7.2.3 Les pratiques professionnelles des enseignants
Pour Agnès Cavet (2007, p.2), la profession enseignante
est une activité qui fait appel à des savoirs savants. Elle
poursuit que cet exercice requiert un savoir de plus haut niveau et une
capacité d'abstraction, nécessaires pour retrouver le
général, le principe, derrière le particulier de chaque
individu (étudiant). Selon elle, la profession est également une
activité qui se professe, c'est-à-dire qui s'enseigne par la voie
de l'explication orale des savoirs et des pratiques, ce qui implique une
rationalisation s'opère par passage à l'écrit, lequel
permet à la fois la capitalisation des savoirs et leur large diffusion.
Il semble clair que nous assistons aujourd'hui à un mouvement
généralisé de restructuration scolaire auquel souscrivent
plusieurs pays. Ainsi, l'enseignement est profondément affecté
par la crise du savoir dans notre société moderne avancée
ou, comme on dit volontiers aujourd'hui « postmoderne ».
Etre enseignant de nos jours, c'est être capable de
renouveler chaque jour et d'être également acteur d'un
système éducation en évolution. S'adapter au profil de
chaque étudiant, pour lui permettre de développer son potentiel
et lui transmettre les valeurs de citoyenneté ; faire évoluer ses
cours grâce au numérique et en actualisant ses propres
connaissances. C'est en ce sens que Tardif, M. et Lessard, M (2000) disent
à propos que le travail enseignant représente une activité
professionnelle complexe et de haut niveau, qui fait appel à des
connaissances et des compétences dans plusieurs domaines : culture
générale et connaissances
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disciplinaires; psychopédagogie et didactique;
connaissance des élèves, de leur environnement familial et
socioculturel; connaissance des difficultés d'apprentissage, du
système scolaire et de ses finalités; connaissance des diverses
matières au programme, des nouvelles technologies de la communication et
de l'information; savoir-faire en gestion de classe et en relations humaines,
etc.). La complexité de la profession enseignante au cours de ces
années a amené des pays développés à vouloir
licencier les enseignants qui ne peuvent plus s'adapter à
l'évolution de connaissances dans le domaine de l'enseignement. On
s'attend à ce que 30 % à 40 % des enseignants
nord-américains prennent leur retraite au cours de la présente
décennie (Tardif, M. et Lessard, M, (2000, p.2), même observation
en France. Pour ces auteurs, guidé par l'ambition de favoriser la
réussite des étudiants, dont il a la responsabilité,
l'enseignant doit mobiliser des compétences didactiques et
pédagogiques dans l'enseignement d'une ou plusieurs disciplines mais
également relationnelles. Ainsi, comme tous les autres métiers,
l'enseignant s'apprend tout le long de sa vie, pour approfondir ses savoirs,
faire évaluer ses méthodes, s'approprier des innovations ou
acquérir de nouvelles compétences. C'est en ce sens que Tardif et
Lessard pensent que la pratique professionnelle doit être nourrie, en
lien avec le référentiel de compétences des enseignants
(l'enseignant doit acquérir les compétences nécessaires
à l'utilisation des TIC donc l'Internet pour l'accomplissement de ses
tâches académiques). Pour cela, l'enseignant doit
bénéficier de la formation continue ; dispensée par
l'Education nationale ou tout d'autre organisation. Aujourd'hui un grand nombre
de systèmes éducatifs sont engagés dans des
réformes plaçant la formation des enseignants au coeur de toute
préoccupation (Fonkoua, P. (2007) ; Karsenti, T. (2016) ; Karsenti, T. ;
Garry, R.-P. ; Bechoux, J. ; et Tchameni Ngamo, S. (2007).
Tardif et Lessard (2001, p.1) de renchérir que
l'évolution de l'enseignement répond aussi aux transformations de
la société elle-même, car celle-ci s'est
complexifiée à tous les points de vue. Elle exige des nouvelles
générations une formation de plus en plus longue, tant sur le
plan des normes qui président à l'organisation de la vie sociale
et à l'exercice de la citoyenneté que sur le plan des
compétences nécessaires au renouvellement des fonctions
socioéconomiques. Cette évolution s'accélère et les
conditions économiques, sociales et culturelles dans lesquelles
évoluent les enseignants changent à vue d'oeil, les
forçant à s'adapter sans cesse à des problèmes
inédits et à relever de nombreux et nouveaux défis. De ce
fait, le monde de l'éducation est en perpétuel mouvement. Ce
mouvement créé par le monde des entreprises, oblige les
décideurs politiques à voir dans l'éducation, un moyen
qu'il faut valoriser pour le renforcement de l'économie national.
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En dernier ressort nous pouvons dire que, les TIC semblent
tout à fait incontournables et les enseignants doivent apprendre
à les utiliser à des fins pédagogiques. Elles peuvent
cependant, transformer le rôle de l'enseignant, en
déplaçant son centre de la transmission des connaissances vers
leur assimilation et leur incorporation par des étudiants de plus en
plus compétents pour réaliser de manière autonome des
tâches et des apprentissages complexes.
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