7.1.3 Modèle théorique de Moersch
Inspiré du modèle théorique de Hall et
Hord (1987), cité par Raby, C. (2004, p. 24), Moersch (1995, 2001) a
développé un outil pour mesurer les niveaux d'implantation des
TIC en classe par les enseignants, c'est ce qu'il appelle « le Level
of Technology Implementation (le LoTI) ». Ainsi, Moersch
définit sept niveaux par lesquels l'enseignant évolue lorsqu'il
développe son expertise à intégrer les TIC en classe.
Autrement dit, ces étapes sont des cheminements à travers
lesquels l'enseignant en processus d'intégration des TIC peut progresser
: non-utilisation, sensibilisation, exploration, infusion, intégration,
expansion et raffinement, cité par Raby, C. (2004).
Selon Raby (2004), le niveau 0, est celui de la
non-utilisation, niveau où l'enseignant a la perception d'un manque de
temps ou d'accessibilité des TIC, perception qui le freine dans son
processus d'intégration des TIC. Le niveau 1, présente plusieurs
vécus possibles : un contact
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indirect avec les TIC présentes dans l'environnement
par exemple, (programme de dénombrement flottant utilisant les TIC,
cours d'informatique offert le midi, etc.) une utilisation des TIC pour la
gestion de classe ou une utilisation des TIC comme support à un
enseignement magistral. Au niveau 2, l'enseignant engage ses
élèves dans l'utilisation des TIC où il les emploie comme
complément à son enseignement lors d'activités de
renforcement, d'enrichissement, lors d'exercices répétitifs, de
jeux ou pour la recherche d'information (connaissances) sur un contenu à
l'étude. L'utilisateur est au niveau 3, lorsqu'il emploie les TIC de
façon ponctuelle, pour traiter l'information. Le niveau suivant (4),
celui de l'« intégration », constitue un moment
charnière difficile à franchir. L'enseignant utilise alors les
TIC, non pas de manière isolée, mais en engageant ses
élèves dans un contexte d'apprentissage riche au sein duquel ils
recourent aux TIC (c'est-à-dire les applications multimédia, les
télécommunications, les bases de données, la feuille de
calcul, le traitement de texte) pour identifier et résoudre des
problèmes réels liés à un thème central ou
à un concept. Lors du niveau 5, les TIC sont utilisées
principalement pour permettre à l'élève d'entrer en
contact avec le monde extérieur, ceci s'effectue dans un contexte de
résolution de problèmes réels liés à un
concept ou à un thème central. Au niveau 6, l'enseignant utilise
les TIC comme processus, produit ou outil dans le but de permettre à
l'élève de rechercher de l'information, de trouver des solutions
à des problèmes réels, de développer un produit en
lien avec des problèmes réels et significatifs pour lui.
Ainsi présenté le modèle de Moersch, nous
pouvons cependant relever les insuffisances de ce modèle qui selon
plusieurs auteurs, n'échappe pas aux critiques. Dans sa thèse,
Raby (2004, p.27) pense que la première limite du modèle de
Moersch est le fait qu'il est difficile d'obtenir de l'information pour savoir
si le développement de ce modèle a été
effectué à partir de données empiriques ou de sa propre
expérience en milieu scolaire. Aussi semble-t-il que le modèle de
Moersch est linéaire et Raby doute du fait que chaque enseignant dans le
processus d'introduction des TIC, suivent nécessairement tous les
étapes. Autre limite, selon Veillette, H. (2009, p. 33), le niveau
d'implantation 1 du modèle d'implantation de Moersch, celui de la
sensibilisation, est imprécis puisqu'il comprend plusieurs comportements
de l'enseignant très différents allant du contact indirect avec
les TIC et une utilisation des TIC pour la gestion de classe. De plus, Moersch
ne mentionne pas, dans son modèle, l'utilisation des TIC à des
fins personnelles, souvent préalable ou complémentaire à
une utilisation « professionnelle » ou «
pédagogique » des TIC. Alors que Hadley et Sheingold
(1993) cité par Raby soulignent, dans leur étude sur des
enseignants expérimentés dans l'utilisation des TIC, que dans
leur échantillon, plus de huit enseignants sur dix disposaient d'un
ordinateur à la maison pour leur usage personnel.
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Ces deux modèles vont nous aider à mieux cerner
comment les enseignants de l'Université de N'Djamena conçoivent
et utilisent l'Internet. Et cela va finalement nous permettre de localiser la
place de l'Internet chez les utilisateurs (les enseignants de
l'Université de Ndjamena).
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