition toutes les infrastructures du laboratoire pour la réalisation de nos expérimentations.

A notre PapaYONA NGAMA M'TANIELWA et toutes ses femmes BATUULYA IBRAHIMU Mizehituni, TABISHA WABENYE Rohosafi et BERTA ANYEMU, nous disons grand merci pour vos contributions tant morale, matérielle que financière.

A nos frères et soeurs TAMALA M'TANIELWA Bahi et ENGELELA M'TANIELWANgoy pour l'amour fraternel que vous avez envers nous; nous nous adressons particulièrement à notre soeur MARIE EHONGA et son mari ALANGA, pour tout ce que vous avez contribué dans la réalisation de ce travail.

A son excellence BAKWALUFU AMISI KAPOKELA LEZA, sa femme maman NYOTA SHABANI Safina et tous les membres de cette famille, pour votre contribution dans la réalisation de ce travail. Nous pensons très particulièrement à notre soeur Jolie LUSIA AMISI et son mari MANACEE SUMAHILI pour leur éventuelle générosité.

A maman MWASI YA OLENGO, son mari MPENDWA WA WAHISEE DOLLARS et tous les enfants de cette famille, pour leur participation active dans nos travaux.

A nos amis et connaissances M'MBUMBI ALAMBE Zétrouwest, NYENGELA SALEH Negsh, NEBO MBUKA, BAKARI LUKUBE Balus, JACQUE BOMBOKO Justinpour l'amour que vous nous avez montré tout au long de ce parcours.

A tous les rois de Dieu de mission Mahelo AMANI BI'ESSE, nous exprimons notre gratitude, pour l'esprit de notre Dieu qui règne dans vous.

Que, tous ceux qui nous ont aidé, mais non cités dans cette longue liste trouvent ici l'expression de notre grande reconnaissance.

Pùsùhémo AMURI M'TANIELWA

SIGLES ET ABBREVIATIONS

CEP:coefficient d'efficacité protéique

ED: énergie digestible

ENSSTAK : école nationale supérieure des sciences et des techniques agronomiques de Kétou

FAO: organisation des nations unies pour l'agriculture et l'alimentation

FB : fibre brute

GPM : gain de poids moyen.

GPQ: gain de poids quotidien

INRA : institut national de recherche agronomique

ISP:Institut Supérieur Pédagogique

Kcal: kilocalorie

OMS:organisation mondiale de santé

PB : protéine brute

PD: protéine digestible

PFRDV : Pays à faible revenu et à déficit vivrier

RDC: République démocratique du Congo

REGIDESO: Régie de Distribution de l'eau

TCA : taux de conversion alimentaire ou Indice de consommation

TCS ou SGR: taux de croissance spécifique ou

TS: taux de survie

UAC : Université d'Abomey Calavi

UEA: Université évangélique en Afrique

UERHA: Unité d'enseignement et de recherche en hydrobiologie appliquée

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Quelques critères de qualité d'eau pour la pisciculture des Tilapias..................5

Tableau 2 : Besoins quantitatifs en acides aminés essentiels de O. niloticus (g/16g N)........7

Tableau 3 : Besoins en vitamines des tilapias .........................................................8

Tableau 4:composition (%MS) des feuillesfraîches de Moringa................................11

Tableau 5 : Proportions des ingrédients dans les aliments produits ..............................18

Tableau 6. Estimation du prix de revient d'un kilogramme d'aliment...........................19

Tableau 7. Estimation du coût alimentaire de production d'un kg de poisson ................20

Tableau 8: Composition analytique des aliments expérimentaux..................................22

Tableau 9. Répartition des individus d'O.niloticus dans les structures d'élevage............23

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Instruments de filtration, de regulation thermique et dispositifs d'elevages 

Figure 2 : Différentes étapes de préparations des aliments

Figure 3 :Processusd'analyses au laboratoire de la faculté d'agronomie de l'UEA

Figure 4 : Evolution de la température moyenne journalière au cours de l'expérience

Figure 5 :Evolution du pH moyen journalier au cours de l'expérience

Figure 6 :Evolution de l'oxygène dissous moyen journalier au cours de l'expérience

Figure 7 :Taux de survie enregistrés

Figure 8 :Taux de croissance spécifique enregistrés par traitement à la fin de l'expérience

Figure 9 : Taux de conversion alimentaire enregistrés par traitement à la fin de l'expérience 

RESUME

La présente étude réalisé au laboratoire de l'UERHA de l'ISP/Bukavu, est une contribution à l'amélioration de la productivité du secteur piscicole dans la province du Sud-Kivu, par la mise au point d'un aliment performant fabriqué à partir des produits végétaux et des sous produits agro-industriels locaux. Trois régimes alimentaires ont été formulés dans lesquels la farine de poisson (source habituelle de protéines) a été remplacée par celle de Moringa à 100% (Régime1), à 50% (Régime2) et à 00% (Régime3). Ces régimes ont été testés chez les alevins d'Oreochromis niloticus, d'un poids moyen initial de 2,3 #177; 0,7g, répartis dans six aquariums (bocaux), pendant 30 jours. Les alevins étaient nourris à une ration journalière de 10% de leur biomasse initiale par jour, repartis en 3 repas. La pesée des poissons se faisait une fois chaque semaine pour réajuster la ration journalière en fonction de la biomasse réelle. À l'issue de cette investigation, les résultats ci-après ont été obtenus: les taux moyen de survie étaient de 91,5#177;1,2%, 100#177;0% et 100#177;0% respectivement pour les poissons nourris avec le régime1, 2 et 3 ; les taux de Croissance Spécifiques (TCS ou SGR) de 2,6#177;0,6, 0,8#177;0 et de 0,4#177;0,1%/j, respectivement pour le régime1, 2 et 3 ;les taux de conversion alimentaire (TCA) de 2,2#177;0,9, 3,2#177;0,1 et 4,3#177;1,1respectivement pour le régime 1, 2 et 3. Du point de vue du coût de la production des aliments, nous avons trouvé que le régime1 présente le coût inférieur (0,59 $/kg), suivi du régime2 (0,81 $/kg) et du régime3 (1,03 $/kg).

Nous recommandons la poursuite de telles expériences pour le développement de la pisciculture au Sud-Kivu.

Mots-clés: substitution, farine de poisson, graines de Moringa, croissance, survie, Oreochromisniloticus

ABSTRACT

The present research realised in UERHA of ISP/Bukavu is a productivity ameliorating contribution of piscicole sector in south-Kivu region of a performant aliment made by vegetable products and under regional agro-industries products. Three alimentary regimes were formuled in which the fishes flour (current proteins sources) was remplaced by the moringa flour at 100% (First regime), 50% (second regime) and at 00% (thirdregime) of incorporation. These regime wene tested for alevins of Oreochromis niloticus with the middle initial weight of 2, 3 #177; 0,7g in six aquariums within 30 days. The alevins wene fed the daily ration of 10% of their initial biomasse shaved in 3 feedings. The fishs wene balanced for adjusting the daily ration in fact of realy biomasse. At the issue of this investigation, the global resultants were obtained as followed: the survival pourcent wene 91,5#177;1,2%, 100#177;0% and 100#177;0% respectly for the first, second and third regime. Concerning zootechnics settings, the following resultants wene obtained: the specific growth pourcent (TCS or SGR) for the three regimes are 2,6#177;0,6; 0,8#177;0 and 0,4#177;0,1% daily restectly for the first, the second and the third regime. Concerning production cost of aliments, we have found that the first show an inferior cost (0,59 $/kg), followed by the second(0,81 $/kg)and the third (1,03 $/kg).

Key-words: substitution, fish's flour, moringa crops, growth, survial Oreochromis niloticus

INTRODUCTION GENERALE

Les pêches de capture et l'aquaculture ont produit en 2008 environ 142 millionsde tonnes de poissons. Sur ce total, 115 millions de tonnes étaientdestinées à la consommation humaine, soit une offre apparente par habitant de17 kg de poissons, ce qui représente un record absolu. En 2008, les disponibilités de poissons par habitant, hors Chine, étaient estimées à 13,7 kg,(FAO, 2010)

À l'échelle mondiale, le poisson a assuré à plus de 1,5 milliard de personnes près de 20% de leurs apports moyens en protéines d'origine animale et à 3,0 milliards de personnes, 15% de leurs apports en protéines d'origine animale. En 2007, les disponibilités moyennes apparentes de poisson étaient de 15,1 kg par personne et par an dans les pays en développement et de 14,4 kg dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV). Dans les PFRDV, où la consommation de protéines d'origine animale est relativement faible, le poisson contribue de manière appréciable à l'apport total en protéines d'origine animale jusqu'à hauteur de20,1%, et sa contribution est probablement sous-estimée dans les statistiquesofficielles, qui ne prennent pas pleinement en compte la production des pêchesartisanales et de subsistance, (FAO, 2010).

L'offre mondiale de poisson pour l'alimentation humaine, 11,3 kg/personne en 1980, a atteint le niveau record de 18,8 kg/personne en 2011 (FAO, 2012).

Les captures de pêche sont restées stables depuis 30 ans autour de 90 millions de tonnes dont 60 à 67 millions de tonnes utilisées pour l'alimentation humaine. La hausse de la demande a donc été couverte par les produits d'élevage dont la production mondiale a connu un essor spectaculaire, passant de moins de 4 millions de tonnes en 1980 à 63 millions de tonnes en 2011, (FAO, 2012).

L'élevage intensif de poissons ne s'est développé qu'à partir des années 1960, avec l'apport de nourriture sous forme d'aliments composés. Les farines et huiles de poisson ont été utilisées comme ingrédients majoritaires des aliments aquacoles, notamment pour les espèces de haut niveau trophique comme les salmonidés (truites, saumons) et les poissons marins (MEDALE, et al., 2013).

Aujourd'hui, 46 % des poissons sur le marché mondial proviennent de l'élevage, alors que cette part ne représentait que 9% en 1980. L'aquaculture poursuit donc son essor à un rythme plus rapide que celui de tous les autres secteurs de production alimentaire d'origine animale. Cet essor prodigieux est le résultat des recherches et d'innovations dans la maîtrise de la conduite des élevages et surtout dans l'alimentation (FAO, 2008).

Ces progrès spectaculaires de l'aquaculture sont moins visibles dans certaines régions du globe. L'Afrique subsaharienne continue d'occuper une place mineure (0,16 %) en dépit de son potentiel naturel (IGA-IGA, 2008). La RDC possède un important potentiel de ressources naturelles et minérales. Son économie est fortement tournée vers l'exportation des produits miniers. L'agriculture reste la principale activité en milieu rural, mais souffre d'une insuffisance voire d'absence de mécanisation, (MASTAKI, 2006).

Bien que le pays dispose d'énormes potentialités agricoles, les populations demeurent largement exposées aux risques d'insécurité alimentaire. Son accroissement démographique de l'ordre de 3,3% par an en moyenne, avec comme fait nouveau, une population urbaine représentant environ 34% de la population totale, induit une très forte augmentation de la

La province du Sud-Kivu est l'une des provinces de la RDC frappées par l'insécurité alimentaire. Son taux de malnutrition sévère est le plus élevé soit 57,8% en 2010 (ULIMWENGU, 2011). Elle accuse le plus faible apport en calories du pays, soit 1560 calories par jour et par habitant en 1997, soit un déficit de 32,14 % par rapport à la norme de l'OMS. Cette norme est de 2700 par jour et par habitant (http://www.mangerbouger.fr/) et un écart à la moyenne nationale de -15 % et cela, malgré l'importance de sa population agricole évaluée à 83,9% (MASTAKI, 2006).

Face à ces problèmes, le développement de l'aquaculture, et plus particulièrement de la pisciculture, est une des solutions pour y pallier. Pour SIDDHURAJU et BECKER (2003), la contrainte majeure à l'émergence de la pisciculture, dans beaucoup de pays, est le coût de l'alimentation. L'utilisation de la farine de poisson comme principale source de protéines dans les aliments destinés à l'aquaculture est à l'origine du coût onéreux de ces aliments et ainsi les pisciculteurs se heurtent à des problèmes de rentabilité. Une pisciculture durable nécessite donc, l'utilisation de sources de protéines autres que les farines de poissons.

Le Sud-Kivu a un grand potentiel pour le développement de la pisciculture pouvant permettre à résoudre tant soit peu le problème de malnutrition extrêmement aigu dans la région. Cependant, l'un des freins majeurs pour la promotion de cette activité reste le manque d'aliments de bonne qualité nutritionnelle et facilement accessibles aux pisciculteurs. (MASILYA, 2011).La farine de poissons, étant en général, la composante majeure des aliments en aquaculture, cette source conventionnelle de protéines représente 40 à 60 % des protéines totales dans les aliments traditionnels pour les poissons (IGA-IGA, 2008). Son prix d'achat élevé a orienté notre étude vers la recherche des sources alternatives de protéines, en particulier vers celles qui ne sont pas directement utilisables pour la consommation humaine et habituellement réputées riches ou très riches en protéine.

L'étude est ainsi bâtit sur trois questions essentielles:

ü Serait-il possible de remplacer partiellement ou totalement la protéine animale par la protéine végétale dans les aliments de poissons ?

ü Quel serait le taux de substitution des graines de Moringa auquel il fallait remplacer la farine de poisson ?

ü Cette substitution n'aurait-elle pas un impact négatif sur les paramètres de croissance et de taux de survie des tilapias ?

Les hypothèses qui ont été émises sont les suivantes :

· La farine de graines de Moringa remplacerait avec succès une proportion significative des protéines issues de farine de poissons, avec des bénéfices nutritionnels, économiques et environnementaux considérables.

· Il existerait un taux de substitution auquel la farine de graines de Moringa remplacerait la farine de poisson avec succès.

· La possibilité de remplacer la farine de poissons par la farine de graines de Moringa serait un moyen efficace pour résoudre les problèmes de rentabilité en pisciculture et améliorerait les paramètres de croissance de tilapia.

L'objectif global de cette étude est de contribuer à l'amélioration de la productivité du secteur piscicole au Sud-Kivu. De cet objectif global, découlent les objectifs spécifiques suivants:

· Mettre en place un aliment performant (qui assure une croissance optimale tout en garantissant un produit sain et de qualité) et à un prix accessible (prix stable et modéré), à partir des produits végétaux et des sous-produits agro-industriels.

· déterminer le taux optimum de substitution de la farine de poisson par celle de graine de Moringa oleifera dans la formulation d'aliments destinés aux tilapias et déterminer la valeur nutritive des différents aliments fabriqués.

· Evaluer les paramètres de croissance et le taux de survie des tilapia soumis à 3 niveaux de substitution de la farine se poisson par celle de Moringa.

Le choix de ce sujet a été dicté par les problèmes observés dans nos milieux, notamment le faible rendement piscicole lié au manque d'aliment de meilleure qualité.La présente étude permet de proposer aux pisciculteurs locaux un aliment performent composé sur base des produits et sous-produits locaux.

CHAPITRE I. GENERALITES SUR LE TILAPIA

1.1. DESCRIPTION ET SYSTEMATIQUE

Le terme tilapia est un terme générique qui englobe 1524 espèces mais du point de vue systématique, les tilapias appartiennent à la classe des Téléostéens, à l'ordre des Perciformes, à la famille des Cichlidés et à la sous-famille des Tilapiinés, un groupe de poissons exclusivement africain. (TREWAVAS, 1983).

Trois genres sont reconnus depuis la dernière révision taxonomique dont : Tilapia, Sarotherodon et Oreochromis (TREWAVAS, 1983).

Outre des caractéristiques anatomiques, le critère pour la distinction de ces 3 genres est basé sur la biologie reproductive :

v Incubation des oeufs sur substrat avec garde biparentale, macrophytophages: Tilapia;

v Incubation buccale avec garde biparentale ou paternelle, planctonophages: Sarotherodon ;

v Incubation buccale avec garde uniparentale maternelle, planctonophages: Oreochromis.

Pratiquement tous les tilapias de grande taille appartiennent au genre Oreochromis;au sein de cet ensemble, le tilapia du Nil, Oreochromis niloticus, représente l'espèce la plus importante, non seulement pour son taux de croissance élevé ou son adaptabilité à une grande diversité de conditions d'élevage, mais aussi en raison de la demande élevée des consommateurs pour ce poisson (AUGUSTE, 2013).

L'espèce O. niloticus, retenue pour notre étude, est facilement reconnaissable grâce aux bandes verticales régulières noires qui existent sur la nageoire caudale. La teinte générale est grisâtre, relativement foncée chez l'adulte. Le dos est vert-olive, les flancs sont pâles et le ventre blanchâtre(TREWAVAS, 1983).

1.2.EXIGENCES ECOLOGIQUES

De nombreuses études de terrain et de laboratoire montrent que O. niloticus est une espèce relativement eurytope, c'est-à-dire, adaptée à de larges variations des facteurs écologiques du milieu aquatique et colonisant des milieux extrêmement variés. Dans l'habitat naturel, cette espèce peut supporter des températures comprises entre 14 et 31 °C, mais l'intervalle de tolérance thermique observé en laboratoire est plus large: 8 et 40°C, pendant plusieurs heures. Les meilleures performances de croissance sont observées entre 22 et 28°C. (IGA-IGA, 2008). A 15 et à 30°C, la reproduction s'arrête et le grossissement sera très ralenti (LIETAR, 1984).De plus, O. niloticus peut survivre dans des eaux dont la salinité est proche de 30 % et dont le pH variede 8 à 11. MELARD (1986) confirme que cette espèce survit également durant plusieurs heures à des teneurs en oxygènedissous très faibles, de l'ordre de 0,1 ppm. Le preferendum physico-chimique est présenté dans le tableau 1 ci-après

Tableau 1 : Quelques critères de qualité de l'eau pour la pisciculture des Tilapias

Paramètres physico-chimiques de l'eau

Valeurs

Gamme de température (°C)

8 à 40

Limite létale en oxygène (mg/l)

2 à 3

pH : gamme de tolérance

5 à11

Concentration létale en CO2 (mg/l)

>72,6

Concentration létale en NH3-NH4+ (mg/l)

> 4 à pH 7,3 - 7,5

Turbidité (ppm)

13000

Salinité %0

< 20 - 35

Source : BALARIN ET HATTON (1979).

1.3. ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU TUBE DIGESTIF

L'appareil digestif d'O. niloticusest simple et peu spécialisé. On distingue schématiquement et dans l'ordre antéropostérieur: les dents (maxillaires et pharyngiennes), l'oesophage, un estomac en forme de sac, et un long et sinueux intestin caractéristique des animaux à chaîne alimentaire courte. Une étude histologique de l'estomac de O. niloticus révèle une structure autorisant une grande possibilité de distension, d'où une accommodation facile en cas de larges variations dans la quantité des particules ingérées. L'intestin est différencié en un duodénum antérieur court, à parois minces, et une section postérieure très longue, avec un plus petit diamètre. La longueur totale de l'intestin entier varie de 5 à 8 fois la longueur du corps (MORIARTY, 1973).

Dans l'estomac, la digestion se fait en deux temps; les cellules épithéliales sécrètent d'abord des mucines neutres et absorbent les composés aisément digestibles tels que les disaccharides et les acides gras courts. Ensuite, le milieu devient de plus en plus acide alors que le pH habituel d'une forte activité digestive chez la plupart des poissons est de 2 - 2,2 ; on enregistre dans un estomac de O. niloticus,en pleine digestion, des pH de 1,25. Dans ces conditions, la chlorophylle est décomposée et la lyse des parois cellulaires des algues bleues est possible. La digestion se poursuit par la suite dans l'intestin à un pH de 6,8 à 8,8 (MORIARTY, 1973).

La prise alimentaire en milieu contrôlé a lieu essentiellement en période éclairée, et l'ingéré met 9 à 11 heures pour traverser le tube digestif chez l'adulte et moins de 2 heures chez le juvénile (BOWEN, 1982).

1.4. REGIME ALIMENTAIRE

Plusieurs travaux relatifs aux contenus stomacaux d'O. niloticusrévèlent qu'en milieu naturel l'espèce est essentiellement phytoplanctonophage, mais peut aussi ingérer des algues bleues, du zooplancton ainsi que des sédiments riches en bactéries et diatomées (MORIARTY, 1973).

En milieu artificiel (système de pisciculture), cette espèce est pratiquement omnivore, valorisant divers déchets agricoles (tourteaux d'oléagineux, drèches de brasserie, etc.), tirant parti des excréments de porcs ou de volailles, de déchets ménagers, acceptant facilement des aliments composés sous forme de granulés ou pulvérulents.

Il convient de relever que l'acidité gastrique particulièrement forte chez O. niloticus lui permet d'être parmi les rares espèces à pouvoir digérer les cyanophycées (abondantesource de protéines), sans concurrence notable avec d'autres espèces piscicoles dansl'écosystème aquatique (LAUZANNE, 1988).

Cette capacité phénoménale d'adaptation à diversaliments et déchets est à la base de sa haute potentialité pour la pisciculture.

Le spectre alimentaire de ce tilapia est donc très large: c'est une espèce opportuniste, qui est capable de se nourrir à partir des aliments les moins digestibles. Le degré d'opportunisme de l'espèce est très grand et son régime alimentaire est souvent plus proche de celui des poissons omnivores ou détritivores que des herbivores stricts (BOWEN, 1982).

1.5. BESOINS NUTRITIONNELS DE TILAPIAEN ELEVAGE INTENSIF

A. Les besoins en protéines

Il existe une abondante littérature sur les besoins ou les teneurs optimales en protéines des rations destinées aux tilapias. Selon la taille des poissons et la teneur énergétique des rations, les taux de protéines brutes recommandés peuvent varier de 25 à plus de 35 % (DE SILVA et al., 1985). JAUNCEY et ROSS (1982) suggèrent un optimum de 40 % avec un rapport protéines : énergie (P/E) de 27,75 mg/kJ. WANet al. (1985), qui utilisent des régimes purifiés contenant de la caséine et de la cellulose en teneurs variables, rapportent que la meilleure croissance d'alevins de O. niloticus (3 - 10 g) est réalisée avec un régime à 40 % de protéines et contenant un niveau d'énergie digestible suffisant pour le poisson. Les niveaux d'ingestion pour une croissance maximale avec un tel régime sont estimés à 502 - 543 kJ d'énergie digestible et 1,6 - 1,7 g d'azote/kg de poids vif/jour (soit un rapport PD/ED de 20 mg/kJ).

KAUSHIKet al. (1993) trouvent des valeurs proches de ces dernières: le maximum de croissance est obtenu avec un régime à 32 % de protéines brutes et un rapport PD/ED de 18mg/kJ, le besoin optimum en protéines étant estimé à 10-12g/kg de poids vif/jour.

Les travaux relatifs aux besoins en acides aminés des tilapias sont peu nombreux. Les besoins en acides aminés essentiels sont présentés dans le tableau 2 ci-après.

Tableau 2 : Besoins quantitatifs en acides aminés essentiels de O. niloticus (g/16g N)

Acides aminés essentiels Besoins quantitatifs

(g/16gN)

Arginine

4,1

Histidine

1,7

Isoleucine

3,1

Leucine

3,4

Lysine

4,6

Méthionine + cystine

3,2

Phénylalanine + tyrosine

5,6

Thréonine

3,8

Tryptophane

1,0

Valine

5,6

Sources : SANTIAGO et LOVELL (1988), adapté par KAUSHIKet al. (1993)

B. Besoins en lipides

L'apport de lipides dans l'alimentation des poissons est d'abord indispensable pour satisfaire les besoins en acides gras essentiels, acides gras non synthétisés par l'organisme et nécessaires au métabolisme cellulaire (pour la synthèse des prostaglandines et composés similaires) ainsi qu'au maintien de l'intégrité des structures membranaires.

Les lipides servent aussi de vecteur lors de l'absorption intestinale des vitamines liposolubles (vitamines A, D, E, K) et des pigments caroténoïdes.

Enfin, les lipides, généralement bien digérés, jouent également un rôle majeur pour la fourniture d'énergie, rôle d'autant plus important chez les poissons que la majorité de ces derniers digèrent mal les glucides complexes (GUILLAUMEet al., 1999).

La quantité de lipides à apporter pour un régime dépend de la source de matières grasses et de l'équilibre protéines/énergie du régime. En utilisant des régimes isocaloriques à teneurs en lipides variables, DE SILVA et al. (1985) mettent en évidence une épargne des protéines chez l'alevin du tilapia rouge, qui augmentait avec l'incorporation croissante des lipides dans le régime, jusqu'à un maximum de 18 %. Dans une étude portant sur l'hivernage des tilapias, VIOLAet al. (1983) observent que la supplémentation du régime en acides gras polyinsaturés n'engendre des dépôts que dans les viscères. Des observations semblables sont rapportées par HANLEY (1991) pour O. niloticus.TAKESHIet al. (1983) ont montré que chez les tilapias, le besoin en acides gras de la série oméga 6 (acide linoléique 18: 2n-6) est plus important. Ils évaluent ce besoin à 0,5 % du régime. Ce chiffre nous est également rapporté par KAUSHIKet al. (1993). Les mêmes auteurs ont par ailleurs montré que l'apport d'acides gras autres que le 18 : 2n-6 ne stimule pas la croissance chez O. niloticus.

C. Besoins en vitamines et minéraux

Si les besoins sont connus avec une précision notable chez les salmonidés où ils ont été établis à partir de régimes purifiés, les études réalisées sur des tilapias sont plutôt limitées, bien que quelques données existent. Dans la plupart des cas, les nutritionnistes et les fabricants d'aliments en sont réduits à utiliser les normes établies pour les salmonidés. Un vaste travail de détermination des besoins reste donc à faire, bien que tout porte à croire que les différences interspécifiques ne soient pas très grandes. TACONet al. (1982)ont proposé un prémix vitaminique pour tilapia sur la base des besoins connus chez les salmonidés (tableau3).

Les tilapias, à l'instar de tous les poissons, ont besoin de minéraux qui sont des constituants de certains tissus (formation squelettique surtout) ou de certaines molécules, servant de cofacteurs enzymatiques et participant à l'équilibre ionique intra- et extracellulaire ainsi qu'à la régulation des fonctions endocrines. Ces besoins sont en partie satisfaits grâce à leur capacité d'absorber des minéraux contenus dans l'eau. Les besoins en quelques vitamines sont indiqués dans le tableau 3 ci-après :

Tableau 3 : Besoins en vitamines des tilapias

Vitamines

Besoins en (g/kg aliment)

Thiamine (Vit. B1)

-

Riboflavine (Vit. B2)

6

Pyridoxine (Vit. B6

-

Acide pantothénique (Pantothénate)

10

Inositol

-

Biotine (Vit. H)

-

Acide folique

-

Acide para-N-benzoïque

-

Choline

26 - 125

Niacine (AC. nicotinique ou Vit. P.P.)

-

Cyanocobalamine (Vit. B12)

-

Rétinol (Vit. A)

-

Acide ascorbique (Vit. C)

50

Cholécalciférol (Vit. D3)

-

Sources : TACONet al. (1982).

D. Besoins en énergie

L'efficacité dans l'utilisation des nutriments d'un régime chez le poisson est généralement appréciée en termes de pourcentage de rétention des protéines ou d'énergie. KAUSHIKet al. (1993) estiment les besoins énergétiques d'entretien de O. niloticus à 70 kJ/kg de poids vif/j (à température comprise entre 28-30°C). Par rapport aux autres espèces, O. niloticus fixe de manière générale, avec une meilleure efficacité, les protéines ingérées. Les mêmes auteurs rapportent que le taux de fixation des protéines et d'énergie est supérieur à 55% chez cette espèce, contre 30-50 % chez la truite arc-en-ciel, le poisson-chat américain ou la carpe.

La rétention de l'énergie sous forme non protéique serait par contre beaucoup plus faible chez le tilapia (30-41 %).

1.6. CROISSANCE ET REPRODUCTION

1.6.1. Croissance

En général, O. niloticus est connue pour sa croissance rapide, elle présente un indice de croissance plus performant que les autres espèces de tilapia. Sa durée de vie est relativement courte (4 à 7 ans), sa vitesse de croissance est extrêmement variable selon les milieux, et peut atteindre jusqu'à un poids de 5Kg. Dès que les individus atteignent l'âge de maturité, les sujets mâles présentent une croissance plus rapide que les femelles et atteignent une taille nettement supérieure, dans de petites surfaces, (RUWET et al., 1975).

1.6.2. Reproduction

Pour ce qui est de la reproduction, dans les milieux naturels, la taille de première maturation d'O. niloticusvarie généralement entre 14 et 20 cm. Toutefois, cette taille de maturité peut varier au sein d'une même population en fonction des conditions fluctuantes du milieu (déficit alimentaire qualitatif et quantitatif, dimensions réduites du milieu, etc.). En conditions stressantes de pisciculture rurale mal conduite, O.niloticus peut se reproduire dès l'âge de trois mois, à un poids inférieur à 50 g, (RUWET et al., 1975).

La période de reproduction de cette espèce est exponentiellement continue pendant toute l'année, si la température de l'eau est supérieure à 22°C, et il peut se reproduire tous les 30 à 40 jours. Ainsi, quand mâles et femelles sont élevés ensemble, la population s'accroît rapidement et l'on peut obtenir, en fin de cycle, beaucoup d'individus « nains », difficilement commercialisables. Parmi les méthodes préconisées pour pallier ce défaut, l'association à un prédateur Hemichromis fasciatus apparaît dans l'état actuel des connaissances comme la solution la plus adaptée.

Toutes ces caractéristiques de O. niloticus démontrent, non seulement la plasticité de l'espèce à s'adapter à des conditions diverses, mais expliquent aussi sa haute résilience, à savoir : sa capacité à revenir rapidement, après perturbation, à un seuil optimum de densité dans son milieu naturel,(RUWET et al., 1975).

CHAPITRE II. GENERALITES SUR LE MORINGA (Moringa oleifera)

2.1. ORIGINE ET CLASSIFICATIONBOTANIQUE

Moringa oleifera appartient à une famille monogénérique d'arbres et arbustes, les Moringacées. Il semble être originaire des régions d'Agra et de Oudh, au Nord-est de l'Inde, au Sud de la chaîne de montagne de l'Himalaya. Moringa oleifera est mentionné dans le « ShushrutaSanhita », écrit au début du premier siècle avant J-C, sous le nom de « Shigon ». Mais, il semble que la culture de cet arbre en Inde ait, en fait, été établie il y a plusieurs milliers d'années. Les Indiens savaient que les graines, qu'ils utilisaient en médecine, contenaient de l'huile comestible. Il semblerait également que la plupart des gens connaissaient sa valeur en tant que fourrage ou comme légume, (ODEE, 1998).

2.2. EXIGENCES ECOLOGIQUES

Cet arbre se rencontre, à l'état naturel, jusqu'à 1000 m d'altitude; il pousse relativement bien sur les versants, mais est plus répandu dans les zones de pâturages et les bassins des rivières. Il pousse rapidement, jusqu'à 6 ou 7 mètres en un an, même dans des zones recevant moins de 400 mm de précipitations annuelles, (NIKOLOUS et al., 2001) .

Dans la langue Dravidienne (sud de l'Inde), on trouve diverses appellations locales pour désigner cet arbre, mais la plupart dérivent du nom générique « Morunga ». En anglais, on le connaît sous les noms de « Horseradishtree », « Drumsticktree », « Never die tree », « West Indian Ben tree », ou encore « Radishtree », (NIKOLOUS et al., 2001) ).

2.3. AIR DE DISRIBUTION

Moringa oleifera est aujourd'hui cultivé à travers le Moyen-Orient, ainsi que tout le long de la ceinture tropicale. Il a été introduit en Afrique de l'Est au début du 20ème siècle. Au Nicaragua, le « Marango » (nom local de Moringa oleifera) a été introduit dans les années 1920, comme plante ornementale et utilisé dans les haies vives. Bien qu'étant répertorié dans les inventaires forestiers à travers tous les pays, c'est dans la partie occidentale qu'il est le plus répandu et qu'il se développe le mieux. Il n'y est pas cultivé, mais on le connaît pour ses capacités de résistance à la sécheresse et aux maladies,(NIKOLOUSet al., 2001).

2.4. IMPORTANCES

2.4.1. Importance pratique

Les nombreuses propriétés valorisables de cette plante en font un sujet d'étude très intéressant: la forte teneur en protéines des feuilles, des brindilles et du tronc; la forte teneur en protéines et en huile des graines; la forte teneur des graines en polypeptides ayant la capacité de former des agrégats avec diverses particules en suspension dans l'eau; la présence, dans les feuilles, de facteurs de croissance; et enfin, la forte teneur en sucres et en amidon de la plante en elle-même.

De plus, la plupart des organes de l'arbre ne contiennent pas de toxines qui pourraient restreindre leur utilisation dans l'alimentation humaine ou animale (NIKOLOUSet al., 2001) .

Pour la simplicité et la clarté du texte, le terme « Moringa » nous l'utilisons pour désigner Moringa oleifera dans la suite de notre travail.

2.4.2. Importance socio-économique

Moringa est l'un des arbres tropicaux les plus utiles. Il se propage relativement facilement, aussi bien de manière végétative que sexuée, et il est peu exigeant en eau et matières minérales. Ainsi, sa production et son entretien sont aisés. L'introduction de cette plante au sein d'une ferme, dans un environnement riche en biodiversité, peut être bénéfique à la fois pour l'exploitant et pour l'écosystème environnant, (http://www.moringanews.org).

2.5. MORPHOLOGIE ET CARACTÉRISTIQUES PHYSIOLOGIQUES

Moringa est un arbre pérenne, à croissance rapide, qui peut atteindre 7 à 12 mètres de hauteur et dont le tronc mesure 20 à 40 cm de diamètre.

v Tronc: le tronc est généralement droit, mais il est parfois très peu développé. En général, il atteint 1,5 à 2 mètres de haut avant de se ramifier, bien qu'il puisse parfois atteindre les 3 mètres.

v Feuilles: les feuilles, alternes et bi ou tripennées, se développent principalement dans la partie terminale des branches. Elles mesurent 20 à 70 cm de long, sont recouvertes d'un duvet gris lorsqu'elles sont jeunes, ont un long pétiole avec 8 à 10 paires de pennes composées chacune de deux paires de folioles opposés, plus un à l'apex, ovales ou en forme d'ellipse, et mesurant 1 à 2 cm de long (MORTON, 1991).

v Fleurs: les fleurs mesurent 2,5 cm de large et se présentent sous forme de panicules axillaires et tombantes de 10 à 25 cm. Elles sont généralement abondantes et dégagent une odeur agréable. Elles sont blanches ou couleur crème, avec des points jaunes à la base. Les sépales, au nombre de cinq, sont symétriques et lancéolés. Les cinq pétales sont minces et spatulés, symétriques à l'exception du pétale inférieur, et entourent cinq étamines.

v Fruits: les fruits forment des gousses à trois lobes, mesurant 20 à 60 cm de long, qui pendent des branches. Lorsqu'ils sont secs, ils s'ouvrent en trois parties. Chaque gousse contient entre 12 et 35 graines.

v Graines: les graines sont rondes, avec une coque marron semi-perméable. La coque présente trois ailes blanches qui s'étendent de la base au sommet à 120 degrés d'intervalle. Un arbre peut produire 15000 à 25000 graines par an. Une graine pèse en moyenne 0,3g et la coque représente 25% du poids de la graine (MAKKAR et BECKER, 1997). La composition analytique des feuilles et des graines de moringa est données dans le tableau 5 ci-après.

Tableau 4 : Composition chimique (% MS) des feuilles fraîches et des fruits de Moringa

Fraction

MS (%)

PB

FB

Ca

P

Feuilles fraîches

18,7

29,0

19,1

2,06

0,24

Fruits

10,7

20,7

27,0

-

-

Légende : MS : matières sèches ; PB : protéine brute ; FB : fibre brute ; Ca : l'élément calcium ; P : l'élément phosphore

Source : (MARCH 1994)

CHAPITRE III. MILIEU, MATERIELS ET METHODES

3.1. MILIEU D'ÉTUDE

Les étapes importantes pour la matérialisation de ce travail ont été réalisées successivement à la station piscicole de Nyakabera (une station piscicole du Service National d'Aquaculture), pour la capture des alevins d' O. niloticus, au laboratoire de l'UERHA de l' ISP/Bukavu, pour la préparation des aliments et l'élevage proprement-dit et enfin au laboratoire de la faculté d'agronomie de l'UEA/Bukavu pour la détermination de la composition chimique des aliments expérimentaux.

L'UERHA dispose de deux structures expérimentales: une écloserie et d'un circuit fermé pour l'élevage larvaire. La présente expérimentation s'est déroulée dans le circuit fermé constitué de 6 aquariums.

Chacun des aquariums est muni d'un système autonome d'alimentation (robinet) et d'évacuation d'eau, protégé par des crépines. La circulation d'eau permet ainsi un cycle continu d'approvisionnement en eau riche en oxygène dissous (O2) et l'évacuation de déchets de bassins.

L'eau utilisée était celle de distribution fournie par la REGIDESO. Avant d'être utilisée dans le circuit fermé, elle était stockée pendant au moins 24heures dans un bac de réserve. Cette opération avait pour but d'éliminer, par évaporation, le chlore pouvant être nuisible aux poissons.

Par la suite, l'eau est mise en circulation continue par une pompe électrique à immersion, placée dans le bac de mise en charge. Cette pompe assure la distribution d'eau dans les 4 aquariums contenant les poissons.

De là, l'eau est envoyée, par gravitation, par des tuyaux vers le filtre mécanique (vortex,) qui, à son tour, la dirige vers le bac de décantation, ensuite vers le bac de mise en charge et le cycle recommence.

Pour prévenir d'éventuelles maladies aux poissons maintenus dans les aquariums, l'eau passe par une série d'étapes de son traitement, à savoir : la filtration mécanique, la filtration biologique, l'aération, le chauffage.

Ø La filtration: au sens large du terme, la filtration comprend toutes les opérations biologiques ou physico-chimiques qui permettent la réutilisation de l'eau et parfois son recyclage (MICHEL, 2008).

Pour notre cas, l'eau alimentant notre circuit fermé passe par 3 étapes de traitement (Figure1), résumées comme suit:

- Traitement aux U.V.: placés à la sortie de la pompe à immersion du bac de mise en charge, les UV éliminent les bactéries pouvant être pathogènes pour les poissons avant que l'eau n'entre dans les aquariums.

- Un filtre mécanique (le vortex) : il est situé à la sortie de l'eau dans les aquariums et joue le rôle de filtration mécanique par décantation. Les grosses particules des matières organiques issues des aquariums, sont évacuées à l'extérieur par une purge effectuée deux fois par semaine.

- Un filtre biologique : des fragments de tuyaux PVC emballés dans un sac ont été utilisés comme filtre biologique. Les matières azotées y subissent, sous l'action de bactéries, différents stades de dégradation successifs. Les nitrites, déchets plus toxiques sont transformés en nitrates qui sont moins toxiques.

Ø Un système d'aération d'eau : une pompe électrique à vide était adaptée comme source de production d'oxygène dans le circuit.

Ø Une résistance chauffante :Placée également dans le bac de récupération, la résistance électrique munie d'un thermostat était utilisée pour maintenir la température de l'eau du circuit à #177;24°C.

Les instrumentss de filtration, de regulation thermique et les dispositifs d'elevages sont présentés dans la fugure1 ci-après:

a

b

Figure1 : Les instrumentss de filtration, de regulation thermique et les dispositifs d'elevages :

a)  Circuit fermé. b) Stérilisateur à U.V. c) Filtre mécanique (vortex). d) Filtre biologique (PVC découpés).

3.2. MATÉRIELS ET MÉTHODES

3.2.1. Fabrication de l'aliment pour poissons

3.2.1.1.Collecte des ingrédients et production de spaghettis

Les principaux ingrédients (fretins, drèche de la brasserie, tourteau palmiste, huile végétale OKI), utilisés dans le cadre de ce travail étaient achetés localement sous-forme brute, exception faite pour les graines de moringa récoltées gratuitement à Uvira. Avant de les utiliser dans la formulation d'aliment proprement dite, ces ingrédients, sauf l'huile végétale OKI, étaient pesés pour obtenir, d'abord le poids frais avant séchage et ensuite, le poids sec après séchage au soleil pendant au moins deux semaines. Le taux d'humidité relatif de nos ingrédients était calculé selon la formule décrite ci-après.

Humidité relative (%) = (PF-PS/PF)*100

Où PF= poids frais; PS= poids sec

Une fois séchés, les ingrédients étaient broyés séparément et manuellement dans un mortier. Les graines de moringa étaient passées au moulin, ce qui a permis d'obtenir une farine utilisée dans le cadre de ce travail. Afin d'obtenir une farine raffinée, la farine obtenue après les deux modes de broyage (moulin et mortier) était tamisée. Cette opération nous a permis de séparer les déchets solides de la farine pure proprement-dite, ce qui nous a permis aussi d'estimer la proportion des déchets par rapport au reste de la farine propre, raffinée, par la formule ci-après:

Taux de perte(%) = ((PF-PFP)/PF)*100

Avec : PF= Poids frais des ingrédients ; PFP =poids final de la farine pure raffinée

Signalons que l'additif alimentaire (prémix vitaminique) et l'huile d'arachide OKI achetées localement étaient utilisés directement dans le mélange avec les autres ingrédients sans aucune forme de traitement. Les différentes étapes de préparations sont illustrées dans la figure 2 ci-après.

a)b)c)d)

Figure 2: Les différentes étapes de préparations des aliments:

a. Pesée des ingrédients ; b. aspect d'ingrédients avant mélange ; c. mélange de la farine des graines de moringa avec celle de manioc ; d. production de l'aliment sous forme de spaghettis avec la machine; e. séchage d'aliment produit au soleil.

3.2.1.2. Pesée et formulation proprement-dite de l'aliment

A l'aide d'une balance électronique de marque OHAUS CS 200 de 0,001g de précision, tous les ingrédients ont été pesés séparément selon les proportions indiquées dans le tableau 5, avant leur utilisation dans la formulation proprement-dite.

Le pourcentage de remplacement de la farine de poisson (source de protéine habituellement utilisée) par celle de graine de moringa est de 100%, 50% et 00%. L'ajustement des proportions calculées à partir du carré de Pearson pour le cas d'un aliment à 35% de protéine théoriquement nous a permis de trouver les proportions présentées dans le tableau 5 ci-après.

Tableau 5. Proportions des ingrédients dans les aliments produits à un taux de remplacement de lafarine de poisson par celle de graine de Moringa oleifera équivalent à 100%, 50% et 00%.

INGREDIENTS

REGIMES ALIMENTAIRES

Régime1 (100% Moringa)

Régime2 (50% Moringa)

Régime3 (00%Moringa )

Graine Moringa oleifera

215

107,5

0

Farine Poisson

0

107,5

215

Drèche de la Brasserie

215

215

215

Tourteau Palmiste

118

118

118

Farine de Manioc

333

333

333

Huile d'arachide OKI

118

118

118

Prémix Vitaminique

1

1

1

TOTAL (en g)

1000

1000

1000

Légende : Régime1 : 100% farine des graines de Moringa et 0% farine de poisson ; Régime2 : 50% graines de moringa et 50% farine de poissons ; Régime3 : 100% farine des poissons et 0% graines de moringa.

Après pesée, nous avons procédé par la préparation du bouillon à base de la farine de manioc (considérée comme base ou liant de notre aliment) et de celle de graine de moringa. Pour ce faire, la farine de manioc et celle de graine de moringa étaient versées dans environ 900 ml d'eau dans une casserole pour permettre la cuisson sur une plaque chauffante (réchaud) pendant environ 20minutes. La cuisson par la chaleur permet de réduire les facteurs antinutritionnels que contiennent habituellement la farine de manioc et celle de graine de moringa. Les autres ingrédients (la farine de poissons, le tourteau palmiste, le drèche de la brasserie, l'huile de palme et le prémix vitamique) étaient par la suite ajoutés progressivement dans le bouillon obtenu après chauffage.La patte obtenue après mélange homogène des tous les ingrédients était passée à la machine de marque Wtrtr pour la production des spaghettis qui étaient ensuite séchées au soleil pendant environ 4jours avant d'être découpées en petits morceaux et conservés dans des bocaux propres et secs.

3.2.1.3. Estimation du prix de revient d'un kilogramme d'aliment

Le prix du kg d'aliment a été déterminé à partir du prix des matières premières disponibles sur le marché local et du pourcentage d'incorporation de différents ingrédients dans la formulation. La démarche est résumée dans le tableau 6 ci-dessous :

Tableau 6 : Estimation du prix de revient d'un kilogramme d'aliment

Prix d'ingrédients en FC

Quantité d'ingrédients dans le régime1 et son prix

Quantité d'ingrédients dans le régime2 et son prix

Quantité d'ingrédients dans le régime3 et son prix

Farine de poissons : 2600Fc/Kg

0,00g = 0,00Fc

107,5g = 2600Fc/1000g x 107,5g = 279,5 Fc

215g= 2600Fc/1000gx 215g = 559 Fc

Farine de graine de Moringa: 500Fc/Kg

215g = 500Fc/1000g x 215g = 107,5g Fc

107,5g = 500Fc/1000g x 107,5g = 53,75g Fc

0,00g = 0,00 Fc

Drèche de brasserie : 200Fc/Kg

215g = 200Fc/1000 x 215 = 43 Fc

215g = 200Fc/1000g x 215g = 43 Fc

215g = 200Fc/1000g x 215g = 43 Fc

Tourteaux palmiste : 400Fc/Kg

118g = 400Fc/1000g x 118g = 47,2 Fc

118g = 400Fc/1000g x 118g = 47,2 Fc

118g = 400Fc/1000g x 118g = 47,2 Fc

Farine de manioc : 600Fc/Kg

333g = 600Fc/1000g x 333g = 199,2 Fc

333g = 600Fc/1000g x 333g = 199,2 Fc

333g = 600Fc/1000g x 333g = 199,2 Fc

Forfait (pour main d'oeuvre) en Fc/Kg

150 Fc

125 Fc

100 Fc

TOTAL

1Kg = 546,9 Fc

1Kg = 747,65 Fc

1Kg = 948,4 Fc

Source : nos calculs sur base de prix des ingrédients sur le marché et le forfait pour transport des ingrédients, usure du matériel, électricité et main d'oeuvre.

Il ressort de ce tableau que le prix d'un Kg d'aliment pour les trois régimes préparés varie entre 546,9FC (soit 0,59 $) et 948,4 FC (soit 1,03 $). Le régime1 est caractérisé par un coût relativement moins cher (546,9FC/kg ou 0,59 $/kg) suivi du régime2 (747,65FC/kg ou 0,81$/kg) et enfin du régime3 (948,4 FC/kg ou de 1,03$/kg).

3.2.1.4. Estimation du coût alimentaire de production d'un kilogramme de poisson

Le coût alimentaire de production d'un kg de poisson a été estimé en multipliant le prix du kg d'aliment par le TCA défini comme le rapport aliment consommé sur gain de poids.

Tableau 7 : Estimation du coût alimentaire de production d'un kg de poisson

Régime alimentaire

Prix du kg d'aliment Fc

TCA

Coût de production d'un kg de poisson

en Fc

en $ USD

Régime1

546,9 Fc

2,2#177;0,9 

1203,18

1,9

Régime2

747,65 Fc

3,2#177;0,1

2392,48

2.6

Régime3

948,4 Fc

4,3#177;1,1

4078,12

4,4

Il ressort de ce tableau que, le régime1 produit 1Kg de poisson à 1203,18 Fc soit 1,9$, le régimes2 produit 1Kg de poisson à 2392,48Fc soit 2.6$ et le régime3 produit 1Kg de poisson à 4078,12Fc soit 4,4$.

3.2.2. Analyses chimiques des aliments formulés

Les analyses chimiques des aliments ont eu lieu au laboratoire de chimie agroalimentaire de la faculté d'agronomie et environnement de l'Université évangélique en Afrique. Les protéines étaient calculées à partir de l'azote total obtenu par la méthode spectrophotométrique. Les différentes étapes décrites, en annexe, ont permis d'obtenir le taux de protéine brute et de cendre, par les formules ci-dessous:

v Azote total

X

Où y = absorbance

A= x =concentration de l'azote dans l'extrait de la solution.

N(%)=

Où :

N= azote

v = volume total jusqu'à la fin du processus (en ml)

b=concentration de l'azote dans le blanc (94,84mg N/L)

w= masse de la poudre (en g)

al=aliquote du digestat prélevé

Protéine brute (P en %)% d'Azote totale X 6,25 (facteur de conversion protéique)

v Détermination de la Cendre Totale (C.T)

C.T (%)

Où Po

P1

P2

Certains matériels utilisés dans l'analyse chimique des régimes expérimentaux sont illustrés dans la figure 3 ci-après :

(a)

(b)

(c)

(d)

(h)

(g)

(e)

(f)

Figure 3 : Processus d'analyses au laboratoire de la faculté d'agronomie de l'UEA :

a. Broyagedes échantillons moulus ; b. Pesée des échantillons ; c. Préparation des échantillons dans l'HeerlenMeyer ; d. Ajout de la Chloroforme dans les échantillons ; e. le Spectrophotomètre ; f.Etuve ; g. Solution de diazote 1 et 2 ; h.Chloroforme.

La composition chimique des régimes produits est présentée dans le tableau 8 ci-après :

Tableau 8: Composition analytique des régimes expérimentaux

Composantes déterminés

Régime1

Régime2

Régime 3

Matières sèches (%)

84,7%

87,1%

92,3%

Protéines brutes (% MS)

24,3%

24,1%

15,0%

Cendres (% MS)

5,00%

6,67%

7,78%

Légende : MS : matière sèche.

3.2.3. TRAVAUX DE LA PHASE PRE-EXPPERIMENTALE

3.2.3.1. Préparation du circuit fermé

La préparation du processus d'élevage a consisté au nettoyage de tout le circuit; pour ce faire, l'ancienne eau a été totalement vidée et remplacée par une nouvelle. Nous avons rempli progressivement les bacs et les aquariums par l'eau de distribution et l'avons laissée en circulation pendant plus ou moins 24heures dans le circuit fermé avant l'empoissonnement. Cette opération avait pour but d'éliminer, par évaporation, le chlore que contient l'eau de la REGIDESO utilisée (MICHEL, 2008).

3.2.3.2.Sélection des alevins

Les alevins d'Oreochromis niloticus d'un poids moyen de 2,3 #177; 0,7 g utilisés dans le cadre de ce travail ont été pêchés dans les étangs de la station piscicole de Nyakabera, situés à Mbobero, dans la commune de Bagira, Collectivité - chefferie de Kabare. Pour éviter les stress susceptibles d'occasionner la mortalité des alevins pendant le triage, le transport et avant l'élevage proprement-dit, les alevins pêchés (surtout le Tilapia) ont été gardés à jeun dans des happas pendant environ 48 heures, à Nyakabera même, avant de les transporter au laboratoire de l'UERHA/ ISP-Bukavu.

Les opérations de triage et de mensurations de poissons se sont déroulées dans une solution d'anesthésie (Phenoxyéthanol à environ 0,03%), ce qui nous permis de sélection manuellement les individus ayant les mêmes caractéristiques en termes de taille et de les peser au moyen d'une balance électronique de marque (0,001g de précision) pour en écarter ceux de grande taille et poids élevé.

Au total, 71 individus d'O. niloticusétaient répartis dans 4 aquariums selon les modalités reprises dans le tableau 8 ci-après:

Tableau 9. Répartition des individus d'O.niloticus dans les structures d'élevage.

Espèce

N° Code Aquarium

Capacité en (l)

Nombre individus

Densité d'empoissonnement (Ind/l)

Poids moyen (g)

Biomasse (g)

O.niloticus

B1

180

39

0,2

2,4

93,6

B2

160

32

0,2

2,7

86,4

3.2.4. TRAVAUX DE LA PHASE EXPERIMENTALE PROPREMENT DITE

3.2.4.1. Détermination de la ration journalière et alimentation des poissons.

La ration journalière (10% de la biomasse totale), obtenue à partir du nombre d'individus dans chacun des bassins ainsi que de leurs poids moyens était divisée en trois repas. Les trois repas étaient ensuite distribués manuellement aux poissons à l'intervalle de 5 heures (soit à environ 8heures, 13 heures et à 15heures), selon l'appétibilité.

Durant toute la phase expérimentale, nous avons veillé à ce que la quantité de nourriture pesée et distribuée aux poissons soit réellement notée dans un carnet.

3.2.4.2. Contrôle de croissance et mensuration des poissons

Une fois par semaine, les individus de chacun des bassins étaient pêchés individuellement pour nous permettre de mesurer leur poids. Pour faciliter la manipulation des poissons, nous avons utilisé le phénoxyéthanol à raison 1ml pour 10litres d'eau. Les poissons retirés des bacs et maintenus dans l'anesthésie pendant quelques minutes étaient mesurés un à un; ensuite, ils étaient remis dans l'eau fraîche pour retrouver leur mobilité. A l'aide d'une balance de précision, marque OHAUS CS 200, nous avons pesé les poissons pour connaitre leur poids individuel. A partir de ce poids individuel, une moyenne était calculée, ce qui nous a permis de réajuster la ration en fonction de la biomasse réelle dans le bassinMEDALE, et al., 2013)..

3.2.4.3. Entretien du circuit fermé

Pour assurer l'entretien du circuit fermé, les opérations suivantes ont été réalisées régulièrement à chaque fois que cela était nécessaire:

· le siphonage quotidien des bacs entre 6 heures et 7heures pour éviter la pollution du milieu par les fèces des poissons et les restes de nourriture;

· le renouvellement régulier de l'eau pour éviter la pollution et améliorer sa qualité;

· le nettoyage régulier des bacs pour éviter l'encrassement des restes de nourriture sur les parois.

3.2.4. 4. Mesure des paramètres physico-chimiques de l'eau

Au cours de l'élevage, nous avons réalisé les mesures des paramètres physico-chimiques directement dans les bacs à l'aide d'une sonde multiparamétrique, marque PROFESSIONAL PLUS, à une fréquence d'une fois par semaine. Pour ce faire, la sonde était plongée directement dans chaque bac et permettait de mesurer in situ la température (en °C), l'oxygène dissous (en mg/l), le pH et la conductivité de l'eau (en uS/cm). Les données recueillies à l'aide de la sonde étaient traitées en Excel pour en dégager les informations sous forme des graphiques.

3.3. DETERMINATION DES PARAMETRES DE CROISSANCE ET DIFFERENTS INDICES

Pour estimer la croissance des poissons au cours de l'expérimentation et caractériser l'efficacité d'utilisation des aliments mis en essai, les différents paramètres zootechniques et indices ci-après  ont été calculés :

1. Le Taux de survie (TS en %) : la survie est calculée selon la formule :

: nombre final d'individus

: Nombre initial d'individus

2. Le taux de croissance spécifique (TCS ou SGR en %)

Ce coefficient permet d'évaluer le poids gagné par le poisson chaque jour, en pourcentage de son poids vif. Il est exprimé en pourcentage par jour selon la formule :

Où: Pi= Poids initial (g), Pf= Poids final (g),= durée d'élevage en jours.

3. Le taux de conversion alimentaire (TCA ou FCR)

C'est un paramètre utilisé pour évaluer l'efficacité de l'aliment. Il est obtenu par le rapport entre la quantité de nourriture consommée (distribuée) et le gain de poids chez les poissons. Plus le régime est performant en termes de croissance, et moins la quantité de nourriture requise pour produire un gain d'unité est importante, ce qui se traduit par un TCA plus petit. Ce critère est également désigné comme «  l'Indice de Conversion ou Indice de consommation IC». Il est calculé à l'aide de la formule:

Où : Rc = Quantité de l'aliment consommé (g) et Bf et Bi = Biomasses finale et initiale (g)

Les données brutes ont été encodées et traitées dans le logiciel Excelpour avoir des informations sous forme de graphiques, l'analyse statistique a été effectuée à l'aide du logiciel STATISTICA. Ainsi, les différentes moyennes des paramètres étudiés étaient comparées deux à deux.

CHAPITREIV. RESULTATS ET DISCUSSION

4. 1. PRESENTATION DES RESULTATS

A. Paramètres physico-chimiques de l'eau

Les paramètres physico-chimiques moyens de l'eau observés au cours de l'expérimentation sont présentés dans les tableaux de l'annexe 1,2 et 3,lesquels nous ont permis de tracer les graphiques suivants :

A.1. Température

La figure 4 ci-après montre l'évolution journalière de la température au cours de l'expérience.

Figure 4. Evolution journalière de la température (°C) dans les bacs d'élevage

De façon générale, la figure 4 montre une évolution uniforme de la température dans tous les bacs; de faibles valeurs (environ 22°C) sont observées au départ, suivies d'une augmentation (au tour de 29°C) et enfin d'une baisse (au tour de 23°C). On remarque, en outre, que l'évolution de la température est caractérisée par quelques fluctuations dont la plus importante est celle du 17ème au 24ème jour d'expérience. Cette instabilité serait due, d'une part, aux coupures intempestives du courant électrique et d'autre part, au renouvellement de l'eau occasionnant son refroidissement.De façon générale, tout au long de l'expérience, la température de l'eau est située au dessus de 23°C.

A.2. pH

La figure 5 ci-après montre l'évolution journalière du pH au cours de l'expérience.

Figure 5. Evolution journalière du pH dans les bacs d'élevage

La figure 5 montre que le pH de l'eau dans les bassins expérimentaux a connu des valeurs supérieures (autour de 7,8) au début d'expérience, suivies d'une chute de valeurs (pH autour de 6) entre 6 et 10ème jour, suivie enfin d'une augmentation de valeurs à partir de 12ème jour. Durant toute la période expérimentale, le pH de l'eau est resté entre 6 et 8. .

A.3. Oxygène dissous

La figure 6 ci-après montre l'évolution de l'oxygène dissous au cours de l'expérience.

Figure 6. Evolution de l'Oxygène dissous dans les différents bacs.

De la figure6, on remarque de valeurs élevées d'oxygène au début de l'expérience (autour de 7,8 mg/l), suivi d'une chute à partir du 4ème jour. On remarque de fluctuations importantes tout au long de l'expérience (entre 2 et 5 mg/l). Les fluctuations seraient liées en partie aux ruptures du courant électrique entrainant l'arrêt de l'aération par pompe électrique que nous avons utilisée pour cette fin.

B. Paramètres de survie, de croissance et de conversion alimentaire

Les moyennes des paramètres du taux de survie, de paramètre de croissance et de conversion alimentaire présentés dans le tableau de l'annexe 4, ont permis de tracer les graphiques ci-après :

B.1. Taux de survie

La figure 7 présente les taux de survie enregistrés au niveau des différents traitements au cours de l'expérience.

b

b

Figure 7 : Taux de survie enregistrés par traitement à la fin de l'expérience.

Il ressort de cette figure que le taux de survie moyen est compris entre 91,5#177;1,2 % pour le régime1et 100% pour les régimes 2 et 3. Les régimes 2 et 3 présentent un taux de survie significativement meilleur (p > 0,05) que le régime1.

B.2. Taux de croissance spécifique

La figure 8 présente les taux de croissance spécifique apporté par chaque régime

b

b

Figure 8 : Taux de croissance spécifique enregistrés par traitement à la fin de l'expérience

De cette figure il ressort que le SGR est compris entre 2,6#177;0,6 et 0,4#177;0,1% de poids/jour.

Les poissons nourris par le regime1 présentent un poids moyen significativement supérieur (2,6#177;0,6%/j) pare rapport aux régimes 2 et 3 (0,8#177;0 %/j et 0,4#177;0,1%/j), qui ont présenté de taux de croissance similaires.

B.3. Taux de conversion alimentaire

La figure 9 présente les taux de conversion alimentaire obtenus par les différents régimes:

Figure 9: Taux de Conversion Alimentaire (TCA) ou Indice de Conversion (IC) enregistrés au cours de l'expérience.

De ce graphique, il ressort que le taux de conversion alimentaire a varié entre 2,2#177;0,9, 3,2#177;0,1 et 4,3#177;1,1. La valeur du TCA significativement basse a été observée avec le regime1 (2,2#177;0,9), suivi du regime2 (3,2#177;0,1) et du regime3 (4,3#177;1,1). Le teste montre une différence significative entre tous les régimes.

4.2. DISCUSSION DES RÉSULTATS

Ø Paramètres physico-chimiques de l'eau

Au cours de l'expérience, la température a varié entre 26,9 #177; 2,7 et 27,2 #177; 2,9°C. Ces valeurs de températures trouvées se trouvent dans la gamme de valeurs recommandées pour l'espèce utilisée (24-28°C), Des telles températures seraient à la base d'une bonne utilisation de la nourriture en accélérant le métabolisme et la croissance (MELARD,1986), cité par IGA-IGA (2008).Nos résultats sont comparables à ceux trouvés par ALUNGA (2010), en circuit fermé avec une moyenne de 28,6 #177; 0,29°C.

Les valeurs moyennes de pH mesurées dans les aquariums variaient entre 7,0 #177; 0,6 et 7,1 #177; 0,6. Ces valeurs, légèrement alcalines, seraient favorables à la croissance des poissons car les eaux légèrement alcalines seraient plus productives en aquarium (MUDOSA, 1988). Ces valeurs se trouvent dans la gamme de tolérance recommandée (entre 5 et 11) pour le Tilapia (BALARIN et HATTON, 1979 cités par IGA-IGA, 2008).

Les valeurs moyennes d'oxygène dissous sont situées entre 3,1 #177; 1,3 et 3,7 #177;1,2 mg/l. Ces valeurs trouvées sont situées autour de la gamme de valeurs acceptables pour l'espèce utilisée (> ou égal à 3mg/l) (BALARIN et HATTON, 1979 cités par IGA-IGA, 2008; MELARD (1986) cité par IGA-IGA, 2008).

Les fluctuations de l'oxygène observées au cours de l'expérience seraient liées à plusieurs paramètres, entre autres, la température de l'eau, les matières organiques dissoutes (DE GRAAF, 1974).

Dans le cas de notre expérience, les variations de l'oxygène dissous seraient liées aux coupures du courant qui survenaient chaque 16h pour revenir à 18h,entraînant ainsi la baisse de la température. Ces résultats sont similaires de ceux trouvés par COCHE (1976) cité par VINKE (1985), sur les essais de prégrossissement d'O. niloticus en étangs et cages flottantes en Côte d' Ivoire en milieu lotique. Il a constaté que la concentration de l'oxygène était parfois < 3 mg/l. Ces similitudes peuvent être dues du fait que nous avons créé les conditions presque identiques de celles du milieu naturel.

Ø Taux de Survie

Nous avons trouvé les taux de survies variant entre 91,5#177;1,2% et 100%. Le faible taux de survie a été enregistré avec le régime1(91,5#177;1,2%). Comme IGA-IGA (2008) suggère que le taux de survie de 90 % est la norme généralement admise en élevage, nos résultats(91,5#177;1,2% et 100%) sont donc très intéressants parce qu'ils se situent dans la norme admise. Le petit taux de mortalité serait dû au stress des manipulations. Aucun des aliments ne présente donc de toxicité pour le tilapia O. niloticus. Nos résultats sont comparables à ceux obtenus par VINCKE (1985), soit (90%) en Côte-d'Ivoire, en travaillant sur le grossissement de T. nilotica en cages flottantes à différentes densités dans le lac Kossou. Des taux de survie presque similaires, variant entre 87,15,99 et 90,76,663 %, ont été observés par AZAZA et al (2005), en travaillant sur la même espèce, mais dans les bassins des eaux géothermales à 29°C en Tunisie.

Ø SGR ou TCS

Le taux de croissance spécifiquea été de 2,6#177;0,6, 0,8#177;0 et 0,4#177;0,1 %/j, respectivement pour le régime1, 2 et 3.Le TCSobtenu avec le régime1 (2,6#177;0,6 %/j) est supérieur à ceux de régimes 2 et 3. Il est aussi supérieur à (1,04 #177; 0,07 à 1,56 #177; 0,08 %/j) trouvés par IGA-IGA en 2008, en travaillant sur deux régimes alimentaires dont le régime R1 été majoritairement constitué de la drêche de brasserie et le régime R2 formulé en incorporant une gamme plus large de sous-produits d'origine agricole. Nos résultats obtenus avec le régime 1 se rapprochent de ceux trouvés par JAUNCEY(1982), avec des régimes plus équilibrés (taux de croissance spécifique de (3 %/j). Ils sont supérieurs à ceux trouvés par YACOUBA (2008) (1,13#177;0,03 et 1,80#177;0,33 %/j), en travaillant sur les alevins de poids moyen de 0,7#177;0,06 g dans les étangs (22-25 °C) à la ferme piscicole de BLONDEY, Côte-d'Ivoire, soumis à trois régimes test formulés à base des sous-produits agricoles (tourteau de soja, tourteau de coton, son de maïs, son de mil, son de riz, son de blé). Ce TCS semble être du au taux faible en cellulose brute de graines de moringa par apport à la farine des poissons, parce que VIOLA etal. (1988), suggèrent que la cellulose des régimes alimentaires à l'état brute est peu digestible chez la plupart des téléostéens. Toutefois, selon les mêmes auteurs, le tilapia utiliserait efficacement les polysaccharides complexes et la cellulose(jusqu'à une teneur de 10%) pour couvrir ses besoins énergétiques.

Ø Taux de conversion alimentaire

Nous avons trouvé les valeurs de TCA de 2,2#177;0,9 ; 3,2#177;0,1 et 4,3#177;1,1 respectivement pour le régime 1, 2 et 3. La valeur la plus faible a été enregistrée avec le régime1, tandis que la plus élevée a été enregistrée avec le régime3. Ces résultats suggèrent que les poissons ont mieux valorisé le régime1 et accessoirement le régime2. Le régime1 apparait donc comme le meilleur aliment. Ces taux de conversion alimentaire obtenus (2,2#177;0,9,3,2#177;0,1 et 4,3#177;1,1) se rapprochent aux valeurs recommandées, 1,5 et 2 (MEVEL, 1999 ; STEVEN et al., 2009), se rapprochent aussi à ceux trouvés par PALUKU en 2014, (1,7#177; 0,3 et 2,1#177; 0,1), en  travaillant dans les mêmes conditions de température, de pH et d'oxygène dissous que celles de notre travail, et à ceux trouvés par IGA-IGA en 2008, (2,57 #177; 0,59 ; 1,56 #177; 0,37 ; 1,41 #177; 0,24),en travaillant dans une structure implantée en pleine eau (structure hors-sol), sur deux régimes alimentaires dont le régime R1 qui a été majoritairement constitué de la drêche de brasserie et le régime R2 formulé en incorporant une gamme plus large de sous-produits d'origine agricole, à la température moyenne de 25°C. MANDIKI (2008), cité par ALUNGA (2010), montre que, plus le régime est performant en termes de croissance, moins la quantité d'aliment requise pour produire un gain d'unité de poids est importante, ce qui se traduit par son indice TCA plus petit. Ces résultats s'expliqueraient probablement par un apport énergétique et protéique élevé des graines de moringa par apport aux régime2 et régime3 fabriqués.

Ø Approche économique

Il est question ici d'établir la comparaison des résultats économiques obtenus dans l'utilisation des trois régimes, qui ont donné des performances zootechniques très différents; ceci afin d'identifier l'aliment le plus rentable. Pour ce qui est de notre étude, comme il s'agit d'un essai de production, nous avons omis volontaire les autres charges inhérentes à l'exploitation, pour ne confronter que le coût des aliments à la valeur de la production induite.

Il ressort des résultats du tableau 9 que, produire un kilogramme de poisson avec le régime2 coûte environ 2 fois plus cher qu'avec le régime1, et produire un kilogramme de poisson avec le régime3 coûte environ 3 fois plus cher qu'avec le régime1, alors qu'en termes de croissance des poissons, les performances apportées par régime1 sont supérieures aux performances apportées par le régime2 et le régime3.

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

L'objectif majeur poursuivi par cette étude était celui d'identifier parmi les trois aliments formulés, celui qui soit zootechniquement et économiquement intéressant c'est-à-dire, qui assure une croissance optimale tout en garantissant un produit sain et de qualité, d'un prix accessible, prix stable et modéré; ceci pour tenter de résoudre le problème de rentabilité que connaissent actuellement les pisciculteurs au Sud-Kivu, afin de contribuer à l'amélioration de la productivité du secteur piscicole d'une part et d'autre part, contribuer à la lutte contre la malnutrition.

À l'issue de cette investigation, des résultats encourageants, bien que préliminaires, ont été obtenus. Au vu des performances de croissance, de conversion alimentaire et surtout du coût de production d'un kilogramme de poisson, nous pouvons, dans l'état actuel des connaissances, considérer le régime1 comme étant le plus intéressant en termes de rapport qualité/prix, car le meilleur aliment est celui qui couvre au mieux et au moindre coût les besoins nutritionnels de l'animal et qui optimise les résultats économiques. Quoique sommaire, ce calcul montre l'intérêt économique à utiliser Régime1 plutôt que les deux autres, parce qu'il a été produit à moins cher et il a apporté les meilleurs performances que les deux autres. Le régime1 est donc zootechniquement et économiquement le plus performent.

A ces points, nos hypothèses ont été confirmées avec le régime1.

On essayera dans ce cas, en formulant l'aliment, de tenir autant que possible compte des besoins nutritionnels du poisson; la couverture des besoins en nutriments déficients sera assurée par la production « endogène » du milieu, que l'on cherchera à renforcer.

Eu égard au ce qui précède, nous recommandons comme suit:

v à l'Etat congolais: d'assurer la sécurité politique dans les zones propices à la pisciculture pour que les paysans et les opérateurs économiques s'impliquent avec rigueur dans ce secteur ;

v au gouvernement provincial : d'aménager les stations piscicoles et les centres de recherche en hydrobiologie de la province, afin que le nombre de stations soit augmenté à travers la province pour contribuer au développement de la pisciculture.

v à l'Université évangélique en Afrique : de mettre en place un laboratoire d'aquaculture pour que des nombreuses études pouvant contribuer à l'amélioration du secteur piscicole soient faites. Nous reconnaissons que nos lacs (Kivu et Tanganyika) renferment des nombreuses espèces de poissons parmi lesquelles certaines peuvent encore faire l'objet d'une pisciculture intensive, mais moins d'équipements existent dans la province pour pouvoir mener des études pareilles.

v aux pisciculteurs : de travailler en contact permanant avec les spécialistes de la pisciculture et les agents de vulgarisation pour l'échange des expériences pouvant également conduire à la réussite.

PERSPECTIVES DE RECHERCHES

Les perspectives consécutives à cette étude sont multiples.

· Il serait tout d'abord intéressant d'étudier la manière dont seraient modifiés nos résultats si les juvéniles d'O. niloticus étaient élevés en bassins extérieurs, l'apport d'une nourriture endogène au plan d'eau permettant peut-être d'obtenir des résultats meilleurs encore,

· Il serait également intéressant d'observer l'impact possible du régime1 sur les capacités reproductives d'adultes d'O. niloticusnourris toute sa vie avec ces derniers, afin de s'assurer que les bons paramètres de croissance et d'efficacité alimentaire observés avec notre aliment peuvent encore survenir chez les adultes à la reproduction ;

· Il serait également intéressant de mener une étude pareille avec des régimes alimentaires formulées à base des feuilles ou des écorces de Moringa oleifera ;

· Il serait aussi très important de tester ces régimes alimentaires sur les autres espèces de poissons habituellement élevé dans notre milieu (Clarias gariepinus, Tilapia rendalli Tilapia melanopleura etc.)

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ANNEXES

ANNEXE 1 : les valeurs de la température au cours de l'expérience

TEMPERATURE (°C)

 

Ex1

Ex2

Ex3

1

22,0

21,7

21,5

2

26,5

26,6

26,6

3

28,7

28,4

29,0

4

29,0

28,9

29,0

5

28,5

28,1

29,0

6

29,2

29,0

29

7

29

29

27,0

8

29

29

28,2

9

29

29

28,7

10

28,8

28,8

29

11

28,9

28,8

29

12

26,0

26,3

26,8

13

28,9

28,3

28,8

14

29

29,1

30,0

15

30,0

29,4

29

16

27,0

26,8

27,5

17

24,7

24,5

25,1

18

24,0

24,2

24,2

19

23,7

23,7

23,8

20

23,4

23,4

23,8

21

23,3

23,3

23,6

22

23,5

23,4

23,6

23

28,9

28,3

28,8

24

29,3

29

30,0

25

30,0

29

29

26

27,0

26,8

27,5

27

24,7

24,5

25,1

28

28,9

28,8

29

29

26,0

26,3

26,8

30

28,9

28,3

28,8

Max

29

29

29

Min

22,0

21,7

21,5

ANNEXE 2 : les valeurs du pH au cours de l'expérience

Ph

 

Ex.1

Ex2

Ex3

1

7,7

7,8

7,7

2

7,7

7,1

7,1

3

7,2

6,9

6,8

4

7,7

7,4

6,7

5

6,6

6,5

6,2

6

6,9

6,4

6,1

7

6,8

6,5

6,3

8

6,3

6,2

6,2

9

6,2

6,3

6,3

10

6,6

6,6

6,4

11

6,5

6,6

6,4

12

7,0

6,9

7,0

13

6,7

7,0

6,8

14

6,9

7,0

6,9

15

7,1

7,1

7,1

16

7,4

7,5

7,5

17

7,8

7,8

7,7

18

7,3

7,6

7,7

19

7,4

7,8

7,6

20

7,4

7,7

7,7

21

7,6

7,9

7,8

22

7,7

7,9

7,8

23

6,6

6,5

6,2

24

6,9

6,4

6,1

25

6,8

6,5

6,3

26

6,3

6,2

6,2

27

6,2

6,3

6,3

28

6,6

6,6

6,4

29

6,5

6,6

6,4

30

7,0

6,9

7,0

Max

7,8

7,9

7,8

Min

6,2

6,2

6,1

 

ANNEXE 3 : valeurs moyennes journalières de l'oxygène dissous (mg/l)

 

Oxygène dissous

 

Ex1

Ex2

Ex3

1

6,4

7,7

7,6

2

5,8

5,0

5,4

3

4,4

4,1

3,4

4

2,9

2,3

1,8

5

3,4

3,3

2,1

6

3,0

3,6

2,7

7

3,6

3,4

2,4

8

3,2

3,8

3,0

9

2,8

2,7

2,4

10

2,3

2,3

1,8

11

3,3

3,8

2,7

12

3,7

3,5

2,7

13

2,7

2,9

1,9

14

1,9

2,7

1,7

15

2,4

2,6

1,4

16

2,5

2,8

1,6

17

4,5

2,7

2,6

18

4,0

3,1

2,7

19

4,0

4,0

3,2

20

4,4

4,8

3,0

21

4,6

5,1

3,7

22

4,5

4,6

3,5

23

3,7

3,5

2,7

24

2,7

2,9

1,9

25

1,9

2,7

1,7

26

2,4

2,6

1,4

27

2,5

2,8

1,6

28

4,5

2,7

2,6

29

4,0

3,1

2,7

30

4,0

4,0

3,2

Max

6,4

7,7

7,6

Min

1,9

2,3

1,4

ANNEXES 4 : Synthèses des résultats des paramètres étudiés au cours de l'expérience.

Paramètres étudiés

Régime1

Régime2

Régime3

Taux de survie en %

91,5#177;1,2

100#177;0

100#177;0

SGR ou TCS en %/j

2,6#177;0,6

0,8#177;0

0,4#177;0,1

TCA

2,2#177;0,9

3,2#177;0,9

4,3#177;1,1

TABLE DES MATIERES

PRELUDE i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

SIGLES ET ABBREVIATIONS iv

LISTE DES TABLEAUX v

LISTE DES FIGURES vi

RESUME vii

ABSTRACT viii

INTRODUCTION GENERALE 1

CHAPITRE I. GENERALITES SUR LE TILAPIA 4

1.1. DESCRIPTION ET SYSTEMATIQUE 4

1.2. EXIGENCES ECOLOGIQUES 4

1.3. ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DU TUBE DIGESTIF 5

1.4. REGIME ALIMENTAIRE 6

1.5. BESOINS NUTRITIONNELS DE TILAPIAEN ELEVAGE INTENSIF 6

A. Les besoins en protéines 6

B. Besoins en lipides 7

C. Besoins en vitamines et minéraux 8

D. Besoins en énergie 9

1.6. CROISSANCE ET REPRODUCTION 9

1.6.1. Croissance 9

1.6.2. Reproduction 9

CHAPITRE II. GENERALITES SUR LE MORINGA (Moringa oleifera) 11

2.1. ORIGINE ET CLASSIFICATIONBOTANIQUE 11

2.2. EXIGENCES ECOLOGIQUES 11

2.3. AIR DE DISRIBUTION 11

2.4. IMPORTANCES 12

2.4.1. Importance pratique 12

2.4.2. Importance socio-économique 12

2.5. MORPHOLOGIE ET CARACTÉRISTIQUES PHYSIOLOGIQUES 12

CHAPITRE III. MILIEU, MATERIELS ET METHODES 14

3.1. MILIEU D'ÉTUDE 14

3.2. MATÉRIELS ET MÉTHODES 16

3.2.1. Fabrication de l'aliment pour poissons 16

3.2.1.2. Pesée et formulation proprement-dite de l'aliment 17

3.2.2. Analyses chimiques des aliments formulés 20

3.2.3. TRAVAUX DE LA PHASE PRE-EXPPERIMENTALE 22

3.2.4. TRAVAUX DE LA PHASE EXPERIMENTALE PROPREMENT DITE 23

3.3. DETERMINATION DES PARAMETRES DE CROISSANCE ET DIFFERENTS INDICES 24

1. Le Taux de survie (TS en %) : la survie est calculée selon la formule : 24

2. Le taux de croissance spécifique (TCS ou SGR en %) 24

3. Le taux de conversion alimentaire (TCA ou FCR) 24

CHAPITRE IV. RESULTATS ET DISCUSSION 26

4. 1. PRESENTATION DES RESULTATS 26

A. Paramètres physico-chimiques de l'eau 26

A.1. Température 26

A.2. pH 27

A.3. Oxygène dissous 27

B. Paramètres de survie, de croissance et de conversion alimentaire 28

4.2. DISCUSSION DES RÉSULTATS 31

Ø Paramètres physico-chimiques de l'eau 31

Ø Taux de conversion alimentaire 32

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 34

PERSPECTIVES DE RECHERCHES 36

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 37

ANNEXES 42

ANNEXE 1 : les valeurs de la température au cours de l'expérience 42

ANNEXE 2 : les valeurs du pH au cours de l'expérience 43

ANNEXE 3 : valeurs moyennes journalières de l'oxygène dissous (mg/l) 44

ANNEXES 4 : Synthèses des résultats des paramètres étudiés au cours de l'expérience. 45

TABLE DES MATIERES 47






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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry