UNIVERSITE DE YAOUNDE1
THE UNIVERSITY OF YAOUNDE 1
CENTRE DE FORMATION ET DE RECHERCHE DOCTORALE EN SCIENCES
HUMAINES, SOCIALES ET EDUCATIVES
POST GRADUATE SCHOOL FOR SOCIAL AND EDUCATIONAL
SCIENCES
UNITÉ DE FORMATION ET DE RECHERCHE DOCTORALE EN
SCIENCES DE L'EDUCATION ET INGENIERIE EDUCATIVE
DOCTORAL UNIT OF RESEARCH AND TRAINING IN EDUCATION AND
EDUCATIIONAL INGENIEERING SCIENCES
FACULTY OF EDUCATION
FACULTÉ DES SCIENCES DE
L'ÉDUCATION
DEPARTMENT OF FUNDAMENTAL TEACHINGS IN
EDUCATION
DÉPARTEMENT DES ENSEIGNEMENTS
FONDAMENTAUX
LA PLACE DE L'INTERNET DANS LES
PRATIQUES PROFESSIONNELLES DES ENSEIGNANTS DE L'UNIVERSITE
DE N'DJAMENA (TCHAD)
Mémoire présenté en vue de l'obtention du
diplôme de Master en Enseignements Fondamentaux en Education
Spécialité : Technologie de l'Information et de
Communication et Education (TICE)
Par NDJIG-NAN DINZA Joseph Licence en
Philosophie Matricule : 17R3859 Sous la direction
de Béché Emmanuel Maître de conférences
Session de juin 2020
i
SOMMAIRE
RESUME ix
ABSTRACT x
INTRODUCTION GENERALE 1
1. Contexte et problème de l'étude 2
2. Problématique 6
3. Questions 14
4. Objectifs 14
5. Hypothèses 15
6. Pertinence et portée de la recherche 15
7. Cadre méthodologique 17
CHAPITRE 1: ÉTAT DES LIEUX DES TIC (INTERNET) DANS
l'ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR DU TCHAD 32
1. Présentation générale du Tchad 32
2. Description du système d'enseignement
supérieur au Tchad 33
3. Le développement des TIC et de l'Internet au Tchad
40
CHAPITRE 2 : LES OPINIONS DES ENSEIGNANTS ENQUETES SUR LA
NOTION
D'INTERNET 57
1. Les caractéristiques des enseignants
enquêtés 58
2. Définition de l'Internet selon les enseignants
61
3. Ce que pensent les répondants des contenus
d'Internet 63
4. Choix des enseignants entre ressources obtenues à
l'aide de l'Internet et la
bibliothèque 67
5. Les avantages de l'Internet chez les répondants
68
6. Les inconvénients de l'Internet chez les
répondants 68
7. Les opinions des enseignants sur la notion d'Internet
69
II
CHAPITRE 3 : UTILISATION DE L'INTERNET CHEZ LES
ENSEIGNANTS DE
L'UNIVERSITE DE N'DJAMENA 77
1. Accès aux technologies et à l'Internet 77
2. La fréquence d'utilisation de l'Internet 83
3. Les temps passés sur l'Internet 84
4. Les activités que font les enseignants
enquêtés sur le Net 85
5. La publication électronique 93
6. Formation à la mise en ligne des cours 95
7.La veille informationnelle 96
CHAPITRE 4 : LA MAÎTRISE ET LES COMPETENCES EN INTERNET
99
1. Les niveaux de maîtrise envers les pratiques
d'Internet 100
2.Compétences en Internet 110
3.Les obstacles qui empêchent les enseignants d'utiliser
davantage l'Internet 115
Conclusion générale 118
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 125
III
« Si on ne veut pas se faire submerger par
l'Internet, il faut toujours partir d'une question et être très
claire par rapport à cette question pour aller chercher la
réponse. On peut ensuite sauter d'une page à l'autre, mais il
faut être très précis sur ce qu'on veut au départ
»
Bullat-Koelliker, C. (2003).
iv
À La mémoire de ma fiancée
Maïdjonré Jeanne, (Dans mon coeur tu seras toujours
vivante). Que Dieu tout puissant t'accorde sa miséricorde.
V
REMERCIEMENTS
La présente étude n'aurait pas été
possible sans le bienveillant soutien de certaines personnes. Et je ne suis pas
non plus capable de dire dans les mots qui conviennent, le rôle qu'elles
ont pu jouer à mes côtés pour en arriver là. Je
rends d'abord grâce à Dieu, le Tout-Puissant, de m'avoir
donné la vie et la santé pour la réalisation de cette
étude.
Mes premiers remerciements vont d'abord à mon Directeur
de mémoire, le Professeur Béché Emmanuel, pour avoir
accepté de diriger ce mémoire. Ayant cru en mon projet, il m'a
soutenu tout au long de mon parcours de chercheur débutant. Il a su
m'encourager et me motiver à continuer malgré les embûches.
Son soutien m'a été essentiel. Je le remercie pour l'aide, le
soutien constant et le temps précieux qu'il a pu consacrer à la
direction de mon travail. Je le remercie pour son encadrement scientifique et
ses conseils avisés.
Je tiens à remercier Dr Mapto Kengne Valèse pour
ses conseils, orientations et critiques féconds qui ont contribué
à l'approfondissement de mes réflexions sur l'objet de mon
mémoire. Je remercie aussi le professeur Bios Nelem Christian, pour ses
orientations : elles ont été fondamentales pour cette
étude. Ma reconnaissance va également à l'endroit de
Monsieur Aka'a Raphaël Landry. Sa disponibilité au
Département nous a toujours permis de répondre à nos
problèmes, quelle que soit leur nature. Dans cette rubrique, je profite
pour adresser un sincère remerciement à mes camarades de
promotion avec qui nous avons interagi tout au long de nos recherches
respectives.
Je salue au passage la disponibilité des enseignants de
l'Université de N'Djamena, qui ont accepté de participer à
cette étude. Je rends un hommage particulier à monsieur Djininboh
Gabriel et Dr Dieudonné Vaïdjiké pour leur soutien
multiforme. Je suis particulièrement reconnaissant à mes oncles
maternels qui n'ont cessé de me soutenir financièrement et
moralement. Je pense notamment aux messieurs Boumi Raouda, Yomassem et
Monbé Golbé. Je voudrais qu'ils voient en ce travail le
couronnement de tous leurs efforts.
J'exprime une pensée particulière à la
famille Dinza en générale et à mes très chers
grands frères Gouakaine Boumi et Golwa Dinza qui, sans eux, ce travail
n'aurait jamais pu être réalisé. Je suis reconnaissant de
leur soutien indéfectible et de tout le sacrifice qu'ils ont consenti.
En même temps, je témoigne ma reconnaissance et ma gratitude
à ma nouvelle famille de Yaoundé, qui m'ont
considéré comme un membre de leur famille. Il s'agit de la
famille Amana, dont Madame Ampo Pascaline m'a apporté un soutien
inestimable.
Enfin, mes remerciements finaux vont à l'endroit des
amis et parents qui m'ont soutenu tout au long de ce travail. Je pense à
Djandri Dinza, Moussa Fay, Allaramadji Jerom, Ndou Malloum, Kenfack Dzefack
Eddy Giresse, Kouakaine Adoum, Doh-kot Epaye Alifa, Ramadan Idogo Azina,
Baïyabé Bertand Laye, Tchoutezo Feugap Aghokeng Francklin,
Emessiene Augustine Annick, Bonen John Thierry, Yanyahbé
Danzoumbé Maye et MFabo Mbakop William.
vi
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
ACRL: Association of College and Research Libraries
ADETIC : Agence de Développement des Technologies de
l'Information et de la
Communication
APC : Approche par Compétence
ARCEP : Autorité de Régulation des Communication
Electroniques et des Postes
AUF : Agence Universitaire de la Francophonie
i2e : Compétence Informatique et Internet Niveau 2,
Enseignant
CNESP : Commission Nationale de l'Enseignement
Supérieur Privé
CNF : Campus Numérique Francophone
CNRD : Centre National de Recherche p our le
Développement
CONFOFOR : Commission Nationale de Formation des Formateurs
CREPUQ : Conférence des Recteurs et des Principaux des
Université du Québec
ENA : Environnement Numérique d'Apprentissage
EPES : Etablissements Publics d'Enseignement
Supérieur
FOAD : Formations Ouvertes et à Distance
FONAREST : Fond National d'Appui à la Recherche S ci e
n t i fi q u e et Technique
GSMA : Association Internationale d'Opérateur de
Téléphonie Mobile
IFADEM : Initiative Francophone pour la Formation à
Distance des Maîtres
MESRI : Ministère de l'Enseignement Supérieur,
de la Recherche et l'Innovation
MPTIC : Ministère des Postes, des Nouvelles
Technologies de l'Information
OCDE : Organisation de Coopération et
Développement Economiques
OIF : Organisation Internationale de la Francophonie
OQLF : Office Québécois de la Langue
Française
OTRT : Office Tchadien de Régulation des
Télécommunications
RESEN : Rapport d'Etat du Système Educatif National
SITIC : Salon International des Technologies de l'Information
et de la Communication
SMSI : Sommet Mondial de la Société de
l'Information
TICE : Technologies de l'Information et de Communication et
Education
TIT : Télécommunications Internationales du
Tchad
UIT : Union Internationale Télécommunications
VII
LISTE DES TABLEAUX
|
|
Tableau 1 : Nombre des questionnaires
distribués aux enseignants
|
31
|
Tableau 2 : Tarifs d'Internet au Tchad : Airtel
et Tigo
|
.48
|
Tableau 3 : Tarifs d'Internet d'Airtel Gabon et
Niger
|
48
|
Tableau 4 : Les matérielles
technologiques de l'Université de N'Djamena
|
52
|
Tableau 5 : Genre de répondants
|
57
|
Tableau 6 : Age de répondants
|
59
|
Tableau 7 : Montrant les effectifs des
enseignants enquêtés selon leur filière
|
60
|
Tableau 8 : Années d'expérience
des répondants
|
61
|
Tableau 9 : Préférence entre
ressources de l'internet et la bibliothèque
|
67
|
Tableau 10 : Les opinions des
enquêtés sur l'avenir de l'Internet
|
70
|
Tableau 11 : L'Internet permet
d'améliorer la communication entre les gens
|
73
|
Tableau 12 : Difficultés d'abandonner
l'Internet quand on commence par l'utiliser
|
73
|
Tableau 13 : Quand on a l'Internet à la
maison, on regarde moins la télé
|
74
|
Tableau 14 : Internet dans la
société de demain
|
75
|
Tableau 15 : Montrant l'accès à
l'ordinateur
|
77
|
Tableau 16 : Sexe de répondants
croisé avec possession d'ordinateur portable
|
.78
|
Tableau 17 : Montrant l'accès au
téléphone portable
|
.79
|
Tableau 18 : Sexe de répondant
croisé avec accès à Internet
|
80
|
Tableau 19 : Montrant la fréquence
d'utilisation d'Internet
|
83
|
Tableau 20 : Temps mis sur l'Internet par jour
|
..84
|
Tableau 21 : Sexe de répondant
croisé avec les activités que l'on peut faire sur
l'Internet...86
Tableau 22 : La publication électronique
|
94
|
Tableau 23 : Formation relative à la mise
ligne des cours
|
95
|
Tableau 24 : Veille informationnelle
|
97
|
Tableau 25 : Maitrise de logiciel de
création d'un site web
|
102
|
Tableau 26 : Maitrise de l'environnement
numérique d'apprentissage
|
.104
|
Tableau 27 : Maitrise de moteur de recherche
|
107
|
Tableau 28 : Maitrise de catalogue et les bases
des données
|
109
|
Tableau 29 : Compétence en outils de
communication
|
114
|
Tableau 30 : Obstacles empêchant les
enquêtés d'utiliser l'Internet
|
.116
|
VIII
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Sexe de répondants
croisé avec type de téléphone .79
Figure 2 : Sexe de répondants
croisé avec les moyens de connexion Internet
préférés .81
Figure 3 : Expérience en enseignement
croisé avec logiciel de création de pages web 103
Figure 4 : Sexe de répondant
croisé avec environnement numérique d'apprentissage 105
Figure 5 : Expérience en enseignement
croisé avec moteurs de recherche .108
ix
RESUME
Ce mémoire étudie la place de l'Internet dans
les pratiques professionnelles des enseignants de l'Université de
N'Djamena, en mettant en évidence les utilisations qu'ils en font, leurs
opinions et leurs compétences numériques. Malgré le
développement de l'Internet au Tchad et les discours qui appellent
à l'usage de l'Internet à l'Université, on connait
très peu sur le mécanisme chez les enseignants de
l'Université. L'hypothèse générale que nous avons
posée, est que les enseignants de l'Université de N'Djamena
n'exploitent pas toutes les possibilités que leur offre l'Internet, du
fait de leur ignorance et de leur faible maîtrise de l'outil. Pour
l'examiner, nous avons mobilisé le Concems-Based Adoption Model (Hall et
Hord, 2001) et le modèle de Moersch (1995, 2001) intitulé le
Level of Technology Implementation (le LoTI). Tous ces deux modèles
théoriques mesurent les niveaux d'implantation des TIC en classe par les
enseignants. Nous avons aussi recouru à la théorie des
compétences pour évaluer les compétences des enseignants
de l'Université de N'Djamena à utiliser l'Internet. Du point de
vue méthodologique, nous avons opté pour une démarche
quantitative. Nous avons ainsi utilisé un questionnaire intégrant
des questions ouvertes que nous avons adressées à 79 enseignants.
Nos résultats montrent que les enseignants de l'Université de
Ndjamena ont une opinion favorable à l'usage de l'Internet dans leurs
pratiques professionnelles. Ils utilisent plus l'Internet pour la communication
que pour la recherche et la publication scientifiques. Mais, plus de 60%
d'entre eux ne possèdent pas des compétences techniques
essentielles qui leur permettent d'intégrer l'Internet dans leurs
pratiques professionnelles.
Mots clés : Internet, pratiques
professionnelles, compétences numériques, utilisation,
opinion.
ABSTRACT
This dissertation studies the place of Internet in the
professional practice of lecturers at the University of N'Djamena, by
highlighting the use they make of it, their opinion and their digital skill.
Despite the development of Internet in Chad and the speech calling for its use
in the university, very little is known about the mechanism among university
lecturers. The general hypothesis that we posed is that the lecturers of the
University of N'Djamena do not exploit all the possibility offered them by
Internet, due to their ignorance and their poor mastery of the tool. To examine
it, we used the Concems-Based Adoption Model (Hall and Hord, 2001) and
Moersch's model (1995, 2001) called the Level of Technology Implementation
(LoTI). Both of these theoretical models measure the level of ICT
implementation in a classroom by lecturers. We also used skill theory to assess
the skill of lecturers at the University of N'Djamena in the use Internet. From
a methodological point of view, we opted for a quantitative approach. We
therefore, submitted 79 lecturers to a questionnaire made up of open questions.
Our findings reveal that lecturers at the University of Ndjamena have a
favorable opinion of the use of Internet in their professional practice. They
use Internet more for communication than for scientific research and
publication. Lastly, more than 60% of them do not have the essential technical
skill which could permit them to integrate Internet into their professional
practice.
X
Keywords: Internet, professional practices,
digital skills, use, opinion.
1
INTRODUCTION GENERALE
L'Internet dont on parle aujourd'hui de plus en plus, a envahi
tous les secteurs de l'activité humaine, y compris celui de
l'éducation. L'Internet est ainsi apparu comme un moyen important de
développement et de réduction de la pauvreté de
façon durable. Il est aussi l'un de moyen le plus utilisé de ces
dernières années en ce qui concerne la recherche d'information
dans les Universités. Bien que présent et utilisé dans
presque tous les pays du monde, le niveau de développement de l'Internet
reste inégal d'une région à une autre, d'un pays à
un autre, entre le Nord développé et le Sud en voie de
développement. L'Afrique reste le continent le plus
défavorisé en matière de télécommunications
et d'accès aux technologies de l'information et de l'Internet, Djeumeni,
T.M. (2010). Des études révèlent des tendances
d'évolution prometteuses mais aussi des ruptures et de fortes
inégalités. Ces inégalités proviennent du fait que
d'autres pays ont les possibilités d'avoir les infrastructures
adaptées pouvant accueillir l'Internet et d'autres pays surtout
l'Afrique central souffre d'énormes problèmes qui empêchent
les pays de penser aux infrastructures de hautes qualités. Ces
problèmes sont entre autres : la pauvreté, les problèmes
sécuritaires et sanitaires, manque d'électricité (le cas
du Tchad par exemple) et de l'eau potable etc. Au Tchad, malgré des
efforts consentis par le gouvernement en faveur de la technologie de
l'information et de la communication (TIC), le pays reste l'un de pays le plus
faible en matière de numérique. Cependant, nous pouvons dire sans
se tromper que l'Internet est omniprésent dans toutes les
sociétés, même s'il est reparti inégalement. Depuis
l'introduction de l'Internet au Tchad en 1997, le pays a déployé
l'un des plus grands plaidoyers politiques en faveur du développement
des nouvelles technologies en ces dernières années. Le Tchad
accuse un grand retard au niveau de l'intégration des TIC dans le
processus enseignement-apprentissage. L'introduction et l'utilisation de ces
outils dans la pratique de classe et la gestion de l'école reste
embryonnaire dans le système éducatif tchadien, comme en
témoigne l'absence d'espaces numériques d'enseignement et
d'apprentissage dans la quasi-totalité des établissements
primaires, secondaires et universitaires au Tchad.
Malgré que l'Internet semble définitivement
entré dans la société tchadienne et est utilisé
à des différentes fins, on peut toujours s'interroger sur son
impact dans les pratiques professionnelles des enseignants de
l'Université. Reconnu pour sa diffusion et ses partages d'information,
l'Internet mérite une analyse profonde en contexte universitaire pour
savoir ce que font les enseignants de cette technologie.
2
1. Contexte et problème de
l'étude
Le choix de ce sujet est consécutif au dynamisme et
à la prolifération des Technologies de l'Information et de la
Communication (TIC) dans les systèmes éducatifs de nos jours.
D'après notre constat, l'Internet a pris une place
prépondérante dans notre quotidien, il est
considéré comme la plus grande « base de données
» où on peut trouver 1'information la plus diversifiée.
En ce sens, Karsenti, T. et Dumouchel, G. (2011, p.177) affirment que
« les technologies de l'information et de la communication (TIC) sont
aujourd'hui un élément incontournable en éducation
». Dans le même sens, Ham et Cha (2009) cité par
Karsenti, T. et Dumouchel, G. (ibid, p.9), ont noté que la
majorité des sociétés partagent l'idée qu'elles
sont un des thèmes clés en politique éducative pour
créer un système d'éducation qui est en mesure de
préparer adéquatement ses futurs citoyens à vivre dans la
société du savoir ou de l'information. C'est justement ce que
nous voyons de nos jours en politique éducative.
La prolifération des TIC est également
confirmée par l'Agence Française de Développement (AFD),
Agence Universitaire de la Francophonie(AUF), Orange et UNESCO (2015),
lorsqu'ils stipulent qu'une minorité de gens disposait, avant les
années 2000, d'un accès aux moyens de communication de type
téléphone fixe, mais aujourd'hui le mobile fait partie
intégrante du quotidien d'une large majorité. Les TIC sont
observées un peu partout dans les sociétés africaines :
Afrique du Sud, Rwanda, Ghana, Cameroun, Kenya etc., (Béché, E.
2013 ; Karsenti, T., et all. 2011) et à un certain degré dans
tous les niveaux d'éducation, du préscolaire à
l'Université, dans les secteurs formels et non formels. Elles sont
utilisées à des fins diverses : la formation des apprenants soit
en classe ou en ligne (e-learning), soit pour offrir la formation à
distance (Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), Initiative Francophone
pour la Formation à Distance des Maîtres (IFADEM)) aux enseignants
et à d'autres adultes. Cependant, d'après les multiples formules
éducatives en vigueur, (karsenti, T. 2015) les TIC sont
enseignées de plus en plus comme une discipline à part
entière ou comme initiative à l'informatique, alors que leur
intégration dans les pratiques pédagogiques pour améliorer
la qualité de l'enseignement et de l'apprentissage s'impose.
Depuis 2014, l'UNESCO affirmait déjà que les
téléphones portables, les tablettes et l'ordinateur ne cessent de
gagner du terrain et offrent une forte valeur ajoutée pour enseigner et
apprendre la lecture et l'écriture, en particulier lorsqu'une connexion
Internet est disponible. Force est néanmoins de reconnaître les
défis urgents qui se posent aux pays du monde entier dans ce domaine en
raison de l'expansion rapide de ces technologies, des investissements
financiers qu'elles impliquent et de la nécessité d'avoir une
vision claire et
3
précise du rôle que les enseignants ont à
jouer pour exploiter toute la puissance des TIC, que ce soit aussi bien en
classe ou en dehors de la classe.
De ce fait, en contexte africain, l'UNESCO dans son bulletin
d'information (2015, p.24), reconnait que l'utilisation des TIC dans le secteur
de l'éducation en est encore à un stade embryonnaire dans la
majorité des pays d'Afrique subsaharienne. Néanmoins, de
nouvelles avancées et prises de position concernant les TIC dans
l'éducation sont faites presque quotidiennement sur le continent. Ainsi,
au Tchad, nous observons aussi un peu partout l'utilisation quotidienne des
ordinateurs et surtout des téléphones mobiles connectés
à de fins personnelles. Cela a été confirmé par
l'Union Internationale Télécommunications (UIT) dans le Rapport
mesure la société de l'information, (2015, pp.10-11) :
Le taux de la pénétration de la
téléphonie mobile en Afrique centrale est d'environ 57 % de la
population et le nombre d'utilisateurs du téléphone mobile se
situe au-delà de 50 % de la population de l'Afrique centrale. Les taux
de pénétrations à l'Internet s'élèvent
à une moyenne de 30 % d'utilisateur pour 100 habitants. Mais l'espace
Web dans la sous-région se limite surtout à de la consultation
d'informations et la messagerie1.
Notons également le travail d'analyse de Mian Bi (2012) et
aussi celui d'Attenoukon et
al. (2015) qui mettaient en exergue que les étudiants
africains disposent en plus d'équipement TIC, de
téléphones mobiles de différentes marques qu'ils peuvent
s'en servir pour se connecter et rester informer. Une étude menée
par Agence Française de Développement, Agence universitaire de la
Francophonie, Orange & UNESCO publiée en 2015, menant une
réflexion sur le potentiel des technologies de l'information et de la
communication (TIC) dans l'amélioration de la qualité de
l'éducation de base en Afrique et plus précisément en
Afrique Subsaharienne a montré que depuis la fin des années 2014,
le nombre d'appareils mobiles en circulation est supérieur à
celui des personnes sur terre et l'Afrique compte près de 700 millions
de détenteurs de téléphone portable, soit davantage qu'aux
États-Unis et en Europe. C'est dans cette même lancée
qu'Orange et UNESCO (2014) affirment que :
Avec d'ores et déjà un taux de
pénétration près de 70 %, ce qui se profile à court
terme est le désenclavement des régions les plus isolées
et la diffusion de services qui changent la vie des populations. Si, pour
l'instant, seuls 16 % des Africains bénéficient d'une connexion
à Internet, le plus faible taux mondial, là aussi des solutions
technologiques vont améliorer la situation à moyen terme.
1 Union Internationale Télécommunications (UIT
2015), Rapport Mesure, la société de l'information, P.10-11
4
Et ce qui amène Onguéné E. L-M et
Fotsing, J. (2016, p.127) à dire qu'il est impensable que
l'Internet et les nouvelles technologies soient inconnus chez les Africains. Et
selon ces auteurs, les chiffres les plus actuels attestent d'une forte
pénétration de l'Internet et du téléphone mobile
dans nos pays. Et disent-ils que cette croissance se confirme
précisément au Nigéria où, entre juillet 2012 et
juin 2013, la télé-densité a grimpé de 13,3 %. Au
début de l'année 2013, cette télé-densité
est passée à 81,2 %. En avril, le chiffre a explosé
à 85.2 %. En effet, dans le cadre de ce travail, il s'agit des
possibilités qu'offre l'Internet dans le domaine de l'éducation
en général et chez les enseignants de l'Université de
Ndjamena/Tchad en particulier. Signalons de passage que le Tchad fait partie
des dix (10) pays les plus pauvres du monde d'après le Programme
d'analyse des systèmes éducatifs de la Conférence des
Ministres de l'Education des Etats et Gouvernement de la Francophonie (COFEMEN
2009-2010). Et selon le classement du Programme des Nations unies pour le
développement (PNUD, 2012), il se situe au 184e rang sur 187 pays en
termes d'indice de développement humain (IDH). Ainsi, avec une
population estimée à 15 millions d'habitants, le Tchad, comme la
plupart des pays d'Afrique connaissent un fort taux de
pénétration des TIC, essentiellement des téléphones
mobiles dans son territoire. Et bien que 70% des Tchadiens vivent dans la zone
rurale, les deux principaux opérateurs (Airtel et Tigo) du pays à
travers le Rapport de l'Association Internationale d'Opérateur de
Téléphonie Mobile rédigé par Deloitte, L. L. P.
(2016, p.3), montrent clairement que : « Le taux de couverture
réseaux est à 80 % de la population. La pénétration
de téléphonie mobile est passé de 140 000 abonnés
uniques en 2006 à plus de 4 000 000 en 2016 ». Ainsi, nous
constatons que l'utilisation de téléphone mobile devient de plus
en plus un modèle dans toute l'étendue du territoire. Sur ce,
nous pensons qu'étant un enseignant de l'Université,
l'utilisation du numérique pourra prendre une place importante. Ainsi,
chacun doit en faire des bons usages pour faciliter ces taches et rester en
phase de l'évolution du monde. Cependant, il y'a peu des informations
concernant l'utilisation des TIC et surtout de l'Internet dans les pratiques
professionnelles des enseignants de l'Université du Tchad en
générale et de N'Djamena en particulier. Dans ce contexte, il
faut le dire et reconnaitre que le gouvernement tchadien a entrepris des
nombreuses actions en faveur de l'utilisation des TIC dans son plan de
développement. Ainsi, conscient de cette situation, a entrepris
dès 1998 des réformes du secteur des
télécommunications ayant conduit à une plus grande
libéralisation permettant au secteur privé de jouer un rôle
moteur dans ce secteur. Dans le domaine de l'éducation, nous avons la
création de l'Université Virtuelle du Tchad (UVT) par la Loi
N°13/PR/2005 du 16/09/2005. En 2009, l'Etat a offert un lot de mille cinq
cent (1500) ordinateurs portables aux enseignants du supérieur. Et en
2012, le Président
5
de la République a fait un don de cinq mille neuf cent
soixante-huit (5968) ordinateurs portables aux étudiants des
institutions supérieures. Cependant, la répartition de ces
ordinateurs se faisait suivant les critères d'excellence. Il faut aussi
dire que d'après le rapport de l'Autorité de Régulation
des Communications Electroniques et des postes (ARCEP), qu'en fin 2018, le
Tchad comptait 1,7 millions d'utilisateurs Internet soit une augmentation de
69% par rapport à 2013. Malgré le développement de
l'Internet au Tchad mais d'un Internet aux prises avec les difficultés
socioéconomiques et techniques, et malgré les discours qui
appellent à l'usage de l'Internet à l'Université, on
connait très peu sur le mécanisme chez les enseignants ; en fait,
en contexte tchadien, il n'y a pas de recherche capable de renseigner sur
l'utilisation de l'Internet dans les pratiques professionnelles des enseignants
de l'Université de N'Djamena. Aussi semble-t-il que l'utilisation de
l'Internet chez les enseignants n'est pas encore structurée et donc
souffre d'un manque de formation adéquate pour une utilisation optimale
des TIC en générale et l'Internet en particulier. Il n'y a aucune
obligation formelle de la part des enseignants à faire usage de
l'Internet dans les pratiques pédagogiques. La plupart de ces
enseignants sont encore attachés aux pratiques de l'apprentissage
traditionnel. Pour ce faire, on peut noter des pratiques rudimentaires chez
certains enseignants. Alors qu'aujourd'hui, avec l'utilisation massive des
téléphones mobiles et quelques fois des ordinateurs, l'Internet
pourrait s'imposer aux enseignants en général et aux enseignants
du supérieur en particulier. En ce sens que l'Internet est un moyen qui
peut aider les enseignants à renouveler leur pratique d'enseignement et
éventuellement à développer leurs compétences. Car,
Paul Renaud soulignait dans la revue Université en mars 1997,
cité par Tago, H., et all (2007) qu'en Afrique francophone par exemple,
on constate qu'il y a très peu de bibliothèques, notamment
universitaires, très peu de centres de documentation, et qu'ils sont
tout à fait insuffisants en termes de contenus. Cela est aussi un
constat réel, en ce qui concerne le Tchad. C'est pourquoi nous pensons
comme Pascal Renaud que les TIC (revues, publications électroniques,
ressources scientifiques disponibles sur Internet) permettent de pallier un peu
cette pénurie d'ouvrages qui affectent la communauté
universitaire. Avec ce manque de bibliothèques bien
équipées, le recours à l'Internet pourrait remplacer
celles-ci. Car, l'Université de N'Djamena ne dispose pas une
bibliothèque adéquate permettant aux enseignants de tirer
pleinement profit. Aussi, avec le phénomène de la «
globalisation ou mondialisation » que le monde traverse, les
enseignants du supérieur ne doivent pas rester à la marge, car le
numérique s'impose dans toute la société. Mais l'autre
constat, c'est l'idée des paradigmes d'apprentissage en
éducation, principalement celle de l'approche par compétence
(APC) que le monde traverse, justifie également le choix de ce sujet.
6
L'Approche par compétence vise à former et
à introduire l'apprenant socialement (Perrenoud 2005, Tardif 2006 et
Roegiers 2000), car l'école a changé sa facette, qui autre fois
était le développement de la connaissance chez l'individu au
profit de la vie professionnelle ou la vie pratique Perrenoud (2005). Ainsi,
pour répondre aux exigences de monde économique ou dans le
domaine de travail, l'apprenant doit acquérir plusieurs sources des
savoirs afin de les mobiliser dans la vie pratique. C'est ce qui amène
Lebrun, (2001) à dire que plusieurs approches pédagogiques
actives sont réactualisées par le développement des
technologies informatiques et leur utilisation quant à la recherche et
l'accès à l'information, aux possibilités d'interaction et
de communication, et aux outils de production de connaissances, de
modèles, de concepts, permettant de contribuer à la
réalisation des supports de projets personnels. Il s'agit entre autres
de l'apprentissage par résolution de problèmes, l'apprentissage
coopératif, la pédagogie par projet, l'apprentissage
contextualisé ou encore la pédagogie inversée. C'est
pourquoi nous pensons que, nous ne pouvons parler de la compétence
lorsque l'enseignant peut accéder à la recherche d'informations
dont l'accès est facilité par le Web et l'utilisation des outils
de communication pour le travail en groupe à distance. C'est en ce sens
que, cette recherche va consister à analyser les manifestations ou
l'utilisation de l'Internet chez les enseignants de l'Université de
N'Djamena qui ont bénéficié pour la première fois
des ordinateurs depuis 2009, pouvant facilement utiliser pour se connecter.
Nous avons préféré orienter notre étude sur le
processus d'enseignement apprentissage notamment dans la recherche de
l'information, et de la communication qui selon nous, sont les
éléments clés pour permettre aux enseignants de mobiliser
différents types de ressources pour développer leurs
compétences.
2. Problématique
Parmi les grandes révolutions qu'a connues
l'humanité au cours de l'histoire, notons également la
révolution numérique. Les technologies de l'information et de la
communication (TIC) ont révolutionné presque tous les aspects de
notre vie privée et professionnelle, Organisation de Coopération
et Développement Economiques (OCDE 2015). Ainsi, nul n'ignore le
développement vertigineux du numérique tant dans le domaine de la
vie courante que le domaine de l'enseignement. Le « numérique
», appellation courante pour désigner ce
phénomène technologique se présente toujours plus comme
une nécessité dans une société dans laquelle les
changements rapides, l'augmentation des connaissances et également les
demandes d'une éducation de haut niveau s'imposent. Le moteur de cette
révolution est l'Internet. Dans sa thèse, Dumouchel, G. (2016, p.
195) pense que face au nouvel écosystème informationnel
dominé par Google, Wikipédia et les médias sociaux,
certains affirment que le rôle de
7
l'enseignant est appelé à évoluer en
passant de transmetteur univoque des connaissances à celui de
médiateur de l'apprentissage.
Notons que nous avons fait une recension des écrits
portant sur les technologies de l'information et de communication en
éducation et principalement sur l'Internet et ses potentialité
dans les revues ou les bases de données tels que : Revue Internationale
des Technologies en Pédagogie Universitaire (RITPU), Science et
Technologies de l'Information et de Communication pour l'Education et de la
formation ( STICEF), Réseau International Francophone des Etablissements
de Formation de Formateurs (RIFEFF), Distances et médiations des
savoirs, Revue canadienne de l'apprentissage et de la technologie,
et surtout la revue
Frantice.net etc. Ces revues ont
été repérées à l'aide des moteurs de
recherches appropriés pour une recherche scientifique.
En effet, il est devenu aujourd'hui un impératif
d'affirmer que les TIC sont un indispensable outil au quotidien des Africains,
Karsenti, T. (2014). Difficile d'y souscrire il y a une dizaine
d'années, on en vient maintenant admettre avec évidence
l'implication de ces outils dans de nombreux domaines d'activité de la
vie, Onguéné E. L-M et Fotsing, J (2016, p.127). A cet effet,
l'intégration de TIC dans l'éducation était au centre de
plusieurs travaux de recherche et nombreux sont des chercheurs qui pensent que
l'intégration des TIC produit une valeur ajoutée à
l'enseignement. C'est le cas de Djénéba, T. (2008, p.3) qui dit
à propos que l'intégration des TIC devient un
phénomène incontournable, singulièrement dans le secteur
de l'éducation, où leur utilisation semble pouvoir favoriser
l'accès à l'information, faciliter la construction des
connaissances et l'acquisition de savoirs, ainsi qu'accroître la
réussite éducative et l'employabilité des jeunes. Raison
pour laquelle, l'utilisation des TIC en éducation est importante pour
tous les systèmes d'enseignement qui souhaitent se développer.
Qu'il s'agisse des politiciens ou des experts et praticiens de
l'éducation, tout le monde ou presque s'accorde aujourd'hui pour
assigner aux technologies de l'information et de la communication le rôle
de moteur pour l'amélioration de l'enseignement et de l'apprentissage
à l'école. C'est en ce sens que Tchameni N., S. (2007, p.2), dit
qu'il est difficile de nos jours d'imaginer une école moderne sans les
technologies de l'information et de la communication. L'auteur conclue en
montrant que les nouvelles technologies font maintenant partie de notre
quotidien et ce n'est peut-être pas exagéré de relever que
personne ne peut désormais rester insensible au phénomène
de l'intégration des TIC dans l'éducation, au risque de devenir
un « analphabète du modernisme ». En Afrique,
l'UNESCO a contribué d'une manière ou d'une autre à la
promotion des TIC dans l'éducation. Selon cette institution les
technologies de l'information et de la communication peuvent contribuer
à l'accès universel à l'éducation, à la mise
en oeuvre d'un
8
apprentissage et d'un enseignement de qualité et aussi
au développement professionnel des enseignants et même sur le plan
de la gestion de l'administration, le TIC est indispensable. Les travaux de
Karsenti, T. et all (2011, p.1), montrent aussi que les recherches sur les
technologies de l'information et de la communication (TIC) en contexte
éducatif africain ont dès leur commencement
généré leurs lots d'intérêts et de
pessimisme. En termes de potentiel, les TIC représentent par exemple
l'avantage de démultiplier les ressources disponibles pour
l'enseignement et l'apprentissage à partir d'un seul outil
(c'est-à-dire un ordinateur connecté à Internet). Et ils
poursuivent plus loin que : « Le recours aux TIC enrichit aussi la
documentation des enseignants et la planification des cours ». Par
ailleurs l'intégration des TIC dans l'éducation a
été une réussite dans plusieurs pays tels que : les USA,
Canada, Chine, France et voire certains pays africains comme le Ghana, Afrique
du Sud, (Karsenti et collin 2013 ; Béché, E. 2017). Mais dans
d'autres pays par exemple, cas de l'Afrique centrale en générale
et le Tchad en particulier, beaucoup des efforts restent à faire pour
que ces pays bénéficient pleinement des potentialités des
TIC.
Notons cependant que, malgré les obstacles qui
entravent la bonne implémentation des outils technologiques en
éducation, l'humanité est entièrement affectée par
la technologie, de telle sorte que nous parlerons de la civilisation des
machines au lieu de la civilisation humaine. C'est ainsi que nous
assistons à une prolifération importante des outils
technologiques tels que les ordinateurs, les télévisions, les
téléphones mobiles et les différents appareils
électroniques qui envahissent le monde. Pour ce 21e siècle,
l'ensemble des compétences associées aux technologies de
l'information et de la communication (TIC) sont jugées importantes pour
l'intégration des individus à la société et pour la
compétitivité des nations, California Emerging Technology Fund,
(2008) ; Anderson, (2010). Etant donné que la
performance des étudiants dépende de la performance des
enseignants comme le montrent Tagne, G. et Gauthier, C. (2014, p.2), «
toutes les données disponibles convergent et indiquent que la
qualité des enseignants est le premier facteur d'explication des
différences de niveaux entre les élèves ». C'est
ici que, la bonne utilisation des TIC par les enseignants du supérieur
est indispensable. Aussi Pascal Codjo Dakpo, et al (2008) ne nous
rappellent-ils pas que : « Le contexte de la mondialisation,
caractérisé par le vertigineux développement des TIC, et
le développement d'une société de savoir oblige l'Afrique
à prendre une part active dans l'appropriation des nouvelles
technologies ».
Néanmoins, la réussite d'intégration des
TIC n'est pas chose facile, car elle demande la contribution de tous les
acteurs de l'éducation. Pour Mastafi, M. (2015, p. 29), plusieurs
conditions sont requises pour la réussite de tout projet
d'intégration des TIC en éducation. Et il
9
poursuit que, l'intégration des TIC dans les
établissements scolaires passe tout d'abord par l'installation de
matériels et équipements technologiques, ainsi qu'un
éventail complet de logiciels et de contenus éducatifs. En
Afrique par exemple, karsenti, T. (2009) pense que l'obstacle principal
rencontré au niveau de l'usage des TIC en éducation réside
dans le manque de logiciels, d'ordinateurs, d'électricité, etc.
Parmi les questions dont on devrait se préoccuper et qui entravent le
processus d'intégration des TIC à l'école, nombreux sont
des auteurs (Shafika, Broekman et Mogale, 2005 ; Karl et El Sharkawy, 2004 ;
Djeumeni, 2010 ; Bakhoum, 2002) qui mentionnent le manque d'outils, la
logistique inopérante, l'insuffisance ou le défaut
d'infrastructure technologique. En fait, il n'existerait pas dans la plupart
des États africains un potentiel infrastructurel apte à
accueillir la connexion, à assurer une couverture nationale, et à
supporter les coûts. Mais Tchameni, N., S. (2007, p.18-24) va montrer que
la situation des TIC en Afrique est le reflet du développement
économique du continent. Car, la plupart des pays africains seraient
confrontés à l'accès limité aux TIC du fait de la
cherté des installations, de l'utilisation et de l'entretien des
infrastructures nécessaires, mais aussi à cause du manque
d'expertise locale et des médiocres connaissances informatiques des
groupes d'utilisateurs. L'absence d'équipements technologiques
appropriés serait de nature à compromettre le déploiement
pédagogique des TIC dans les institutions d'enseignement. Justement au
Tchad, les infrastructures en matière des TIC est un manque qu'il faut
relever. C'est pourquoi Tchameni, N., S. (ibid.) croit qu'à ce niveau,
les TIC butteraient donc sur le manque d'infrastructures comme la
pénurie de ligne téléphonique ou le réseau de
télécommunications indigent, disparate, inadéquat et
obsolète, la fluctuation des tensions électriques, les
délestages et pannes d'électricité récurrentes, les
infrastructures technologiques limitées, le manque de maintenance du
matériel technologique existant, les routes en piteux état, etc.
Mais faut-il rester bras croisés et attendre à ce que toutes les
conditions soient réunies ou se lancer dans les préliminaires
pour pouvoir avancer dans ce sens ?
Karsenti, T., et all (Op, cit), font remarquer que
l'intégration des TIC dans les systèmes éducatifs
africains reste difficile et limitée, ce qui donne lieu à des
positions diverses. Certains s'y résignent et attendent le moment
où les systèmes éducatifs africains seront «
prêts » à intégrer les TIC, comme si ces
dernières constituaient une étape fixe dans un plan de
développement préétabli et minuté. Paradoxalement,
on peut se demander quand arrivera le temps d'intégrer
pédagogiquement les TIC si aucune initiative, même
préliminaire, n'est faite en ce sens. Or, aujourd'hui qu'on le souhaite
ou non, qu'on le prouve ou non, les technologies sont omniprésentes dans
toute la société, dans les grandes villes comme dans les zones
reculées notamment grâce aux téléphones mobiles. En
ce sens, l'éducation aux numériques devrait être
10
au centre de toute réforme en éducation. Alors
que pendant plusieurs années on s'est demandé si les technologies
influaient sur la réussite scolaire des élèves, il s'agit
désormais de chercher quels usages des technologies doivent être
mis en place afin de favoriser une plus grande réussite éducative
de chacun : car l'enjeu majeur est bien là, Karsenti et Collin (2013).
Certes, on peut supposer que certaines technologies ont un potentiel cognitif
plus élevé que d'autres. Il n'en demeure pas moins au bout du
compte, que ce sont surtout les usages qu'en font les enseignants et les
élèves qui seront déterminants, c'est ce que pensent
également karsenti, T. et Collin, S. (2013, p.1). Les travaux de
Pelgrum, W.J. et Law, N. (2004, p. 19), sur les TIC et l'éducation dans
le monde stipulent que : « L'introduction des ordinateurs dans le
système scolaire a fait naître de grands espoirs : rendre
éducation plus efficace et plus motivant », aussi, nous
mentionnons que dans une société dite «
société d'information2 », les
systèmes éducatifs doivent revoir les programmes d'enseignement
afin de préparer les jeunes pour entrer dans cette
société. Pour cela, ils doivent préparer les enseignants
à un apprentissage tout au long de la vie. La thèse que nous
pouvons développée en ce sens est la suivante :
sous l'effet des TIC, de nombreuses sociétés
deviendrons des sociétés de l'information, dans ces
sociétés de l'information, les citoyens devront posséder
des compétences nouvelles qui n'ont pas encore (ou pas suffisamment)
été développées et acquises dans les
systèmes éducatifs traditionnels ; des innovations
éducatives sont nécessaires pour développer ces
compétences nouvelles (avec l'aide des TIC) et trouver un nouvel
équilibre entre anciens et les nouveaux éducatifs, Pelgrum et
Law, (Ibid).
Malgré ces défis immenses permettant une
intégration des TIC en éducation en contexte africain, l'Internet
est plus que présent dans toutes les sociétés africaines.
Ainsi, les enseignants des Universités doivent voir en Internet comme le
premier moyen d'accès à l'information. Car au Canada, Karsenti,
T. et Dumouchel, G. (2010) ont montré que : « Cela fait
déjà plus d'une décennie que le Web est devenu la
première source d'accès à l'information ». Cela
prouve que l'Internet constitue un objet d'étude majeur auprès
des enseignants de l'Université. Faisant une analyse de la plus-value
des TIC, l'UNESCO (2011, p.3) stipule également que l'information et le
savoir prennent une importance grandissante dans les sociétés
modernes. Il y a donc, pour ces sociétés, nécessité
:
2 L'expression « société de
l'information » est souvent associée à d'autres expressions
comme « économie du savoir », « société
apprenante », etc.
11
- De former une population active pourvue de
compétences en matière de TIC permettant de traiter
l'information, ainsi que d'un esprit créatif et d'aptitudes à la
réflexion et à la résolution de problèmes dans le
but de générer des connaissances ;
- De permettre aux citoyens de disposer de connaissances et de
ressources permettant de gérer efficacement leur propre vie et de mener
une existence riche et satisfaisante (...) ; ainsi l'utilisation d'Internet
tend à se déployer dans les foyers mais bien plus encore au sein
des institutions.
Pour Joubert (2013, p.3), l'Internet répond à la
préoccupation de la mondialisation et il pense que « Dans cette
contrainte de chacun à demeurer inséré et relié
dans un environnement changeant, les TIC offrent la possibilité
d'accéder aux informations et aux savoirs devenus nécessaires.
Evoluer et s'adapter aux transformations dont les enjeux sont
planétaires, est le défi de la vie d'aujourd'hui ».
Lorsque les TIC sont mis au service de la pédagogie, selon Brahami M-M-A
(2015, p.12) les TIC permettent d'apprendre, de comprendre, d'entreprendre, de
motiver, de partager, d'interagir, de communiquer, d'échanger, de
collaborer, d'exposer, de transmettre et de distribuer le savoir. Pour montrer
l'importance des TIC en éducation, Dubois A-C. (2004, p. 5), pense pour
sa part que la véritable révolution technologique dans le domaine
de l'information réside dans l'apparition d'Internet, réseau
informationnel de couverture mondiale modifiant fondamentalement le paysage
documentaire actuel. Ainsi dit-elle, que l'ordinateur et les réseaux
sont ainsi devenus de formidables vecteurs de l'information, permettant de
traiter rapidement une masse considérable d'informations accessible
simultanément dans des lieux différents.
Il y a déjà une dizaine d'année que Brown
cité par Karsenti, T. et all, (2002, p.1) indiquait que le plus
important changement en éducation est la croissance
phénoménale d'Internet et, en particulier, la version graphique
d'Internet communément appelée le Web qui a modifié de
façon durable nos modes de communication mais surtout le contexte de
l'enseignement. Karsenti et Dumouchel, cité par Karsenti, T., Dumouchel,
G. et Vassilis K, (2014) poursuivent dont que : « Cela fait
déjà plus d'une décennie que le Web est devenu la
première source d'accès à l'information ». Ainsi
quand un individu se connecte à l'Internet, il se relie à un
vaste réseau d'ordinateurs qui couvre le monde entier. L'homme peut
ainsi profiter d'un accès pratiquement illimité à des
documents éducatifs et qui permettent d'enrichir ses connaissances.
L'Internet nous offre donc des possibilités d'entrer à une
gigantesque source de connaissance telles que les dictionnaires en ligne, les
encyclopédies, les journaux, les livres etc. Pour Grari, Y. (2015,
p.71) « le web en général offre aussi
aux enseignants les possibilités de
12
dialoguer, d'échanger et de partager leurs
expériences, il permet entre collègues d'actualiser les
connaissances ». Et d'après cette dernière
:
Dans les établissements, par exemple
l'élève ne peut pas renouveler son livre chaque année
comme il ne peut pas non plus s'offrir tous les livres nécessaires
à sa scolarité ou à sa formation. A cet effet, le travail
sur l'Internet apparaît comme un complément enrichissant pour
pallier au manque de l'apprentissage en présentiel.
L'élève pourra profiter aussi des manuels numérisés
ainsi que de l'évolution de fonction documentaire sur web.
Denis et Leclercq, cité par Beche, E. (2017), montrent
aussi qu'en permettant l'accès
aux informations et leur traitement automatique, leur
utilisation à l'école produit une réelle valeur
ajoutée dans la recherche, la production documentaire, la collaboration,
la communication, la gestion de la formation, l'expérimentation, la
résolution des problèmes et la programmation. L'Internet nous
permet d'après Piron, F. (2016) d'élargir grandement le champ de
nos recherches ; nous pouvons trouver des informations éducatives, des
documents, des images, des vidéos pour constituer nos travaux de
recherche sans bouger chez nous et sans frais supplémentaire notamment
dans les sites libres. Pour elle, il existe des millions de ressources
scientifiques en libre accès, sur le web. Ce qui sous-entend que si les
enseignants sont conscients des possibilités qu'offre l'Internet, ils
seront compétents dans l'exercice de leur métier. Les
enquêtes d'une étude menées par Karsenti, T. et Collin, S.
(Op, cit), rapportent que le plus grand avantage, c'est «
l'accès facile à une quantité impressionnante
d'informations rendues disponibles pour les élèves. Cela est
vraiment incroyable pour eux. Les élèves peuvent très
facilement, explorer et découvrir une quantité impressionnante
d'informations, très facilement accessibles, et souvent de
qualité ».
Pour Ezzahri, S. et all (s.d)
|
allié à l'ordinateur, l'Internet constitue un
support nouveau
|
et performant pour la diffusion de l'information. L'un de ses
avantages est la possibilité qu'il
offre de chercher dans le Web, riche en informations scolaires
et parascolaires, de dialogue et
de communication immédiate avec d'autres internautes, ce
qui dépasse la relation individuelle
entre le lecteur et le livre ainsi que la relation
traditionnelle entre l'élève et le professeur. En 2013, Ladage,
C. et Ravestein, J. ont mené une enquête auprès des
enseignants du secondaire pour savoir ce qu'en font les enseignants avec les
TIC et particulièrement l'Internet. D'après cette enquête,
ils ont conclu que les variables tels que : discipline, genre, âge...
jouent sur les usages des outils numériques et sur la place qu'ils leur
accordent dans leurs pratiques professionnelles. Dans le même ordre
d'idée, une étude menée par Duquesnoy, M. (2014) sur les
usages professionnels de l'Internet chez les enseignants du primaire, a
montré que « de
13
nombreux facteurs, tels l'âge ou le niveau de
diplôme, influencent fortement son usage et la fréquence
» et selon cette étude, la préparation des cours aux
discussions sur les réseaux socio-numériques, les usages
professionnels d'Internet par les enseignants du primaire sont variés
mais sont aussi divergents d'un individu à l'autre. Faisant une analyse
des usages pédagogiques d'Internet à l'école à
partir du regard des élèves de différents degrés
scolaires Coen, P-F et all (2013) affirment « qu'il y a plus de 20 ans
qu'est né Internet. L'avènement de ce réseau mondial et
les possibilités nouvelles qu'il offrait par ses nombreuses applications
(recherche d'informations, messageries électroniques, navigation sur des
milliers de sites, partage de fichiers, etc.) ». Ravestein, J.,
Ladage, C. et Johsua, S. (2007), stipulent pour leur part que, les
activités de recherche documentaire informatisée sur Internet se
développent aujourd'hui largement dans tout le système
éducatif et de formation, vivement encouragées par les
institutions jusqu'à faire partie des référentiels de
compétence comme le « Brevet Informatique et Internet
». C'est justement en ce sens que l'Association des Directeurs &
Personnels de Direction des Bibliothèques Universitaires et de la
Documentation3 a établi les référentielles des
compétences informationnelles pour permettre aux enseignants d'agir
efficacement dans les situations pédagogiques. Cette
référentielle prend en charge non pas uniquement les
compétences documentaires mais l'ensemble des compétences
nécessaires à la maîtrise de l'information : identification
et définition des besoins, production de connaissances, utilisation des
outils numériques, évaluation et réutilisation des
résultats, connaissance des règles éthiques, et des enjeux
sociaux ou économiques associés.
Nombreuses sont les recherches qui démontrent
l'intérêt d'Internet pour l'appropriation des connaissances, aussi
bien en groupe classe qu'en dispositif de formation à distance.
Karsenti, T. et Collin, S. (2013, p.96) rapportent que notre
société a basculé dans l'ère de Google, dans un
déluge d'informations, où les technologies rendent possible une
vision numérique du monde, manipulable à volonté de son
ordinateur, voire de son téléphone intelligent. S'inscrivant dans
cette lignée, notre travail s'intéresse à cette autre
situation d'apprentissage qu'est juste la place de ce « noble outil
» (Internet) dans les pratiques professionnelles des enseignants de
l'Université de N'Djamena. Car Piron, F. (2016) reconnaissait et se
posait déjà la question de savoir comment bien exploiter la
richesse documentaire du web scientifique libre, c'est-à-dire les
millions d'articles scientifiques, de thèses et de mémoires qui
sont en ligne et accessibles à tous ? Rares sont les étudiants
et
3Association des Directeurs& Personnels de
Direction des Bibliothèques Universitaires et de la Documentation
(1012). Référentiel de compétences informationnelles pour
réussir son parcours de formation dans les établissements
d'enseignement supérieur.
14
étudiantes, voire même des enseignants d'Afrique
qui bénéficient d'une formation solide dans ce domaine. Et
estime-t-elle qu'avoir un ordinateur avec un bon logiciel de navigation et une
bonne connexion stable sont des conditions nécessaires pour effectuer
une recherche documentaire, mais elles ne sont pas suffisantes. Alors compte
tenu de la présence de l'Internet au Tchad et à
l'Université, nous pensons que les enseignants du supérieur
pouvaient s'approprier de l'Internet, qui est accessible à tous, pour
mieux préparer leur cours. C'est pourquoi « Internet
» apparait comme un élément essentiel qui mérite une
attention particulière.
Tout au long de ce travail nous allons aborder le sujet qui
selon nous, est important afin de connaître ce que c'est l'Internet et
son usage en tant qu'outil indispensable dans les pratiques enseignantes et
précisément les enseignants de l'Université de
N'Djamena/Tchad.
3. Questions
Au niveau de la formulation des questions de recherche, nous
avons distingué et développé la question principale ainsi
que les questions spécifiques.
3.1 Question principale
Quelle est la place de l'Internet dans les pratiques
professionnelles des enseignants de l'Université de N'Djamena ?
Pour analyser cette place, nous mettons l'accent sur les
variables suivantes : opinion, utilisation, maîtrise et la
compétence.
3. 2 Questions de recherche
Que pensent les enseignants de l'Université de
N'Djamena de l'Internet et de son utilisation à de fins professionnelles
universitaires ?
Que font les enseignants de l'Université de N'Djamena
de l'Internet dans leurs pratiques professionnelles ?
Quelles sont les niveaux de maîtrise et de
compétences réelles des enseignants de l'Université de
N'Djamena à faire usage de l'Internet dans leurs pratiques
professionnelles ?
4. Objectifs
Pour réaliser cette étude, nous avons fixé
des objectifs pouvant conduire ce travail. Sur
ce, nous avons un objectif général et trois
objectifs spécifiques.
4.1 Objectif général
L'objectif général de la recherche est de
déterminer la place de l'Internet dans les
pratiques professionnelles des enseignants de l'Université
de N'Djamena.
4.2 Objectifs spécifiques
Récolter des données sur les impressions
liées à l'utilisation de l'Internet par les
enseignants de l'Université de N'Djamena.
15
Identifier les différentes utilisations et pratiques de
l'Internet par les enseignants de l'Université de
N'Djamena.
Définir le niveau de maîtrise et de
compétences en Internet des enseignants de l'Université de
N'Djamena.
5. Hypothèses
Pour répondre aux questions de recherches, nous avons
formulé des hypothèses, réparties comme suit :
hypothèse principale et les hypothèses de recherche.
5. 1 Hypothèse principale
Nous formulons l'hypothèse selon laquelle,
malgré les efforts des politiques publiques visant à
intégrer les TIC dans les Universités d'Etat, les enseignants de
l'Université de N'Djamena n'accordent pas de l'importance à
l'utilisation de l'Internet dans leurs pratiques
professionnelles.
5. 2 Hypothèses de recherche
Au-delà de l'hypothèse de base suivant laquelle
les enseignants de N'Djamena n'accordent pas de l'importance à
l'utilisation de l'Internet dans leurs professions enseignantes, trois autres
hypothèses qui entretiennent une relation hiérarchique peuvent se
formuler :
- Les enseignants de l'Université de N'Djamena ont un
regard méfiant quant à l'utilisation de l'Internet dans leur
profession ;
- Les enseignants de l'Université de N'Djamena utilisent
plus l`Internet pour communiquer au détriment de la recherche et de la
documentation ;
- Les enseignants de l'Université de N'Djamena n'ont pas
les compétences nécessaires pour utiliser efficacement l'Internet
dans leurs pratiques professionnelles.
Pour répondre à ces questions, nous allons
à partir des théories retenues, vérifier si l'Internet
s'effectue réellement chez les enseignants et identifier le niveau
d'intégration de l'Internet chez les enseignants et ensuite
définir le niveau de maitrise et de compétences notamment avec le
modèle théorie de Hall, et Hord (2001), Moersch (1995) et la
théorie des compétences.
6. Pertinence et portée de la
recherche
Plusieurs raisons expliquent la mise en oeuvre de la
présente étude sur la place de l'Internet dans les pratiques
professionnelles des enseignants de l'Université de N'Djamena. Les
prochaines sous-sections élaborent donc sur la pertinence tant sociale
que scientifique de celle-ci.
16
6.1 Pertinence sociale de la recherche
Etant un outil omniprésent dans toute
société, l'Internet offre un écosystème
informationnel marqué notamment par la surinformation, la
désinformation, la marchandisation de la recherche d'information et la
libre diffusion d'information. De fait, les compétences
informationnelles sont reconnues comme étant à la fois
nécessaires et utiles pour réussir dans diverses sphères
de la vie contemporaine (voir Commission européenne, 2013 ; OCDE, 2009 ;
UNESCO, 2005). Le résultat de cette recherche va amener les enseignants
à reconnaitre l'importance de posséder les compétences en
Internet dans leurs pratiques professionnelles pour pouvoir aider les
apprenants à développer une culture numérique. De plus,
cette nouvelle connaissance pourra être profitable aux responsables de
programme et au corps professoral pour la planification de cours qui pourront
eux aussi, en tenir compte de la présence de l'Internet dans le milieu
social et universitaire. Car, nous avons constaté que les enseignants de
l'Université de N'Djamena parlent peu de l'Internet aux étudiants
parce qu'ils ne savent pas que l'Internet est un outil indispensable pour
l'avenir. La connaissance de leur limite quant à la recherche de
l'information, production des travaux en ligne leur permettra de mieux se
prendre pour relever ce défi.
En fait, comme nous l'avons mentionné
précédemment, plusieurs enseignants ne perçoivent pas que
l'Internet constitue la plus grande bibliothèque de ce 21e
siècle. Donc, ils ne conçoivent pas d'emblée que la
connaissance des atouts de l'Internet puisse leur faire gagner du temps et
efficacité. Cependant, pour être efficace dans sa pratique
enseignante, il leur faut la connaissance des compétences à
développer en Internet.
6.2 Pertinence scientifique de la recherche
Faire de recherche en éducation est chose la plus
courante dans les Universités et dans certaines institutions.
Généralement les auteurs pensent améliorer les pratiques
éducatives à travers les recherches. D'ailleurs Van Der Marin
(2004) pense que, quels que soient les buts poursuivis par les chercheurs, les
résultats de la recherche peuvent être utilisés selon une
finalité positive, soit l'amélioration des conditions
d'existence, ou selon une finalité négative, soit l'accroissement
des biens ou du pouvoir personnel au détriment des biens et du pouvoir
des autres. C'est en ce sens que les recherches en intégration des TIC
dans l'enseignement peuvent être comprises.
La présente étude nous paraît
intéressante à plus d'un titre. Elle est à notre
connaissance, la première au Tchad à s'intéresser aux
utilisations, et aux perceptions d'Internet chez les enseignants du
supérieur. Nos recherches ne nous ont pas permis d'identifier ni au
Tchad, ni dans la sous-région une étude analogue sur la question.
De ce point de vue, ces résultats
17
pourraient par ailleurs servir le Ministre de l'Enseignement
Supérieur et de la Recherche et de l'Innovation pour un meilleur
déploiement de l'Internet dans l'enseignement et surtout de sa
généralisation. Nous sommes aussi persuadés que nos
travaux de recherche aideront tous les acteurs qui désirent
améliorer davantage la stratégie de communication envers le
public universitaire, à mieux définir ses approches et enfin
à mieux élaborer ses programmes de formation aux TIC. Enfin le
dernier intérêt, réside dans le fait que les
résultats de l'étude permettraient de mieux connaître et
comprendre les pratiques informationnelles des enseignants de
l'Université de Ndjamena. La présente recherche apportera des
données supplémentaires aux recherches déjà
effectuées sur ce sujet dans le monde. Cette présente recherche
contribuera également à comprendre la situation de l'Internet et
éventuellement les difficultés qui empêchent son
utilisation à l'Université de N'Djamena.
7. Cadre méthodologique
Cette partie présente les considérations d'ordre
méthodologique qui ont conduit à déterminer la place de
l'Internet chez les enseignants de l'Université de Ndjamena. Nous allons
présenter respectivement le cadre théorique de ce travail, en
opérationnalisant les concepts constitutifs du sujet. Nous allons en fin
décrire les techniques de nos collectes des données
(l'échantillonnage, caractéristiques des répondants), et
montrer comment nos données ont été traitées et
analysées.
7.1 Cadre théorique
Dans cette section, nous avons mobilisé deux
modèles et une théorie pour vérifier si l'Internet
s'effectue réellement chez les enseignants, en procédant à
l'identification du niveau d'intégration de l'Internet chez les
enseignants. Nous nous référerons aux auteurs qui ont
élaboré des modèles théoriques dans lesquels, ils
identifient les étapes du processus d'intégration des TIC dans
l'enseignement pour comprendre l'évolution de l'innovation. Deux
modèles seront analysés : celui de Moersch (1995) et celui de
Hall et Hord (2001). En fin, la théorie des compétences est
retenue pour nous permettre de savoir si nos enquêtés sont
compétents quant à l'utilisation professionnelle de
l'Internet.
7.1.2 Modèle théorique de Hall, et Hord
(2001)
Le « Concems-Based Adoption Model » (CBAM)
est un modèle élaboré initialement en 1973 par Hall,
Wallace et Dossett, et est repris par Hall et Hord (2001) cité par
Lefebvre, S. (2005). Ce modèle permet de comprendre le processus
d'implantation d'une innovation puisqu'il témoigne d'une
évolution des préoccupations et des utilisations des individus au
regard d'une innovation. Les préoccupations dont il est question ici,
concernent la façon dont des individus se sentent par rapport à
l'innovation et la façon dont ils la perçoivent. Les niveaux
reliés au
18
concept de préoccupation sont au nombre de 7 : 0 -
Éveil, 1- Information, 2 - Personnel, 3 - Gestion, 4 -
Conséquences, 5 - Collaboration et 6 - Réorientation.
En se référant à la description de
Lefebvre, nous pouvons dire que pour la présente recherche, l'innovation
correspond à l'Internet. La description des niveaux 1 à 6 a donc
dû être adaptée aux technologies. Voici la description
détaillée de ces six niveaux selon Lefebvre : - Niveau 0-
Éveil : Ce niveau est celui de l'enseignant qui n'a aucune connaissance
des TIC ou qui n'est aucunement ou très peu intéressé par
les TIC (Lefebvre, 2005).
- Niveau 1- Information : L'enseignant de ce niveau est
« conscient que les TIC existent et recherche de l'information sur
leurs caractéristiques. Il s'interroge, exprime ses sentiments et ses
intérêts », (Lefebvre, 2005, p.49).
- Niveau 2 - Personnel : Le niveau 2 est celui de l'enseignant
qui se préoccupe de l'effet que les TIC pourraient avoir dans son
enseignement. Il se questionne sur les compétences préalables
à l'utilisation des TIC et au rôle qu'il aura à jouer s'il
intègre les TIC dans son enseignement, (Lefebvre, 2005).
- Niveau 3- Gestion : L'enseignant de ce niveau a
effectué des expérimentations avec les TIC. Il « exprime
son manque d'habiletés à tenir compte des aspects
organisationnels que nécessite » l'intégration des TIC
(Lefebvre, 2005, p.50).
- Le niveau 4- Conséquences : Témoigne, quant
à lui, de préoccupations liées à l'impact de
l'innovation. L'individu qui se situe à ce niveau exprime le besoin de
s'assurer que tout est en place pour fonctionner efficacement avec
l'innovation. Il recherche une confirmation que l'utilisation qu'il fait de
l'innovation est pertinente et efficace.
- Niveau 5- Collaboration : L'aspect collaboration est au
centre du niveau 5. La préoccupation de l'enseignant de ce niveau est de
connaître ce qui se fait ailleurs avec les TIC et d'échanger avec
d'autres sur son expérience liée à l'utilisation des TIC.
Pour rendre plus efficace l'utilisation qu'il fait des TIC, l'enseignant de ce
niveau souhaite collaborer avec d'autres utilisateurs de son milieu ou d'autres
milieux, (Lefebvre, 2005).
- Niveau 6- Réorientation : À ce niveau,
l'enseignant démontre un intérêt pour les nouveaux
développements dans le domaine des TIC. L'enseignant de ce niveau est
prêt à effectuer des changements majeurs qui peuvent aller
jusqu'au remplacement des TIC utilisées pour une alternative plus
efficace, (George, Hall et Stiegelbauer, 2006, traduction libre).
Parallèlement à ces niveaux des
préoccupations, des niveaux d'utilisations d'une innovation nous
permettent de savoir exactement le niveau d'utilisation de l'Internet par nos
répondants. Selon Hall et Hord (tiré de Lefebvre, 2005) les
niveaux d'utilisation sont entre
19
autres : 0- Non-utilisation, 1- Orientation, 2- Formation
initiale, 3- Automatismes, 4-Indépendance, 5 = Intégration, 6=
Renouveau.
Le niveau 0, est le niveau de la non-utilisation de
l'innovation. Au niveau 1, la personne recherche de l'information relative
à l'innovation en vue de prendre une décision par rapport
à l'utilisation de l'innovation. Au niveau 2, elle se prépare
à utiliser l'innovation. Le niveau 3, est le niveau où les
premières utilisations de l'innovation s'effectuent. Au niveau 4, ce que
fait l'individu avec l'innovation montre sa bonne maîtrise de celle-ci.
La connaissance qu'il a de l'impact de l'innovation transparaît aussi
dans la façon dont il l'utilise. Au niveau 5, l'individu recherche de
l'information auprès de ses collègues sur ce qu'ils font et
développe des projets afin de coordonner ses efforts avec les leurs.
Finalement, au niveau 6, l'enseignant revoit la façon dont il exploite
l'innovation afin d'accroître l'impact de cette dernière. Il
identifie donc de nouveaux buts, de nouvelles façons de faire, des
nouveautés dans le domaine de l'innovation. Pareillement aux
préoccupations, les utilisations faites de l'innovation par l'individu
se modifient tout au long du processus d'intégration d'une
innovation.
Il faut cependant préciser que le modèle de
Hall, et Hord (2001) est conçu pour tout autre innovation et non
exclusivement de TIC, mais c'est un modèle qui peut aider à
comprendre ce qui se passe dans le processus d'implantation d'Internet par les
enseignants en termes de préoccupations et d'utilisations, Lefebvre
(2005, p.57). L'évolution des préoccupations va nous permettre de
savoir ce que pensent les répondants de l'Internet, son avantage et
aussi son inconvénient. Le niveau d'utilisation va également nous
aider à localiser la place de l'Internet chez les enquêtés.
A cause de sa pertinence, le modèle CBAM est le modèle retenu
pour la présente recherche.
7.1.3 Modèle théorique de Moersch
Inspiré du modèle théorique de Hall et
Hord (1987), cité par Raby, C. (2004, p. 24), Moersch (1995, 2001) a
développé un outil pour mesurer les niveaux d'implantation des
TIC en classe par les enseignants, c'est ce qu'il appelle « le Level
of Technology Implementation (le LoTI) ». Ainsi, Moersch
définit sept niveaux par lesquels l'enseignant évolue lorsqu'il
développe son expertise à intégrer les TIC en classe.
Autrement dit, ces étapes sont des cheminements à travers
lesquels l'enseignant en processus d'intégration des TIC peut progresser
: non-utilisation, sensibilisation, exploration, infusion, intégration,
expansion et raffinement, cité par Raby, C. (2004).
Selon Raby (2004), le niveau 0, est celui de la
non-utilisation, niveau où l'enseignant a la perception d'un manque de
temps ou d'accessibilité des TIC, perception qui le freine dans son
processus d'intégration des TIC. Le niveau 1, présente plusieurs
vécus possibles : un contact
20
indirect avec les TIC présentes dans l'environnement
par exemple, (programme de dénombrement flottant utilisant les TIC,
cours d'informatique offert le midi, etc.) une utilisation des TIC pour la
gestion de classe ou une utilisation des TIC comme support à un
enseignement magistral. Au niveau 2, l'enseignant engage ses
élèves dans l'utilisation des TIC où il les emploie comme
complément à son enseignement lors d'activités de
renforcement, d'enrichissement, lors d'exercices répétitifs, de
jeux ou pour la recherche d'information (connaissances) sur un contenu à
l'étude. L'utilisateur est au niveau 3, lorsqu'il emploie les TIC de
façon ponctuelle, pour traiter l'information. Le niveau suivant (4),
celui de l'« intégration », constitue un moment
charnière difficile à franchir. L'enseignant utilise alors les
TIC, non pas de manière isolée, mais en engageant ses
élèves dans un contexte d'apprentissage riche au sein duquel ils
recourent aux TIC (c'est-à-dire les applications multimédia, les
télécommunications, les bases de données, la feuille de
calcul, le traitement de texte) pour identifier et résoudre des
problèmes réels liés à un thème central ou
à un concept. Lors du niveau 5, les TIC sont utilisées
principalement pour permettre à l'élève d'entrer en
contact avec le monde extérieur, ceci s'effectue dans un contexte de
résolution de problèmes réels liés à un
concept ou à un thème central. Au niveau 6, l'enseignant utilise
les TIC comme processus, produit ou outil dans le but de permettre à
l'élève de rechercher de l'information, de trouver des solutions
à des problèmes réels, de développer un produit en
lien avec des problèmes réels et significatifs pour lui.
Ainsi présenté le modèle de Moersch, nous
pouvons cependant relever les insuffisances de ce modèle qui selon
plusieurs auteurs, n'échappe pas aux critiques. Dans sa thèse,
Raby (2004, p.27) pense que la première limite du modèle de
Moersch est le fait qu'il est difficile d'obtenir de l'information pour savoir
si le développement de ce modèle a été
effectué à partir de données empiriques ou de sa propre
expérience en milieu scolaire. Aussi semble-t-il que le modèle de
Moersch est linéaire et Raby doute du fait que chaque enseignant dans le
processus d'introduction des TIC, suivent nécessairement tous les
étapes. Autre limite, selon Veillette, H. (2009, p. 33), le niveau
d'implantation 1 du modèle d'implantation de Moersch, celui de la
sensibilisation, est imprécis puisqu'il comprend plusieurs comportements
de l'enseignant très différents allant du contact indirect avec
les TIC et une utilisation des TIC pour la gestion de classe. De plus, Moersch
ne mentionne pas, dans son modèle, l'utilisation des TIC à des
fins personnelles, souvent préalable ou complémentaire à
une utilisation « professionnelle » ou «
pédagogique » des TIC. Alors que Hadley et Sheingold
(1993) cité par Raby soulignent, dans leur étude sur des
enseignants expérimentés dans l'utilisation des TIC, que dans
leur échantillon, plus de huit enseignants sur dix disposaient d'un
ordinateur à la maison pour leur usage personnel.
21
Ces deux modèles vont nous aider à mieux cerner
comment les enseignants de l'Université de N'Djamena conçoivent
et utilisent l'Internet. Et cela va finalement nous permettre de localiser la
place de l'Internet chez les utilisateurs (les enseignants de
l'Université de Ndjamena).
7.1.1 La théorie de la compétence
Pour expliquer l'évolution du concept de
compétence, Ouardia (2014, p.147) rapporte qu'au cours des années
80, le monde du travail a connu plusieurs mutations techniques, technologiques
et économiques qui ont introduit massivement de l'imprévu et de
la complexité et qui ont imposé d'abandonner le travail à
la « chaîne » qui consistait à réaliser
une suite de gestes sans faire intervenir aucune initiative personnelle du
travailleur. Il s'en est servi afin de désigner chez les employés
et dans les entreprises une capacité, devenue indispensable, à
s'adapter à des situations professionnelles de plus en plus complexes,
instables et événementielles.
Pour Diem-Quyen et Blais (2007, p. 237) l'émergence du
concept de compétence et le développement progressif de
l'approche par compétences en formation universitaire constituent une
réponse à la préoccupation d'apporter une solution aux
problèmes et aux limites identifiés dans le cadre de l'approche
par objectifs. Originaire du milieu professionnel et entrepreneurial où
elle a graduellement remplacé la notion de qualification dès la
décennie 1970, la notion de compétence s'est depuis
imposée en éducation. Essayant de comprendre ce qu'une personne
compétente, Tardif, (2006 : 22) dit-il aussi que :
Une personne compétente est une personne qui sait agir
avec pertinence dans un contexte particulier, en choisissant et en mobilisant
un double équipement de ressources : ressources personnelles
(connaissances, savoir-faire, qualités, cultures, ressources
émotionnelles) et ressources de réseaux (banques de
données, réseaux documentaires, réseaux d'expertise,
etc.). Savoir agir avec pertinence, cela suppose d'être capable de
réaliser un ensemble d'activités selon certains critères
souhaitables.
Mapto, K.V, (2019, p. 102) pense pour sa part que la notion de
la compétence s'est imposée dans presque toutes les
sphères de la société. Elle poursuit que la
compétence constitue depuis quelques années un des marqueurs de
notre temps. Mais le problème de la définition de la
compétence n'est pas unanime. D'après la littérature sur
ce terme, chaque auteur entend donner une signification convaincante à
la notion de la compétence. Jonnaert, P. et al (2004 p. 674) entendent
par compétence la mise en oeuvre par une personne en situation, dans un
contexte déterminé, d'un ensemble diversifié, mais
coordonné de ressources ; cette mise en
22
oeuvre repose sur le choix, la mobilisation et l'organisation
de ces ressources et sur les actions pertinentes qu'elles permettent pour un
traitement réussi de cette situation. Après avoir lu les
différents écrits sur la compétence, Dumouchel (2016, p.
27) conclue qu'une compétence est « un savoir-agir mobilisant
des ressources personnelles (i.e. savoirs, savoir-faire et savoir-être)
et externes (ex : documentation, réseau professionnel) afin de
résoudre un problème dans une famille de situations
».
En effet, l'approche par compétence oblige les
enseignants à avoir des connaissances transversales pour aider les
apprenants à mieux apprendre et à réinvestir leur savoir
dans les situations complexes. Du coup, nous constatons qu'un
référentiel des compétences que ça soit chez les
apprenants ou chez les enseignants est apparu pour permettre à tous les
enseignants d'avoir une connaissance de base. D'où la naissance de
référentiels des compétences TIC en éducation.
UNESCO (2003), définit dont la compétence informationnelle comme
la reconnaissance des besoins d'information de l'usager et de ses
capacités à identifier, à trouver, à
évaluer, à organiser l'information ainsi que de la créer,
de l'utiliser et de la communiquer efficacement en vue de traiter des questions
ou des problèmes qui se posent. Ainsi, l'UNESCO a publié pour la
première fois un référentiel des compétences en
2008 avec une longue collaboration avec ses partenaires, CISCO, Intel, ISTE et
Microsoft. Et a réactualisé une nouvelle version de ces
référentiels des compétences en 2011. Ce
Référentiel est articulé autour de trois approches de
l'enseignement : Alphabétisation technologique, Approfondissement des
connaissances, Création de connaissances le concept des «
sociétés du savoir ». Et c'est justement dans cette
perspective que Mastafi, M (2015, p. 31) montre à propos que les
conclusions de nombreuses recherches s'accordent sur l'importance de
l'acquisition des compétences techniques de la part des enseignants dans
la réussite de l'intégration des TIC en éducation. Le
Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche
Française4 a également institué un
référentiel de compétences nécessaires à
l'usage pédagogique des technologies de l'information et de la
communication, communes à tous les enseignants et les formateurs, et a
instauré un certificat (i2e). Ce référentiel est
structuré en deux grandes catégories : la première
concerne les compétences générales relatives à
l'exercice du métier d'enseignement et comprend la «
maîtrise de l'environnement numérique professionnel
» et la deuxième catégorie, quant à elle,
concerne l'ensemble des compétences permettant l'intégration
efficace des TIC dans l'enseignement. Nous précisons que nous n'allons
pas prendre en compte
4 Ministère de l'Enseignement supérieur
et de la Recherche français. (2010). Référentiel
i2e. Repéré à
http://www.c2i.education.fr/spip.php?article87
23
l'ensemble de ce référentiel des
compétences TIC, mais s'intéresser seulement à la
compétence liée à la communication et à la
recherche d'information.
Notons également le référentiel de
compétences développées par la CREPUQ (2005) et
l'Association of College and Research Libraries (ACRL). Pour
ces deux institutions :
Les compétences informationnelles englobent de
manière intégrée la recherche éclairée et
réflexive d'information, la compréhension des
procédés grâce auxquels l'information est produite et mise
en valeur, l'utilisation de l'information pour générer de
nouveaux savoirs et la participation éthique à des
communautés d'apprentissage, (ACRL 2016, p.6).
L'Association des Directeurs & Personnels de Direction des
Bibliothèques
Universitaires et de la Documentation5 a
également établi un référentiel des
compétences informationnelles tels que : identification et
définition des besoins, production de connaissances, utilisation des
outils numériques, évaluation et réutilisation des
résultats, connaissance des règles éthiques, et des enjeux
sociaux ou économiques associés pour permettre aux enseignants
d'agir efficacement dans la situation pédagogique. Ainsi, la
théorie de compétences va nous permettre plus
précisément d'évaluer nos enquêtés à
travers les référentiels des compétences que nous venons
d'élucider. Cependant, nous n'allons pas prendre en considération
tous ces référentiels définis dans d'autres contextes mais
ceux qui sont mieux adaptés dans notre contexte tels que les
compétences informationnelles et communicationnelles.
7.2 Définition des concepts
Avant de préciser et de définir clairement notre
objet, il nous semble utile de revenir sur le champ plus large dans lequel il
s'inscrit tout en s'en particularisant, par ailleurs. Nous poursuivons en
pointant ses spécificités dans le champ de la recherche et la
complexité qui peut entourer son analyse et son exploitation. Pour mieux
cerner notre sujet, et l'orienter vers l'objectif de ce travail, nous faisons
d'abord un contour sur la notion des technologies de l'information et de la
communication, dont l'Internet constitue un élément. Autrement
dit, pour opérationnaliser nos concepts de base, il serait
nécessaire d'expliquer ou conceptualiser la notion des TIC avant de
passer aux notions qui constituent notre sujet.
5 Association des Directeurs& Personnels de Direction des
Bibliothèques Universitaires et de la Documentation (2012).
Référentiel de compétences informationnelles pour
réussir son parcours de formation dans les établissements
d'enseignement supérieur.
24
7.2.1 Les Technologies de l'information et de la
communication
L'expression « Technologie de l'information et de la
communication » est la transcription d'une locution anglaise
utilisée dans diverses instances internationales qui correspond à
peu près au domaine de la télématique. Il fait l'objet de
différentes définitions selon le point de vue de la source
utilisée ou selon l'époque de la définition.
Le Grand dictionnaire terminologie de l'Office
Québécois de la langue française (OQLF) définit les
technologies de l'information et de la communication comme étant :
Un ensemble des technologies issues de la convergence de
l'informatique et de la techniques évoluées du multimédia
et des télécommunications, qui ont permis l'émergence de
moyens de communication plus efficace, en améliorant le traitement, la
mise en mémoire, la diffusion et l'échange de
l'information6.
Toutes ces définitions sont incomplètes car les
domaines de TIC sont très complexes et difficiles à saisir son
contour. Dans les mêmes ordres d'idées, la convention
internationale fixée par OCDE, dit que, les technologies de
l'information et de la communication (TIC) englobent les secteurs
d'économies suivants :
- Secteurs producteurs de TIC (fabrication d'ordinateurs et de
matériels informatique, de télévision, radios,
téléphone ...) ;
- Secteurs distributeurs de TIC (commerce de gros de
matériel informatique...) ;
- Secteurs des services de TIC
(télécommunications, services informatiques, services
audiovisuels...).
Tchameni (2007) estime pour sa part que les TIC sont des
outils qui permettent de vaincre la distance, d'accéder au village
planétaire, au savoir encyclopédique. Lorsqu'elles sont mises au
service de la pédagogie, les TIC permettent d'apprendre, de comprendre,
d'entreprendre, de motiver, de partager, d'interagir, de communiquer,
d'échanger, de collaborer, d'exposer, de transmettre et de distribuer le
savoir.
Par TICE, on entend non seulement la mise en place de
réseaux et d'équipements dans les diverses couches
éducatives, mais également l'utilisation de ces technologies pour
des fins de développement éducatif, économique,
sociétal et culturel (Karsenti et Larose, 2002). Ce sont essentiellement
des moyens au service de l'apprentissage (Tardif, 1998). Pour l'UNESCO (2004
:13) « les TIC sont définies comme la combinaison des
technologies issues de l'informatique
6 Le Grand dictionnaire terminologie de l'Office
Québécois de la Langue française (OQLF). En ligne à
partir de
http://gdt.oqlf.gouv.qc.ca/.
25
avec d'autres technologies apparentées, (en
particularité) les technologies de la communication ». Basque
(2005) entend par TIC :
Un ensemble de technologies fondées sur l'informatique,
la microélectronique, les télécommunications (notamment
les réseaux), le multimédia et l'audiovisuel, qui, lorsqu'elles
sont combinées et interconnectées, permettent de rechercher, de
stocker, de traiter et de transmettre des informations, sous forme de
données de divers types (texte, son, images fixes, images vidéo,
etc.).
Ainsi, tous ces auteurs réfèrent ici à un
ensemble de technologies qui, une fois combinées, peuvent permettre non
seulement le traitement de l'information, mais aussi la transmission de
celle-ci (Shafika, Broekman et Mogale, 2005).
Nous retenons que dans le cadre éducation, les TIC sont
de moyens technologiques comme l'ordinateur, les cédéroms, les
bandes vidéos éducatives, les ressources d'apprentissage en ligne
(technologies de l'information), le courrier électronique, les sites
Web, les vidéoconférences (technologies de la communication)
ainsi que les diverses techniques d'adaptation qui sont disponibles pour
répondre aux besoins d'accès des apprenants et apprenantes ayant
des besoins spéciaux (Grégoire, Bracewell et Laferrière,
1996; Rossé, 2001). Mais dans le cadre de cette recherche, nous
définissons la notion de TIC selon les travaux de Basque (2005) et
renvoie essentiellement à l'ordinateur, à l'Internet et aux
téléphones mobiles. Nous constatons que ces technologies semblent
aujourd'hui les plus utilisées dans les contextes des Universités
africains.
7.2.2 L'Internet
Notons que l'Internet, l'invention majeure du 20e
siècle, est issue de cette envie propre à l'homme qui, depuis la
nuit des temps, a souhaité communiquer au-delà de ses propres
moyens d'expression physique, au-delà du geste et de la voix. Alors nous
nous demandons : qu'est-ce que l'Internet ?
Parlant de définition de d'Internet, le petit Larousse
(2015), définit l'Internet comme un réseau
télématique international, issu du réseau militaire
américain Arpanet (conçu en 1969) et résultant de
l'interconnexion d'ordinateurs du monde entier utilisant un protocole commun
d'échanges de données (IP pour Internet protocol). Dans les
mêmes ordres d'idées ; Viennot, L. (2006), avance ses arguments
que, littéralement, « Internet » vient du
néologisme anglais « Internetting » qui
désigne le fait d'interconnecter des réseaux. L'Internet est donc
un réseau de réseaux. Et Viennot se posait la question de savoir
: « Comment ça marche ? ». Aussi poursuit-il que
l'information circule sous forme de paquets acheminés
indépendamment les uns des autres. Pour cela, chaque paquet contient un
identifiant de la destination : son adresse IP.
26
La manière d'allouer les adresses IP et la
manière d'acheminer les paquets sont intimement liées, c'est ce
qui permet de faire fonctionner plusieurs centaines de milliers de
réseaux connectant ainsi plusieurs centaines de millions de machines
entre elles. Cet ensemble de procédés et de produits de la
technologie, de techniques de communication s'impose à une
société qui devient « informatisée
».
Aujourd'hui, les avancées de l'informatisation sont en
augmentation permanente et les potentiels contenus d'Internet semblent
illimités. Les aboutissements de ces croissances sont difficilement
prévisibles. Elles reposent sur la conjugaison des
caractéristiques liées à Internet en matière de
« multimédia » et des applications de «
l'hypertexte », dont une brève définition s'impose.
D'après Jérôme Colombain, l'hypertexte est un «
procédé permettant de consulter un document de manière
non-linéaire, en cliquant sur des images ou des mots-clés
appelés liens hypertexte ou hyperliens, menant à d'autres
documents ». L'Internet, le réseau des réseaux, dessert
des millions de personnes à chaque instant. Il possède en
disponibilité interne, et quasiment en instantané, un nombre
indéfini de documents accessibles et utilisables de différentes
manières : lecture, écriture. C'est en ce sens que l'Internet
révèle un intérêt capital dans ce travail.
7.2.3 Les pratiques professionnelles des enseignants
Pour Agnès Cavet (2007, p.2), la profession enseignante
est une activité qui fait appel à des savoirs savants. Elle
poursuit que cet exercice requiert un savoir de plus haut niveau et une
capacité d'abstraction, nécessaires pour retrouver le
général, le principe, derrière le particulier de chaque
individu (étudiant). Selon elle, la profession est également une
activité qui se professe, c'est-à-dire qui s'enseigne par la voie
de l'explication orale des savoirs et des pratiques, ce qui implique une
rationalisation s'opère par passage à l'écrit, lequel
permet à la fois la capitalisation des savoirs et leur large diffusion.
Il semble clair que nous assistons aujourd'hui à un mouvement
généralisé de restructuration scolaire auquel souscrivent
plusieurs pays. Ainsi, l'enseignement est profondément affecté
par la crise du savoir dans notre société moderne avancée
ou, comme on dit volontiers aujourd'hui « postmoderne ».
Etre enseignant de nos jours, c'est être capable de
renouveler chaque jour et d'être également acteur d'un
système éducation en évolution. S'adapter au profil de
chaque étudiant, pour lui permettre de développer son potentiel
et lui transmettre les valeurs de citoyenneté ; faire évoluer ses
cours grâce au numérique et en actualisant ses propres
connaissances. C'est en ce sens que Tardif, M. et Lessard, M (2000) disent
à propos que le travail enseignant représente une activité
professionnelle complexe et de haut niveau, qui fait appel à des
connaissances et des compétences dans plusieurs domaines : culture
générale et connaissances
27
disciplinaires; psychopédagogie et didactique;
connaissance des élèves, de leur environnement familial et
socioculturel; connaissance des difficultés d'apprentissage, du
système scolaire et de ses finalités; connaissance des diverses
matières au programme, des nouvelles technologies de la communication et
de l'information; savoir-faire en gestion de classe et en relations humaines,
etc.). La complexité de la profession enseignante au cours de ces
années a amené des pays développés à vouloir
licencier les enseignants qui ne peuvent plus s'adapter à
l'évolution de connaissances dans le domaine de l'enseignement. On
s'attend à ce que 30 % à 40 % des enseignants
nord-américains prennent leur retraite au cours de la présente
décennie (Tardif, M. et Lessard, M, (2000, p.2), même observation
en France. Pour ces auteurs, guidé par l'ambition de favoriser la
réussite des étudiants, dont il a la responsabilité,
l'enseignant doit mobiliser des compétences didactiques et
pédagogiques dans l'enseignement d'une ou plusieurs disciplines mais
également relationnelles. Ainsi, comme tous les autres métiers,
l'enseignant s'apprend tout le long de sa vie, pour approfondir ses savoirs,
faire évaluer ses méthodes, s'approprier des innovations ou
acquérir de nouvelles compétences. C'est en ce sens que Tardif et
Lessard pensent que la pratique professionnelle doit être nourrie, en
lien avec le référentiel de compétences des enseignants
(l'enseignant doit acquérir les compétences nécessaires
à l'utilisation des TIC donc l'Internet pour l'accomplissement de ses
tâches académiques). Pour cela, l'enseignant doit
bénéficier de la formation continue ; dispensée par
l'Education nationale ou tout d'autre organisation. Aujourd'hui un grand nombre
de systèmes éducatifs sont engagés dans des
réformes plaçant la formation des enseignants au coeur de toute
préoccupation (Fonkoua, P. (2007) ; Karsenti, T. (2016) ; Karsenti, T. ;
Garry, R.-P. ; Bechoux, J. ; et Tchameni Ngamo, S. (2007).
Tardif et Lessard (2001, p.1) de renchérir que
l'évolution de l'enseignement répond aussi aux transformations de
la société elle-même, car celle-ci s'est
complexifiée à tous les points de vue. Elle exige des nouvelles
générations une formation de plus en plus longue, tant sur le
plan des normes qui président à l'organisation de la vie sociale
et à l'exercice de la citoyenneté que sur le plan des
compétences nécessaires au renouvellement des fonctions
socioéconomiques. Cette évolution s'accélère et les
conditions économiques, sociales et culturelles dans lesquelles
évoluent les enseignants changent à vue d'oeil, les
forçant à s'adapter sans cesse à des problèmes
inédits et à relever de nombreux et nouveaux défis. De ce
fait, le monde de l'éducation est en perpétuel mouvement. Ce
mouvement créé par le monde des entreprises, oblige les
décideurs politiques à voir dans l'éducation, un moyen
qu'il faut valoriser pour le renforcement de l'économie national.
28
En dernier ressort nous pouvons dire que, les TIC semblent
tout à fait incontournables et les enseignants doivent apprendre
à les utiliser à des fins pédagogiques. Elles peuvent
cependant, transformer le rôle de l'enseignant, en
déplaçant son centre de la transmission des connaissances vers
leur assimilation et leur incorporation par des étudiants de plus en
plus compétents pour réaliser de manière autonome des
tâches et des apprentissages complexes.
7.3 Techniques et collecte des données
Nous aborderons cette problématique en nous appuyant
sur la documentation existante, les résultats d'un travail de terrain
consistant à la fois sur une enquête quantitative afin de
collecter les informations auprès des enseignants qui constituent cette
recherche. Après quelques entretiens avec les enseignants de
l'Université de N'Djamena, les enquêtés nous ont fait
savoir qu'ils ne pourront pas avoir des vocabulaires adéquats pour
répondre à notre entretien si c'était le cas. C'est
pourquoi la démarche mise en oeuvre est focalisée sur le recueil,
par voie des questionnaires. Pour ce faire, l'étude est organisée
en quatre étapes distinctes : élaboration du questionnaire,
collecte et traitement de données collectées, pour aboutir
à un résultat qui sera transcris dans chacun de chapitre que nous
allons développer au court de ce travail.
7.3.1 Recherche quantitative
Van Der Marin (1999, p.111) pense qu'il n'y a pas une forme de
recherche qui ne prenne appui sur un matériel quelconque. Toute
recherche porte non seulement sur un problème, mais nécessite une
forme d'« inscriptions » qu'il s'agit d'examiner, de
condenser, de traiter avant de les interpréter. Un des problèmes
porte non seulement sur les procédures qui permettent de produire le
matériel, soit la question du rapport entre les indices produits et les
concepts (validité) ou les objets (fidélité) dont ils sont
des traces, mais sur la pertinence du matériel produit. En effet, quelle
que soit la qualité de l'instrumentation, encore faut-il produire un
matériel qui puisse apporter des réponses qui se rapportent aux
questions que l'on pose, et qui s'y rapportent sans biais, c'est-à-dire
sans que ce matériel ait été produit de façon
à fournir un support à des réponses toutes faites
d'avance. Pour Honoré Mimché7, dans le domaine de la
recherche en sciences humaines et sociales les enquêtes quantitatives
consistent toujours à faire répondre des individus à un
questionnaire standardisé dans lequel les différentes
modalités de réponse à chaque question sont prévues
d'avance, de manière à pouvoir facilement analyser les
réponses en totalisant les scores de chacune. L'enquête
quantitative dénombre donc les comportements, les pratiques et les
opinions des individus. Pour y parvenir, l'enquête repose
7 Honoré MIMCHE (2017). Méthode de recherche en
sciences humaines et sociales : la recherche quantitative, notes de cours, p.
08- 14
29
sur un échantillon représentatif de l'ensemble
de la population. Le choix de cette méthode se justifie par le fait que
lors de notre préenquête, les enseignants nous ont fait savoir
qu'ils ne pourront pas nommer ce qu'ils font sur l'Internet. Mais nous pouvons
leur soumettre à des énoncés dont ils pourront
apprécier la valeur selon leur utilisation. C'est pourquoi nous avons
exploré la littérature sur l'utilisation de l'Internet pour
pouvoir constitué un questionnaire que nous avons jugé basique
pour les enseignants de l'Université en général. Tout de
même cela ne nous a pas empêché de constituer assez des
questions ouvertes pour récolter leurs opinions sur la notion
d'Internet.
7.3.2 Les questionnaires
Le questionnaire est un outil spécifique aux
enquêtes quantitatives. Il est composé de questions auxquelles
l'enquêté doit répondre. Le questionnaire permet d'apporter
des réponses aux interrogations qui ont motivé l'enquête.
Il permet de recueillir des informations standardisées et quantifiables
sur une population donnée. Les questions posées dans le
questionnaire visent à obtenir des informations en relation avec les
objectifs de l'étude ou pour vérifier des hypothèses.
Notre choix d'une méthodologie d'enquête par questionnaire visait
différents objectifs. Tout d'abord, celui-ci permettait de dresser un
état des lieux des usages d'Internet chez les enseignants du
supérieur de l'Université de N'Djamena. De plus, il nous offrait
de précieuses données sur le profil des usagers et leurs
pratiques. Le mode de passation du questionnaire devait tenir compte des
disparités existant dans l'usage d'Internet. Notre questionnaire est
constitué d'un total de trente-deux (32) questions (ouvertes et
fermées) reparties en six parties.
La première partie, intitulée
`'Caractéristiques sociodémographiques», est
composée de questions à choix unique, portant sur
l'identification de l'auteur à savoir : sexe, âge,
l'expérience en enseignement, discipline d'enseignement. La
deuxième partie, intitulée `'Accès aux
technologiques», est composée de questions, à choix
unique et à choix multiple, portant sur les possibilités
d'accès à Internet par les différents moyens ou
matériels technologiques, tels que : l'accès à un
ordinateur, l'accès à un téléphone et ensuite
à l'Internet lui-même. La troisième partie,
intitulée `'Utilisation d'Internet» est composée
des questions relatives à l'utilisation des outils de base d'Internet
par les enseignants. C'est ici que nous avons proposé plusieurs
activités qu'un enseignant chercheur peut utiliser pour la
réalisation des taches académiques tels que : la visite des sites
Internet, la recherche d'information pour les intérêts personnels
et pour les travaux académiques, soumission des articles à
l'évaluation, la mise en ligne des cours etc. La quatrième partie
intitulée `'maitrise d'Internet» est composée
essentiellement des questions qui cherchent à localiser la place des
pratiques d'Internet tels
30
que : le logiciel de de création de page web, les
moteurs de recherche, les catalogues et les bases de données, la
recherche des informations etc. La cinquième partie intitulée
`'compétence en Internet», quant à elle, se limite
à la recherche de l'information et communication à travers
quelques applications : courrier électronique, forum de discussion,
messagerie instantanée et également les obstacles qui
empêchent la meilleur utilisation d'Internet. La dernière partie
intitulée `'opinion sur l'Internet» est composée
des questions essentiellement fermées, qui exprime certaines opinions
sur la potentialité d'Internet tels que : l'Internet est
révolutionnaire, c'est agréable de rechercher les informations
avec l'aide de l'Internet que dans une bibliothèque, il faudrait
contrôler ce qu'il y'a sur l'Internet. Nous précisons que ces
questions ont été construites à partir d'une revue de
littérature de questionnaires similaires : Fournier, H. (2007) ;
Dumouchel, G. & Karsenti, T. (2013) ; Piette, J. et all (2001) ; Dumouchel,
G. (2016).
7.3.3 Collecte des données
Nous avons effectué la collecte de nos données
dans les établissements publics et auprès des enseignants du
supérieur. L'échantillon a été construit de
façon probabiliste et est composé de 96 enseignants (21 femmes et
75 hommes) appartenant aux trois campus dont dispose l'Université de
N'Djamena (Campus de Farcha, Campus de Toukra et Campus d'Ardepdubal). Ces
enseignants ont été répartis sur les différents
cycles d'enseignement, issus de différentes disciplines, appartenant aux
différentes tranches d'âge et exerçant tous à
l'Université.
Pour réaliser et mener à bien cette collecte de
données, nous avons distribué personnellement et en
présentiel le questionnaire auprès des enseignants. Toutefois
notre recherche ne s'est pas déroulée sans difficulté. Le
plus grand problème auquel nous nous sommes heurtés, c'est la
distance qui existe entre les différents Campus. L'autre problème
que nous avons rencontré et qui serait un obstacle majeur à la
collecte de ces données, c'est le non-respect des rendez-vous pour la
récupération des questionnaires pour la plupart des enseignants.
Ce qui nous a obligés à faire assez de tour dans les
différents campus. Il faut cependant signaler que la plupart des
enseignants enquêtés, dispensaient un peu partout des cours dans
les Universités que compte le Tchad. Ce qui nous a amené à
prolonger la durée de cette enquête de terrain pour atteindre deux
(2) mois allant du 20 septembre à 20 novembre de l'année 2019.
Tout compte fait, sur 96 questionnaires distribués, 79 ont
été récupérés et bien remplis (soit
82,29%).
31
Tableau 1 : nombre des questionnaires
distribués aux enseignants
Spécialités
|
Effectifs
|
Histoire
|
5
|
Lettre moderne
|
9
|
Sociologie
|
6
|
Anthropologie
|
6
|
Droit
|
6
|
Anglais
|
5
|
Sciences de l'éducation
|
8
|
Sciences du langage
|
6
|
Philosophie
|
4
|
Communication
|
4
|
Géographie
|
6
|
Sciences économiques
|
6
|
Physique
|
7
|
Biologie
|
8
|
Mathématiques
|
7
|
Chimie
|
4
|
Total des questionnaires distribués
|
96
|
Total des questionnaires validés
|
79
|
7.3.4 Analyse de données
Les données recueillies ont été
codées et préparées à l'aide du logiciel SPSS 20.
Ainsi, nous avons opté pour une analyse descriptive des
différentes variables. Ensuite, afin de tester l'influence de certains
facteurs comme, le genre, et les expériences en enseignement pour
comprendre l'influence de ces variables sur les compétences envers
certaines pratiques d'Internet et sur l'acquisition des compétences des
enseignants. Plusieurs croisements ont été
réalisés. En fin pour les questions ouvertes, nous avons juste
fait une analyse des contenus. Cela nous a permis de faire des synthèses
des discours des enquêtés par rapport aux énoncés
soumis à leurs appréciations.
32
CHAPITRE 1 : ÉTAT DES LIEUX DES TIC (INTERNET)
DANS l'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR DU TCHAD
L'objectif de cette recherche académique a
été de dresser un portrait d'utilisation de l'Internet par les
enseignants de l'Université de N'Djamena face au développement
généralisé de l'Internet et de son implantation massive
dans la société et dans les Universités. Pour cette
partie, nous allons nous s'intéresser au chapitre de TIC au Tchad, en
présentant le système d'enseignement supérieur dans sa
généralité et en suite faire un état de lieu des
TIC au Tchad. En fin nous allons élucider la place des TIC dans
l'enseignement au Tchad.
1. Présentation générale du Tchad
Pays sahélien, le Tchad est situé au coeur de
l'Afrique, avec une superficie de 1 284 000 km2 dont deux tiers sont
désertiques (zone Borkou, Ennedi, Tibesti). Du Nord au Sud, le pays
s'étend sur 1700 km et l'Ouest à l'Est sur 1000 km, avec comme
pays limitrophes le Soudan à l'Est, la République Centrafricaine
et le Cameroun au Sud et le Niger et le Nigéria à l'Ouest. Le
pays est fortement enclavé et dépendant des ports de Douala au
Cameroun et de Harcourt au Nigeria pour ses échanges commerciaux avec
l'extérieur. C'est le cinquième pays le plus vaste d'Afrique. Exe
colonie française, le Tchad compte 23 région, divisées en
départements donc les langues officielles sont l'Arabe et le
Française, langue héritée de la colonisation comme les
restes des pays colonisés. La population tchadienne comptait 11 175 915
habitants en 2009 (dont 50,7 % de femmes), estimée aujourd'hui
près de 15 millions d'habitant. Près de la moitié de la
population (47 %) est concentrée sur 10 % de la superficie totale. Cette
population est dans une large proportion rurale puisqu'en 2009, elle
représente 78,3 %. Le taux d'alphabétisation est 33,6%, (l'UNESCO
et du PNUD 2013) derrière l'Ethiopie (35,9%). Selon RESEN (2016) le
Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant est passé de 314 000 F
CFA en 2005 à 357 000 F CFA en 2011, soit une croissance moyenne
annuelle de 2,16 %. La recette de l'Etat est de 1 173,6 milliards, soit une
augmentation moyenne de 99,4 milliards par an depuis 2000 en raison de
l'exploitation de pétrole. La dépense estimée en
éducation en 2012 représente 10,4 % du budget
général de l'État selon les ministères
responsables. Et reparti comme suit : l'enseignement fondamental (primaire et
collège) constitue 47,7 %, l'enseignement primaire est estimé
à 38,7%, sous-secteur de l'alphabétisation et de
l'éducation non formelle est 1,6 %, du budget total de
l'éducation.
La république du Tchad est un pays dont le niveau de
revenu est l'un des plus bas du monde, 38 % de la population vivant au-dessous
du seuil de pauvreté en 2011.
33
2. Description du système d'enseignement
supérieur au Tchad
L'enseignement supérieur au Tchad a
débuté en 1971 avec la création de l'Université de
N'Djamena et depuis lors, il s'est diversifié et
développé. La deuxième institution, l'Université
Roi Fayçal, sera créée en 1 9 9 2 . En application des
directives relatives à la mise en place du système LMD dans
l'espace CEMAC, l'enseignement supérieur Tchadien qui s'est
arrimé à ce système en 2009, comprend désormais
trois cycles de formation : la Licence, le Master et le Doctorat, même si
le dernier cycle n'est pas encore généralisé
jusqu'aujourd'hui.
Le rythme de création des établissements
universitaires s'est accéléré à partir de 2002,
avec l'ouverture progressive de nouveaux établissements dispensant un
large éventail de connaissances. L'action des pouvoirs publics sera
utilement complétée et renforcée à partir de 1989
par des initiatives privées d'enseignement supérieur,
s'investissant dans les formations techniques et professionnelles. Le
système a connu une expansion fulgurante ces quinze dernières
années rapprochant l'offre à la demande. En effet, le Tchad ne
comptait en 2000/2001, que 6730 étudiants dont 14,5% de filles, repartie
essentiellement dans 07 établissements d'enseignement supérieur,
à caractère ou d'utilité publics. Ceux relevant du
privé étaient très peu développé. En 2015,
on dénombre plus de 43000 étudiants dont 19% des filles repartie
dans plus de 140 établissements. Le public constitué de 10
Universités, 06 instituts et 04 écoles normales, absorbe environ
77% d'étudiants et le privé, avec plus de 130
établissements absorbe environ 23% d'étudiants. Le système
compte également 04 organismes sous tutelle en charge des recherches,
des oeuvres universitaires, des fonciers et des examens et concours du
supérieur. Le tout piloté par une administration centrale.
L'action combinée des pouvoirs publics et des opérateurs
privées a entraîné l'augmentation de l'offre des formations
universitaires et, partant, l'augmentation fulgurante de la population
estudiantine, estimée à 45749 étudiants en
20178. Les établissements du service public de l'enseignement
supérieur regroupent environ 80% de la population estudiantine
totale.
Les diverses dispositions législatives
cohérentes, étalées dans le temps, ayant favorisé
ce développement et leur mise en oeuvre progressive, se lisent à
travers des indicateurs tels que : la diversification de l'offre universitaire
à travers la création de nouveaux établissements;
l'ouverture de l'enseignement supérieur aux initiatives privées;
la réforme LMD ; la création d`Ecoles doctorales ; l'instauration
de droits universitaires dans
8 Plan Intérimaire de l'Education au Tchad (PIET) 2018-
2020
34
les Universités publiques et la suppression des bourses
d'étude.
En dépit des progrès visibles, les institutions
universitaires restent confrontées à de nombreux problèmes
dont la persistance peut, à terme, nuire à la performance de
l'institution, notamment : la pertinence et la qualité des enseignements
; l'insuffisance qualitative et quantitative du corps enseignant,
constitué en majeure partie d'assistants ; une recherche scientifique
embryonnaire ; des infrastructures pédagogiques insuffisantes ; des
ressources financières insuffisantes et affaiblies par le poids des
oeuvres universitaires.
Les difficultés auxquelles est aujourd'hui
confronté l'enseignement supérieur au Tchad sont susceptibles de
compromettre son développement et le rôle qu'il est censé
jouer dans la transformation socioéconomique du pays. Ces
difficultés relèvent de trois catégories de défis :
le défi de l'accès et de l'équité : l'accès
dans le supérieur est très faible, avec de fortes
inégalités en défaveur des filles et dans la
répartition géographique des institutions universitaires, avec
une forte concentration dans la capitale. Par ailleurs, on note une faiblesse
de politique volontariste pour les étudiants vulnérables ou issus
des milieux défavorisés ; le défi de la qualité :
la mise en oeuvre partielle du système LMD ; l'inadéquation de
l'offre d'enseignement avec les besoins du marché de travail : alors
qu'à l'échelle de la planète, la tendance des formations
est à la professionnalisation, au Tchad, la formation théorique
universitaire représente encore 82% des enseignements ; la faible
utilisation des TIC ; le défi de la gouvernance : l'absence d'un
dispositif d'assurance-qualité pouvant permettre une
autoévaluation des institutions ; un déséquilibre dans la
répartition des enseignants permanents dans les établissements
publics; l'insuffisance des ressources financières allouées aux
Universités; une gestion déficiente du bilinguisme
français-arabe.
2.1 Les Universités publiques
L'enseignement supérieur au Tchad a connu une
croissance accélérée ces dix dernières
années. La première institution d'enseignement supérieur
au Tchad a été ouverte en 1971, avec la création de
l'Université du Tchad, aujourd'hui dénommée
Université de N'Djamena. Le nombre d'institutions d'enseignement
supérieur publiques et privées est passé de 07 à
plus de 130 entre 2001 et 2015, soit un accroissement moyen annuel de l'ordre
de 22,7%. Le public est constitué de 10 Universités
(Université Roi Fayçal, Université Adam Barka
d'Abéché, Université de Moundou, Université de
Doba, Université Polytechnique de Mongo, Université de Sarh,
Université d'Ati, Université de Pala et Université
Virtuelle) et 06 instituts nationaux universitaires à caractère
professionnels (Institut National Supérieur des Sciences et techniques
d'Abéché, Institut National Supérieur de Pétrole de
Mao, Institut National Supérieur des Arts et Métiers de Biltine,
Institut National Supérieur d'élevage de Moussoro, Institut
National
35
Supérieur du Sahara et du Sahel d'Iriba, Institut
National Supérieur des Sciences agronomiques et technologies
agroalimentaires de Lai) et on dénombre 04 écoles normales
supérieures (Ecole Normale Supérieure de Ndjamena, Ecole Normale
Supérieure des Sciences Exactes et Appliquées de Bongor, Ecole
Normale Supérieure d'Abéché et l'Ecole Normale
Supérieure d'Enseignement Technique de Sarh).
2.2 Les établissements privés d'enseignement
supérieurs
Depuis 1989, de nombreux établissements privés
d'enseignement supérieurs sont venus renforcer l'offre publique. Au
Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de
l'Innovation (MESRI), ces institutions sont placées sous la supervision
de la Direction de l'Enseignement Supérieur, et d'un organe de
contrôle, la Commission Nationale de l'Enseignement Supérieur
Privé (CNESP). Les données disponibles répertorient 130
structures de formation (même si plus de la moitié n'est pas
fonctionnelle) offrant des formations de niveau BTS et Licence. Cette
catégorie d'enseignement supérieur absorbe une population
d'environ 10.000 étudiants.
2.3 Les institutions publiques d'enseignement
supérieur sous la double tutelle ou hors tutelle du Ministère de
l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et l'Innovation
Il existe au Tchad, des institutions publiques accueillant des
formations post-baccalauréat, créées par certains
départements ministériels pour répondre à leurs
besoins particuliers de formation professionnelle. Ces établissements
sont placés soit sous la double tutelle académique du MESRI et
technique des départements ministériels
spécialisés, ou hors tutelle du Ministère de
l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et l'Innovation. Il s'agit de
: Ecole Nationale des Travaux Publics (ENSTP), cet établissement
créé en 1965 est placé sous la double tutelle du
Ministère de l'Enseignement Supérieur et du Ministère des
Infrastructures et des Equipements ; Ecole Nationale Supérieure des
Technologies de l'Information et de la Communication (ENASTIC),
établissement spécialisé dans les domaines des
Communications électroniques, créé en 2015 par
l'ordonnance N° 005/PR/2015 du 02 mars. L'Ecole est placée sous la
double tutelle du Ministère des Postes et des Nouvelles Technologies de
l'Information et du Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la
Recherche et de l'Innovation qui en assure l'organisation académique et
pédagogique ; l'Ecole Nationale d'Administration (ENA),
créée en 1963 par le Décret-loi N°99/PR/SGG du 20 mai
; École Nationale des Agents Sanitaires et Sociaux (ENASS),
créées par le Décret N°137 du 12 août 1964.
Réformes : Décret N°104/PR/MSP/84 du 19 mars 1984 et
Décret N°001/PR/9 du 10 janvier et l'Institut National de la
Jeunesse et des Sports (INJS)
36
2.4 La Demande en enseignement
Les attentes sociales, notamment au niveau individuel, sont
globalement identiques dans l'ensemble du secteur. Il s'agit principalement
d'une demande d'employabilité et de développement personnel,
même si la mission initiale de l'Université comme principale
pourvoyeuse de main d'oeuvre pour l'administration, et la perception de la
fonction publique comme source d'emploi demeurent. C'est probablement dans ces
schèmes qu'il convient de rechercher les raisons qui attirent une partie
des bacheliers vers l'Université, alors même que les formations
qui y sont dispensées ne leur conviennent pas nécessairement.
Pour quantifier la demande, on peut se fonder sur l'effectif
annuel des bacheliers. En dépit de quelques améliorations
notables, le taux de réussite au Baccalauréat reste faible, de 9%
en 2012, il est passé à 18% en 2014, il a
légèrement remonté en 2019 à 23%. Même si les
statistiques disponibles ne permettent pas de faire ressortir l e n o m b r e d
e s
nouveaux inscrits à l'Université, l'augmentation
constante des inscriptions tend à prouver que les Universités
d'Etat absorbent l'essentiel du nombre des bacheliers. Les statistiques du
Ministère de l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et de
l'Innovation indiquent que le taux de transition du secondaire au
supérieur était de 33% en 2014. En effet, environ 60% postulant
à une inscription à l'Université ou candidats à
divers concours ne sont pas admis. Il s'ensuit une déperdition qui
précipite l'entrée des jeunes diplômés dans le monde
du travail et au maintien de la faible qualité du capital humain
tchadien. Du point de vue qualitatif, l'insuffisance du niveau d'acquisition
des élèves s'observe au sortir du secondaire à travers le
faible taux de réussite aux examens au niveau du supérieur.
La demande en matière d'enseignement supérieur se
caractérise également par une
forte concentration d'étudiants dans les
filières littéraires (61%) au détriment des
facultés à vocation scientifique. Le Rapport de la Commission
d'enquête parlementaire sur le système éducatif tchadien,
publié en juin 2018 relève que ...plus des 2/3 des
diplômés proviennent des filières littéraires et la
majorité est composé de licenciés qui n'ont pas d'autres
choix que l'enseignement (parfois sans vocation) par le biais de la fonction
publique ou des instituts privés9. Il s'agit d'un
problème ancien, déjà relevé en 2002 dans le
rapport Merlin, (2002, p.97)10 et décrit comme «
caractéristique de l'enseignement supérieur, dont les
filières à dominante scientifique, très minoritaires par
rapport aux autres filières, voient leur développement
limité par le nombre réduit de bacheliers
scientifiques».
9 Rapport d'enquête parlementaire, sur le système
éducatif tchadien et la politique nationale de la jeunesse, juin 2018,
p.64.
10 Christian Merlin : Le développement des
filières scientifiques dans l'enseignement secondaire et
supérieur in Éducation et formation au Tchad : Recueil
d'études thématiques, pp. 97-98, Publié en 2002 par
l'UNESCO.
37
Effectué dans un contexte d'embellie économique,
notamment caractérisée par l'implantation d'entreprises
étrangères et le développement de nouveaux métiers
liés à la modernisation du pays, le rapport insistait
également sur la nécessité pour le Tchad d'orienter
l'évolution des compétences vers la maîtrise accrue des
disciplines scientifiques :
D'abord parce que se développe de manière
universelle une « société de l'information » reposant
sur la maîtrise de technologies de plus en plus élaborées.
Ensuite parce que les entreprises établies au Tchad auront de plus en
plus besoin de diplômés issus de la Faculté des sciences
exactes et appliquées, des filières professionnalisées,
ainsi que des diplômés des instituts universitaires à
finalité scientifique et technologique. (Rapport Merlin, p.98).
Cependant, dix-sept (17) ans après la publication du Rapport Merlin, le
déficit
de la demande des formations à caractère
scientifique est persistant et les statistiques indiquent toujours
l'attraction, dès l'enseignement secondaire, des élèves
pour les filières littéraires, schéma qui se reproduit par
la suite à l'Université. Il paraît dès lors
difficile à l'enseignement supérieur de répondre de
manière satisfaisante aux besoins d'une économie en cours de
transformation.
2.4.1 La Demande et l'offre en recherche et innovation
Le corps enseignant des Universités
créées par l'Etat présentaient les caractéristiques
ci- après au cours de l'année académique 2016-2017 : un
effectif total de 2.336 enseignants, avec 3% de femmes (concentrées
à N'Djamena); 2% d'enseignants de rang magistral ; 70% d'assistants;
1.346 permanents nationaux; 944 vacataires nationaux et 46
étrangers11. (L'Université de N'Djamena dispose un
effectif de 1003 enseignants donc 953 hommes et 50 femmes). Ces
caractéristiques vont déterminer la recherche scientifique dans
le milieu universitaire, car très peu qui font la recherche.
Ainsi, il existe une autre attente sociale spécifique
aux Universités : c'est la recherche universitaire. Ce volet de
l'enseignement supérieur qui rassemble les activités
basées sur l'approche scientifique, disciplinaire, pluridisciplinaire et
transdisciplinaire, la recherche appliquée, la recherche-
développement et la recherche-action, a également une dimension
politique. Pour l'Etat tchadien, la recherche est d'abord porteuse d'espoir
à travers la contribution que les travaux des enseignants-chercheurs
peuvent apporter au développement du pays. Au-delà des
frontières nationales, la recherche effectuée par des
enseignants-
11 Rapport de la Commission d'enquête parlementaire sur
le système éducatif tchadien, p. 63 et Annuaire statistique de
l'enseignement supérieur, p.87
38
chercheurs, dans le respect des normes internationalement
reconnues, peut également contribuer au rayonnement du pays. L'article
44 de la loi 1612 confirme les aspirations de l'Etat en la
matière, en précisant que les orientations politiques en la
matière doivent répondre « aux objectifs de
développement socio-économique et aux besoins prioritaires de la
nation exprimés à travers les instances politiques, les
partenaires socio-économiques, les collectivités territoriales et
la communauté des chercheurs».
Dans la réalité, la recherche est
pratiquée par une poignée de chercheurs ou
d'enseignants-chercheurs, disposant, ainsi le précise le Rapport de la
commission d'enquête parlementaire13, ...de faibles
ressources financières et dans des conditions précaires, bien
illustrées par l'insuffisance et le très faible niveau
d'équipement des
laboratoires qui existent. Cette s i t u a t i o n est r e
nfo r c é e par des financements de la recherche tournée
essentiellement vers les primes accordées (1,7 milliards FCFA) aux
chercheurs qui, dans leur écrasante majorité, ne pratiquent
aucune activité de recherche. Ce qui permet de définir la
recherche au Tchad comme un système généreux, mais
improductifs. Mais les ressources nécessaires à
l'accompagnement de la recherche restent insuffisantes, avec des
conséquences visibles sur l'offre universitaire.
La production de la recherche s c i e n t i f i q u e peut, en
théorie, êt r e quantifiée par le biais de
différents indicateurs, par exemple le nombre de thèses
soutenues,
l e nombre d'articles publiés dans des revues
scientifiques, le nombre de colloques et de conférences
organisés, ou encore le nombre de brevets déposés par les
Universités. Au Tchad, la recherche est peu soutenue et l'ensemble du
domaine se caractérise par une insuffisance d'infrastructures et une
absence de programmes pertinents orientés vers le développement
durable.
Au-delà du cadrage juridique, les activités de
recherche sont animées par le Centre National de Recherche pour le
Développement (CNRD)14, chargé de la publication des
revues scientifiques et de la vulgarisation des résultats de la
recherche. Même si plus de 1500 chercheurs sont théoriquement
affiliés à ce pôle, les résultats restent peu
visibles, en raison notamment de l'insuffisance des ressources
financières allouées à la recherche. Le système
universitaire national ne dispose que de deux revues
12 Loi N°16/PR/2006 Portant Orientation du Système
Educatif Tchadien.
13 Rapport de la commission parlementaire sur l'éducation,
p. 67
14 Cette structure était initialement connue sous le nom
de Centre National d'Appui à la Recherche (CNAR)
39
scientifiques (Centre National de Recherche pour le
Développement et Cahiers Tchadiens de Sciences Humaines). Il s'ensuit,
au plan organique, l'absence de groupes de recherche structurés, et les
supports de diffusion et de vulgarisation des résultats demeurent
insuffisants. Au plan des infrastructures, l'on constate l'absence ou
l'insuffisance de laboratoires, et même un très faible
accès à la documentation en ligne du fait de l'accès
très limité à la connexion Internet, b i e n que le CNRD
dispos e d'une bibliothèque numérique contenant plus de 25.000
ouvrages. Les insuffisances en matière de recherche se ressentent
également au niveau de la structuration du corps
enseignant, de faible qualification, composé de «
2% d'enseignants de rang magistral ; 70% d'assistants »,
souvent titulaires d'un Master ou de diplômes équivalents.
L'encadrement des étudiants inscrits au cycle doctoral demeure
insuffisant, d'où la difficulté pour les titulaires du Master de
finaliser leurs études, en dépit de la création du
CONFOFOR15. Il s'agit d'un plan Triennal de formation d e formateurs
mis en oeuvre à partir de 2012. Dotée de ressources
financières conséquentes, soit 3 268 690 500 FCFA pour trois ans,
sur les 4 043 000 000 FCFA initialement prévus par le
Projet16, la Commission, actuellement en veilleuse était
notamment chargée de l'attribution de bourses d'études, de
l'équipement des laboratoires et de l'organisation des missions des
chercheurs sur le terrain. Ce fonds a notamment permis la création de
deux Ecoles doctorales e t l'octroi d'appuis financiers à de nombreux
enseignants-chercheurs pour des études au Tchad, en Afrique ou en
Europe.
L'insuffisance quantitative et qualitative des ressources
humaines dans les Universités compromet fortement, non seulement la
qualité de l'enseignement supérieur au Tchad, mais aussi la
contribution de la recherche universitaire au développement du pays. Ces
carences pourraient être corrigées par la mise en place d'une
instance de coordination, en l'occurrence, « le Fond National d'Appui
à la Recherche Sc i e n t ifi q u e et Technique (FONAREST)
».
2.4.2 Demande et l'offre en enseignement
Même si l'offre globale de formation a été
dopée par l'arrivée de l'enseignement supérieur
privé, le service public qui tire plus de 80% de ses ressources des
subventions de l'Etat, absorbe encore 72% d'étudiants.
15 Commission Nationale de Formation des Formateurs
Créée par Arrêtée N°071/PR/PM/MERFPS/SG/2013 du
11 mars 2013. Ce fonds a bénéficié à 874 postulants
: 129 étudiants en Master ; 595 doctorants, 66 bourses postdoctorales,
84 chercheurs ont bénéficié d'équipements ou de la
prise en charge de leur descente sur le terrain.
16 Dotation réduite de 774 309 500 F CFA, en raison des
difficultés liées à la conjoncture économique.
40
L'offre universitaire tchadienne a connu une évolution
fulgurante au cours des dix dernières années. A la suite de
l'Université de Ndjamena et à la faveur des évolutions
observées, et parfois en les anticipant, le pays a créé
sur l'ensemble du territoire, d'autres établissements publics
d'enseignement supérieur, auxquels se sont ajoutés depuis 1989,
des Etablissements d'enseignement supérieur privé.
Aujourd'hui, l'ensemble de ces établissements absorbe
une population de 45000 étudiants, âgés à plus de
95% entre 18 et 25 ans. Les établissements publics d'enseignement
supérieur (EPES) accueillent 72% de cette population, tandis que 28%
d'étudiants sont inscrits dans les établissements d'enseignement
supérieur privé (EESP).
Dans l'ensemble, les universités d'Etat offrent dans
leurs établissements facultaires, des formations classiques dans les
domaines ci-après : Sciences Exactes et Appliquées ; Sciences de
la Santé ; Sciences de l'Education et de l'Administration ; Sciences
économiques et gestion ; Lettres, Langues, Arts et Communication ;
Sciences Juridiques et Politiques ; Sciences Humaines et Sociales et
l'Ingénierie ;
Pour ce qui est de l'Université de N'Djamena, il y'a
Sept Facultés qui sont : Langues, Lettres, Arts et Communication ;
Sciences Humaines et Sociales ; Sciences Juridiques et Politiques ; Sciences
Economiques et de Gestion ; Sciences de l'Education ; Sciences Exactes et
Appliquées ; Sciences de la Santé Humaine. Avec une population
estudiantine de 11 800, (Annuaire statistique 2015).
En ce qui concerne le personnel enseignant, il faut signaler
qu'il comprend une très forte proportion de vacataires. Pour la
qualité de l'enseignement, il eût été
préférable que cette proportion s`inverse au profit des
professeurs permanents. Sur le plan des diplômes, les détenteurs
d'un doctorat ou d'un DEA sont minoritaires. Cette situation risque de perdurer
si des mesures énergiques ne viennent en modifier la tendance. La
recherche sans laquelle il est difficile de se réclamer d'une
institution d`un enseignement supérieur est quasi-inexistante. Mais le
grave problème auquel tous les enseignants de l'Université du
Tchad se trouvent confrontés est celui des salaires, peu
élevés et irrégulièrement versés. Cette
situation est la conséquence de la crise économique qui frappe
sévèrement le Tchad depuis plusieurs années.
La menace d`une démotivation du personnel de
l`Université du Tchad se profile, risquant de provoquer par ses effets
induits une baisse du niveau de l'enseignement.
3. Le développement des TIC et de l'Internet au
Tchad
Comme d'autres pays Africains (Afrique du Sud, Cameroun,
Algérie etc.) le gouvernement tchadien, avait compris la
nécessité de se mettre aux TIC pour pallier certaines
insuffisances infrastructurelles du pays, pour une intégration
économique profitable. C'est
41
pourquoi, dès 1996 le Tchad, avaient adopté
l'initiative AISI (African Information Society Initiative ou Initiative
Société Africaine à l'Ere d'Information) qui visait
à développer les infrastructures de
télécommunications, condition nécessaire pour
l'intégration de l'Afrique dans la « Société de
l'Information ». Cette orientation fut confirmée en 2001 par
le lancement du NEPAD (Nouveau Partenariat pour le Développement de
l'Afrique)17 dont les TIC apparaissent comme un des axes majeurs.
Pour Djimet, S. (2014), conscient de son enclavement, de sa dépendance
vis-à-vis de ses voisins pour son accès à la mer, de la
faiblesse de ses infrastructures de communication et surtout des avantages tant
sur le plan de l'emploi que sur le plan de la desserte que pourraient procurer
les technologies de l'information et de la communication, le Tchad a
adhéré à toutes les initiatives allant dans le sens du
développement de celles-ci. En plus de ces initiatives, le Tchad
souhaitait également participer en tant qu'acteur au Sommet Mondial de
la Société de l'Information (SMSI). Ce qui augmentait davantage
son désir de se mettre aux TIC.
Ne pouvant pas se soustraire à tous ces normes en
vigueur, le gouvernement tchadien a commencé dès 1998, des
réformes du secteur des télécommunications, par la Loi
N° 009 du 17 août 199818 qui va se consacrer à la
privatisation et la création d'un cadre juridique et
réglementaire approprié. Ainsi, le Ministère des Postes
des Nouvelles Technologies de l'Information (MPTIC) est responsable de la
formulation des politiques d'exploitation des TIC au niveau national. Il
revient au MPTIC d'établir et fixer, en consultation avec les acteurs du
secteur ainsi qu'avec les acteurs de développement au Tchad en
général, les politiques en la matière tel que cela est
décrit dans le document de stratégie TIC (MPTIC 2007) et le PND.
La même loi conduit à la fusion et à la
redénomination des sociétés chargées, sur le plan
technique et réglementaire, de la mise en route technologique du Tchad
et aussi procédé à une libéralisation susceptible
de permettre au secteur privé de jouer un rôle moteur pour
l'entrée du Tchad dans la Société de l'Information par les
TIC. Il faut à cet effet dire que, la promulgation de la Loi 009/PR/98
du 17 août 1998 sur les télécommunications, a d'une part
créé la Société des
Télécommunications du Tchad (Sotel Tchad) en son Article 47 et
d'autre part, créé un organe de régulation des
télécommunications en l'occurrence l'Office Tchadien de
Régulation des Télécommunications (OTRT), Article
5719. Ce sont ces deux organes qui sont chargés de la mise en
route du Tchad vers les technologies de l'information et de la communication.
La
17
http://doc-aea.aide-et-action.org/data/admin/synthese_du_projet_nepad.doc
18 Loi no 009 du 17 août 1998, Article 47 : Il est
créé par la présente loi un Opérateur principal
sous la forme d'une société d'Etat dénommée SOTEL
TCHAD qui reprendra la mission d'exploitation des Réseaux et Services de
télécommunications exploités par l'ONPT et la
Société TIT.
19 Loi no 009 du 17 août 1998, Article 57 : Il est
créé par la présente loi, un organe chargé de la
régulation du secteur des Télécommunications
dénommé Office Tchadien de Régulation des
Télécommunications, en abrégé O.T.R.T.
42
Sotel Tchad va avoir pour mission d'assurer aux Tchadiens les
services des télécommunications de base aussi bien sur le plan
national qu'international. Elle est une société d'Etat à
caractère commercial issue de la fusion des activités des
télécommunications de l'Office National des Postes et
Télécommunications (ONPT)20 et de la
société des Télécommunications Internationales du
Tchad (TIT). La Sotel Tchad est chargée de l'exploitation du
réseau de télécommunications de base (service fixe), de
l'Internet et aussi de la téléphonie cellulaire. Pour Djimet
(2014), c'est par les activités de la Sotel Tchad que le Tchad est
entré dès 1997 dans l'ère de l'Internet. De ce fait,
l'Internet constitue, la première étape de l'entrée du
Tchad à l'ère des technologies de l'information et de la
communication.
Au vu de ces réalisations, nous pouvons dire que le
gouvernement du Tchad a fait des technologies de l'information et de
communication l'une de ses priorités ces derniers années. C'est
pourquoi la promotion et l'intégration des TIC dans l'éducation,
est soulignée dans tous les plans nationaux de développement. Le
Gouvernement du Tchad avait fixé le « développement des
TIC » comme l'un des 8 objectifs prioritaires du Plan National de
Développement 2013-2015, (PND 2013)21. Les objectifs de ce
plan étaient entre autres : intégrer le Tchad dans le
réseau international haut débit en fibre optique ; vulgariser
l'emploi des technologies de l'information et de communication en milieu urbain
et rural ; créer les télé-centres communautaires
polyvalents et finaliser la réflexion sur la stratégie nationale
des TIC. Aujourd'hui, le PND reconnaît qu'il reste beaucoup à
faire pour renforcer son exploitation des TIC au profit des objectifs de
développement national étant donné que «
l'absence de services efficaces TIC » compromet la
généralisation (PND 2013, p. 22). Le PND confirme le peu de
développement du réseau filaire, une avancée «
timide » dans l'exploitation de l'Internet et un manque de textes
réglementaires adaptés et l'absence de réseaux à
large bande passante. Cependant, jusqu'aujourd'hui, ces difficultés
perdures. Aussi est-il que la volonté manifeste de hauts dirigeants
à mieux rentabiliser le développement des TIC dans tous les
secteurs de la vie active notamment celui de l'éducation a toujours
été au centre des préoccupations politiques. C'est dans ce
sens qu'il existe une Direction des NTIC au Ministère de l'Education
Nationale et raison pour laquelle, le Tchad a organisé un Salon
International des Technologies de l'Information et de la Communication (SITIC)
à N'Djaména du 09 au 12 Septembre 2014. Le thème
était si évocateur : « Les TIC, moteurs du
développement durable ».
20 L'Office National des Postes et
Télécommunications du Tchad (ONPT) étaient
l'opérateur national de télécoms. Il était une
structure qui, jusqu'en 1998, gérait la téléphonie filaire
et la télégraphie à l'intérieur du Tchad.
21 Plan National de développement 2013-2015, p.46.
43
En effet, au Tchad, nous avons un ministère des Postes
et de Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication qui
s'occupe de diffusion de TIC dans l'ensemble du pays. C'est ainsi que son
organe en occurrence l'Agence de Développement des Technologies de
l'Information et de la Communication (ADETIC) a été
créée pour faciliter la diffusion de TIC. ADETIC est
Placée sous la tutelle du Ministère des Postes et des Nouvelles
Technologies de l'Information et de la Communication. ADETIC a
été créée par la loi N° 012/PR/2014 du 14 mars
2014 pour accélérer le développement du secteur des TIC,
aux fins de favoriser leur accès, appropriation et utilisation aussi
bien aux secteurs public et privé qu'à la population et à
la société civile. A ce titre, elle s'occupe de l'ensemble des
programmes et projets de développement en vue de moderniser l'ensemble
du pays par l'usage des TIC. L'ADETIC a pour mission : de conseiller,
d'orienter et d'accompagner le gouvernement dans sa politique de
développement des Nouvelles Technologies. Élaborer et suivre la
mise en oeuvre de la stratégie nationale de développement des TIC
; identifier les besoins communs des services publics en matière
d'équipements informatiques et logiciels ; veiller à
l'harmonisation des standards technique et proposer des
référentiels techniques ; et enfin favoriser
l'interopérabilité entre les systèmes d'information ;
L'ADETIC en a vite compris que les technologies de
l'information et de la communication (TIC) sont en perpétuelles mutation
car leurs périmètres ne cessent de s'élargir avec comme
effet l'offre de nouveaux biens physiques (équipements de traitement de
l'information et des télécommunications tels que les
téléphones, les ordinateurs, les tablettes tactiles les livres
numériques,
etc. et le développement de nouveaux
service, logiciels, applications mobiles, jeux vidéo, etc.). Dans le
cadre de son plan d'action triennal (2018-2020), l'ADETIC a programmé
réaliser plusieurs projets structurants : la finalisation du
câblage et l'interconnexion des Institutions de l'Etat ; construction
d'un Datacenter national en vue de la sécurisation des données de
l'Etat et financer de projet d'appui à la gestion des Finances Publiques
(PAGEFIP) à travers l'informatisation des services des Douanes, des
Impôts, du Trésor Public, ainsi que des Domaines ; projet pilote
de Gestion Electronique des Documents (MPTIC, SGG, et la Présidence) ;
projet de système de messagerie électronique (e-mail) pour la
communication des agents de l'Etat avec extensions; implantation des centres
communautaires multimédias dans les provinces non desservies;
financement du projet de gestion électronique du parc automobile et du
patrimoine immobilier de l'Etat et le financement du projet d'informatisation
de la gestion des courriers administratifs au Tchad. Notons que certains
projets ont été déjà mis au point tels que la
création de six (6) télé centres qui ont été
construits et équipés dans les villes de Mongo,
Abéché, Bongor, Doba, Biltine et celui
44
Amdjarass qui vient d'être inauguré, dimanche, 31
mars 2019. Selon le ministre des Postes et des Nouvelles technologies de
l'Information et de la Communication, Dr Idriss Saleh Bachar, la construction
de ces centres, entre dans le cadre de la mission de l'ADETIC qui est de
vulgariser l'Internet au Tchad et créer plusieurs opportunités
grâce aux nouvelles technologies. Pour ce faire, le Centre communautaire
multimédia vise à offrir des emplois directs et indirects aux
jeunes à travers le développement et la promotion de l'inclusion
numérique des provinces et des villes secondaires et tertiaires avec les
principales villes du Tchad. Il permet aussi d'autonomiser les
handicapés physiques en leur offrant des ateliers de recharge des
batteries, de réparation des terminaux téléphoniques et
des cabines téléphoniques autour du centre. « Nous
voulons que les TIC soient le moteur du développement au Tchad ».
En ce qui concerne le projet de système de messagerie
électroniques (e-mail) pour la communication des agents de l'Etat, il
faut se dire qu'au total 20 ministères et institutions étatiques
tchadiens ont bénéficié de la création des sites
Internet et d'adresses électroniques professionnelles pour leurs
agents.
En fait, les TIC constituent des « impératifs
stratégiques » pour améliorer la qualité des
enseignements et des apprentissages et de rendre plus performant le
système de formation et de collecte des données sur les
enseignements et les apprenants. Pour atteindre cet objectif, le recours aux
TIC et leur intégration dans la formation initiale, la formation
continue, la formation à distance et la collecte des données
deviennent une nécessité.
3.1 L'utilisation d'Internet au Tchad
Au Tchad, l'Internet a vu le jour le 19 novembre
199722. Dénommé `'tchadnet'', son
réseau était de classe C. Il était raccordé au
Backbone Internet de France télécom à Bagnolet et
Passtourel en région parisienne. Il offrait entretemps plusieurs
services à savoir : les courriers électroniques ;
l'hébergement des sites web, les créations de Nom et du domaine,
et la connexion à haut débit (liaison spécialisée).
C'est l'opérateur national des télécoms TIT, ancêtre
de la Sotel Tchad qui introduit l'Internet au Tchad via une connexion X25 avec
Paris et ce, en coopération avec France Câble et Radio (FCR). Avec
au départ une passerelle de 64 kilobits/s à sa création en
1997, l'Internet tchadien ne permettait aux 43 abonnés que tout au plus
d'envoyer et de recevoir des courriers en fin d'année 199723.
Avec la demande de connexion de plus en plus croissante, la Sotel Tchad a
négocié le passage successivement à 128 kilobits/s, 512
kilobits/s puis 3,5 mégabits en 2005 pour desservir les 3200
abonnés. L'accès au haut débit n'était pas encore
généralisé au Tchad du fait que des technologies comme
l'ADSL ne sont pas encore déployées. L'accès à
l'Internet se faisait essentiellement par connexion aux satellites via
22 Société des Télécommunications du
Tchad, Sotel Tchad ; Atelier de Formation cc TLD du 7 au 10 novembre 2005
à Dakar.
23 Atelier Mondial sur les Indicateurs d'Accès
Communautaires aux TIC, Mexico, 16 au 19 Novembre 2004.
45
les stations terriennes. En fin 2004, il y avait 3000
abonnés Internet qui se partageaient une bande passante de 3,5 MB/s.
En 2015 Koumde (Consultant en TIC et Manager du Bureau
d'Enregistrement DNS au Sotel Tchad) et Kobobe Onsou24 (Directeur de
la veille Technologique des Etudes et des Projets à l'ARCEP) pendant le
premier forum tenu, du 08 au 09 décembre dans la Maison de la Femme sur
la Gouvernance de l'Internet au Tchad sur le thème de : «
L'Ecosystème l'Internet au Tchad », ont fait un
état de lieu sur l'utilisation d'Internet. Pour Koumde,
l'avènement de l'Internet au Tchad date de 1997 d'après et le
coût d'accès de l'Internet de 1997 à 2004 était
45.000 FCFA ; présentant le type de connexion au Tchad comme suit : RTC,
Tawali, ADSL, Fibre optique, WIFI, Airtel, Tigo et USAT.
Kobobe Onsou quant à lui estime que 1 169 000
utilisateurs Internet déclarés enfin décembre 2014 soit
une: augmentation de 69% par rapport à 2013; le nombre d'utilisateurs
Internet représente 22% de l'ensemble des abonnés du secteur ; le
Chiffre d'Affaire (CA) Internet s'élève à 9,1milliards de
FCFA en 2014, contre 6,5 milliards en 2013, soit une augmentation de 41%; il ne
représente que 5% de l'ensemble du CA du secteur de la
télécommunication; et l'Internet mobile représente au
total 77% de l'ensemble des CA Internet; la bande passante Internet est
passée de 49 Mb en 2011 à 242 Mb en 2014, elle a
été multipliée par 5; le marché de l'Internet au
Tchad a généré 9,1milliards de FCFA en 2014 dont 77%
provient de l'Internet mobile (Airtel et Tigo). Le chiffre d'affaires Internet
a augmenté de 41% par rapport à 2013. La bande passante des
opérateurs ne permet pas d'offrir le haut débit aux
utilisateurs.
En effet, pour examiner l'utilisation de l'Internet
au Tchad aujourd'hui, nous nous inspirons directement des études de
l'office tchadien de régulation des télécommunications
(OTRT) ou encore appelé Autorité de Régulation des
Communication Electroniques et des Postes (ARCEP), qui dresse un état
des lieux du secteur des télécommunications à partir des
années 2011 à 2019. Cet observatoire est un outil au service du
régulateur utile aussi pour les opérateurs et aux autres acteurs
du secteur, il est aussi un outil qui permet de faire des analyses de
marché des télécommunications. En fait, il est difficile
de quantifier précisément le phénomène
multi-utilisateurs d'Internet au Tchad estime l'ARCEP. Un utilisateur
d'Internet peut être client chez plusieurs Fournisseurs d'Accès
Internet. De même, chaque abonné des FAI traditionnels
(Albideynet, Pestabist et Saonet) est considéré comme un seul
utilisateur, alors que, derrière chaque abonné, il y a une
dizaine d'utilisateurs, la plupart de ces abonnés étant
24 Rapport de la première édition du
forum sur la gouvernance de l'Internet au Tchad (igf Tchad 2015).
http://www.igf.td.
46
des entreprises. De plus, un modem peut être
utilisé par plusieurs personnes et les smart phones peuvent être
utilisés comme routeur wifi. Les utilisateurs Internet connectés
aux FAI étrangers opérant clandestinement sur le territoire
tchadien, notamment dans les localités frontalières, ne sont pas
pris en compte. Il en est de même pour les institutions et les
particuliers ayant leurs propres VSAT et qui ne sont connectés à
aucun FAI.
Le Tchad comptait 1,7 million d'utilisateurs Internet en fin
2018. Ce nombre d'utilisateurs a baissé de 25,39 % entre 2017 et 2018,
soit une perte de 592 537 clients, du fait, de la coupure d'utilisation des
réseaux sociaux par les autorités politiques. Pourtant, entre
2016 et 2017, ce nombre avait augmenté de 77,5 % soit 1 019 253 nouveaux
clients. De 2013 à 2018, le nombre d'utilisateurs Internet de Tigo est
au-dessus de celui des autres opérateurs, atteignant 1,24 million en
2017 ; Airtel compte moins de 1 million sur la même période
(environ 930 000 en 2017). Par contre fin 2018, on note que le nombre
d'utilisateurs Internet de Tigo a chuté au point d'être
dépassé par Airtel. Ainsi, en fin 2018, Airtel totalise environ
880 000 utilisateurs d'Internet tandis que Tigo compte 860 000 utilisateurs
environ. Airtel détient donc environ 20 000 utilisateurs d'Internet de
plus que Tigo en fin 2018. En 2018, Airtel et Tigo représentent
respectivement 50,7% et 49,1 % de l'ensemble des utilisateurs de l'Internet au
Tchad. Le nombre d'utilisateurs de l'Internet mobile représente donc la
quasi-totalité de l'ensemble des utilisateurs Internet. Le taux de
pénétration de l'Internet (Internet user per 100) qui est
estimé en faisant le rapport entre le nombre d'utilisateurs Internet et
la population totale du pays est passé de 15 % en 2015 à 11,7 %
en 2016. La croissance du nombre d'utilisateurs Internet a été
très rapide au cours des quatre dernières années, avec un
taux de croissance annuel moyen d'environ 20,3 %. Entre 2017 et 2018, Airtel,
Tigo, Internet Mobile et les FAI ont vu leur nombre d'abonnés chuter
respectivement de 4,7 %, 31,2 % et 19,9 % et de 100 %.
3.1.1 Le coût d'accès à l'Internet
Les coûts d'accès à l'Internet au Tchad
restent l'un des plus élevés de la sous-région. Cette
situation s'expliquait autrefois en partie par la faible capacité de
l'opérateur historique à offrir, en nombre suffisant des lignes
téléphoniques aux fournisseurs d'accès Internet. À
la mise en marche du service Internet au Tchad en 1997, les prix des connexions
inspirés de ceux pratiqués dans l'ensemble de la
sous-région ont été fixés au départ à
60 FCFA/minute. En 2002, cette tarification a été ramenée
à 40 FCFA/minute. Mais dans les cybercafés, ces prix
étaient à 100 FCF la minute. Suite au moult plaintes
d'internautes et de détenteurs des cybercafés,
47
relatives à la cherté des prix, en avril 2005,
à l'occasion de FEST'AFRICA25, les coûts de connexion
ont été réduits à 750 FCFA/ heure26 avec
un débit amélioré. En raison de la cherté et de la
difficulté d'accès aux infrastructures de
télécommunications de base comme les lignes
téléphoniques et aux infrastructures connexes telle que
l'électricité, rares sont les Tchadiens qui peuvent avoir la
capacité financière et le courage d'installer l'Internet dans
leurs foyers. Les tarifs de connexion Internet n'ont pas beaucoup
évolué au Tchad entre 2015 et 2017.
En effet, chez Airtel, certaines offres de 2015 ont disparu en
2017, cependant on note une hausse des prix, car en 2015, 1G coûtait
10000 FCFA, tandis que 1G a coûté 12000 FCFA en 2017 ; ensuite 5G,
qui coûtait 30000 FCFA en 2015, a coûté 35000 FCFA en 2017.
Chez Tigo, il y a eu aussi une hausse des prix, car en 2015 on avait 70Mb
à 1000F ; 120 Mb à 1500 FCFA et 256 Mb à 2500 FCFA contre
70 Mb à 1200, 120 à 2000 FCFA et 256 à 3000 FCFA et 2017.
D'après ORTT, ces augmentations des tarifs Internet des
opérateurs sont une conséquence de la mise en place d'une taxe de
droits d'accise en 2017.
Entre 2017 et 2018, il y a eu des nouvelles offres chez Airtel
avec l'avènement de la 4G. en 2017, nous avons dit que 1G coûtait
12000 FCFA pour une validité de 30 jours alors qu'en 2018 on peut
souscrire 7G au même prix et avec une même validité. Suite
à la baisse des prix décidé par Airtel, Tigo a
créé des nouvelles offres pour Internet. Au lieu de 256 Mb
à 3000 FCFA, pour 30 jours en 2017, Tigo offre la même
période de validité et au même prix, 300 Mb en 2018. En
2018, Tigo va donc proposer 14G à 20000FCFA pour 30 jours de
validité, soit 4G de plus pour trois fois moins cher qu'en 2017.
25Fest'Africa : Festival de littérature et
des arts africains, créé en 1994 par le Tchadien Nocky Djedanoum,
est une foire d'exposition aux dimensions pluridisciplinaires : peinture,
théâtre, écriture, photographie, musique, technologie,
etc., qui se tient chaque année à N'Djamena.
26 Tchad et Culture N° 203, janvier 2002, p. 15.
Tableau 2 : Tarifs d'Internet au Tchad : Airtel
et Tigo
Source : AREP 2019, p.98
A titre de comparaison, en 2018, Airtel Gabon pour une
validité de 30 jours, offre 1G à 4000 FCFA, tandis qu'Airtel
Niger en cette même année, pour une même durée de
validité, offre 1 G pour deux fois moins cher que le Gabon (2000 FCFA).
On constate que 1G coûte 2000 FCFA pour deux jours au Tchad, 4000 FCFA
pour 30jours au Gabon et 2000 FCFA pour 30 jours au Niger (tableau 5). Cette
stratégie vise à fidéliser les clients et garder une part
importante du marché de l'Internet. Il faut remarquer que de nos jours,
tous les opérateurs tendent à ne plus offrir de connexions
illimitées aux clients afin d'augmenter leur rentabilité. Mais
l'Internet coûte encore très cher au Tchad, surtout pour les
petits utilisateurs qui achètent les petites capacités, car les
prix sont restés inchangés en bas de l'échelle.
Tableau 3 : Tarifs d'Internet d'Airtel Gabon
et Niger
Source : AREP 2019, p.99
48
49
L'évolution des tarifs de connexion Internet n'a pas
été très significative entre 2014 et 2018 au Tchad, par
rapport aux autres pays d'Afrique Subsaharienne. La comparaison des prix de
connexion Internet au Tchad à ceux des autres pays, montre que la
connexion Internet au Tchad est 4 fois plus chère que celle du Niger,
2,6 fois plus chère que celle du Burkina Faso, environ deux fois plus
chère que celle de la Côte d'Ivoire.
Pour répondre à la cherté de la connexion
mobile au Tchad, nous pouvons citer le Rapport final écrit par
Deloitte L.L.P (2016) pour le compte de la GSMA. Dans ce rapport, il est
clairement montré que les services mobiles au Tchad sont soumis à
de nombreuses redevances, dont certaines sont spécifiques au secteur
mobile. En tout, plus de 25 redevances distinctes s'appliquant aux
opérateurs mobiles ont été identifiées, dont 13
sont spécifiques au secteur. Le nombre d'impôts et de redevances
spécifiques au secteur est plus élevé que dans un certain
nombre d'autres pays africains, dont la Tanzanie ou la République
démocratique du Congo, avec respectivement 9 et 5 impôts et
redevances spécifiques au secteur. Ces redevances peuvent limiter
l'utilisation des appareils et des services mobiles. Les conséquences de
ces contraintes fiscales sur les consommateurs ou les opérateurs
dépendent des conditions du marché spécifique et de la
nature de la redevance. Certaines redevances sont absorbées par les
opérateurs sous forme de baisse de profits, que d'autres affectent les
consommateurs en faisant augmenter les prix. Il peut s'agir aussi d'une
combinaison des deux. D'après le rapport, de faibles niveaux
d'utilisation de la téléphonie mobile et d'Internet peuvent
exister lorsque de nombreux citoyens ne peuvent pas se permettre
d'accéder aux services mobiles. Les données de l'Union
internationale des télécommunications (UIT) suggèrent que
le coût des services mobiles au Tchad est relativement
élevé par rapport aux revenus. Pour les 20% de Tchadiens qui
gagnent le moins, le coût d'un abonnement mobile représente 87% de
leur revenu mensuel, sans compter les coûts de l'appareil ou les
coûts de l'accès mobile Internet27. De même, la
cherté du prix de connexion à l'Internet fait que, ce dernier a
très peu de clients : en fin 2013, seuls 14.689 consommateurs sont
abonnés à l'Internet fixe, tandis que 675.387 autres ont
utilisé l'Internet mobile, soit 6% de la population globale du Tchad.
Beaucoup d'utilisateurs d'Internet au Tchad profitent de l'Internet des
administrations au lieu de chercher à s'abonner, du fait de la
cherté du coup d'accès à l'Internet. Jusqu'aujourd'hui,
pour avoir accès à l'Internet illimité d'un mois au Tchad,
il faut débourser 50.000 F CFA, soit le tiers du salaire d'un
travailleur moyen de la fonction publique.
27 Analyse Deloitte basée sur le rapport de l'UIT
(2015) « Measuring the Internet Society » et les données de la
Banque mondiale. Le panier de référence se compose de 30 appels
émis par mois et de 100 SMS
50
3.1.2 Une alternative d'utilisation de réseaux
mobiles au Tchad : Orange, MTN et Nexttel
Au Tchad, le Net suscite un véritable engouement de la
part des jeunes qui, en dépit du prix d'accès encore
élevé (de 500 à 1000 F/heure à N'Djaména,
alors qu'il est autour de 200F/heure à Kousséri au Cameroun).
Pour ce faire, la proximité de la ville de N'Djamena, la capitale
tchadienne à la ville camerounaise de Kousseri, les deux villes sont
séparées par un fleuve d'à peine 300 mètre. C'est
pourquoi il y a une interpénétration réciproque des
réseaux de télécommunications mobiles tchadiens dans la
ville camerounaise de Kousseri et du réseau camerounais dans la ville
tchadienne de N'Djamena surtout dans les quartiers situés au
périphérique (Farcha, Gueli, Walia etc.).
Pour des raisons de coût de communication moins
onéreux des réseaux camerounais à l'époque,
certains Tchadiens voulant appeler à l'extérieur ou voulant
appeler leurs correspondants au Cameroun, n'hésitent pas de se connecter
à partir de N'Djamena sur le réseau camerounais disponible dans
une partie de la capitale pour communiquer. Djimet, S. (2014) rapportait
entretemps que, non seulement une traque était engagée contre ces
« communicateurs pirates », mais aussi, l'Office Tchadien de
Régulation des Télécommunications, a saisi à cet
effet dès 2002 sa consoeur camerounaise l'Agence de Régulation
des Télécommunications (ART) aux fins de trouver une solution
à ces problèmes d'interpénétration de
réseaux. Ainsi, au terme de six années de discussions, les deux
parties sont parvenues à élaborer un projet d'accord de
coordination de fréquence aux frontières
Tchad-Cameroun,28 signé le 3 septembre 2009 à Maroua.
Et dont les résolutions fixent les pénétrations des
signaux de part et d'autre de la frontière arrêtées
respectivement à 500 m pour la zone N'Djamena-Kousseri et 2000 m pour
les zones comme Bongor-Yagoua, Figuil-Léré29.
Aujourd'hui, on observe encore une grande partie de la
population connectée à l'Internet se dirige vers les villes
camerounaises frontalières à la recherche soit de la
communication moins couteuse ou de l'Internet. Ce constat est aussi une
réalité chez les enseignants désirant faire de recherches
ou toute autre chose sur les réseaux. Cependant, il faut reconnaitre que
ce problème ne pourrait être définitivement résolu,
lorsque le Tchad aura réglé le coût d'accès non
seulement à l'Internet mais aussi à la communication à
l'international.
28 A.N.T, Réglementation des
fréquences des téléphones sans fil : `N'Djamena et
Kousseri s'interpénètrent au mobile', in Le
Progrès, no 2738 du jeudi 10 septembre 2009, p. 3
29 Dipombé Payebé, ` Tchad-Cameroun,
un accord régit les questions de fréquences aux
frontières', en OTRT-Bulletin d'informations no35, octobre
2009, p. 6.
51
3.2 Les TIC dans l'enseignement supérieur du
Tchad
Le Tchad a adhéré à la conception commune
et aux concepts fondamentaux énoncés dans la Déclaration
de principes du Sommet Mondial sur la Société de l'Information
tenu en mai 2004 à Genève dont le plan d'action vise à
atteindre progressivement les objectifs de la Scolarisation Universelle (ODD),
en favorisant l'utilisation des produits, réseaux, services et
applications qui reposent sur les technologies de l'information et de la
communication (TIC). C'est ainsi que le Président de la
République, Idriss Deby Itno, a instruit en 2009 le Gouvernement,
à travers les ministères en charge de l'éducation,
à opter pour la mise en oeuvre des politiques nationales
d'intégration des TIC dans l'enseignement et la formation, à tous
les niveaux de gestion du système éducatif tchadien.
Au Tchad, les TIC en générales sont
enseignées comme une matière dans les Universités. Mais
souvent enseignées en niveau 1 dans d'autres filières comme
initiation à l'informatique. L'Internet quant à lui est
limité et ne concerne que les administrateurs. Le taux de
pénétration de l'Internet dans les milieux universitaires est
encore inférieur à 1%, et le pays accuse un grand retard au
niveau de l'intégration des TIC dans le processus
enseignement-apprentissage. L'introduction et l'utilisation de ces outils dans
la pratique de classe et la gestion de l'école reste embryonnaire dans
le système éducatif tchadien, comme en témoigne l'absence
d'espaces numériques d'enseignement et d'apprentissage dans la
quasi-totalité des établissements primaires, secondaires et
universitaires au Tchad, ainsi que des programmes validés d'enseignement
des TIC.
Sans être le remède miracle aux problèmes
actuels que rencontre l'école tchadienne, il n'en demeure pas moins que
l'outil informatique fait aujourd'hui partie intégrante de
l'environnement psycho-cognitif de l'enfant et du quotidien de l'adulte. A ce
titre, les TIC peuvent efficacement contribuer à apporter les
réponses adéquates pour le développement du système
éducatif du Tchad.
Dans le domaine de l'éducation, nous avons la
création de l'Université Virtuelle du Tchad (UVT) par la Loi
N°13/PR/2005 du 16/09/2005. En 2009, l'Etat a offert un lot de mille cinq
cent (1500) ordinateurs portables aux enseignants du supérieur,
même nombre pour l'année 2014. Et en 2012, le Président de
la république a fait un don de cinq mille neuf cent soixante-huit (5968)
ordinateurs portables aux étudiants des institutions supérieures.
Cependant la répartition de ces ordinateurs se faisait suivant les
critères d'excellence. Et aujourd'hui, l'on dénombre un nombre
important des matérielles technologies dans toutes les
universités du Tchad. En se référant aux annuaires
statistiques du ministère de l'enseignement supérieur au Tchad,
les universités du Tchad disposent des outils tels que les ordinateurs,
imprimantes,
52
photocopieurs, caméra et les vidéos projecteurs,
dans toutes les facultés. Le tableau suivant présente la
répartition des matérielles informatiques dans les
facultés de l'Université de N'Djamena.
Tableau 4 : les matérielles
technologiques de l'Université de N'Djamena
facultés
|
ordinateurs
|
imprimante
|
photocopieurs
|
caméras
|
Vidéos projecteurs
|
Sciences Exactes et
Appliquées ;
|
170
|
10
|
|
4
|
26
|
Sciences de la Santé ;
|
28
|
|
16
|
|
28
|
Sciences de l'Education
|
14
|
4
|
|
|
12
|
Sciences économiques et
gestion ;
|
34
|
6
|
|
8
|
10
|
Lettres, Langues, Arts et
Communication ;
|
14
|
6
|
|
|
14
|
Sciences Juridiques et
Politiques ;
|
12
|
4
|
|
|
13
|
Sciences Humaines et
Sociales ;
|
14
|
4
|
|
2
|
12
|
Total
|
286
|
34
|
16
|
14
|
115
|
Source : direction des études, de la
statistique et de l'informatique (2015)
3.2.1 Les Campus Numériques Francophone
(CNF/AUF)
Il est intéressant de comprendre la mission de l'AUF
dans le monde avant de parler de Campus Numériques Francophone dont il
est question. Ainsi l'AUF est une Agence Universitaire de la francophonie qui a
pour mission de promouvoir une francophonie universitaire solidaire,
engagée dans le développement économique et social des
sociétés. Elle apporte un appui à ses membres pour les
aider à relever les trois défis auxquels ils sont
confrontés : défis de la qualité (de la formation, de la
recherche et de la gouvernance universitaire) ; défis de
l'employabilité, défis du développement global et local.
Elle intervient dans dix régions du monde dont l'Afrique centrale et le
Grand lacs, qui couvre le Tchad. De ce faire, le campus numérique
francophone (CNF) est une implantation de l'Agence universitaire de la
francophonie au service des établissements d'enseignements
supérieur et universitaire de sa zone d'opération. Ce Campus est
dont la représentation de l'AUF au Tchad. Il est créé
à la suite de l'accord-cadre du 05 mars 1999 entre l'AUF et l'Etat
tchadien, ratifié le 30 septembre 2005 par un accord de siège. Le
CNF de l'AUF de Ndjamena est situé au rez-de chaussée du rectorat
de l'Université de N'Djamena. Car, pour fonctionner, le campus
numérique bénéficie soit d'une convention
d'hébergement avec l'établissement d'enseignement
supérieur et de recherche membre de l'Agence qui l'accueille, soit d'un
accord de siège avec l'État.
53
Espace d'apprentissage et de pratiques du numérique
dans l'enseignement supérieur et universitaire, le campus
numérique est conçu pour recevoir et permettre aux
étudiants, aux enseignants et aux chercheurs de se former au
numérique. Il est un espace dédié au service en faveur de
la communauté universitaire, pour la formation et l'accès
à l'information scientifique et technique (IST) et l'appropriation des
technologies de l'information et de la communication pour l'enseignement
(TICE). Il a pour vocation de s'appuyer les projets mis en oeuvre par l'AUF et
à assurer le relais des besoins exprimés afin de guider leur
adaptation. Nous signalons que le CNF offre divers services à la
communauté universitaire et extra-universitaire :
- Les formations ouvertes et à distance (FOAD) et les
cours en ligne ouverts et massifs (CLOM/MOOC),
www-foad-mooc.auf.org ;
- Formations permanentes (recherche documentaire, publication
scientifique en ligne) ;
- Les formations transfert : administration de système et
de réseaux ; conception, création
et gestion de système d'information ;
développement des technologies éducatives.
Organisés à la demande des établissements
membres de l'AUF.
www.tranfer-tic.org;
- Un accès à des ressources documentaires de niveau
universitaire, et la consultation
d'ouvrages de base et de référence ;
- Un équipement de visioconférence pour les
soutenances (mémoires/thèses et les
conférences scientifiques et techniques locales ou
internationales par visioconférence ; - L'hébergement des sites
Web des partenaires ainsi que la mise en ligne des contenus
pédagogiques et scientifiques.
? Quelques réalisations de CNF
- Auto-évaluation de l'Université de N'Djamena
(améliorer la qualité des structures institutionnelles
d'enseignement et de recherche) ;
- Mise en oeuvre du projet IFADEM (Initiative francophone pour
la formation à distance des maîtres. A Abéché,
Bongor et Mongo. 2000 maîtres concernés. Initiative conjointe de
l'OIF, l'AUF et de l'Union Européenne);
- Mise en route des volontaires internationaux de la
Francophonie.
Il est également à préciser que depuis sa
création, le CNF a plus de 1500 abonnés, 73 ateliers de
formations avec plus de 800 bénéficiaires, 14 bourses de
mobilités (Masters et Doctorat), près de 30 manifestations
scientifiques (chose qui est rare en milieu Universitaire au Tchad en
générale) pour n'est cité que ceux-là.
54
3.2.2 Initiation pour la formation à distance des
maîtres (IFADEM)
IFADEM est une initiative francophone de formation à
distance des maîtres. Historiquement, c'était au cours de sommet
de la Francophonie de Bucarest en 2006 que les chefs d'Etats et de
gouvernements ont demandé à l'Agence universitaire de la
Francophonie (AUF) et à l'Organisation internationale de la Francophonie
(OIF) de mettre en commun les moyens dont elles disposent pour soutenir les
politiques nationales de modernisation des systèmes éducatifs
dans les pays membres. Cette demande a conduit l'AUF et l'OIF à
développer l'Initiative francophone pour la formation à distance
des maîtres (IFADEM). Cette collaboration a permis de lancer l'IFADEM
dès 2008 dans 4 pays puis d'étendre peu à peu
l'initiative. Actuellement, l'IFADEM est déployée dans 11 pays
(Bénin, Burundi, Côte d'Ivoire, Haïti, Liban, Madagascar,
Mali, Niger, République Démocratique du Congo,
Sénégal, Togo) et est mise en oeuvre en 2016 au Burkina Faso, au
Cameroun, aux Comores et au Tchad. Au Tchad, l'accord-cadre a été
élaboré par le ministère de CCI et a été
signé le 18 novembre 2016 à Paris, par le Ministre de l'Education
nationale et de la Promotion civique, le Directeur de l'Institut de la
Francophonie pour l'Education (IFEF), représentant l'Administrateur de
l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et le Recteur de
l'Agence Universitaire de la Francophonie. Il reprend les
éléments définis dans la phase préparatoire (public
cible, zone concernée, usage de la technologie, etc.) et détaille
les engagements des parties signataires. Cependant l'atelier co-construction de
l'initiative (Phase d'expérimentation) au Tchad s'est
déroulé le 18 et 19 juillet 2016 à N'Djamena.
Dans tous les pays participants à l'IFADEM, l'AUF
dispose de campus numériques francophones qui jouent un rôle
d'appui local aux ministères de l'Éducation de base et ont su
mobiliser leur expérience dans le domaine de l'ingénierie de la
formation ouverte et à distance (FOAD) en s'appuyant sur l'expertise des
universités membres de l'AUF. Cet appui scientifique a permis, depuis
presque 10 ans, d'accompagner l'IFADEM dans sa stratégie et son exigence
de qualité impliquant de nombreuses démarches
d'évaluation.
Assez rapidement, l'OIF et l'AUF ont donc opté pour la
formation ouverte et à distance (FOAD) avec un usage des TIC par les
formateurs. Les objectifs ont ainsi été reformulés comme
suit : renforcer les compétences professionnelles des instituteurs avec
peu ou sans formation initiale. Les maîtres communautaires de niveau 1 et
plus les instituteurs adjoints stagiaires. (2000 enseignants choisis dans la
zone d'inspections départementales de l'éducation et de la
promotion civique (IDENPC) ont suivi un parcours de formation entre le 18
janvier et le 17 novembre 2018) ; inauguration de l'espace numérique de
N'Djamena au deuxième trimestre de 2019 (chose faite) ; Création
d'un dispositif d'hébergement de ressources éducatives dans
les
55
espaces numériques ; émission
radio-éducatives suivant les thématiques contenus dans le livret
de formation élaborée pour les enseignants et les directeurs
d'école publique ; signature de convention entre IFADEM-Tchad et
l'Université Virtuelle de N'Djamena pour la médiatisation des
contenus de formation et l'extension du dispositif sur l'ensemble du
territoire.
A en croire IFADEM 2019, les résultats d'une
étude sur l'état des lieux du patrimoine technologique et
infrastructurel dans les trois régions concernées ont conduit
à l'idée d'implanter les espaces numériques au sein des
écoles normales d'instituteurs (ENI) de ses régions. Les
instituteurs-élèves auront également l'accès
à distance aux ressources qui sont logées, de prendre en main la
disposition de formation à distance, ils doivent suivre les formations
par le biais d'une vidéo-conférence, ils auront un accès
aux contenus pédagogiques qui seront proposés sur la plate-forme
de formation en ligne. Il faut aussi dire que chacun des espaces doivent
disposer d'une vingtaine d'ordinateurs connectés à l'Internet et
à une capacité d'accueil de 100 apprenants. Malgré tous
ces efforts, le Tchad reste l'un des pays où les TIC sont à son
premier balbutiement.
Par ailleurs, le World Economic Forum (2013), a montré
dans son Rapport qu'en couvrant le nombre record de 144 pays, le rapport fait
autorité et représente une des meilleures évaluations
d'ensemble pour calculer l'impact des TIC sur la compétitivité
des nations et la prospérité de leurs citoyens. Pour le mesurer,
l'indice `'Networked Readiness index» (NRI) calcule la
disponibilité d'un pays à exploiter pleinement les TIC en termes
de : infrastructures TIC, coût d'accès et disponibilité des
compétences requises pour un usage optimal ; acceptation et utilisation
des TIC par les gouvernements, l'économie et la population ; contexte
économique et climat novateur, cadre politique et réglementaire,
impact économique et social des TIC. De ce fait, World Economic Forum
(2013), dans son Rapport sur les TIC (Global Information Technology Report),
qui selon l'analyse de l'impact et influence des TIC sur la croissance
économique et l'emploi dans le monde hyper connecté, place le
Tchad en dernier rang sur 144 pays étudiés.
Conclusion
Le défi global du pays est de réussir
l'intégration rapide des nouvelles technologies à l'école
non pas seulement comme matière d'enseignement mais comme outil au
service de l'enseignement et de l'apprentissage. Dans l'environnement actuel
à dominante multimédia où évoluent les enfants, il
est indéniable que les TIC s'imposent comme un moyen efficace de
transferts de connaissances et de développement des compétences
essentielles. Il ne s'agit donc pas de se plier à un
phénomène de mode, mais bien de préparer des hommes de
demain capables d'apporter une contribution décisive au
développement socio-économique du pays. L'objectif
56
global retenu vise à introduire dans l'école les
nouvelles technologies (le multimédia) afin de permettre aux enseignants
d'innover au niveau pédagogique, dans le cadre d'un système
d'enseignement/apprentissage centré sur l'élève.
Au-delà de l'école, le projet contribuera à édifier
une société de l'information inclusive. Pour relever les
défis cités plus haut, il s'agira plus concrètement,
à travers un partenariat public-privé dynamique et proactif, de
doter progressivement les établissements scolaires et les structures de
formation d'un espace TIC dont les objectifs sont : initier et former les
élèves, les étudiants et les enseignants aux nouvelles
technologies, permettre l'accès aux logiciels éducatifs et
à la formation à distance aux élèves, aux
étudiants et aux enseignants, favoriser leur accès à
l'Internet et à toutes ses ressources en matière de recherche,
formation et apprentissage. L'implantation et la mise en oeuvre d'un logiciel
de gestion des établissements scolaires et universitaires afin
d'automatiser leur fonctionnement d'une part, et d'autre part, d'avoir une
maîtrise des effectifs en vue de sécuriser les examens,
constituent l'autre versant de la stratégie à moyen terme.
57
CHAPITRE 2 : LES OPINIONS DES ENSEIGNANTS ENQUETES SUR
LA NOTION D'INTERNET
Rappelons que l'un des objectifs de la recherche consistait
à récolter des données sur les opinions que
développent les enseignants de l'Université de N'Djamena
vis-à-vis de l'Internet. La question fondamentale guidant l'ensemble de
la recherche est : quelle est la place de l'Internet dans les pratiques
professionnelles des enseignants de l'Université de N'Djamena ? Cette
question peut être décomposée en une question de recherche
qui est la suivante : que pensent les enseignants de l'Université de
N'Djamena de l'Internet et de son usage à de fins professionnelles
universitaires ?
L'étude du champ des « pensées de
répondants » va consister à évaluer l'image que
les enseignants de l'Université de N'Djamena font d'Internet, qu'ils
soient connectés une fois ou non avec le réseau. L'étude
va donc chercher à mesurer l'impact du discours des enseignants du
supérieur sur la définition qu'ils se font d'Internet. Le
chapitre s'articule autour de la compréhension de l'Internet par les
enquêtés. Il sera donc question dans ce chapitre, présenter
les caractéristiques des enseignants enquêtés, en montrant
les limites de chaque caractéristique. Et nous parlerons des avis des
enseignants sur les informations que contient l'Internet. Cela va donc aboutir
aux choix des enseignants vis-à-vis des ressources obtenues à
l'aide de l'Internet et à l'aide de bibliothèque. La question des
avantages et des inconvénients de l'Internet selon les
enquêtés seront également traités. Et en fin
élucider les opinions des enseignants sur la notion de l'Internet et
principalement sur son devenir.
Pour aborder cette partie de ce travail, nous allons nous
référer aux théories qui ont été
convoquées pour comprendre la place de l'Internet chez les enseignants
de l'Université. Ainsi, nous partons particulièrement du
modèle théorique de Hall et Hord (2001), « Concems-Based
Adoption Model » (CBAM). Cependant, ce chapitre va seulement prendre en
compte le niveau de préoccupations des enseignants vis-à-vis du
dispositif (Internet). Les préoccupations dont il est question ici,
concernent la façon dont des individus se sentent par rapport à
l'Internet et la façon dont ils le perçoivent. Dans cette
perspective, tous les enseignants de l'échantillon ont été
interrogés, qu'ils soient utilisateurs ou non-utilisateurs d'Internet
(précisons par avance que 7,59% des enseignants de l'échantillon
ont déclaré n'avoir jamais utilisé Internet). Ils ont
d'abord répondu à une question ouverte, et ensuite, une vingtaine
d'affirmations leurs ont été soumises.
58
1. Les caractéristiques des enseignants
enquêtés
Nous élucidons dans cette partie les
caractéristiques des enseignants de l'Université de N'Djamena,
qui ont participé à cette étude. Cette présentation
s'appuie sur les résultats de la méthode d'analyse descriptive
des enseignants cibles.
1.1 Les variables sociodémographiques
La première variable qui nous intéresse est la
variable « sexe de répondant ». Nous partons du
principe que les enseignants de l'Université de N'Djamena ont un
accès ou non à l'Internet à l'Université et dans
n'importe quel endroit qu'ils se trouvent, en se servant de l'ordinateur, de
téléphones mobiles ou encore dans les ateliers informatiques.
Ainsi comme toute Université du monde, l'Université de N'Djamena
dispose des enseignants qui sont à la fois des sexes masculins et
féminins. Cependant, l'enseignement supérieur ne compte pas assez
des femmes (50 femmes au total). C'est pourquoi notre échantillon, est
composé majoritairement des hommes. Ainsi, nous obtenons le pourcentage
suivant pour les deux sexes : les hommes constituent 76,0% et les femmes 24,0%.
Le tableau ci-après présente la répartition de sexe des
enquêtés.
1.2 Répartition du Genre des répondants
Tableau 5 : genre de répondants
Genre
|
Effectif
|
Pourcentage Valide
|
Masculin
|
60
|
76,0
|
Féminin
|
19
|
24,0
|
Total
|
79
|
100,0
|
Source : enquête de terrain 2019
Le tableau ci-dessus présenté, démontre
que la majorité des répondants ou des participants sont les
hommes (76% et 24%sont les femmes). Ceci confirme clairement le
caractère de la population enseignante des universités d'Etats du
Tchad, qui est constituée en majorité des hommes. Au regard de la
population enseignante au Tchad en général, le nombre des hommes
sont plus important que les femmes. Ce constat commence depuis l'école
primaire. Ce nombre diminue au fur-à-mesure que nous passons du cours
primaire au collège et du lycée à l'Université. En
regardant RESEN (2016, p.1016), les filles sont largement plus
défavorisées comparativement aux garçons dans l'analyse
des taux bruts de scolarisation, quel que soit le niveau d'études. Au
primaire, le taux brut de scolarisation des filles est à peine
supérieur à la moitié de celui des garçons.
L'écart se creuse pour les niveaux secondaires, toujours en
défaveur des filles. Au collège, les filles ont un taux brut de
scolarisation 3 fois moins élevé que les garçons et, au
lycée, elles ont un taux 4,7 fois inférieur à celui des
garçons. Au niveau supérieur,
59
les femmes tendent à disparaitre dans l'enseignement.
En revanche, dès l'âge de 15 ans, l'écart se creuse. De
plus, la différence augmente avec l'âge. C'est pourquoi au niveau
de l'enseignement supérieur, les enseignantes sont peu nombreuses. Il
faut donc dire que l'enquête a pris en compte cette
précarité de femme et nous sommes intéressés
beaucoup à cette population défavorisée que la population
masculine.
1.3 Répartition de l'Age des répondants
Tableau 6 : âge de répondants
Age des répondants
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
34 ou moins
35 à 44
45 à 54
55 ou plus
Total
Moyenne d'âge Ecart type
|
8
|
10,1
|
37
|
46,8
|
23
|
29,1
|
11
|
13,9
|
79
|
100,0
|
|
35- 44 ans
|
|
,860
|
Source : enquête de terrain,
2019
En observant le tableau ci-après, il ressort que les
participants ont majoritairement l'âge de 35 à 44, soit 46,8 %. Et
ceux ayant l'âge de 34 ou moins sont minoritaires. Cela confirme le fait
qu'au Tchad, après la licence, les jeunes n'ont pas accès
directement en cycle de masters dans le pays. Ainsi, ceux qui désirent
continuer les études supérieures, doivent se rendre dans les pays
voisins (majoritairement au Cameroun). Et comme le Tchad fait partie des pays
pauvres, comme nous l'avons indiqué ci-haut, les jeunes licenciés
se voient obligés de se verser dans le marché de travail avant de
continuer plus-tard les études supérieures. Jusqu'aujourd'hui,
nombreuses sont les filières qui n'ont pas le cycle masters. C'est
pourquoi quand un enseignant commence à donner un cours à
l'Université, il a au-moins 35 à 44 ans, comme le démontre
la moyenne d'âge des répondants de cette étude et avec un
écart type de 0,860. Le prochain tableau présentera la
filière principale d'enseignement des répondants.
1.4 La Filière principale d'enseignement
Ici, nous avons tenu compte des toutes les filières que
compose l'Université de N'Djamena. Sauf compte tenu de
l'indisponibilité des enseignants dans le campus, certaines
filières n'ont pas assez des représentants. Le tableau suivant
présente le nombre des questionnaires distribués dans chacune des
filières enquêtées.
60
Tableau 7 : montrant les effectifs des
enseignants enquêtés selon leur filière
Filières
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
Lettre moderne Mathématiques Philosophie
Physique
Sociologie
Chimie
Anglais
Biologie
Anthropologie
Sciences économiques Histoire
Sciences de l'éducation Géographie Communication
Droit
Sciences du langage
Total
|
9
|
11,4
|
6
|
7,6
|
4
|
5,1
|
7
|
8,9
|
6
|
7,6
|
3
|
3,8
|
6
|
7,6
|
4
|
5,1
|
5
|
6,3
|
6
|
7,6
|
3
|
3,8
|
7
|
8,9
|
5
|
6,3
|
3
|
3,8
|
2
|
2,5
|
3
|
3,8
|
79
|
100,0
|
Source : enquête de terrain, 2019
Trois filières sont les plus représentés
sur ce tableau. Il s'agit de la filière lettre moderne,
représentant 09 enseignants avec un pourcentage valide de 11,4 % ; la
filière Science de l'éducation et la physique, ayant chacune
d'elle également 07 enseignants pour un pourcentage valide de 8,9 %. Les
filières les moins représentées sont entre autres la
chimie, histoire, la communication, la science du langage et le droit.
L'inégalité des répondants dans chacune des
filières peut être justifiée d'une part par le fait que
certaines filières n'ont pas assez des enseignants (Sciences du langage
et la Chimie par exemple), et même celles qui en ont, ces enseignants ne
sont pas permanant à l'Université (c'est le cas de Droit
où les enseignants exercent majoritairement un travail hors de
l'Université). D'autre part, le non-respect de rendez-vous pour la
récupération de questionnaire est également l'une de la
cause de cette disparité. Certains enseignants sont également des
étudiants en thèse dans d'autres universités, du coup,
nous n'avons plus des possibilités pour récupérer les
questionnaires.
1.5 Expérience en enseignement
A ce niveau, nous avons posé une question qui a permis
aux enseignants d'indiquer dans un intervalle gradué de 5ans. La
question est la suivante : Combien d'années d'expérience en
61
enseignement comptez-vous au total ? Le tableau suivant montre
les années d'expérience des enquêtés.
Tableau 8 : années d'expérience
des répondants
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
Valide
|
0 à 5 ans
|
23
|
29,1
|
6 à 10 ans
|
33
|
41,8
|
11 à 15 ans
|
18
|
22,8
|
16 à 20 ans
|
3
|
3,8
|
21 à 25 ans
|
2
|
2,5
|
Total
|
79
|
100,0
|
Source : enquête de terrain,
2019
Il ressort de ce tableau que 41,8% répondants ont une
expérience comprise entre 6 à 10 ans. Nous pouvons justifier ce
chiffre à partir de deux raisons majeures : premièrement, ces
dernières années, il y a une demande importante de la formation
au Tchad et c'est ce qui a amené l'Université de N'Djamena
à s'éclater en créant plusieurs filières surtout
vers les dix dernières années. Ainsi, l'Université a
recruté des nouveaux enseignants qu'ils soient jeunes ou
âgés pour faire fonctionner ces filières nouvellement
crées. Et en second lieu, il faut donc dire qu'au Tchad, la
réalité nous montre qu'avec la création des autres
Université dans les provinces, les enseignants les plus
expérimentés sont déployés et
responsabilisés dans ces différentes Universités quel que
soit leur grade (assistant ou chargé du cours). Raison pour laquelle
seulement 2,5% enquêtés ont une expérience de 21 à
25 ans dans l'enseignement dans les trois campus où l'enquête
s'est déroulée. Ceux-ci sont en partie les responsables dans leur
département (en majorité chef des départements).
2. Définition de l'Internet selon les
enseignants
Les définitions dont- il est question ici, sont les
manières dont les enseignants comprennent le mot Internet. Dans cette
partie, notre objectif est de décrypter les informations et opinions qui
composent les discours que les enseignants de l'Université partagent
autour de la définition de l'Internet. Une telle étude pouvait
être qualitative, mais comme cette étude se limite par son
caractère quantitatif, nous avons ici laissé les
répondants de donner librement leurs suggestions de réponses
grâce aux questions ouvertes, c'est pourquoi l'analyse de contenu sera
nécessaire ici. Ainsi donc, la question qui a permis aux
répondants de donner leurs avis est la suivante : « Pour vous,
l'Internet c'est quoi ? Expliquez en quelques mots ».
62
En identifiant le contenu, nous avons repéré
deux principaux aspects ou concepts clés qui reviennent dans la
totalité du discours. Il s'agit de l'Internet comme moyen de
communication et l'Internet comme un moyen de recherche d'information. Le
deuxième terme que l'on rencontre couramment dans les propos de nos
interlocuteurs est le terme "moyen". Un « moyen »,
c'est ce qui sert pour parvenir à une fin. L'étude
réalisé par Kitumu, M. (2019, p. 174) auprès de l'ensemble
des personnelles de l'Université de Congo montre également que
l'Internet est utilisé par les enseignants plus comme un «
moyen de communication et de recherche d'information » et ces
enseignants utilisent plus précisément les outils comme la
messagerie (Email), des réseaux sociaux et des moteurs de recherche. Et
même dans leur recherche sur `'les jeunes et Internet :
Représentations, usages et appropriations,» Bevort, E. et
Bréda, I. (2001, p. 37) ont trouvé que parmi la diversité
des activités possibles, la dimension communicative tient une place
considérable. Sur les 506 réponses analysées, 150 (soit
près de 30%) commencent par : « C'est un moyen de
communiquer... » Ou par : « C'est un moyen de
communication... ». Selon leur étude, certains jeunes vont
jusqu'à résumer leur représentation en une phrase : «
Internet, c'est la communication envers le monde entier », «
Internet, c'est communiquer facilement dans le monde entier »,
« Internet, c'est s'ouvrir au monde ».
Il faut donc dire que cette compréhension de l'Internet
sera le fondement même de l'utilisation de l'Internet chez les
répondants. Nous répertorions ici quelques discours qui attestent
notre analyse :
- Internet est un instrument ou moyen de communication qui
nous permet d'être en connexion avec les autres dans le monde. Il nous
permet également de mener de recherches pour nos activités.
(Sociologie) ;
- C'est un moyen de connexion avec le monde et d'avoir la
communication avec celui-ci. (Sciences de l'éducation) ;
- Un moyen de communication et de la recherche. (Chimie)
;
- Internet est un outil qui facilite la vie aux personnes
qui l'utilisent (communication et recherche de l'information à temps
réel. (Mathématique) ;
- C'est un outil de travail qui aide à la recherche
de l'information et à communiquer (Anglais) ;
- D'après moi, l'Internet est un moyen, une voie
par laquelle, je communique et s'informer de ce qui se passe dans le monde.
(Physique) ;
- L'Internet est un moyen important pour la recherche et
la communication professionnelle. (Philosophie) ;
63
- Lieu de rencontre et d'échange d'information ;
c'est une source d'information de toute sorte et en fin c'est une
bibliothèque de très grand format. (Droit) ;
- C'est un moyen de communication électronique qui
nous permet de cueillir les informations et suivre nos recherches en ligne.
(Biologie)
- L'Internet constitue une source d'accès à
l'information et de communication. (Anthropologie) ;
- Une interconnexion des ordinateurs entre eux et qui
permet la communication et la recherche d'information. (Physique).
Les données présentées permettront
d'ailleurs de le montrer. La récurrence de « L'Internet comme
moyen de communication et de la recherche d'information » dans les
discours sur la notion d'Internet traduit en fait, le contexte et la politique
d'intégration des technologies dans le milieu universitaire au Tchad.
Car les enquêtés connaissent effectivement l'Internet comme un
outil facilitateur de la recherche d'information et de la communication. Cela
corrobore justement aux différents appels internationaux et les
chercheurs sur l'importance de l'Internet en éducation, (UNESCO 2011 et
les compétences informationnelles ; l'Association des Directeurs &
Personnels de Direction des Bibliothèques Universitaires et de la
Documentation a également établi les référentielles
des compétences informationnelles ; le Ministère de
l'Enseignement Supérieur et de la Recherche française et sa
référentielle de compétence ; karsenti, T. ; Dumouchel, G.
; Beché, E. Onguené, E-L-M...). Ladage, C. et Ravestein, J.
(2013, p. 18) ont montré aussi dans leur étude que le rapport des
enseignants enquêtés à l'Internet est affirmé
principalement pour poser des questions et communiquer (courriels).
Nous pouvons donc dire que les répondants accordent un
intérêt particulier à l'Internet et c'est ce qui traduit
dans leur discours. L'aspect communicationnel et recherche d'information
occupent une place centrale dans les réponses fournies par les
enseignantes et enseignants chercheurs (es). Les représentations sont
liées à ce qu'Internet leur permet réellement de faire
dans leurs activités surtout sur les possibilités que le
réseau leur offre.
3. Ce que pensent les répondants des contenus
d'Internet
Les contenus dont il est question ici, concernent les
informations qui sont diffusées à travers l'Internet. Car dans un
contexte de surabondance d'informations (infobésité) ou encore,
ce que d'aucun nomme les « infos-pollutions » (Dumouchel,
Op. cit, p.8) et de diversité de ses supports, les processus de
recherche documentaire et de validation de l'information requièrent la
reconnaissance de fausse et la bonne information sur le Net. C'est en ce sens
que Ravestein, J.et al. (2007, p. 73) pensent que nombreux sont ceux qui se
sentent perdus sur le web, pris de
64
vertige ou effrayés par le nombre important de
documents qu'il contient. En effet, l'Internet donne accès à des
millions et des milliards de documents de nature variée, couvrant tous
les sujets ou presque, c'est pourquoi l'évaluation de document sur
l'Internet est fondamentale pour une utilisation éducative.
Pour ce qui est de notre recherche, les répondants sont
également conscients de la nécessité de bien
évaluer les ressources obtenues en ligne. 66 enseignants sur 74 qui ont
répondu à la question soit un pourcentage de 89, montrent qu'il
faut prendre les informations provenant de Net avec réserve et 8,10% des
répondants pensent plutôt que toute les informations obtenir
à partir de l'Internet sont fausse. Et 2,70% des répondants
pensent que toutes informations tirées à partir de l'Internet
sont des bonnes informations. C'est ce qui traduit dans les propos tels que
:
- Il convient de traiter avec méfiance certains
contenus, et d'éviter de croire aveuglement aux contenus et donc la
nécessite de savoir discerner , ·
- Prendre avec réserve des informations trouver sur
l'Internet , ·
- Certaines informations sont erronées
, ·
- Ces informations doivent être prises avec beaucoup de
réserve , ·
- Prendre quelque fois les informations de l'Internet avec
beaucoup de réserve, car
beaucoup de fake news , ·
- On ne doit pas valider systématiquement toutes
les informations puisque certaines sont fausse , ·
- Il y'a des bonnes et de mauvaises information sur le net
, ·
- Relativement scientifique. Il faut faire un tri
, ·
- Elles sont très utiles mais attention aux fakes
news.
Nous constatons que certains répondants lancent un
appel à la méfiance vis à vis des informations
trouvées sur Internet. Internet en tant qu'objet technique suscite la
crainte chez les uns, audace et curiosité chez d'autres. Crainte surtout
chez certains enseignants d'Université qui continuent toujours à
croire que, pour pouvoir utiliser Internet, il faut nécessairement avoir
des compétences solides en informatique. Ceux-ci sont conscients de la
plu value de l'Internet mais ils émettent des réserves à
l'égard des informations que contient l'Internet. Nous pouvons donc dire
qu'ils se situent au niveau 1, de préoccupation envers une innovation de
Hall et Hord (2001). Mais d'autres pensent que toutes les informations
véhiculées par l'Internet sont erronées. Et n'accordent
pas assez d'importance à l'Internet pour la recherche de l'information.
Cette dernière tranche, se situe au niveau 0 de préoccupation de
Hall et Hord. Car ils ont un faible intérêt pour cette innovation
et nous pouvons dont dire qu'il serait difficile pour eux
65
d'utiliser l'Internet ou sauf au prix d'une formation
appropriée. Nous retrouvons ce point de vue auprès de six
enseignants enquêtés, qui confirment ce raisonnement : «
toutes les informations que contient l'Internet sont fausses et souvent
erronées ».
L'étude mené par Kitumu, M., B-B. (2019, p.
213), auprès des personnels de l'Université au Congo, confirme
aussi ces conceptions de réticence envers l'Internet : ... Pour
d'autres, Internet n'est pas une panacée. Le monde, la communication ou
encore le réseautage existait déjà avant Internet. Il est
donc toujours possible de rester connecté au monde sans Internet. Autant
qu'il est aussi possible de faire de la recherche sans nécessairement
recourir à Internet. Même si cette catégorie de
répondant de notre étude est minoritaire, nous pouvons dire que
cela témoigne la nécessité de soutenir ces personnes pour
utiliser efficacement les informations provenant du web. Ces personnes sont au
niveau « 0- éveil » envers une innovation de Hall et
Hord (2001). Ce niveau est celui de l'enseignant qui n'a aucune connaissance
des TIC ou qui n'est aucunement ou très peu intéressé par
les TIC, (Lefebvre, 2005).
Il y'a également ceux qui pensent que toutes
informations tirées de l'Internet sont vraies : « ma perception
des informations livrées par l'Internet est positive. Autrement dit,
j'accorde de crédit à toute information contenu dans l'Internet
». Ceux-ci aussi sont placé au niveau « 0 -
éveil », puisqu'ils ne savent pas que l'Internet peut
véhiculer n'importe quelle information. D'ailleurs, aujourd'hui avec la
naissance du web 2.0, Dumouchel, G. & Karsenti, T. (2013, p.13)
ont montré que les internautes sont désormais en mesure de
créer et de partager facilement du contenu et d'interagir avec celui-ci,
notamment en utilisant des outils comme les blogues et les micros blogues, qui
permettent d'écrire et de communiquer rapidement de l'information sur le
Web, et les wikis qui permettent d'élaborer du contenu de façon
collaborative et continue. Donc chacun peut rester chez soi et publier les
informations sur le Net comme il entend. C'est en ce sens qu'il faut bien
évaluer les informations sur l'Internet avant de s'en servir. C'est dans
la même ordre d'idée que la CREPUQ (2005) a mis sur pied ces
critères pour bien évaluer l'information : proximité de
l'information contenue dans un site Web avec le sujet de recherche,
quantité d'information dans le site, type de site, type d'information,
date ou mise à jour de la publication du site, auteur du site,
présentation ou apparence visuelle du site, organisation à
l'origine du site, références et hyperliens dans le site, origine
géographique du site, langue du site. C'est ainsi que nous avons ensuite
posé une autre question sur les critères de validation de
l'information sur l'Internet. La question était formulée comme
suit : « parlez-nous des critères de validation de
l'information sur Internet (quels sont selon vous les critères d'un bon
site » ?
66
A cette question, le traitement de questionnaires
révèle que presque la totalité des répondants
disent qu'ils n'ont pas une connaissance sur les critères d'un bon site,
seulement trois (3) répondants sur 74 qui ont répondu à la
question, soit un pourcentage de 4,05%, qui ont montré comment
reconnaitre un bon site. Nous retrouvons cela dans ces propos :
- Pour savoir que, c'est un bon site Internet, il faut
connaitre l'auteur du site, vérifier la même information sur
d'autres supports si possible , ·
- Pour reconnaitre un bon site, il faut chercher à
savoir si le site à une renommée , ·
- Pour reconnaitre un bon site, il faut que
l'administrateur du site soit bien connu et fiable sur le plan
scientifique.
La majorité de la population étudiée n'a
ni une méthodologie ni stratégies adéquates face à
la recherche d'information. Or, en France (MESR, 2010) il parait évidant
que les enseignants doivent pouvoir « Rechercher, produire, indexer,
partager et mutualiser des documents, des informations, des ressources dans un
environnement numérique », « Prendre en compte les
enjeux et respecter les règles concernant notamment : la recherche et
les critères de contrôle de validité des informations
» et « Concevoir des situations d'apprentissage et
d'évaluation mettant en oeuvre des démarches de recherche
d'information ». Dumouchel (2016) reconnait aussi à propos
que, cette réalité représente cependant des défis
majeurs en termes d'évaluation et d'utilisation de l'information chez
les enseignants en contexte québécois. Dans le même ordre
d'idée, Kitumu, M. (2019, p.174) montre également dans son
étude que chaque répondant, consulte les sites selon ses besoins,
et fait recours aux sites qui semblent le mieux pour répondre à
ses attentes. Mais, leur consultation est en règle
générale orientée vers des sites d'informations
scientifiques (générales ou spécialisées) et des
sites de formations (payants ou en accès libre). Et Kitumu en conclue
que, les différents enseignants interrogés affirment consulter
plus les sites d'informations scientifiques afin d'accéder à un
contenu nécessaire à l'exercice de leur profession. Cela nous
laisse indifférent du fait que, les enseignants enquêtés de
l'Université de N'Djamena n'arrivent pas à énumérer
les critères d'évaluation d'un bon site, autrement dit un site
scientifique. La majorité des enseignants enquêtés sont
également incapables de nommer trois sites de leur choix.
Pour conclure, nous pouvons juste émettre une nouvelle
l'hypothèse selon laquelle, l'encadrement et la formation des
enseignants du supérieur à la recherche des informations et
documentaire sur Internet sont susceptibles d'améliorer la pratique de
l'Internet à l'Université de N'Djamena. Car les enseignants
enquêtés ne font pas la distinction entre les sites qu'ils
utilisent et n'ont pas la connaissance des critères de validation d'un
bon site.
67
4. Choix des enseignants entre ressources obtenues
à l'aide de l'Internet et la bibliothèque
En ce qui concerne le choix des répondants entre les
ressources obtenues à partir de l'Internet et à partir de la
bibliothèque physique, nous pouvons se servir directement de l'analyse
descriptive issue de notre base de données. Le tableau ci-dessous
présente le résultat obtenu de notre enquête.
Tableau 9 : préférence entre
ressources de l'Internet et la bibliothèque
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
Internet
Bibliothèque Total
|
13
|
17,80
|
60
|
82,19
|
73
|
100,0
|
Source : enquête du terrain
2019
Au regard du tableau 9, la plupart des répondants
préfèrent utiliser la bibliothèque physique pour
constituer leur documentation avec 82,19 %. Or Karsenti cité par
Dumouchel, G. (2014, p.7) a montré depuis 2005 que, l'Internet a permis
non seulement d'obtenir des ressources qui étaient jusque-là
difficilement accessibles, mais aussi de faire en sorte que l'on apprenne plus
uniquement du livre et de l'enseignant à l'école. Nous pensons
donc que ce fort pourcentage, renforce le fait que les enquêtés ne
connaissent pas des critères de validation d'une information obtenue
à partir de l'Internet. Nous disons ici que même si les
enquêtés ont majoritairement défini l'Internet comme un
outil de recherche d'information, ils ne savent pas comment tirer profit de
l'Internet. D'ailleurs 89% des répondants dans la section
précédente ont montré qu'il faut prendre les informations
provenant de net avec réserve.
Nous pouvons dire à propos que ces enseignants ont
comme tradition, rechercher les informations dans les bibliothèques et
non sur l'Internet pour leurs travaux académiques. D'où la
nécessité de les formés à la recherche documentaire
dans les web scientifiques. Alors que, conscient de la précarité
de la bibliothèque en Afrique francophone, Renaud, P. (1997) soulignait
qu'en " Afrique francophone, par exemple, il y a très peu de
bibliothèques, notamment universitaires, très peu de centres de
documentation, et qu'ils sont tout à fait insuffisants en termes de
contenus. Alors les TIC (revues, publications électroniques, ressources
scientifiques disponibles sur Internet) peuvent servir de moyen
inévitable pour acquérir les informations. Plus grave encore, les
campus de l'Université de Ndjamena ne disposent pas tous de
bibliothèque. Et même s'ils en ont, les contenus de ces
bibliothèques sont déplorables.
5. 68
Les avantages de l'Internet chez les
répondants
Cette partie de notre travail concerne les discours que
rapportent les enseignants enquêtés sur les avantages de
l'Internet. Il s'agit pour nous d'examiner le contenu de leurs discours sur les
avantages de l'Internet. Une fois de plus, les enseignants de
l'Université de N'Djamena, assimilent l'Internet à un moyen de
communication et à la recherche d'information. Dans leur
quasi-totalité, les universitaires portent un regard positif sur
Internet. Les opinions sont globalement favorables : "Outil efficace pour
la recherche d'information, rapide et peu coûteux pour communiquer avec
les collègues, les amis...", voilà en quoi peut se
résumer les avantages selon les propos entendus. C'est ce qu'on observe
dans les propos qu'ils accordent à l'Internet :
- L'Internet est un excellent moyen de communication : il
nous permet de rester en contact avec nos amis et nos contacts du monde entier,
de leur parler en temps réel, de partager (grâce aux
réseaux sociaux) nos goûts et nos souvenirs, nos
expériences, de se faire de nouveaux amis ».
- L'Internet favorise une nouvelle forme de commerce (le
commerce électronique) qui
permet d'acheter n'importe quel article dans le monde
entier. En plus, il favorise l'accès à beaucoup de services
(réservations, administrations électronique, banques
électroniques, bibliothèques numériques, etc.).
Parlant des avantages de l'Internet, l'un de répondant
de l'étude mené par Kutumu
(Op.cit. p.215) confirme l'avantage de l'Internet dans la
recherche de l'information, lorsqu'il dit : « C'est vrai que la
recherche était possible avant l'invention d'Internet. Mais, cette
technologie a sérieusement facilité la vulgarisation de la
science. Il suffit d'un clic et tu as toute la documentation. Il est facile
pour moi de mener à bien ma recherche doctorale ».
6. Les inconvénients de l'Internet chez les
répondants
Par rapport à ce que nous avons examiné, les
opinions des répondants nous permettent de dire que les
répondants voient dans l'Internet un lieu où tout le monde
profite pour s'enrichir. C'est ce qu'on lit dans un tel propos : «
L'Internet peut être utilisé par de mauvaises personnes qui
cherchent à arnaquer, à tromper, à voler d'autres
personnes ». Et certains pensent que les enfants, en particulier,
sont des victimes potentielles faciles qui doivent utiliser l'Internet sous la
surveillance des adultes, (Les pédophiles sévissent sur le net).
D'autres encore estiment que, toutes les données qui circulent sur le
Net ne sont pas éthiques et favorables : il y a des sites
pornographiques, des sites extrémistes, des virus, des hackers, des
pirates, des spams, les réseaux criminels, etc. Ils pensent
également que le Net peut aussi rendre accessibles des données
dangereuses : des terroristes apprennent sur le Net comment fabriquer des
engins
69
explosifs, comment subtiliser des informations sensibles. Sur
Internet, on n'est pas à l'abri des regards, des informations
personnelles peuvent être divulguées par soi-même ou par un
tiers, ce qui peut nuire à la personne, d'autant plus que le Net a une
mémoire d'éléphant (il est difficile d'effacer ces
informations personnelles par la suite).
Il y a une grande quantité d'information sur l'Internet
qui rend difficile pour les gens de faire la différenciation entre les
informations valides et fausses informations. Il existe également des
matériaux sexuellement explicites, tels que les films, les photos, les
récits et les clips, ce qui pourraient facilement tomber entre les mains
de jeunes enfants et de personnes innocentes, au moins que des filtres et des
dispositions de sécurité soient mis en place.
C'est en ce sens que, dans le monde entier, de nombreuses
initiatives ont été apportées afin de maximiser les
avantages de l'utilisation de l'Internet et de limiter les inconvénients
pour que les gens qui utilisent l'Internet soient protégées en
ligne. Ces initiatives prennent la forme de politiques et de
législations gouvernementales, et recouvrent le filtrage des demandes,
la protection de mot de passe ainsi que le développement de
systèmes de gestion à contenu spécial. Au Tchad,
l'Assemblée nationale a adopté le 2 décembre 2018, le
projet de loi portant la ratification de la convention de l'Union Africaines
sur la cyber-sécurité et la protection des données
à caractère personnel, tient compte des exigences de respect des
droits des citoyens, garantis en vertu des textes fondamentaux de droit interne
et protégés par les conventions et les traité
internationaux relatif aux droit de l'Homme particulièrement la charte
africaine des droits de l'Homme et des peuples.
7. Les opinions des enseignants sur la notion
d'Internet
Recueillir les opinions des individus sur un fait particulier
nécessite une approche qualitative, c'est-à-dire laisser ces
personnes d'exprimer librement leurs opinions sur le sujet demandé. Mais
ici nous avons préféré cibler quelques pratiques que nous
avons jugées importantes pour la présente étude tels que
le caractère révolutionnaire de l'Internet ; l'Internet permet
d'améliorer la communication entre les gens ; utiliser Internet,
ça s'apprend très facilement ; c'est souvent difficile de trouver
ce qu'on cherche sur Internet ; pour utiliser Internet, il faut bien
connaître l'informatique ; à l'avenir, les gens vont presque tout
acheter sur Internet ; pour travailler dans la société de demain,
il faudra maîtriser Internet etc. Il est toutefois important de
reconnaître que le fait que les opinions telles qu'elles sont
exprimées par les répondants doivent être
considérées comme des réactions à des affirmations
qui leur ont été suggérées, des affirmations qui
sont, à certains égards, volontairement caricaturales de certains
aspects d'Internet. Pour ces premières affirmations soumises aux
impressions des enseignants, nous avons souhaité analyser et discuter
les deux choix de réponses suivants : plutôt d'accord
70
et tout à fait d'accord. Mais ces deux réponses
seront comprises comme des opinions positives ou simplement des opinions qui
partagent l'énoncé.
7.1 Les opinions relatives aux pratiques fondamentales
d'Internet
Cette partie de notre travail, concerne les différentes
opinions que l'on peut se faire de l'Internet quant à son avenir, et le
fait que c'est souvent difficile de trouver ce qu'on veut sur Internet. Ce
tableau présente le résultat des enquêtés qui ont un
regard positif des énoncés. Tableau 10 : les
opinions des enquêtés sur l'avenir de l'Internet
|
Plutôt d'accord, tout à fait d'accord
|
Pourcentage
|
Internet, c'est révolutionnaire
|
27
|
41
|
86,07
|
L'Internet, c'est une perte de temps
|
11
|
06
|
21,51
|
Une fois qu'on a commencé à l'utiliser, on ne
peut plus s'en passer
|
40
|
29
|
87,34
|
c'est souvent difficile de trouver ce qu'on cherche sur
Internet
|
28
|
35
|
79,7
|
pour utiliser Internet, il faut bien connaître
l'informatique.
|
45
|
23
|
86,1
|
A l'avenir, les gens vont presque tout acheter sur
Internet.
|
42
|
17
|
74,7
|
D'ici quelques années, il sera aussi naturel d'avoir
Internet à la maison que d'avoir le téléphone ou la
télévision.
|
45
|
16
|
77,3
|
Source : enquête du terrain
2019
Globalement, il ressort de ce tableau que, les enseignants ont
une opinion extrêmement positive d'Internet. Ainsi, 86,07% sont d'accord
avec l'affirmation selon laquelle Internet est «
révolutionnaire » (voir tableau précédant).
Quelques enseignants seulement avouent que l'Internet, c'est une perte de
temps, soit 21,51%. Nous pouvons dire à propos qu'il y'a parmi les
répondants, les enseignants qui n'ont pas l'accès à
l'Internet. Mais les répondants considèrent majoritairement que
l'Internet présente une utilité certaine, et plus de la
moitié d'entre eux (87,34) avouent qu'il leur serait désormais
difficile de s'en passer. Ceci montre que même si les enseignants de
l'Université de N'Djamena préfèrent les documents obtenus
à partir de la bibliothèque, ils utilisent l'Internet pour
d'autres fins et sont conscients que l'Internet est important à certain
égard. Cela confirme encore une fois qu'ils ont besoin d'une formation
pour la recherche documentaire. C'est justement ce que nous constatons pour
cette énoncée « c'est souvent difficile de trouver ce
qu'on cherche sur Internet ». Car 63 sur 79 enseignants affirment
qu'il est difficile d'avoir ce que l'on veut sur l'Internet. Nous constatons
plutôt que plusieurs enseignants insistent, en effet, sur la
difficulté qu'ils ont de trouver l'information juste sur
71
Internet. Bien qu'ils considèrent que c'est une «
ressource illimitée », « qu'on trouve tout sur
Internet », ils admettent éprouver souvent des
difficultés à se retrouver sur les autoroutes de l'information,
et cela serait particulièrement vrai chez les utilisateurs occasionnels
ou les débutants. Il serait également l'une des raisons qui
conduits les enseignants à se servir massivement de document manuel que
contient la bibliothèque au lieu d'utiliser les ressources obtenues en
ligne (voir le tableau 9). Nous pouvons aussi à ce niveau dire que les
répondants ont un problème lié à la technique de
recherche de l'information scientifique. C'est ce que confirme la pensée
Piron, F. (2018) lorsqu'elle dit qu'avoir un ordinateur avec un bon logiciel de
navigation et une bonne connexion stable sont des conditions nécessaires
pour effectuer une recherche documentaire, mais elles ne sont pas suffisantes.
Rares sont les étudiants et étudiantes d'Afrique ou d'Haïti
qui bénéficient d'une formation solide dans ce domaine.
Majoritairement, les répondants sont d'accord ou tout
à fait d'accord avec l'énoncée selon laquelle pour
utiliser Internet, il faut bien connaître l'informatique. Soit un
pourcentage de 86,1 qui confirment que la maitrise de l'informatique pourrait
être un atout pour une meilleure utilisation de l'Internet. Or dans un
rapport de l'enquête menée au Québec dans le cadre du
projet de recherche international auprès des jeunes et Internet
(représentation, utilisation et appropriation) soumis par Jacques
Piette, J. et ses collègues (2001.p.36), les auteurs ont montré
plutôt que deux jeunes sur dix seulement affirment que la maitrise de
l'informatique est nécessaire pour utiliser l'Internet. Mais les autres
élèves pensent qu'« Il n'est pas nécessaire de
connaître l'informatique pour savoir utiliser Internet parce qu'il,
s'agit de deux domaines différents. Par exemple, grâce à
l'informatique on peut faire des pages Internet, mais il n'est pas
nécessaire de savoir créer des pages Internet pour visiter des
sites ». Pour notre part, nous pouvons donc dire que, la
maîtrise de l'informatique pourrait être un atout pour un meilleur
usage de l'Internet mais la non maîtrise de celui-ci ne devait pas
empêcher d'utiliser l'Internet. Car l'on peut se servir de sa tablette
pour bien naviguer et chercher tout ce qu'il a besoin. Mais une majorité
des enseignants enquêtés pensent que l'Internet pourrait un jour
s'imposer dans tous les domaines de la vie. C'est qui ressort de la lecture du
tableau 10. Plus de la moitié confirme l'énoncée «
à l'avenir, les gens vont presque tout acheter sur Internet
», soit un pourcentage de 74, 7. Ce qui montre que les
enquêtés croient à une généralisation
d'Internet qui tendrait à devenir un bien de consommation courante dans
l'ensemble des foyers au même titre que le téléphone ou
encore la télévision. Enfin, ces perceptions
révèlent une conception d'Internet qui est directement
liée aux principaux types d'usages en place, à savoir : la
communication en ligne et le divertissement au détriment de
l'utilisation pour l'enseignement-apprentissage. C'est justement ce que l'on
constate à la lecture du tableau 10.
72
Car 77,3 répondants expriment une opinion positive
à l'énoncé « d'ici quelques années, il
sera aussi naturel d'avoir Internet à la maison que d'avoir le
téléphone ou la télévision ». En
général, en ce qui concerne les utilisations fondamentales de
l'Internet, pour le bien-être de l'homme en milieu universitaire, la
réaction des enquêtés sont globalement positives quant aux
différentes énoncées.
7.2 Internet permet d'améliorer la communication
entre les gens
Aujourd'hui, l'utilisation de l'Internet pour la communication
est devenue un impératif dans les pays hyper connectés (France,
Canada, USA...). En Afrique centrale, d'autres pays peinent à avoir une
connexion stable. C'est exactement le cas du Tchad, qui, depuis un certain
temps (entre 2018 et 2019), les internautes étaient privées de la
fonction communicative de l'Internet. Ce problème est selon les
autorités politiques, engendré par la question de la
sécurité que traverse la sous-région. Or la communication
entre les hommes a été améliorée avec l'Internet.
Malgré cette rupture temporaire causée par la politique, notre
étude montre clairement que la totalité de la population
d'étude, confirme qu'elle utilise assez souvent l'Internet pour la
communication. Et ce qui est remarquable, ils pensent que l'Internet permet de
communiquer mais d'améliorer celle-ci. C'est ce qu'on observe à
partir du tableau suivant (tableau 11). Sur 79 répondants, 91,64% sont
d'accord ou tout à fait d'accord que l'Internet est un moyen permettant
d'améliorer la communication entre les gens. Dans son article «
L'Internet et la démocratie numérique. L'individualisation de
la propagande », Saly-Rousset (2016, p.87), explique comment le
développement du réseau Internet a provoqué le
bouleversement encore jamais vu auparavant en matière de diffusion
d'idées. Pour cet auteur, l'humanité jouit désormais d'une
toute nouvelle manière de percevoir le monde qui est le sien. L'auteur
renchérit qu'un simple téléphone portable peut permettre
de transmettre des images dans le monde entier, transformant ainsi le regard
d'un individu lambda. Et plus encore l'Internet a su influencer sur la
structure et le fonctionnement des sociétés, la culture a
trouvé de nouvelle forme pour s'exprimer, les idées
également préconçues sur l'étranger ont
changé grâce à la rapide diffusion d'image venant de
partout dans le monde. Les valeurs également ne sont plus les
mêmes, qu'il y'a vingt ans encore. La terre également s'est ainsi
transformée en un vaste réseau de communication aux transmissions
électroniques ininterrompues. Ainsi, comme la faculté de
transmettre des idées augmente, il devient également plus facile,
d'influer ou même de manipuler autrui. L'étude menée par
Teklea, A. et Tafalla, G. (2012,) confirme aussi ce résultat, car 62,8%
des répondants de leur étude, considèrent que l'Internet
influence la communication entre les hommes. Tout ceci montre qu'avec
l'Internet les relations entre les hommes ne sont plus les mêmes.
Finalement l'Internet est devenu une sorte de troisième
planète
73
comme l'a affirmé l'ancien Président de la
république française (Nicolas sarkozy) lors de l'assemblé
de G8. Car, le nombre croissant des personnes sur l'Internet et surtout dans
les réseaux sociaux confirme cela. Seulement 8,9% de notre population
d'étude qui soit plutôt en désaccord ou tout à fait
en désaccord avec l'énoncée. Nous pouvons donc dire que
ces personnes n'ont pas l'accès à l'Internet ou ils n'ont pas
encore découvert l'Internet.
Tableau 11 : l'Internet permet
d'améliorer la communication entre les gens
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
tout à fait en désaccord
|
1
|
1,3
|
plutôt en désaccord
|
5
|
6,3
|
Valide plutôt d'accord
|
28
|
35,4
|
tout à fait d'accord
|
45
|
57,0
|
Total
|
79
|
100,0
|
Source : enquête du terrain
2019
7.3 Une fois qu'on a commencé à utiliser
Internet, on ne peut plus s'en passer
Cet énoncée nous permet de s'appuyer sur
l'importance de l'outil chez les utilisateurs. Internet, faut-il rappeler, est
un outil phénoménal, un outil où après la
première utilisation, l'utilisateur ne peut plus s'en passer. C'est pour
quoi beaucoup des recherches ont montré que même pendant les
heures de cours, les élèves utilisent l'Internet pour communiquer
avec leurs amis. Le tableau suivant confirme ce postulat (tableau 12), car plus
de la moitié des répondants sont plutôt d'accord ou tout
à fait d'accord pour qui, quand on commence à utiliser
l'Internet, on ne peut plus s'en passer. Soit 69 sur 79 enseignants
enquêtés croient qu'il est difficile de s'en passer de l'Internet
quand on commence par l'utiliser. Une étude menée par Teklea, A.
et Tafalla, G. (2012) auprès de professionnelle d'une entreprise
confirme également le résultat de cette enquête. Pour ce
qui est de leur étude, 68,2% des enquêtés pensent sans
hésiter que l'Internet est un outil qu'ils ne peuvent plus s'en
passer.
Tableau 12 : difficultés d'abandonner
l'Internet quand on commence par l'utiliser
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
tout à fait en désaccord
|
1
|
1,3
|
plutôt en désaccord
|
9
|
11,4
|
Valide plutôt d'accord
|
40
|
50,6
|
tout à fait d'accord
|
29
|
36,7
|
Total
|
79
|
100,0
|
Source : enquête du terrain
2019
74
7.4 Quand on est abonné à Internet à
la maison, on passe moins de temps à regarder la
télévision
De ce tableau 13, nous remarquons que les
enquêtés pensent que, dès que l'on a l'Internet à la
maison, le temps à la télévision sera réduit. Ici
nous avons pensé qu'avoir l'Internet à la maison, la technologie
comme la télévision passera au second plan dès qu'on est
abonné à l'Internet. Ce constat est de plus en plus visible dans
des pays hyper connectés tels que les USA, la France, le Canada etc. Or,
les enquêtés de la présente étude confirment le
caractère révolutionnaire de l'Internet et trouvent en lui, le
remplacement de la télévision. Il faut reconnaitre que l'Internet
n'est ni un radio émetteur, ni la télévision, ni un moyen
de communication, mais il est plus que ces technologies. Il peut faire tout ce
que, ces technologies peuvent faire. Cela prouve à suffisant que si un
individu arrive à maitriser complètement l'Internet, il peut s'en
passer de toutes les technologies citées. Car, l'Internet pourrait
accomplir toutes ces tâches.
Tableau 13 : quand on a l'Internet à
la maison, on regarde moins la télé
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
tout à fait en désaccord
|
13
|
16,5
|
plutôt en désaccord
|
13
|
16,5
|
Valide plutôt d'accord
|
34
|
43,0
|
tout à fait d'accord
|
19
|
24,1
|
Total
|
79
|
100,0
|
Source : enquête du terrain
2019
7.5 Pour travailler dans la société de
demain, il faudra maîtriser l'Internet
Le tableau ci-dessous montre que la majorité des
enquêtés connaissent que dans l'avenir, le marché de
travail serait conditionné par la maitrise de l'Internet. Nous pouvons
cependant dire que même si les enseignants enquêtés
utilisent majoritairement l'Internet pour la communication, ceux-ci sont tous
convaincus que tôt ou tard l'utilisation de l'Internet pourrait
être une condition sine qua non pour être employé dans les
entreprises. Bensaude, A. (1999, p.38) l'avait déjà prédit
lorsqu'il stipulait que l'introduction de la technologie dans le domaine de
travail va modifier la méthode et les rapports de travail dans l'avenir.
Il peut selon lui être perçu comme un outil entrainant un rejet
lorsqu'on aura besoin de travailler dans une entreprise de demain. Car les
entreprises auront à mettre à la disposition du personnel de
l'entreprise un ensemble intégré de fonctions «
électronique » tels que de communication et d'échange
d'information (courrier électronique, forums de discussion
électroniques, bibliothèques de documents électroniques,
gestion d'agenda partagés, moteurs de recherche, agents
75
électroniques, processus administratif électronique
...). Cependant, l'auteur conclue que les entreprises de demain ne doivent pas
se laisser emporter par la technologie au détriment de l'être
humain s'ils souhaitent connaître le développement durable. Les
répondants de cette étude pensent également que l'Internet
sera la clé pour pouvoir travailler dans la société de
demain. Tableau 14 : Internet dans la société de
demain
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
plutôt en désaccord
|
5
|
6,3
|
plutôt d'accord
|
28
|
35,4
|
Valide
tout à fait d'accord
|
46
|
58,2
|
Total
|
79
|
100,0
|
Source : enquête du terrain
2019
Conclusion
Il ne faudrait toutefois pas en conclure que les enseignants
enquêtés partagent tous l'opinion favorable à l'Internet
dans leur vie professionnelle. Nous avons rencontré des enseignants pour
qui, l'Internet est très loin de leur centre d'intérêt.
Même pendant l'enquête, ces enseignants, ont d'abord en premier
lieu, refusé de participer à l'enquête pour des raisons
qu'ils n'utilisent pas l'Internet. Et nous avons pu convaincre certains en leur
demandant de contribuer en donnant leurs opinions.
Parmi eux, certains disposent même d'un ordinateur
portable et d'un téléphone intelligent, mais ils ne se servent
pas de ces outils pour naviguer sur le Net. Pourtant, même dans ces cas,
Internet est vu de manière globalement positive, en raison de sa
commodité et du potentiel énorme qu'il recèle en termes de
ressources et principalement d'accès à différents modes de
communication.
Cette opinion positive peut cependant fort bien cohabiter avec
des évaluations par ailleurs très sévères de
différents aspects d'Internet. Certains jugent ainsi la communication
à travers l'Internet comme une forme de communication qui n'a pas assez
d'importance. D'autres, qui aiment beaucoup causer sur l'Internet, voient en
Internet comme une technologie qui améliore la communication entre les
hommes. Certains estiment que les ressources traditionnelles, comme le livre
version papier, offrent toujours un degré d'efficacité
supérieur
dans la recherche d'informations sérieuses. La plupart
des enseignants expriment spontanément très peu de craintes ou
d'appréhension concernant la généralisation d'Internet
dans le monde du travail et du divertissement. C'est d'ailleurs ce qui explique
qu'ils considèrent
76
de manière sereine l'impact d'Internet sur les diverses
sphères de l'activité sociale. La conception de l'Internet chez
les répondants nous renvoie ici à une double position,
c'est-à-dire qu'il soit défini en termes d'avantages ou de
méfaits. Mais on constate que les enseignants sont aux antipodes de ces
prises de positions extrêmes sur le caractère «
révolutionnaire » de l'Internet. Sur ce, reconnaitre que l'Internet
est un moyen qui peut aider à la construction de savoir s'impose. Et
même si les enseignants enquêtés ne perçoivent pas le
côté positif de l'Internet, dans la
généralité, nous admettons avec Karsenti, T. et all (2014
p. 72, lorsqu'ils disent : « Ne pas être à l'origine de la
technologie n'est pas gênant. Mais il est désagréable de ne
pas utiliser les nouvelles possibilités ».
En dernier ressort nous pouvons donc dire que les
répondants se situent globalement au niveau 1 de préoccupation
envers une innovation de Hall et Hord, décrit dans le tableau 1. Car,
ils sont tous conscient de l'existence de l'Internet, cependant,
individuellement chacun tente de voir comment utiliser efficacement l'Internet
pour pouvoir bénéficier pleinement de ces potentiels. D'où
la nécessité d'un formation qui se fait sentir à ce
niveau.
77
CHAPITRE 3 : UTILISATION DE L'INTERNET CHEZ LES
ENSEIGNANTS DE L'UNIVERSITE DE N'DJAMENA
L'objectif de ce troisième chapitre est de dresser les
différents types d'utilisation d'Internet par les enseignants. La
question qui a guidé cette partie de la recherche est la suivante : que
font les enseignants de l'Université de N'Djamena de l'Internet dans
leurs pratiques professionnelles ?
Ce chapitre se penche sur les modalités d'usages,
c'est-à-dire les pratiques de l'Internet. Poissenot, C. (2000, p.1)
soulignait dans son étude que le fait d'être connecté
à Internet n'indique en rien les usages que les utilisateurs en font ni
ce qu'ils en pensent. Donc ce chapitre va partir des différentes
pratiques d'Internet que nous avons eu à recenser dans les
littératures sur l'utilisation de l'Internet, pour pouvoir
déterminer la place de l'Internet chez les enquêtés. Car
Piron, F. (2016) prévenait lorsqu'elle dit dans son guide de la
recherche documentaire, qu'avoir un ordinateur avec un bon logiciel de
navigation et une bonne connexion stable sont des conditions nécessaires
pour effectuer une recherche documentaire, mais elles ne sont pas suffisantes.
On constate que posséder l'ordinateur en est une chose et l'utiliser
dans le sens de la connexion à l'Internet, en est une autre. C'est
pourquoi plusieurs questions peuvent être posées : les enseignants
enquêtés possèdent-ils les moyens nécessaires
permettant d'accéder à l'Internet ? Quelles sont les
activités qu'ils mènent sur l'Internet ? font-ils de publication
scientifique sur Internet ? Bref, nous voulons savoir quelles sont leurs
pratiques actuelles sur l'Internet ?
1. Accès aux technologies et à l'Internet
Dans cette section nous allons nous appesantir sur les
technologies en contexte tchadien, c'est-à-dire les technologies qui
permettent aux usagés d'accéder à l'Internet. Il s`agit
principalement de l'ordinateur et de téléphone portable.
1.1 Accès à l'ordinateur
Ici, nous voulons savoir si les répondants ont un
accès à l'ordinateur dans leur environnement respectif.
Tableau 15 : montrant l'accès à
l'ordinateur
ordinateur
|
Effectif
|
Pourcentage Valide
|
Valide oui
|
79
|
100,0
|
Source : enquête de terrain 2019
Le tableau ci-dessus montre que tous les participants de cette
enquête ont tous au-moins accès à un ordinateur. Nous
dénotons un pourcentage valide de 100 %. Ceci démontre
suffisamment que le corps enseignant surtout de l'enseignement du
supérieur de la République
78
du Tchad a suffisamment la possibilité d'accéder
aux outils informatiques, leurs permettant de faciliter la préparation
des activités universitaires. Nous reprécisons que
l'accessibilité dont il est question ici, peut-être dans n'importe
quel endroit, c'est-à-dire l'on peut ne pas posséder un
ordinateur mais peut avoir accès à l'ordinateur. C'est pourquoi
ce chiffre n'est pas étonnant, car aujourd'hui, les ordinateurs sont un
peu partout où l'on se trouve (cyber café, domicile,
l'Université etc.). Or en contexte universitaire, les enseignants ont
comme obligation d'utiliser l'ordinateur pour leurs travaux universitaires,
même s'ils n'ont pas la connexion, ou n'ont pas la possibilité
d'accès à la connexion. Le prochain tableau présentera les
nombres des enseignants qui possèdent un ordinateur selon le sexe des
répondants.
Tableau 16 : sexe de répondants
croisé avec possession d'ordinateur portable
Effectif
|
Possédez-vous un ordinateur portable ?
|
Total
|
|
Oui
|
Non
|
|
sexe de répondants masculin
|
52
|
8
|
60
|
féminin
|
8
|
11
|
19
|
Total
|
60
|
19
|
79
|
Source : enquête de terrain, 2019
Ce tableau croisé nous permet de connaître le
nombre total des répondants possédant un ordinateur portable et
de dégager la différence qui existe entre les genres. Ainsi, on
constate que la majorité des répondants possèdent un
ordinateur. Sur 79 enseignants enquêtés, 60 ont leur propre
ordinateur. Nous pouvons dire que ce nombre est conformément lié
à la volonté de chef de l'Etat, qui dans les années
passées, distribuait l'ordinateur à tous les enseignants de
l'Université (2009 à 2015). Mais avec la crise que connait le
pays depuis 2016, suite à la chute du prix de baril de pétrole,
l'Etat n'a plus investi dans ce domaine. Nous pouvons donc penser que les
enseignants qui n'ont pas un ordinateur à leur compte, sont ceux qui
seraient venus à l'enseignement supérieur à partir de 2016
ou encore ceux qui n'accordent pas assez d'importance à l'ordinateur. En
ce qui concerne la répartition des ordinateurs par sexe, nous constatons
que chez les hommes, sur 60 enquêtés, 52 ont un ordinateur
portable, soit 86,66 % des hommes possédant un ordinateur. Chez les
femmes, on ne constate qu'un faible tôt de possession d'ordinateur. Sur
19 femmes enquêtées, nous remarquons seulement que 8, ont un
ordinateur portable, contre 11 qui n'en possèdent pas, soit un
pourcentage de 42,10. Cette grande disparité confirme le fait que les
femmes sont réticentes aux technologies. Le rapport sur le
développement de numérique de l'UIT 2019, confirme aussi que dans
la plupart des pays à travers le monde, les femmes sont toujours moins
nombreuses que les hommes à profiter des possibilités de
transformation offertes par les technologies numériques.
1.2 Accès au téléphone
Comme pour le cas de l'accès à l'ordinateur, cette
section permet de savoir si les enquêtés ont un accès
à un téléphone portable.
Tableau 17 : montrant l'accès au
téléphone portable
Avez-vous un téléphone portable?
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
Valide oui
|
79
|
100,0
|
Source : enquête de terrain 2019
De ce tableau, il est à noter que 100 % des
participants (enseignants) possèdent un téléphone
portable. La forte représentativité de téléphone
portable par rapport à l'ordinateur met en évidence la place de
choix qu'occupe le téléphone portable surtout comme moyen de
communication entre collègues, les proches, les amis et les familles
chez nos répondants. Cela peut être aussi expliqué par le
fait que le téléphone est un outil presqu'incontournable
qu'aujourd'hui. Il est difficile de nos jours, voire impensable qu'un
enseignant de l'Université ne détient pas un
téléphone mobile. Pour comprendre la place de
téléphone chez les répondants nous avons sollicité
poser une seconde question sur la qualité de téléphone
utilisé par les répondants. Car, tous les
téléphones n'ont pas la capacité de connecter à
l'Internet. C'est ce qu'on observe de figure 1.
Figure 1 : sexe de répondants
croisé avec type de téléphone
79
Source : enquête de terrain 2019
80
Il ressort de cette figure que le téléphone de
modèle androïde est beaucoup plus utilisé par les corps
enseignants de l'Université de N'Djamena. Car, 75,94% des
enquêtés utilisent le téléphone androïde.
Contre seulement 3 enseignants qui utilisent le téléphone simple,
c'est-à-dire un téléphone qui n'a pas la capacité
de supporter les applications et qui ne peut se connecter à l'Internet.
Par ailleurs, même si ce téléphone peut dans d'autre mesure
servir pour la connexion, son utilisation est restreinte. Tandis que le
téléphone androïde est un téléphone qui a un
système d'exploitation mobile crée par Google. Il équipe
la majorité des téléphones portables du moment
(smartphones). Son principal concurrent est Apple avec l'iPhone. Android est un
système qui, vous permettant de télécharger des
applications (navigateur Internet, GPS, Facebook...). L'Android équipe
également les tablettes.
En ce qui concerne le genre, nous constatons que les femmes
qui ont participé à l'enquête en générale,
utilisent le téléphone androïde, soit 100%. Ces chiffres
confirment de manière éloquente la perspective de mode
d'utilisation des réseaux sociaux (Facebook et Whatsapp) aujourd'hui.
Alors qu'au tableau précédant, les femmes ne détenaient
pas assez d'ordinateur (confère Tableau 16). Chez les hommes, les types
de téléphones sont partagés même si le
téléphone androïde prend le déçu avec un
pourcentage de 68,33, suivi d'iPhone (18,33%) et 3 personnes seulement
utilisent le téléphone simple.
1.3 Accès à l'Internet
Tableau 18 : sexe de répondant
croisé avec accès à Internet
sexe de répondant
|
Avez-vous un accès à
Internet?
|
Total
|
Oui
|
non
|
Masculin
|
57
|
3
|
60
|
Féminin
|
17
|
2
|
19
|
Total
|
74
|
5
|
79
|
Source : enquête de terrain, 2019
La question d'accès à l'Internet ne se pose pas
assez chez les universitaires du Tchad, surtout chez les enseignants.
Généralement on constate que même si les enseignants
n'utilisent pas les fonctions avancées de l'Internet, ils ont
accès à l'Internet. C'est en ce sens qu'on note prêt de la
totalité, soit exactement 93% de la population étudiée ont
accès à Internet. Ceci pourrait s'expliquer par la
prolifération des réseaux de téléphones mobiles
dans la ville de N'Djamena et également par le fait qu'étant un
enseignant du supérieur, il serait difficile de ne pas avoir
accès à l'Internet. En ce qui concerne les femmes, on constate
également un pourcentage de 89,47, qui ont la possibilité
d'accéder à l'Internet. Seulement 3 femmes
81
enquêtées n'ont pas accès à
l'Internet. Cela confirme aussi le rapport de l'UIT, 2019 qui stipule que
globalement, la proportion de femmes utilisant l'Internet dans le monde est de
48%, tandis que celle des hommes est de 52%. Même si cette fracture
diminue dans la Communauté des Etats indépendants et en Europe,
elle se creuse toujours au Tchad et surtout à l'Université de
N'Djamena.
Figure 2 : Sexe de répondants
croisé avec les moyens de connexion Internet
préférés
Sexe de répondants
Source : enquête de terrain 2019
La lecture de la figure 2, montre que les répondants
ont un choix partagé ou équilibré entre utilisation de
l'ordinateur et le téléphone pour se connecter. Même si on
constate que l'ordinateur est utilisé pour la connexion à
seulement 43,87%, contre 56,16% des répondants qui ont prioritairement
comme choix, le téléphone mobile. Il faut cependant dire que
partout dans le monde, l'utilisation de téléphone mobile est
devenue un phénomène exceptionnel. Les hommes ont trouvé
en téléphone, le moyen le plus facile pour accéder
à l'Internet. Non seulement ils permettent de connecter facilement, mais
aussi ces téléphones ne consomment pas assez de méga-bite
pour la connexion. C'est pourquoi le Rapport Digital annuel, publiée
82
par la plate-forme de la gestion des médias sociaux
« Hootsuite » et l'agence digitale « We Are Social30
» révèle qu'aujourd'hui, le smartphone est le moyen le plus
utilisé pour se connecter à l'Internet, avec 52 % de part trafic
web contre 46% pour l'ordinateur (plus de 5,19 milliards de personnes dans le
monde utilisent le téléphone portable). L'utilisation massive de
téléphone mobile pour la connexion est engendrée par le
nombre des personnes sur les réseaux sociaux. Car, aujourd'hui plus des
personnes passent leur temps sur l'Internet à cause des réseaux
sociaux. D'ailleurs dans son rapport annuel, OTRT/Tchad (2013, p.93), confirme
qu'au Tchad le nombre d'utilisateurs de l'Internet mobile représente
plus de 95% de l'ensemble des utilisateurs Internet. Cela montre qu'au Tchad,
le téléphone mobile a permis aux internautes de
bénéficier réellement de la connexion à
l'Internet.
En ce qui concerne le genre de répondants, toutes les
femmes qui ont participé à l'enquête, utilisent
prioritairement le téléphone mobile pour se connecter (100%),
contre 43,85% des hommes qui utilisent le téléphone portable pour
la connexion. Au figure 1, nous avons également relevé que toutes
les femmes enquêtées, possèdent le téléphone
androïde, et ce qui peut aussi justifier les raisons de leur choix de
connexion (téléphone portable). Ainsi, nous disons que, moins les
enseignantes de l'Université possèdent les ordinateurs, plus
elles ont les téléphones androïdes pour se connecter
à l'Internet. Cela peut être justifié par le fait que le
téléphone joue plusieurs rôles (en ce qui concerne son
utilisation). D'abord, les enquêtés se servent de
téléphone pour les appels et pour la connexion en suite. Autre
argument que nous pouvons avancer, c'est le poids de ces deux outils
(ordinateur et téléphone). Porter un téléphone
portable semble plus facile que transporter l'ordinateur. Cela peut
également être très important pour comprendre pourquoi les
enquêtés ont choisi massivement d'utiliser le
téléphone au détriment de l'ordinateur.
Nous avons ensuite cherché à savoir combien
d'argent, les répondants dépensent pour se connecter à
l'Internet. Cette question ouverte nous a permis de recueillir les coûts
que chaque enseignant utilise pour s'offrir l'Internet. Puis, nous avons
calculé la moyenne de tous les chiffres avancés par les
enseignants. Le résultat montre que la moyenne de dépenses
utilisées par les enseignants de l'Université de N'Djamena est de
1250F par jour, uniquement pour les enseignantes et enseignants n'ayant pas
abonné(e)s au campus numérique de la francophonie. Pour ceux qui
ont un abonnement au campus numérique, ils utilisent juste 500F pour
200MB en dehors de campus numérique, pour se connecter aux
réseaux sociaux et pour des recherches inattendues. Deux enseignants,
ont également mentionné 12000F par mois. Ceux-là, il
faut
30En ligne à partir de https :
wearesocial.com, blog
83
préciser qu'ils ont un abonnement mensuel de 7G,
valable un mois. Ainsi indiquer, cela permet de savoir si la cherté de
la connexion à l'Internet au Tchad, est un obstacle pour les internautes
tchadiens en général et les enseignants enquêtés en
particulier. Tout compte fait, nous pouvons dire que, par rapport à
d'autres utilisateurs en Afrique (Cameroun, Nigeria, Sénégal,
Ghana etc.) le coût d'accès à l'Internet au Tchad ne permet
pas aux internautes de se connecter en tout moment sur le réseau pour
s'auto-former et acquérir les compétences informationnelles comme
l'on espérait. Toutefois, il faut dire qu'en ce qui concerne les
enseignants de l'Université, ils ont l'obligation de s'abonner au campus
numérique et peuvent par d'autres occasions se rendre dans les
cyber-cafés pour se connecter afin de bénéficier des
avantages qu'offre l'Internet.
2. La fréquence d'utilisation de l'Internet
Nous avons aussi sollicité comprendre la
fréquence d'utilisation d'Internet chez les enquêtés. Cela
va nous permettre de savoir si les enquêtés sont des «
grands utilisateurs » d'Internet, c'est-à-dire s'ils ont
commencé à se servir d'Internet il y a plusieurs
années.
Tableau 19 : montrant la fréquence
d'utilisation d'Internet
Parmi les 4 phrases suivantes, choisissez celle qui vous
ressemble le plus
|
Effective
|
Pourcentage valide
|
Je n'ai jamais utilisé Internet, mais j'ai
déjà vu quelqu'un le faire.
|
4
|
5,1
|
J'ai déjà utilisé, moi-même, Internet
1 ou 2 fois.
|
7
|
8,9
|
Valide
|
|
|
J'ai déjà utilisé, moi-même, Internet
plusieurs fois (plus de 2 fois)
|
68
|
86,1
|
Total
|
79
|
100,0
|
Source : enquête de terrain 2019
En ce qui concerne l'utilisation de l'Internet, 86,1% des
enseignants affirment qu'ils ont déjà utilisé Internet
plusieurs fois ou plus de deux fois. 5,1% n'ont jamais utilisé Internet,
mais ils ont au moins vu quelqu'un l'utilisé. Nous pouvons
préciser que, pour tous ceux qui ont dit n'ayant pas utilisé mais
ont vu quelqu'un le faire, n'ont plus à démontrer leur
fréquence d'utilisation. Ainsi, un enseignant est
considéré comme « non-usager » lorsqu'il
déclare n'avoir « jamais » utilisé Internet. Car,
l'objectif de cette enquête consiste à savoir ce que les
enseignants font d'Internet, les restes des observations subséquentes
seront basées uniquement sur les usagers d'Internet, qu'ils soient
usagers réguliers ou occasionnels. Ainsi, les très peu nombreux
non-usages (6 répondants c'est-à-dire 7,59% de la population
totale) ont été exclus de l'échantillon pour les restes
des activités. Cependant, les enseignants ayant utilisés
l'Internet semblent l'utiliser plusieurs fois, soit plus de 90% des enseignants
qui l'utilisent assez souvent ou très souvent. Aussi, les
répondants ont pour la plupart, utilisé l'Internet pour la
première fois
84
dans un atelier informatique, soit 46,8 %. Seulement 13, 9%
utilisaient l'Internet pour la première fois à l'école.
Étant donné qu'assez des répondants utilisaient l'Internet
dans les ateliers informatiques, on peut penser raisonnablement que les
comportements des utilisateurs qui sont identifiés dans cette
enquête reflètent les modes d'utilisation et les habitudes de
navigation effectifs des enseignants de l'Université plutôt qu'une
série régulière d'usages ponctuels. Et, c'est ce qu'on
avait constaté au niveau de leurs impressions sur l'Internet. Ces
enseignants ne connaissent qu'Internet comme, un outil incontournable pour la
communication. C'est pourquoi la recherche d'information demeure quelque chose
utilisée mais pas fréquemment par les enseignants
enquêtés. À l'instar des autres médias, Internet
fait donc désormais partie de l'univers culturel des enseignants de
l'Université de Ndjamena. Il appartient, comme la
télévision, le téléphone, la radio, le
cinéma ou la vidéo, à la panoplie des moyens techniques de
diffusion et de communication qui sont désormais à la disposition
de ceux qui ont les moyens de se les offrir. Toutefois il importe de se
rappeler, comme nous l'avons souligné dans la section portant sur les
opinions des enseignants que, nombreux ceux qui pensent qu'il faut prendre les
informations provenant de l'Internet avec réserve. Nous nous sommes en
suite intéressés au `'temps passé sur
l'Internet.»
3. Les temps passés sur l'Internet
Le temps que nous passons sur l'Internet nous permet de
découvrir d'autres applications d'Internet. Et cela va également
nous aider à savoir l'importance de cet outil auprès des
enquêtés, c'est-à-dire le fait de mettre trop de temps sur
l'Internet, permet aux enseignants de se familiariser très rapidement
à la recherche même si ces derniers n'ont pas suivi une formation
sur l'utilisation de l'Internet.
Tableau 20 : temps mis sur l'Internet par
jour
Temps passé sur Internet
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
0 à 1h
|
21
|
28,8
|
1h à 1h 30mn
|
35
|
47,9
|
Valide 2h à 2h 30mn
|
10
|
13,7
|
3h ou plus
|
7
|
9,6
|
Total
|
73
|
100,0
|
Moyenne 1h à 1h30mn
|
|
|
Source : enquête de terrain 2019
Au regard de ce tableau, 47,9% des répondants passent
d'une heure à une heure et demi (1h à 1h30) de leur temps sur
Internet pour effectuer des recherches ou de communiquer. 13,7%
85
des répondants passent entre 2h et 2h 30mn de leur
temps pour la recherche et la communication sur Internet. Nous remarquons
également que 9,6 % des enseignants passent entre 3h et plus de leurs
temps sur Internet. La moyenne de temps passés sur Internet
s'élève à 1h à 1h30mn. Nous constatons que ce temps
est loin de la moyenne mondiale des temps passés sur l'Internet
publiée par la plate-forme de la gestion des médias sociaux
Hootsuite et l'agence digitale We Are Social, qui montrent que la moyenne
quotidienne de navigation est de 6h 45mn par jour (les internautes philippines
passent en moyenne 9h et 45mn par jour en ligne, contre seulement 4h et 22mn
par jour au japon.
Ainsi, nous disons que malgré qu'il y'a effectivement
utilisation de l'Internet, les répondants sont encore très
limités, comme nous aurons l'occasion d'en faire état dans la
section sur les usages d'Internet dans le cadre académique. Mais le
branchement d'Internet dans les Universités devrait se traduire,
croyons-nous, par le développement d'une pratique «
régulière » à moyen terme. Même si,
dans bien des cas, les Universités du Tchad n'ont pas encore de
stratégie systématique d'intégration étendue
d'Internet comme outil pédagogique, on peut raisonnablement supposer
qu'Internet va s'imposer assez rapidement comme ressource de toute
première importance, quand vient le moment de chercher de l'information
pour la réalisation de travaux académiques. Le fait qu'un nombre
de plus en plus important des enseignants utilisent Internet pendant leur
enseignement devrait également avoir un très important effet sur
leur professionnalisme, qui se verrons forcer de garantir, un plus grand
accès aux ressources en ligne pour répondre aux besoins de
formation de tous les étudiants.
4. Les activités que font les enseignants
enquêtés sur le Net
En ce qui concerne les activités que font les
utilisateurs d'Internet, nous avons ciblé quelques activités qui
sont fréquemment utilisées par les internautes soit dans le cadre
de la recherche académique, et la communication, soit pour des
intérêts personnels. Ainsi donc, de manière
générale, nous constatons que la très grande
majorité des enquêtés pratiquent des activités
reliées à la communication. En conséquent, malgré
qu'il y a un manque crucial en ce qui concerne la documentation physique,
c'est-à-dire dans les bibliothèques, très peu des
enseignants de l'Université font de l'Internet, un moyen qui pourrait
combler le manque de la documentation que l'on s'observe à
l'Université de N'Djamena. Alors qu'en réalité, ces
enseignants devront être conscient du fait qu'ils n'ont pas des
bibliothèques bien documentées et cela devrait leur laisser le
choix d'utiliser massivement l'Internet pour la recherche d'information. La
lecture et l'interprétation du tableau 21, permettra donc d'avoir une
vision d'ensemble de ce que font les enseignants sur l'Internet.
86
Tableau 21 : sexe de répondant
croisé avec les activités que l'on peut faire de l'Internet. En
général, quand je vais sur Internet...
Réponse
|
Jamais
|
Rarement
|
A l'occasion
|
Souvent
|
Très souvent
|
Sexe
|
je visite des sites Internet (des pages Web)
|
Masculin
|
8,77%
|
26,31%
|
36,84%
|
21,05%
|
7,01%
|
Féminin
|
0%
|
56,25%
|
31,25%
|
12,5%
|
0%
|
|
Je cherche des informations pour mon intérêt
personnel
|
Masculin
|
5,50%
|
19,29%
|
40,35%
|
28,07%
|
8,77%
|
Féminin
|
0%
|
0%
|
50%
|
50%
|
0%
|
|
Je cherche des informations pour mes travaux
académiques
|
Masculin
|
1,75%
|
17,54%
|
33,33%
|
26,31%
|
21,05%
|
Féminin
|
0%
|
56,25%
|
37,5
|
6,25%
|
0%
|
|
J'utilise les outils de recherche (exemples: Yahoo!, Lycos,
Alta Vista, Google)
|
Masculin
|
12,28%
|
10,52%
|
42,10%
|
21,05%
|
14,03%
|
Féminin
|
18,75%
|
31,25
|
50%
|
0%
|
0%
|
|
je laisse des commentaires sur les sites que je
visite
|
Masculin
|
54,38%
|
26,31%
|
14,08%
|
5,26%
|
0%
|
Féminin
|
75%
|
25%
|
0%
|
0%
|
0%
|
|
Je communique en direct avec d'autres utilisateurs d'Internet
(exemples: chat, etc.)
|
Masculin
|
5,26%
|
5,26%
|
17,54%
|
47,36%
|
24,56%
|
Féminin
|
0%
|
0%
|
0%
|
37,5%
|
62,5%
|
|
J'envoie des messages par courrier électronique
(e-mail)
|
Masculin
|
3,50%
|
3,50%
|
66,66%
|
17,54%
|
8,77%
|
Féminin
|
0%
|
6,25%
|
93,75%
|
0%
|
0%
|
|
Je réponds à des sondages ou à des
questionnaires
|
Masculin
|
75,43%
|
15,78%
|
5,26%
|
3,50%
|
|
Féminin
|
87,5%
|
6,25%
|
6,25%
|
0%
|
|
|
Je télécharge (download) des jeux vidéo,
des images ou des logiciels
|
Masculin
|
42,10%
|
43,85%
|
8,77%
|
8,77%
|
0%
|
Féminin
|
62,5%
|
18,75%
|
18,75%
|
0%
|
0%
|
|
je commande ou j'achète des produits (exemples:
disques, revues, livres, article etc.)
|
Masculin
|
77%
|
7, O1%
|
12,28%
|
3,50%
|
0%
|
Féminin
|
100%
|
0%
|
0%
|
0%
|
0%
|
|
je soumets mes articles pour l'évaluation avant la
publication
|
Masculin
|
73,68%
|
10,52%
|
7,01%
|
7,01%
|
1,75%
|
Féminin
|
87,5%
|
0%
|
12,5%
|
0%
|
0%
|
|
je mets mon cours en ligne
|
Masculin
|
73,68%
|
17,54%
|
5,26%
|
1,75%
|
0%
|
Féminin
|
100%
|
|
|
|
|
|
Je me suis fait de nouveaux amis sur Internet
|
Masculin
|
1,75%
|
5,26%
|
12,28
|
40,35%
|
40,35%
|
Féminin
|
0%
|
0%
|
0%
|
62,5%
|
37,5%
|
Total 73
|
Hommes 57 Femmes 16
|
Source : enquête de terrain 2019
87
Au regard de ce tableau, nous constatons que les enseignants
de l'Université, particulièrement ceux qui ont fait l'objet de
cette enquête, n'ont pas l'habitude de visiter les sites Internet.
Seulement 33,55% visitent souvent et 7,01% des répondantes visitent
très souvent les sites Internet. Ce qui laisse croire que, les
enseignants enquêtés n'ont pas assez de confiance à
l'Internet ou ils utilisent l'Internet pour d'autres fin, même si 68,09%
des répondants visitent les sites Net occasionnellement. Or, avec le
nombre des sites que contient l'Internet aujourd'hui quel que soit leur nature,
la visite des sites Net s'impose du-moins aux enseignants. Aujourd'hui, on
compte plus d'un milliard de sites Internet et avec une augmentation
très rapide également comme l'utilisation des réseaux
sociaux. Ainsi, il faut savoir que plus de 44,4 millions de noms de domaines
sont enregistrés dans le monde chaque année soit environ 123 000
par jour31.
Pour ce qui est de recherche de l'information pour son
intérêt personnel, notons que les répondants font
généralement les recherches pour leurs propres
intérêts. Nous pouvons dont dire qu'après avoir
observé le tableau 21, 40,35% et 28,07% des enseignants (sexe masculin)
utilisent occasionnellement l'Internet pour leur propre intérêt.
Et en ce qui concerne les femmes, nous observons qu'elles utilisent
majoritairement l'Internet pour leurs propres intérêts, le tableau
21, montre effectivement que 50% des femmes utilisent occasionnellement et 50%
utilisent souvent l'Internet pour la recherche des informations pour leurs
propres intérêts.
Quant à la recherche des informations pour les travaux
académiques, Bégault, B. (2007, p. 6) pense que la pratique
informationnelle peut être considérée comme l'ensemble des
actions et des choix de l'individu lors d'une phase de recherche d'information
provoquée par un besoin d'information. Pour ce qui est de cette
recherche, nous pouvons dire qu'en général, les répondants
ne font pas souvent ou très souvent la recherche de l'information pour
leurs travaux académiques. Même si nous avons vu dans les propos
que les enseignants ont tenus sur leur représentation d'Internet que la
fonction recherche et communication sont intimement liée à
Internet. Bien qu'ils ont également montré que l'Internet a aussi
comme avantages, la recherche de l'information, les enseignants ne connaissent
pas que l'Internet constitue un accès à une ressource puissante
et efficace en terme de recherche d'information, et qui peut contenir «
tout le savoir du monde ». Il est dès lors, anormal de
constater qu'ils ont des hésitations à se tourner vers Internet
comme première source d'information documentaire. Sur ce, seulement
26,31% et 21,05 des hommes utilisent souvent ou très souvent l'Internet
dans le cadre de leurs
31Spécialisée en Web Marketing et
Inbound marketing depuis 2001, l'agence web Nolimit est à l'origine de
la création et du suivi de plus de 624 projets web et plus d'un millier
de campagnes publicitaires sur Facebook et sur les sites partenaire Google. En
ligne à partir de :
https://www.nolimitmaroc.com
88
recherches académiques. Tandis que chez les femmes, ce
constat est encore grave, car seulement 6,25% des répondants de cette
catégorie, utilisent l'Internet pour la recherche de l'information dans
le cadre de l'enseignement apprentissage. En regardant ces chiffres, nous
pouvons dire sans hésiter que si ces femmes se connectent souvent, elles
ne le font pas souvent dans le cadre académique. Car, plus de la
moitié, affirme qu'elle n'utilise pas l'Internet dans le cadre des
travaux universitaires. Alors que ces femmes ont majoritairement les
téléphones androïdes (confère figure 1), choses qui
facilitent la connexion à l'Internet. Cela montre à suffisance
qu'il n'y a aucune obligation formelle qui oblige les enseignants a
utilisé l'Internet pour leurs activités académiques.
Où notre hypothèque selon laquelle ces enseignants n'ont pas
suivi une formation ou séminaire adéquate pour valoriser et
montrer l'importance de l'Internet mérite d'être confirmée.
Sinon, il serait illogique de dire que les enseignants de l'Université
n'utilisent pas l'Internet dans le cadre de leurs travaux académiques.
Mais le tableau 21 le montre clairement que 56,25% de la population
féminine, qui enseigne pourtant à l'Université ne font pas
recours à l'Internet quand il s'agit de rechercher de l'information pour
constituer les travaux académiques. Or, il y a cela presque neuf (9) ans
que Karsenti et Dumouchel (2011, p. 180) ont effectué une recension des
études empiriques publiées entre 2002 et 2010 touchant aux
compétences informationnelles des futurs maîtres au Québec.
Ce faisant, ils ont constaté que les futurs enseignants
québécois ont majoritairement et prioritairement recours aux TIC
(c'est-à-dire Internet et les moteurs de recherche) pour obtenir de
l'information dans le cadre de leurs études, tant dans leurs cours que
lors de leurs stages d'enseignement. Même si après
évaluation de leurs pratiques réelles, Karsenti et Dumouchel
(2013, p. 13) ont constaté plus de lacunes que de forces dans les
compétences informationnelles des enquêtés, ces enseignants
font assez souvent recours à l'Internet pour la recherche
d'information.
Ce qui est encore horrible, la population féminine dans
l'ensemble, affirme qu'elle n'utilise pas souvent ou très souvent les
moteurs de recherche tels que Yahoo, Erudit, Wikipédia, Alta Vista,
Google, Google Scholar etc. Alors que ces moteurs de recherches sont des outils
qui permettent aux « hommes avertis » de l'Internet de
bénéficier des informations scientifiques que contiennent ces
moteurs de recherche. Une fois de plus, nous pouvons dire que hormis Google qui
peut être la porte d'entrer des toutes les informations quelque soient
leurs natures et présente également les contenus des autres
moteurs de recherche, les moteurs de recherche tels que cités, sont
susceptibles de permettre aux enseignants d'avoir des informations
spécifiquement scientifiques. Mais, 50% de la population
féminine, affirme qu'elle n'utilise seulement à l'occasion ces
moteurs de recherche. Et 31,25% déclare qu'elle n'utilise rarement ces
moteurs de recherche. En ce qui concerne la population masculine, nous
89
constatons qu'elle utilise mieux les moteurs de recherche que
les femmes. Car 21,05% et 14,03% déclarent qu'ils utilisent souvent et
très souvent les moteurs de recherche pour avoir les informations
scientifiques. Seulement 12,28% n'utilisent jamais les moteurs de recherche. Au
contraire une étude menée par Traoré, B-S. (2008, p.70)
auprès des enseignants et étudiants de l'Université de
Mali, montre que les universitaires maliens utilisent de façon
majoritaire (94,3%) les moteurs de recherche. De la même manière,
l'étude menée par Karsenti et Dumouchel (2013, p.15)
auprès de futurs enseignants au Québec, montre que parmi les
futurs enseignants interrogés, 85,7 % ont affirmé utiliser
souvent, très souvent ou toujours les moteurs de recherche
généralistes comme Google lorsqu'ils cherchent de l'information
dans le cadre de leurs études. Nous pouvons donc dire que même si
en réalité, les contextes ne sont pas les mêmes,
l'étude réalisée par karsenti et Dumouchel ne sont pas
auprès des enseignants dits « chercheurs » de
l'Université. Aussi leur étude date de 2013, donc plus de 6 ans
de plus que notre étude, et dont notre résultat pouvait
être plus positif en faveur de l'utilisation d'Internet que leur
étude. Et comme les répondants de notre étude peinent
à utiliser les moteurs de recherche, ils ne pourront pas laisser les
commentaires sur les sites consultés. Même en contexte africain,
Kitumu, M. (2019, p. 174) dans son étude auprès des personnelles
de l'Université de Congo, montre que sur l'ensemble de deux
catégories (scientifiques et académiques), qu'il a orienté
son étude, une importante utilisation des moteurs de recherche, soit
86,75% pour les scientifiques et 49,33% pour les académiques. Ce qui
prouve qu'au Tchad, la réalité des enseignants du
supérieur est plus loin de leurs collègues des autres pays. C'est
ce qui traduit dans le tableau 21. Toutes les femmes enquêtées
n'ont jamais laissé un commentaire après avoir consulté un
site Net. Et ce constat et le même chez les hommes, malgré que
5,26% déclarent laisser souvent les commentaires sur les sites
consultés. Et donc, nous pouvons dire à propos que la formation
à la recherche d'information pourrait permettre aux enseignants qui ne
sont pas informés des différents moteurs ou bases de
données, de les utiliser davantage pour leur recherche.
Cependant, c'est formidable quant à la communication en
direct avec d'autres utilisateurs d'Internet. En observant le tableau 21, nous
constatons que les répondants en général sont dans la
logique des internautes du 21e siècle. Ainsi, nous confirmons
l'hypothèse selon laquelle aujourd'hui plus des internautes se
connectent juste pour communiquer avec d'autres utilisateurs, avancés
par Karsenti et d'autres chercheurs. Il faut également rappeler que nos
répondants avaient déjà confirmé lorsqu'ils
définissaient le mot Internet en assimilant celui-ci à un outil
de communication. Car, chez la population féminine, 37,5% utilise
souvent et 62,5% utilise très souvent l'Internet pour communiquer en
direct avec d'autres utilisateurs. Nous
90
pouvons donc dire que ces chiffres sont significatifs puisque
cette population détenait tous les téléphones
androïdes (confère figure 1) et elle avait également en
générale, préféré la connexion à
partir de téléphone mobile. Chez les hommes, 5,26% et 5,26%
utilisent jamais ou rarement l'Internet pour communiquer. Nous pouvons
qualifier ceux-ci des « petits utilisateurs » d'Internet.
Mais nous constatons que la majorité des enseignants et enseignantes
envoient le message à travers le mail. Cependant, la plupart envoient
occasionnellement le message par ce canal. Soit un pourcentage de 66,66,
c'est-à-dire que dès que le besoin se fait sentir, ils utilisent
le courrier électronique pour se communiquer. Alors que la population
féminine le fait presque tous, c'est-à-dire 93,75% utilisent le
courrier électronique occasionnellement. En générale, nous
pouvons donc dire que les enseignants enquêtés utilisent
majoritairement l'Internet pour la communication. Le fait que la
majorité utilise occasionnellement le courrier peut être
expliqué par le fait que l'on ne peut faire plus des choses sur le mail,
car son utilisation est asynchrone. Il n'a pas assez des fonctionnalités
comme Facebook ou d'autres réseaux de communication. C'est pourquoi les
enseignants enquêtés, globalement utilisent le mail
occasionnellement pour communiquer un message. Du coup, nous pouvons dire que
même si ces enseignants n'utilisent pas assez l'Internet pour la
recherche, ils le font plus pour la communication. C'est pourquoi pour
l'énoncé tel que « Je me suis fait de nouveaux amis sur
Internet », c'est formidable de voir que la majorité des
répondants confirme qu'elle le fait souvent ou très souvent. Chez
les femmes, elles ont à 100% qui affirment qu'elles se font souvent des
amies sur le Net, même si chez les hommes, quelques-uns disent n'avoir
jamais eu des amis sur le Net, soit 1,75%. Ce qui suppose que dans l'ensemble,
les répondants connaissent l'Internet dans sa fonction
communicationnelle ou sociale. L'autre constat le plus frappant, c'est la
participation au sondage ou aux enquêtes en ligne. Les
enquêtés n'ont pas pour la plupart utilisé ce type de
service qu'offre l'Internet. Cette affirmation s'est concrétisée
lorsque nous avons voulu soumettre le questionnaire de cette présente
étude en ligne. Les enseignants nous sont clairement dits que si c'est
en ligne, ils ne pourront pas remplir. Et comme on avait constaté, ils
n'ont pas assez développé les pratiques élevées de
l'Internet et se contentent seulement de communiquer et faire des recherches
non-avancées sur le Net. Ainsi donc, 87,5% et 75,43%, n'ont jamais
répondu à des sondages ou à des questionnaires en ligne et
même ceux qui affirment le faire rarement, nous ne sommes pas convaincus
qu'ils le font réellement. Cela parait aussi identique pour
l'énoncé « Je télécharge (download) des
jeux vidéo, des images ou des logiciels ». Car, pour cet
énoncé, 8,77% des hommes seulement le font souvent, et aucune
femme télécharge souvent les jeux, vidéo, des images,
moins encore le logiciel. Alors qu'aujourd'hui, You tube est devenu le
deuxième site le plus visité dans le monde après Google
91
selon les classements d'Alexa32, notamment
grâce aux vidéos qui circulent sur You tube. Chez les enseignantes
enquêtées par exemple, il est étonnant de dire que 62,5%
n'ont jamais téléchargé quelque chose sur Internet, que ce
soit vidéo, image, jeux, ou des logiciels. Nous n'allons pas aussi dire
que tous les outils numériques cités ne font pas partis de
priorités de nos répondants, car il est inadmissible que cela
puisse paraitre. Posséder un ordinateur et n'est jamais
bénéficier des avantages qu'offre l'Internet, en ce qui concerne
le téléchargement des vidéos éducatives pour
s'auto-apprendre ou pour illustrer son enseignement ; les images pour illustrer
le cours et tout autre téléchargement qui pourront contribuer
à la construction de connaissance. Ceci montre que nos répondants
ne sont pas des « grands utilisateurs » d'Internet. Et ne
connaissent que l'utilisation de service comme les réseaux sociaux. Mais
le constat le plus remarquable, c'est le cas de l'énoncé «
je commande ou j'achète des produits (exemples : disques, revues,
livres, article etc.) ». Les répondants n'achètent
à peine les documents électroniques. Dans la
généralité, 12,28% seulement affirment qu'ils
achètent à l'occasion les documents numériques sur Net.
Chez les femmes, sur 16 qui ont répondu à la question, on
constate qu'aucune d'entre elle ne fait les achats en ligne. Cela
témoigne que les répondants sont à majoritaires novices
dans l'utilisation de l'Internet. Ceci peut être justifié par le
fait que ces enseignants ne font pas des publications scientifiques dans leur
discipline respective et se contentent juste d'utiliser l'Internet pour la
communication. Sinon comment admettre qu'étant enseignant de
l'Université, 77% des hommes et 100% des femmes affirment qu'ils n'ont
jamais commandé ou acheté des produits sur l'Internet ?
Pour ce qui est de cet énoncé « je
soumets mes articles pour l'évaluation avant la publication »
il faut déjà comprendre que si la plupart des enseignants ne
font pas des achats sur le Net, c'est-à-dire qu'ils ne peuvent franchir
la barrière qui existe entre le Tchad et d'autres pays.
Déjà nous avons vu au chapitre 1 que la publication scientifique
est presque inexistante dans les Universités du Tchad. Ainsi, nous
comprenons aisément que cela constitue un défi majeur pour l'Etat
tchadien et pour les acteurs eux-mêmes. Ou bien, nous pouvons
émettre l'hypothèse selon laquelle le manque des enseignants au
grade « chargés de cours et des professeurs titulaires
» sont les causes de l'absence de publication scientifique dans les
Universités du Tchad en générale et Université de
Ndjamena en particulière. Alors qu'en réalité, même
les assistants des Universités doivent publier les articles
scientifiques dans leur domaine. Même si nous n'avons pas eu les
données qui nous permet de dire exactement les chiffres quant aux
financement de l'Etat dans le domaine de recherche, nous savons au moins que
l'Etat a
32 Alexa est une entreprise qui réalise un classement
de tous les sites mondiaux, et ce classement est réalisé en
fonction du nombre de visiteurs unique et du nombre de page vue par chaque
visiteur. En ligne à partir de :
www.alexa.com/topsites
92
l'obligation de financer les recherches et d'ailleurs l'Etat
le fait assez souvent. C'est pourquoi, au Tchad, dès que les enseignants
de l'Université ne perçoivent pas ces « primes de
recherche », les cours sont souvent perturbés puisqu'ils
revendiquent en tout moment cette prime. Alors que ces derniers ne soumettent
presque pas les articles ou tout autre document en ligne. Seulement 7,01% des
enquêtés disent avoir soumis souvent et 1,75% très souvent
les articles avant la publication. Or chez les femmes enquêtées,
la majorité ne soumet pas les articles avant la publication (87,5%).
Seulement 12,5% dit avoir soumis les articles avant la publication. Il faut
dire que les énoncés qui ont été conçus,
suivent un certain niveau de complexité, c'est-à-dire plus nous
entrons en profondeur de nos énoncés, plus nous constatons que
les petits utilisateurs de Net ne font presque plus ces activités. C'est
pourquoi aux énoncés qui suivent, les résultats sont
toujours négatifs du point de vue de l'utilisation de l'Internet. Et
comme la plupart de répondant ne soumet pas leur article en ligne avant
la publication, l'énoncé selon laquelle « je mets mon
cours en ligne », ne nous surprend plus, car il présente un
résultat similaire. Ainsi, 73,68% déclarent qu'ils n'ont jamais
mis leurs cours en ligne. Pour cet énoncé, nous pouvons dire
qu'en réalité, pour mettre son cours en ligne, il faut au moins
suivre une petite formation appropriée à la mise en ligne de
cours ou un enseignant qui aurai suivi son parcourt en technologie ou encore
c'est lorsqu'il a une grande expérience en technologie. Et, en ce qui
concerne la population féminine, et comme le précédant,
les enseignantes affirment à 100% qu'elles n'ont jamais mis leurs cours
en ligne. Ainsi, le degré de « sophistication » de
l'usage du Net ou du surf jusqu'à des activités plus «
sérieuses », comme la recherche à l'aide des outils
de recherche, achat des documents ou encore la soumission des articles
pourrait dépendre autant des habitudes de l'usager et de son
niveau de scolarisation que de sa familiarisation avec le nouveau
média.
En effet, l'objectif de ces figures et de ces tableaux est de
savoir si les moyens d'accès, utilisés par les enseignants et les
enseignantes leur permettaient, malgré leurs diversités, de
bénéficier des services d'Internet sans trop de
difficultés. En d'autres termes, le fait qu'il y ait une
prédominance du téléphone par rapport à
l'ordinateur et à la tablette chez les enseignantes ou encore une
préférence de l'ordinateur par les enseignants comme
matériels d'accès à Internet, n'affecte pas
significativement l'utilisation de cette technologie chez les enseignants
questionnés. Cependant, il se dégage une différence
significative au niveau de finalité de l'utilisation d'Internet. Les
enseignantes utilisent l'Internet plus pour la communication, peu d'entre elle
fait de la recherche d'information. Alors que chez les hommes, les
finalités de l'utilisation sont partagées, c'est-à-dire
l'utilisation varie selon l'utilisateur.
93
5. La publication électronique
Avant d'entrer dans le résultat de l'enquête,
nous précisons qu'en ce qui concerne la publication scientifique, le
Rapport de la commission parlementaire sur l'éducation, a fait un
état de lieu et dans ce rapport (p.67) il est clair que même si
l'Etat a déployé un prime à la hauteur de 1,7 milliards
pour aider les enseignants pour leurs travaux scientifiques, le rapport conclue
que dans la réalité, la recherche est pratiquée par une
poignée de chercheurs ou d'enseignants-chercheurs. La majorité ne
pratique aucune activité de recherche. Or dans son article où
elle montre comment la publication électronique a succédé
la publication de « correspondance par échanges de lettres »,
Bégault, B. (2007, p. 2) montre que dans les années 90 l'ensemble
du système de communication de la science se trouve affecté par
le recours à l'Internet à différents niveaux selon les
disciplines. Car, le support papier s'est vite dépassé par
certaines pratiques éditoriales en ligne. Pour Mehrezi, M. (2010, p.
32), ses limites se multiplient si on le compare avec le support
électronique. Justement à cause de sa lenteur, car attendre
plusieurs mois pour publier un article dans la revue scientifique à
comité de lecture et aussi les compétences en informatiques sont
plus performantes que les compétences du support traditionnel. Le
système éditorial de l'information sur papier est
compliqué et parfois fragile. Ainsi, afin de résoudre les
problèmes de lenteur de diffusion des connaissances,
d'impartialité, de priorité et de plus grande visibilité
des travaux de recherche, le périodique scientifique, alors
désigné par « journal », fut créé comme
une alternative au livre. C'est en ce sens qu'aujourd'hui, les chercheurs sont
conscients que les fonctions de la revue papier, communication, archivage etc.
doivent être conservées dans la version électronique. En
cela, il est commun de dire qu'à l'ère de la globalisation, un
enseignant chercheur ne peut pas se soustraire quant à la publication
électronique. Mais en Afrique en générale, la publication
est l'activité la moins pratiquée, cependant elle est mieux
pratiquée dans d'autres Universités africaines tels que :
Cameroun, Sénégal, Tunisie etc. Alors que Bégault (ibid),
nous montre que les différents travaux en sociologie des sciences ont
montré le rôle fondamental de la communication scientifique dans
le travail du chercheur. Selon elle, « L'article, la publication est
à l'origine de la reconnaissance d'un scientifique par ses pairs
», qui se traduit par « publier ou périr »
pour tout chercheur. La publication d'un article n'est pas pour le chercheur
seulement un moyen de communiquer les connaissances qu'il a construites, de
faire connaître une découverte et de procéder à des
échanges entre chercheurs, mais c'est aussi le moyen d'obtenir l'aval
d'un comité de lecture qui garantit le niveau scientifique des travaux
et permet d'être reconnu en tant que membre de sa communauté.
Cette réalité, sera traduite dans la présente recherche,
car en
94
observant le tableau 22, nous ne sommes plus surpris par le
fait que, plus de la moitié des répondants n'a jamais fait une
publication électronique.
Tableau 22 : la publication
électronique
Effectif
Sexe de répondant
|
Avez-vous déjà publié un travail
scientifique
|
Total
|
|
Oui
|
Non
|
|
Masculin
|
11
|
46
|
57
|
Féminin
|
2
|
14
|
16
|
Total
|
13
|
60
|
73
|
Source : enquête de terrain 2019
De ce tableau, il en ressort que 75,7% des répondants
affirment ne jamais avoir publié un travail scientifique sur Internet.
Seulement 24,3% affirment avoir publié des articles scientifiques sur
Internet. Ceci confirme à suffisance le manque de connaissance dans le
domaine de la publication scientifique des enseignants du Tchad qui ont fait
l'objet de l'enquête. Il faut dire que nous sommes témoin du fait
qu'au Tchad en général, dans les grandes Universités
(N'Djamena, Moundou, Abéché), les enseignants ne font presque pas
la communication scientifique, ni des conférences débats sur une
problématique bien définie. En ce qui concerne le genre de
répondants, 2 femmes sur 16 affirment publier un travail scientifique.
Cela témoin aussi la réalité des enseignants
supérieurs au Tchad en général. Chez les hommes, 11
personnes sur 57 ont au moins publié un document scientifique. Alors que
depuis 1997 et 2002, Annaïg Mahé et Ghislaine Chartron, cité
par Béatrice Bégault, ont réalisé une étude
qualitative sur le Campus de Jussieu, à Paris, auprès de
chercheurs et de doctorants et auprès de chercheurs du Commissariat
à l'Energie Atomique afin de déterminer les usages des revues
électroniques. Et le résultat montre que les publications
périodiques électroniques sont connues et utilisées par un
grand nombre de chercheurs. Pour cette recherche menée en 2019, les
enseignants de la grande Université du Tchad, ne font presque pas la
publication électronique. Il faut encore préciser que la suite de
cette question était de préciser la nature du document
publié. C'est ainsi que nous avons pu savoir exactement ce que ces
enseignants ont publié sur l'Internet. Parmi les 11
enquêtés qui ont publié les documents scientifiques, 4 ont
publié leur thèse de doctorat, les livres et les articles
scientifiques en ligne. 3 autres répondants ont publié les livres
et leurs mémoires de Masters, et 4 autres ont seulement publié
leurs mémoires de master. En général, nous constatons que
la majorité de ces enseignants ont comme
95
la publication scientifique, le mémoire et leur
thèse de doctorat. Or, le mémoire et la thèse sont des
travaux des recherches académiques, c'est-à-dire pour chaque
étudiant en master ou en thèse doit dans la stricte obligation
produire un mémoire ou une thèse à la fin de sa formation.
Du coup, il revient à dire que, ces enseignants ne sont pas des
chercheurs au sens du terme. Car, hormis leur thèse et mémoire
(travaux académiques), ils ne font plus la recherche et la publication
s'arrête à ce niveau.
Mais, nous pensons que la formation des enseignants pouvait
améliorer la qualité de l'utilisation de l'Internet et surtout
les connaissances de l'utilité de l'Internet, c'est pourquoi nous avons
posé une question pour savoir si certains enseignants ont suivi une
formation. La question est celle qui suit : avez-vous reçu une
formation relative à la mise en ligne des cours, à la
rédaction d'articles en ligne ? A cette interrogation, nous pouvons
rappeler qu'au Tchad, la formation qui avait eu lieu en faveur des enseignants,
est celle organisée par le Campus Numérique de la Francophonie.
Le CNF faisait une formation permanente pour la recherche documentaire,
publication scientifique en ligne, mais la formation s'effectue selon les
besoins exprimés. De ce fait, sur l'ensemble des enseignants qui ont
participé à cette étude, la majorité n'a pas suivi
une formation, en ce qui est de la publication électronique (tableau
23)
6. Formation à la mise en ligne des cours
Dans cette section, nous voulons savoir si les
répondants ont suivi une formation pour leur permettre de mettre leur
cours en ligne. Car, pour mettre un cours en ligne, il faut au préalable
avoir une bonne maitrise des outils technologiques notamment de l'Internet. Le
tableau ci-dessous montre le résultat obtenu de répondants.
Tableau 23 : formation relative à la
mise en ligne des cours
Valide
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
Oui
|
4
|
5,5
|
Non
|
69
|
94,5
|
Total
|
73
|
100,0
|
Source : enquête de terrain 2019
De ce qui précède, il en ressort que 94, 5% des
répondants affirment n'avoir jamais reçu une formation relative
à la mise en ligne des cours et à la rédaction d'articles
en ligne. Ce qui justifie le faible niveau de connaissance en Internet chez les
enseignants enquêtés. Seulement 5,5% affirment avoir
déjà reçu des formations relatives à la mise en
ligne des cours, à la rédaction d'articles en ligne. Et ceux
ayant suivi une formation, ont tous précisé qu'ils ont
bénéficié de formation offerte par le Campus
Numérique de la francophonie. Et ensuite, nous
96
nous sommes intéressés à une autre
question trop technique de l'utilisation de l'Internet pour la recherche de
l'information. Il s'agit de la veille informationnelle.
7. La veille informationnelle
Avant de se prononcer sur le résultat de cette
enquête, il serait pour nous important de s'accorder sur la notion de la
`'veille informationnelle». Nous entendons par veille
informationnelle, un processus de surveillance permanente, paramétrable
et automatisable, qui permet à un utilisateur d'être
informé des publications les plus récentes quant à ses
domaines de recherche ou à son centre d'intérêt. Lardy, J-P
(s.d) définit la veille informationnelle comme « l'ensemble des
stratégies mises en place pour rester informé, en y consacrant le
moins de temps possible en utilisant des processus de signalement automatique
». La veille informationnelle recouvre plusieurs domaines : la veille
scientifique, technologique, économique, juridique, et la veille
commerciale. Pour ce faire, en automatisant, l'utilisateur
bénéficie d'un gain de temps considérable tout en
disposant d'une information actualisée. Pour éviter d'être
parasité par une information peu ou moins pertinente, l'utilisateur
devra être précis quant aux critères de sélection de
sa veille ou autrement appelé : son profil de recherche. Dans le domaine
de la recherche scientifique, l'utilisateur peut faire sa veille à
partir des moteurs de recherche qualifiée (Google sholar par exemple) ou
à partir des certains sites, par exemple
Academia.edu. Il y a plusieurs
méthodes que l'utilisateur peut entreprendre :
- Alerte par courriel ;
- Abonnement à des lettres d'information ou les
newsletters ; - Microblogage ;
- Agrégation de flux d'actualité.
Détailler ces différentes méthodes ne
fait pas l'objet de cette étude, nous avons juste montré en quoi
consiste la veille informationnelle dans le domaine de la recherche sur
l'Internet. Alors, cette étude qui a pour souci de voir les
différentes utilisations de l'Internet spécifiquement chez les
enseignants ou encore les enseignants chercheurs de l'Université de
Ndjamena, va plus loin, cherchant ainsi à comprendre le niveau
d'appropriation d'Internet chez les enquêtés pour pouvoir leur
aider à mieux utiliser l'Internet dans le cadre de leurs travaux
scientifiques. Cependant, ces enseignants enquêtés ont du mal
à utiliser l'Internet pour la recherche, ou pour d'autres
finalités, si ce n'est que pour communiquer. Le tableau ci-dessous nous
permet de faire une analyse de la question de la veille informationnelle chez
les enseignants enquêtés. Le but du tableau 24, était de
voir les effectives des enseignants participants à l'enquête qui
font la veille informationnelle. Le but est de s'assurer si les enseignants
utilisent réellement ce service que nous avons jugé utile pour un
chercheur. Mais
97
le résultat dans la généralité
n'est pas aux attentes des « enseignants chercheurs » d'une
Université d'Etat de ce 21e siècle.
Tableau 24 : veille informationnelle
Valide
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
Oui
|
6
|
8,2
|
Non
|
67
|
91,8
|
Total
|
73
|
100,0
|
Source : enquête de terrain 2019
En observant le tableau 24, sur 73 enseignants de sexes
confondus qui ont participé à l'enquête, l'on note 6
enseignants soit un pourcentage de 8,2, qui font réellement les veilles
informationnelles sur l'Internet. La majorité des enseignants ignore ce
service. On note donc 91,8% des répondants qui ne font jamais la veille
informationnelle. Et même ceux qui le font, une fois encore, il faut dire
que cette recherche n'était pas pratique pour savoir exactement si les
répondants qui ont déclaré qu'ils font réellement
la veille informationnelle, la pratiquent vraiment et s'ils la maitrisent.
Là encore, nous pouvons douter de leur compétence à
réaliser une veille informationnelle.
Conclusion
Au vu de ces résultats, nous précisons encore
que cette recherche a pour but, d'identifier les différentes pratiques
de l'Internet chez les enseignants de l'Université de N'Djamena. Car,
nous sommes dans un monde où l'Internet est omniprésent dans
toute la société. Et en éducation l'Internet a
modifié complètement le rapport des enseignants et le savoir, le
rapport entre les enseignants eux-mêmes, voire entre les enseignants et
étudiants. Du coup, les enseignants de l'Université sont dans
l'obligation de se transformer dans ce `'monde du
numérique». Malgré que les enseignants de
l'Université de N'Djamena disposent un nombre important des ordinateurs
portables et les téléphones mobiles, la connexion à
l'Internet reste un défi majeur. Car, ces derniers ne
bénéficient pas pleinement des possibilités qu'offre
l'Internet. Il y'a également une différence significative entre
les genres de répondants. Les hommes possèdent plus de
l'ordinateur que les femmes, (86,66 % des hommes contre 42,10% des femmes).
Cependant, toutes les enseignantes (femmes) enquêtés utilisent les
téléphones version androïde mais ne font presque pas de la
recherche de l'information. Seulement 33,55% visitent souvent et 7,01% des
répondantes visitent très souvent les sites Internet. Mais la
population féminine visite moins les sites nets que les hommes. Il faut
en conclure que les enseignants ne savent pas
98
tous que l'Internet constitue un accès à une
ressource puissante et efficace en termes de recherche d'information, et qui
contient de nos jours presque « tout le savoir du monde ».
Ainsi, pour comprendre le niveau d'intégration de l'Internet chez les
enseignants enquêtés, nous avons convoqué deux
théories élaborées par Hall et Hord (2001) et celle
développée par Moersch (1995, 2001). En ce qui concerne
l'utilisation d'une innovation, Moersch a montré les différentes
phases auxquelles, les chercheurs doivent s'y prendre pour comprendre le niveau
d'intégration de l'innovation par les enquêtés. En
rappelle, il y'a donc six (6) étapes à travers lesquels
l'enseignant en processus d'intégration des TIC peut progresser :
non-utilisation, sensibilisation, exploration, infusion, intégration,
expansion et raffinement. Et quand nous rapprochons notre résultat au
modèle théorique de Moersch, nous pouvons situer le niveau
d'utilisation de l'Internet des enseignants au niveau 1 et 2. Au niveau1,
l'utilisateur à un contact indirect avec l'Internet qui est donc
présent dans l'environnement par exemple une utilisation de l'Internet
pour la communication, ou comme un moyen pour télécharger les
supports du cours. Et au niveau 2, l'Internet offre de complément
à l'enseignant, c'est-à-dire renforcement, enrichissement,
exercices répétitifs, jeux, recherche d'information. Et en ce qui
concerne le niveau d'utilisation de Hall et Hord, les auteurs proposent
également six (6) niveaux pour comprendre le niveau
d'implémentation de l'Innovation : orientation, formation initiale,
automatismes, indépendance, intégration, renouveau. Nous situons
donc nos enquêtés au niveau 2 et 3. Au niveau 2, les enseignants
se préparent à utiliser l'Internet, et les enquêtés
doivent avoir une formation continue pour bien exploiter l'Internet. Au
troisième niveau, c'est le niveau où les premières
utilisations de l'Internet s'effectuent. Et donc les enseignants peinent
à maîtriser l'Internet. Car, c'est au niveau 4, que les
utilisateurs de l'innovation pourront bien la maîtriser.
En somme, dans un contexte où la profession enseignante
universitaire passe surtout par le biais des TIC, les compétences en
Internet sont indubitablement nécessaires à maîtriser. Le
prochain chapitre se penchera sur les niveaux de maîtrise et des
compétences des enquêtés.
99
CHAPITRE 4 : LA MAÎTRISE ET LES COMPETENCES EN
INTERNET
Aujourd'hui, il est tout naturel de penser que les enseignants
du supérieur doivent être habiles avec les technologies afin de
pouvoir s'en servir efficacement. Alors qu'au Tchad par exemple, certains
enseignants des Universités sont incapables de nommer un moteur de
recherche scientifique tel que Google Scholar et de vérifier
effectivement si l'information trouvée sur Internet est une bonne
information. Cependant, bien que la majorité des enseignantes et
enseignants enquêtés aient du mal à utiliser l'Internet
pour la recherche de l'information, ils présentent également les
difficultés à obtenir ce qu'ils ont besoin. Nous nous posons dont
la question de savoir quelle est le niveau de maîtrises et les
compétences réelles de ces enseignants en vers quelques pratiques
qu'un utilisateur d'Internet doit développer dans le domaine de
communication et la recherche de l'information ? Car, nous avons vu au chapitre
1 que, l'Internet est entré au Tchad depuis 1997 et qu'il est devenu
accessible à tout le monde en 2004. Cette réalité demeure
peu intégrée dans les pratiques des enseignants de
l'Université. Cette situation est problématique, plus
particulièrement si nous considérons aujourd'hui que l'Internet
est devenu « la source d'information » et également
un moyen incontournable chez les enseignants de l'Université en
général, comme nous l'avons vu dans le chapitre introductif de ce
travail. Mais, pour naviguer efficacement sur le Web, il est nécessaire
d'avoir la maîtrise et de posséder les compétences
informationnelles pour pouvoir déterminer de quelle information on a
besoin, de la trouver, de l'évaluer et de l'utiliser efficacement,
(Karsenti et Dumouchel 2013 ; Fournier 2007 ; Dumouchel, 2016). C'est en ce
sens qu'en d'autres contextes, les chercheurs et les services documentaires ont
élaboré les compétences nécessaires pour une
utilisation efficace de l'Internet : le Ministère de l'Enseignement
Supérieur et de la Recherche Française (2010) ; l'Association des
Directeurs et Personnels de Direction des Bibliothèques Universitaires
et de la Documentation (2012) ; la CREPUQ (2005), UNESCO (2011). Pour ce faire,
les compétences informationnelles doivent plus particulièrement
être maîtrisées par les enseignants actuels et futurs
lorsqu'ils ont besoin de faire carrière dans l'enseignement (Karsenti et
Dumouchel, 2010 ; UNESCO, 2011).
Cette section de notre travail, va beaucoup plus chercher
à identifier le niveau de maîtrises et de compétences
envers certains outils que nous avons identifié dans la
littérature sur la compétence en Internet. Ainsi, l'étude
du champ de « maitrise et les compétences »
va consister à préciser le degré et le type
d'intégration d'Internet au sein des habitudes de la profession
enseignante de l'Université de N'Djamena. L'étude visera
notamment à identifier les niveaux de maitrise envers les pratiques
d'Internet que nous avons jugés nécessaires pour la
100
recherche et les partages de l'information. Ces pratiques sont
identifiées une fois de plus grâce à la littérature
traitant la question des maitrises de l'information (Dumouchel, 2016 et
Fournier 2007). En ce qui concerne les compétences, nous nous
intéressons particulièrement aux compétences qui
relèvent de ces deux domaines : les outils de communication et pour la
recherche d'information. En fin, nous mettons en lumière les obstacles
qui empêchent les enseignants enquêtés à utiliser
correctement l'Internet dans leur carrière enseignant.
1. Les niveaux de maîtrise envers les pratiques
d'Internet
Richardson, J. et all (2017) dans leur manuel de
maîtrise de l'Internet stipulent que bientôt 3,5 milliards
d'utilisateurs, (4,5 milliards d'internautes en 2020), Internet constitue une
source intarissable d'informations à découvrir et à
partager. Mais la complexité du monde en ligne est telle qu'il n'est pas
toujours facile d'y naviguer en sécurité. C'est pourquoi il faut
en connaître les bases. Selon l'UNESCO (2007) ...Tout au long de la
vie, plus on apprend et plus on connaît, mais surtout plus vite on
maîtrise et adopte des capacités, habitudes et attitudes
d'apprentissage efficaces, trouver comment, où, auprès de qui et
quand rechercher et extraire l'information dont on a besoin mais qu'on n'a pas
encore acquise - plus on maîtrise l'information. L'aptitude à
appliquer et à utiliser ces capacités, habitudes et attitudes
permet de prendre des décisions judicieuses en temps opportun pour faire
face aux difficultés qui peuvent survenir sur les plans personnel et
familial comme sur, les plans de la santé et du bien-être, de
l'éducation, de l'emploi, de la citoyenneté et autre. C'est
ainsi que l'UNESCO (2007 p.10-15) définit la maîtrise
d'information en onze grande étape :
- Constater l'existence d'un besoin ou d'un problème
dont le règlement satisfaisant nécessite de l'information ;
- Savoir comment identifier et définir avec
précision l'information nécessaire pour satisfaire le besoin,
régler le problème ou prendre la décision ;
- Savoir comment déterminer si l'information
nécessaire existe ou n'existe pas et, dans le second cas, savoir comment
créer ou faire créer l'information qui n'existe pas (on parle
aussi ici de « création de nouvelles connaissances »)
;
- Savoir comment trouver l'information nécessaire
lorsqu'on s'est assuré qu'elle existe. - Savoir comment créer,
ou faire créer, l'information dont on a besoin mais qui n'est pas
disponible ; on parle parfois à ce propos de «
création de nouvelles connaissances » ;
- Savoir comment bien comprendre l'information que l'on a
trouvée, ou savoir où
s'adresser pour obtenir de l'aide à cet effet si
nécessaire ;
- Savoir comment organiser, analyser, interpréter et
évaluer l'information, y compris la fiabilité des sources ;
101
- Savoir comment communiquer et présenter l'information
à autrui dans des formats et sur des supports appropriés et
utilisables ;
- Savoir comment utiliser l'information pour résoudre
un problème, prendre une décision ou satisfaire un besoin ;
- Savoir préserver, stocker, réutiliser,
enregistrer et archiver l'information en vue de son utilisation future ;
- Savoir comment se défaire de l'information dont on
n'a plus besoin et sauvegarder celle qui doit être
protégée.
Dans l'« Introduction à la maîtrise de
l'information », l'UNESCO rapporte que, la Proclamation d'Alexandrie,
adoptée en novembre 2005 par le Colloque de Haut-Niveau sur la
maîtrise de l'information et l'apprentissage tout au long de la vie,
définit la maîtrise de l'information comme un moyen de «
permettre aux gens, sur tous les chemins de la vie, de chercher,
d'évaluer, d'utiliser et de créer l'information pour des
objectifs personnels, sociaux, professionnels et éducationnels
». Ainsi, nous sommes partis de ces différents points de vue
sur la maîtrise de l'Internet, pour évaluer le niveau de maitrises
de nos enquêtés sur quelques pratiques d'Internet.
Nous rappelons que le questionnaire adopté comprend une
question proposant aux enseignants, de juger globalement leur degré de
maîtrise des TIC selon une échelle. Le participant est
invité à exprimer un choix de réponse gradué selon
le degré de maîtrise des outils technologiques : (1=Novice,
2=Moyen, 3= Bon, 4= Très bon, 5= Expert).
1.1 Un logiciel de création de site web (Frompage,
wordpress etc.)
Comme son nom l'indique, un logiciel de création d'un
site web est un outil permettant de créer et de modifier facilement les
pages web. On utilise aussi l'expression de CMS (Content Management System),
pour qualifier ce type d'outil, utilisé aujourd'hui par près de
beaucoup des sites dans le monde. Autrement dit, ces logiciels permettent de
disposer d'une interface en ligne à partir de laquelle il est possible
de créer, modifier et organiser les pages web du site. Alors que le site
lui-même, est composé d'un ensemble de documents structuré
en « pages » hébergées sur un ordinateur
connecté à Internet. Une page Web peut associer des textes, des
sons, des images, des vidéos, et des liens vers d'autres pages (liens
hypertextes). Aujourd'hui, n'importe qui peut publier de l'information sur le
Web, on y trouve potentiellement tout. C'est en ce sens que Karsenti, T. et
Dumouche, G. (Op. cit, p. 13) renchérirent qu'avec l'arrivée du
Web 2.0, les internautes sont désormais en mesure de créer et de
partager facilement du contenu et d'interagir avec celui-ci, notamment en
utilisant des outils comme les blogues et les micro-blogues, qui permettent
d'écrire et de communiquer rapidement de l'information sur le Web, et
102
les wikis qui permettent d'élaborer du contenu de
façon collaborative et continue. Malgré son importance en ce
qu'il diffuse rapidement l'information dans le monde entier, nous avons
observé qu'en général, les enseignants de
l'Université de N'Djamena n'ont pas encore entré pleinement dans
cette innovation qui envahie le monde en général et les
chercheurs d'Universités en particulier (tableau 25).
Tableau 25 : logiciel de création d'un
site web
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
novice
|
52
|
71,2
|
moyen
|
14
|
19,2
|
Valide bon
|
4
|
5,5
|
Très bon
|
3
|
4,1
|
Total
|
73
|
100,0
|
Source : enquête de terrain 2019.
De ce tableau, il en ressort que, dans la
généralité les enseignants de l'Université n'ont
pas la maîtrise de logiciel de création de page web. Comme nous
avons vu dans les chapitres précédents, il semble identique pour
le logiciel de création de page web. Il n'est donc pas étonnant
de voir que 71,2% des enseignants de deux sexes, déclarent qu'ils sont
novices dans cette pratique. Seulement 5,5% déclarent qu'ils ont une
bonne maîtrise et 4,1% affirment qu'ils ont une très bonne
maitrise de logiciel de création d'un page web. La forte
représentativité de ceux qui n'ont pas la connaissance de cet
outil, peut-être s'expliquer par le fait que les enseignants de
façon générale n'ont pas suivi une formation dans le
domaine de technologie ou n'ont pas suivi une formation continue dans ce
domaine. Ceux qui ont la maîtrise de cet outil, nous pouvons
émettre l'hypothèse qu'ils auront suivi la formation
donnée par le campus numérique de la francophonie, car ceux-ci
sont minoritaires. Et comme nous n'avons pas la certitude de cette famille de
la population, nous avons croisé les expériences en enseignement
avec le logiciel de création pour déterminer si
l'ancienneté dans l'enseignement peut influencer la maîtrise de ce
logiciel. Ainsi, la figure ci-dessous (figure 3) nous permet de voir la
différence qui existe entre ces deux variables en termes de
maîtrise de logiciel de la création d'une page web. Même si
la plupart des enseignants enquêtés n'ont pas la maîtrise du
logiciel, nous constatons que les enseignants qui n'ont pas assez
d'expérience en enseignement maîtrisent mieux le logiciel de
création d'une page web. Car, 9,09% de 0 à 5 ans
d'expériences, affirment bon en logiciel et 10% des enseignants qui ont
une expérience allant de 6 à 10 ans, se considèrent
très bon. Cela nous permet de dire que, de ces deux tranches
d'anciennetés en
enseignement (0 à 10 ans d'expériences), qu'ils
ont la maîtrise par rapport à ceux qui ont fait des années
dans l'enseignement. Car, de 11 à 15 ans d'expériences en
enseignement, le niveau de la maîtrise diminue (5%). Alors que les restes
d'années d'expériences, sont tous novices quant à la
maîtrise de ce logiciel.
Figure 3 : expérience en enseignement
croisé avec logiciel de création de pages web.
103
Source : enquête de terrain 2019
1.2 Un environnement numérique d'apprentissage
(DECclic, Moodle, etc.)
Le logiciel numérique d'apprentissage est un logiciel
destiné à réaliser un scenario pédagogique. Son
environnement est la structure technique que constitue l'application. Selon
Desrosiers, C. (2013, p. 2), ces environnements, accessibles sur le Web (avec
un téléphone cellulaire, une tablette tactile, un ordinateur,
etc.), associent la présentation de contenus à un ensemble
d'outils de communication et d'interactivité conçus
spécifiquement pour soutenir l'enseignement et l'apprentissage.
Développées d'abord pour la formation en ligne, les
fonctionnalités de l'ENA permettent d'entrevoir de nouvelles
possibilités pour l'enseignement en classe. De plus, la
possibilité d'ajouter des activités en ligne, à
exécuter en classe et à la maison, fait éclore une
nouvelle forme d'enseignement : l'enseignement hybride. La question
104
qu'il faut se poser pour faciliter cet apprentissage est celle
de savoir comment planifier les activités ? D'où la
nécessité de prendre connaissance de la description des
fonctionnalités et des outils. Par exemple l'application la plus
courante utilisée tel que moodle, offre des fonctionnalités qui
complètent la plupart des programmes d'apprentissage et de
développement professionnel. Le cours conçu dans moodle peut
servir à la fois pour une formation en distance ou en présentiel.
Il faut dire que, moodle est une plateforme complètement
personnalisable, cours et activités illimités, possibilité
d'offrir des formations synchrones et asynchrones, cours des vidéos
conférences, suivi et analyse des performances d'apprentissage en temps
réel, outils de communication, aussi la compatibilité avec les
appareils mobiles etc. C'est dans cet esprit qu'il est nécessaire pour
un enseignant de nos jours de maîtriser juste cet environnement pour
répondre aux besoins de l'éducation actuelle. Malheureusement de
tableau 26, nous constatons que la totalité des répondants n'ont
pas la connaissance de cet outil.
Tableau 26 : maitrise de l'environnement
numérique d'apprentissage
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
novice
|
53
|
72,6
|
Valide moyen
|
19
|
26,0
|
bon
|
1
|
1,4
|
Total
|
73
|
100,0
|
Source : enquête de terrain de 2019
L'observation du tableau ci-après, montre que la
population étudiée dans son ensemble n'a pas la maîtrise de
l'environnement numérique d'apprentissage. Cela atteste vraiment le
faible niveau d'utilisation de TIC en général comme nous avons vu
dans le chapitre précédant (chapitre 3). Alors, sur 73
enseignants répondant à la question, 53 ont déclaré
qu'ils sont novices dans la compréhension de l'environnement
numérique d'apprentissage. Soit 72,6% qui n'ont pas la maîtrise de
l'environnement des applications apprentissages. 26% seulement qui
considèrent qu'ils ont une connaissance moyenne des environnements des
applications numériques d'apprentissage. Mais, ces enseignants ayant une
connaissance moyenne de l'environnement numérique d'apprentissage,
restent à déterminer s'ils peuvent réellement l'utiliser.
Car il faut le rappeler, cette enquête était théorique et
ne pouvant pas mesurer l'application réelle du logiciel numérique
d'apprentissage. Sur l'ensemble des répondants, 1,4% seulement
considèrent qu'ils sont bons dans la compréhension de la
description de l'application. Nous avons croisé ensuite la variable
`'sexe» et `'l'environnement numérique d'apprentissage», pour
voir si le genre pouvait influencer la maîtrise de l'environnement
numérique d'apprentissage. La figure ci-après
nous a permis de déterminer la différence qui existe entre les
sexes de répondants sur la maîtrise de l'environnement
d'apprentissage. Cependant, nous constatons que le sexe n'a pas une grande
influence sur la maîtrise de l'environnement numérique
d'apprentissage. Car, d'après la figure 4, 25% de la population
féminin et 26% masculine considèrent qu'ils ont une
maîtrise moyenne de l'environnement numérique d'apprentissage.
Seulement chez les hommes, il y'a au moins 1,75% qui déclarent avoir une
bonne maîtrise du logiciel d'apprentissage. Donc la majorité de
ces deux populations n'ont pas la maîtrise de cet outil.
Figure 4 : Sexe de répondant
croisé avec environnement numérique d'apprentissage
105
Source : enquête de terrain 2019
1.3 Les moteurs de recherche
Pour Ravestein, J. et all (2007), les activités des
recherches documentaires informatisées sur Internet se
développent aujourd'hui largement dans tous les systèmes
éducatifs et de formations, vivement encouragées par les
institutions jusqu'à faire partie des référentiels de
compétence. Le moteur de recherche permet aux utilisateurs de naviguer
selon les besoins qu'ils envisagent faire. Ainsi, avec les moteurs de recherche
spécialisés, la recherche scientifique se fait avec aisance. Il
suffit de connaître un moteur de recherche spécialisé de
chaque domaine pour s'en servir. Le moteur de recherche est un outil
entièrement automatisé qui utilise un robot
106
pour collecter le contenu des pages Web et les stocker dans
une base de données. Cet outil permet donc de rechercher en texte
intégral dans les pages Web de plusieurs sites. Un moteur de recherche
possède un robot (appelé aussi crawler ou spider)33
qui parcourt le Web. Les robots vont de liens en liens et stockent le contenu
des pages qu'ils visitent dans un index. Le moteur offre une interface
d'interrogation qui permet à l'utilisateur de saisir des termes de
recherche. Le moteur va ensuite rechercher dans son index les pages contenant
ces termes de recherche. Il les classe ensuite en fonction de certains
critères de pertinence (occurrence des mots dans la page,
présence des mots dans le titre de la page...).
La plupart des moteurs permettent de rechercher des images. Il
suffit de cliquer sur l'onglet correspondant (Google, AltaVista, etc.) Ils
indexent le contenu des fichiers HTML, PDF
etc. et ils sont à utiliser si vous
recherchez une information précise.
Il y'a également les métas moteurs qui
permettent d'interroger simultanément plusieurs moteurs de recherche
avec une même requête (du moins pour les métas moteurs de
génération 2 et 3). Les résultats de la requête sont
issus de plusieurs bases de données, ce qui permet une plus grande
couverture de l'Internet. Il existe de très nombreux moteurs de
recherche. A l'heure actuelle, le plus performant et le plus facile
d'utilisation est Google. Cependant, Google peut répertorier n'importe
quel site ou page web. D'où l'importance de connaitre les principaux
critères de fiabilité des sources (pour des amples connaissances
sur les critères de fiabilité d'un site web, voir Fournier, H.
2007 ; Karsenti et Dumouchel 2013). Car, un travail de recherche doit s'appuyer
sur des informations fiables. Cela est particulièrement vrai lorsque les
recherches portent sur des sites web. Toute information dont on ignore la
provenance devrait a priori être écartée. Mais pour
s'assurer et obtenir les informations scientifiques, il est conseillé
d'utiliser les moteurs de recherche spécialisés. Ainsi, le moteur
de recherche le plus connu par exemple en science sociale est Google Scholar
(
https://scholar.google.com),
que nous pouvons trouver des ressources payantes, mais aussi des ressources
libres et accessibles. Et si nous revenons à notre enquête, nous
constatons qu'en général, les enquêtés n'ont pas une
bonne maîtrise des moteurs de recherche. Car 21,9% des enseignants ont
signé novices dans le tableau ci-dessous. Et 45,2% considèrent
qu'ils ont une maîtrise moyenne des moteurs de recherche. Seulement 26,0%
sont bons et 5,5% très bons dans l'utilisation de moteurs de recherche.
Nous pouvons toujours dire que le manque de formation de la part des
enseignants que témoignent les enquêtés
33Ce document est une compilation de recherches
menées par les organismes, institutions ou auteurs suivants : Longchamp
Reuge, J., N. Pernet,
http://www.eesp.ch/; Urfist de lyon,
http://urfist.univ-lyon1.fr/risi/outils.htm
et Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/
107
eux-mêmes, constitue un frein qui empêche les
enseignants de bénéficier des atouts de l'Internet.
Tableau 27 : maitrise de moteur de recherche
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
novice
|
16
|
21,9
|
moyen
|
33
|
45,2
|
Valide bon
|
19
|
26,0
|
très bon
|
4
|
5,5
|
expert
|
1
|
1,4
|
Total
|
73
|
100,0
|
Source : enquête de terrain 2019
En général, il faut reconnaître que
même si les enseignants enquêtés utilisent quelques fois
l'Internet pour la recherche de l'information nous pouvons dire qu'ils n'ont
pas une stratégie efficace pour pouvoir bénéficier
pleinement des possibilités qu'offre l'Internet dans le domaine de la
recherche. Ces enseignants n'ont pas une grande connaissance de l'Internet. Ils
ont une utilisation non structurée de l'Internet. Et certains
enseignants comme le témoin la recherche, ignorent encore les avantages
de l'Internet pour ce qui est la recherche des informations. Nous avons
essayé de croiser la variable expérience en enseignement avec les
moteurs de recherche pour savoir si les temps mis dans l'enseignement pouvaient
changer la méthode de la recherche d'information. Nous avons
pensé que plus l'enseignant a des expériences dans la recherche,
plus il découvre et utilise efficacement l'Internet.
L'observation de figure 4, nous a permis de dégager la
différence entre les expériences mis à l'enseignement, qui
selon nous, peut être un facteur important pour comprendre la
nécessité de maîtriser l'Internet. Ainsi, il ressort de
cette figure que les enseignants qui ont une expérience comprise entre 6
à 15 ans, maîtrisent mieux la recherche de l'information que les
restes. Cela peut être expliqué par le fait que ces enseignants
cherchent à grimper dans le rang des enseignants chargés de
cours, maître assistant ou maître des conférences. Car, nous
avons vu dans le chapitre 1 que la majorité des enseignants du
supérieur du Tchad (70%) sont des assistants. De ce fait, dès
qu'ils font leurs entrées dans l'enseignement supérieur, ils se
battent pour changer leurs grades et après avoir changé le grade,
par exemple devenir un charger de cours, ils ne font plus la recherche et se
contentent de cela durant toute leur carrière d'enseignant. C'est
pourquoi nous avons seulement à 2% des enseignants du rang magistral au
Tchad. Les enseignants ayant assez d'expériences dans le domaine de
l'enseignement n'ont pas
du tout la maîtrise de la recherche de l'Information. De
21 à 25 ans ou plus, sont à 100% novices dans la recherche de
l'information. Presque identique à ceux qui ont une expérience
comprise entre 16 ans à 20 ans (66,66% des novices).
Nous pouvons donc dire qu'il existe une différence
significative entre les expériences en enseignement et la recherche de
l'information, car à un moment donné de leur carrière, les
enseignants se lancent dans la recherche et comme tel, ils ont comme
l'obligation de faire recours à l'Internet et quand ils deviennent les
enseignants chargés de cours à l'Université, la recherche
ne fait plus partie de leur travaux universitaires.
Figure 5 : expérience en enseignement
croisé avec moteurs de recherche
108
Source : l'enquête de terrain 2019
1.4 Le catalogue et les bases de données de la
bibliothèque
Ils permettent de savoir si un document est disponible, si on
peut l'emprunter ou le réserver. Lorsqu'ils sont informatisés,
ces catalogues peuvent être interrogeables. Les catalogues peuvent
contenir tout type de documents (livres, articles de revues, documents sonores,
documents audiovisuels, documents multimédias) ou être
spécialisés dans un type de support. Par exemple le CAT
(catalogue Algérien des thèses)
http://www.dist.cerist.dz/cat.php.
109
Le catalogue est l'« Ensemble de données
relatif à un domaine défini de connaissance et organisé
pour être offert aux utilisateurs ». Cette définition
indique les deux aspects complémentaires de la banque de données
: d'une part, la constitution de celle-ci et d'autre part sa structuration pour
l'utilisation. La banque de données est généralement
produite par une institution, une société commerciale ou un
service de documentation ; stockée sur un serveur ; et affichée
sur le micro-ordinateur de l'utilisateur en réponse à une
requête. Différentes natures de l'information sont prises en
compte dans les banques de données : références
bibliographiques, texte intégral, bases de connaissances (données
factuelles ou numériques), images. En dernière ressort, les bases
de données sont constituées d'un ensemble structuré de
références bibliographiques sur un sujet, un domaine, un type de
document, etc. Elles peuvent contenir une analyse, un résumé et
de plus en plus souvent l'accès au texte intégral du document
lui-même. Sa richesse en termes de l'information, sa maîtrise
pouvait être un atout dans le domaine de la recherche universitaire.
Tableau 28 : maitrise de catalogue et les
bases de données
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
novice
|
51
|
69,9
|
Valide moyen
|
16
|
21,9
|
bon
|
6
|
8,2
|
Total
|
73
|
100,0
|
Source : l'enquête de terrain 2019
La lecture de ce tableau nous a permis de comprendre davantage
combien de fois les enseignants ayant participé à
l'enquête, n'ont pas la moindre maîtrise des outils technologiques.
Qui pourtant, nous avons vu dans le chapitre introductif, un moyen qui a
révolutionné tous les domaines de la vie et
particulièrement l'enseignement. A en croire ce tableau, sur 73
enseignants qui ont participé à l'enquête, seulement 8,2%
qui considèrent qu'ils ont une bonne maîtrise de catalogue et des
bases de données de la bibliothèque. Ils sont majoritaires
à se considérer novices dans ce domaine. Soit 51% de la
population n'utilise pas ce service. 21,9% des répondants sont moyens et
comme toujours si la recherche était pratique, nous pouvons savoir
exactement si les quelques qui pensent maîtriser, le maîtrisent
effectivement. L'analyse des données recueillies montre qu'une faible
proportion parmi les interrogés estiment maitriser suffisamment tous les
outils soumis à leur évaluation en général.
110
2. Compétences en Internet
Dans cette section, on s'intéresse aux
compétences qui relèvent de deux domaines : les
compétences informationnelles, et les outils de communication.
L'étude du champ de la compétence
informationnelle et de la recherche des informations consiste à examiner
à travers les différents chapitres que nous avons eu à
parcourir afin de déterminer les compétences réelles de
l'utilisation d'Internet dans les deux domaines que nous avons cités.
Car, pour naviguer efficacement dans une mer d'information électronique
qui ne cesse de s'étendre, tous doivent posséder les
compétences informationnelles nécessaires, c'est-à-dire
d'être en mesure d'identifier l'information dont ils ont besoin, et de la
trouver, de l'évaluer et de l'utiliser efficacement (Karsenti et
Dumouchel 2011, p. 178). À ce propos, nous avons dit dans le cadre
théorique de cette étude que le ministère de
l'Enseignement supérieur et de la Recherche français a
institué un référentiel de compétences
nécessaires à l'usage pédagogique des technologies de
l'information et de la communication, communes à tous les enseignants et
les formateurs, et a instauré un certificat (i2e) attestant
l'acquisition de ces compétences. Et ce référentiel est
organisé en deux grandes catégories de compétences. En
premier lieu il s'agit des compétences générales relatives
à l'exercice du métier d'enseignement et comprend la «
maîtrise de l'environnement numérique professionnel
», « le développement des compétences pour la
formation tout au long de la vie » et « la
responsabilité professionnelle dans le cadre du système
éducatif ». En second lieu, il s'agit de l'ensemble des
compétences permettant l'intégration efficace des TIC dans
l'enseignement et comprend les compétences relatives à la
capacité d'utilisation des outils permettant le travail collaboratif et
en réseau, les compétences relatives à la «
conception et la préparation de contenus d'enseignement et de situations
d'apprentissage », les compétences relatives à la
capacité de mettre en oeuvre l'usage pédagogique des TIC dans des
situations d'apprentissage et les compétences relatives à la mise
en oeuvre des TIC dans l'évaluation des apprentissages (Ministère
de l'Enseignement supérieur et de la Recherche français, 2010).
UNESCO (2003), définit la compétence informationnelle comme la
reconnaissance des besoins d'information de l'usager et de ses capacités
à identifier, à trouver, à évaluer, à
organiser l'information ainsi que de la créer, de l'utiliser et de la
communiquer efficacement en vue de traiter des questions ou des
problèmes qui se posent.
Mais notre étude va juste s'attarder sur les
compétences relatives à l'utilisation de l'Internet dans deux
domaines à savoir : communication et recherche de l'information qui font
parties des éléments de référentiel des
compétences. Cependant, il semble que les enseignants
enquêtés ne présentent pas assez des compétences en
TIC en générale et en Internet en particulier, même si
certains répondants, minimes qu'ils soient, utilisent quand-même
l'Internet
111
dans le cadre de leurs recherches. Tout de même, nous
allons mesurer les compétences des enseignants en partant des
différents chapitres que nous avons eu à parcourir. Nous
précisons que nous allons aborder cette partie de notre travail en
tenant compte de la définition de l'Internet comme l'ont défini
les enquêtés (confère chapitre 2). Donc la
compétence en Internet va seulement se limiter à deux domaines
qui sont entre autres : l'Internet comme un outil de la recherche de
l'information et l'Internet comme un outil de communication.
2.1 L'Internet comme un moyen de la recherche de
l'information
Parmi les différentes fonctions de l'Internet, la
recherche de l'information tient une place importante. Ainsi nombreux sont des
institutions internationales (UNESCO, OCDE etc.) qui accordent une importance
capitale à la notion d'information. « L'information est
partout, accessible non plus seulement via les médias traditionnels,
bien connus des professionnels de l'information, mais aussi via les
réseaux sociaux, les blogs, les communautés d'utilisateurs sur
Internet, etc. » (Association des Directeurs & Personnels de
Direction des Bibliothèques Universitaires et de la Documentation).
Selon cette Association, que nous allons utiliser pour analyser les
compétences de nos répondants, utiliser l'information de
manière efficace et judicieuse, c'est d'abord savoir identifier et
caractériser son besoin documentaire. C'est être capable de
déterminer les sources pertinentes, les interroger,
récupérer l'information et savoir l'évaluer. Ce
référentiel corrobore avec celle acceptée par Karsenti, t.
et Dumouchel, G. (2013, p.9) lorsqu'ils disent que « pour naviguer
efficacement sur le Web, il est nécessaire de posséder les
compétences informationnelles nécessaires, donc de pouvoir
déterminer de quelle information on a besoin, de la trouver, de
l'évaluer et de l'utiliser efficacement ». De ce fait, ces
compétences sont de plus en plus perçues comme étant
primordiales pour réussir dans la vie en générale et dans
le domaine de l'éducation en particulier.
Nous n'allons pas analyser la performance de nos
répondants avec le référentiel développé par
la CREPUQ (2005) ni celui de l'Association of College and Research
Libraries (ACRL, 2016). Car, ces références sont
développées dans un contexte où la technologie est
avancée et enseignée partout dans les établissements et en
formation continue. Le référentiel que nous allons prendre en
compte pour cette section, est celui de l'Association des Directeurs &
Personnels de Direction des Bibliothèques Universitaires et de la
Documentation (ADPDBUD), que nous avons jugé important dans notre
contexte. Ces compétences sont indispensables chez les chercheurs en
général et chez les enseignants de l'Université en
particulier. Mais elles sont aussi au coeur du bagage professionnel qui doit
accompagner chacun tout au long de sa vie. Les compétences
informationnelles, quant à elles, vont être « l'ensemble
des habiletés requises à l'enseignant pour reconnaître son
besoin de se documenter lorsqu'il
112
survient, puis de trouver, d'évaluer et d'utiliser
l'information adéquatement ». Pour dire que l'enseignant est
compétant sur le plan informationnel, il doit donc apprendre à
mobiliser ses ressources internes et les ressources externes dont il dispose,
(suite à ses propres expériences et aussi grâce à la
formation continue qu'il aurait reçue) et ce, de manière efficace
dans le but de trouver, d'évaluer et d'exploiter l'information
judicieusement tout au long de sa profession enseignante.
Ainsi, en ce qui concerne notre recherche, nous disons que,
comme nous avons montré dans nos différents chapitres (chapitre
1, 2 et 3), les enseignants disposent des ordinateurs, donné par le
Président de la République pour leur permettre de faire avec
aisance la recherche, (cela se constate à travers le tableau 15 et 16,
lorsque tous les enseignants enquêtés ont accès à un
ordinateur et 75,94% possèdent un ordinateur portable). Il y a aussi le
campus numérique qui oeuvre dans le domaine des TIC, permettant aux
enseignants d'avoir les compétences nécessaires pour
l'utilisation de l'Internet en donnant une formation permanente dans le domaine
de la recherche documentaire et publication scientifique en ligne. Cependant,
l'analyse des données recueillies montre qu'en général,
les enseignants enquêtés n'ont pas les compétences
techniques pour une meilleure utilisation de l'Internet. Ils ne savent ni
déterminer les sources pertinentes, ni évaluer.
Malgré la formation offerte par le campus numérique de la
francophonie, quatre (4) enseignants seulement de notre échantillon
déclarent avoir bénéficié de cette formation. Ce
qui suppose que le campus numérique de la francophonie ne fait pas assez
de sensibilisation ou des conférences dans le milieu universitaire pour
montrer l'importance de se faire former en recherche documentaire ou la
publication scientifique. Soit compte tenu de nombre important des enseignants
au grade assistant, la recherche est moins pratiquée et cela peut
entrainer un faible l'utilisation de l'Internet par les enseignants.
Les résultats soulignent que malgré l'influence
de certains critères comme sexe, âge et les expériences
dans l'enseignement sur les pratiques d'Internet des enseignants
enquêtés, les compétences des enseignants en matière
de l'Internet restent très inférieures au niveau requis pour la
plupart d'entre eux. Sachant que toute recherche d'information se base d'abord
sur la notion d'un besoin d'information (Dumouchel Op. cit, p 59), les
répondants se rendent sur l'Internet pour combler les lacunes ou «
d'incohérence dans leur connaissance ». Ici, nous ne
pouvons pas encore parler de compétence, car il s'agit de l'état
brut de la recherche, c'est-à-dire tout commence par un besoin
d'information. Même si 89% des répondants, pensent qu'il faut
prendre les informations provenant de net avec réserve. Seul un nombre
minimal des enseignants ont les connaissances nécessaires pour
rechercher les informations à travers l'Internet (4,05% qui ont
montré comment reconnaitre un site). Nous pouvons donc dire que, si
113
les répondants accordent une place importante à
la recherche de l'information dans leur propos, c'est-à-dire lorsqu'un
besoin se fait sentir dans le cadre de l'enseignement apprentissage, ils se
rendent sur l'Internet, mais ils n'ont aucune stratégie avancée
pour mener avec aisance la recherche (surtout le savoir évaluer dans un
contexte de surabondance d'information). Cela témoigne exactement le
fait qu'il y a moins des enseignants qui font réellement des recherches
dans l'enseignement du supérieur au Tchad. Cela est
compréhensible, lorsque la majorité des enquêtés
n'ont pas suivi une formation dans le domaine de la recherche. D'ailleurs
à titre d'exemple, dans un contexte comme au Québec où les
TIC sont tellement avancées Karsenti, T. et all (2013, p.110) ont
montré dans plusieurs études empiriques que les enseignants
reçoivent peu de formations liées à leur transposition
didactique (Dumouchel et Karsenti, 2013 ; Karsenti et UNESCO, 2011, 2013). Ce
qui est étonnant, certains enseignants enquêtés même
si le besoin est là, l'Internet n'est pas la voie sollicitée pour
satisfaire ce besoin. Nous reconnaissons honnêtement que certains
enseignants n'ont pas les besoins en information même s'ils se disent
« enseignants chercheurs » et malheureusement, ces
enseignants vont souvent en grève pour revendiquer ce droit à
l'Etat. Ces enseignants se contentent des cours qu'ils ont reçus
à leur époque pendant leur formation initiale, pour dispenser
exactement le contenu. Ceux-ci n'ont plus besoin d'actualiser leur cours ni
d'actualiser leurs connaissances dans leur domaine.
2.2 L'Internet comme un outil de communication.
Dans cette section, nous avons choisi quelques applications
technologiques les plus utilisées par les enseignants en
général, tels que : le courrier électronique, forum de
discussion, et messagerie instantanée, qui facilitent la communication
entre les enseignants et les étudiants.
Le courrier électronique (en anglais email
ou e-mail) est un des services les plus utilisés sur Internet,
permettant à un expéditeur d'envoyer un message à un ou
plusieurs destinataires. De la même manière que le service postal
classique, il suffit de connaitre l'adresse de son expéditeur pour lui
faire parvenir un message. Par rapport au courrier papier, le courrier
électronique est très rapide quant à la transmission du
courrier, et le coût réduit, et il permet d'envoyer un courrier
à plusieurs personnes simultanément.
En ce qui concerne le forum de discussion, Pillou,
J-F(2013)34 pense que, le forum de discussion (en anglais «
bulletin board ») est un espace web dynamique permettant à
différentes personnes de communiquer. Le forum de discussion est
généralement composé de différents fils de
discussion (le terme « fil de discussion » est
remplacé par sujet de discussion, post, thread, enfilade ou topic)
correspondant chacun à un échange sur un sujet particulier.
Selon
34 Pillou, Jean-Philippe (2013en ligne repéré
à partir de
https://www.commentcamarche.net
114
l'auteur, chaque forum de discussion a un fonctionnement qui
lui est propre. Pour Maniez, D. et Narvor, B. (2006, p.60) la communication
dans un forum est souvent asynchrone, c'est-à-dire que les utilisateurs
ne se répondent pas simultanément. Un forum de discussion permet
des échanges entre les membres d'une même communauté.
En ce qui concerne la messagerie instantanée, il permet
d'échanger des messages textuels ou des fichiers (images, vidéos,
sons...) en temps réel entre plusieurs utilisateurs connectés
à un même réseau. En anglais, on parle de `'chat».
L'un des usages les plus rependus du `'chat» est la conversation entre
amis. La messagerie instantanée est plus réactive que l'email,
qui est un canal asynchrone (on n'attend pas que le destinataire d'un mail soit
présent pour lui envoyer). La majorité des réseaux sociaux
proposent ainsi cette fonctionnalité. Les applications les plus courent
qu'on utilise sont entre autres : Messenger ou Facebook, Whatsapp, snapchat,
viber etc. (Sur Facebook par exemple, dans la version desktop, la barre de
droite indique les `'amis» actuellement connectés et avec qui il
est possible d'engager une discussion en temps réel afin de favoriser
l'échange entre leurs membres).
Tableau 29 : compétence en outils de
communication
|
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
Courrier électronique
|
38
|
52,1
|
Forum de discussion
|
4
|
5,4
|
Valide Messagerie instantanée
|
25
|
34,2
|
Aucune
|
6
|
8,2
|
Total
|
73
|
100,0
|
Source : enquête de terrain
Précisons que la messagerie occupe une place de choix
dans les usages d'Internet chez la population étudiée. Cet outil
est le plus utilisé parmi les services de communication proposés
sur Internet. L'usage de la messagerie est fortement lié au désir
des internautes de communiquer, d'échanger avec les internautes à
l'intérieur ou à l'extérieur du pays. Ce besoin de
communication semble s'accentuer de jour en jour et attire beaucoup plus de
gens vers Internet. Utiliser Internet devient un besoin permettant de garder un
contact privilégié avec ceux qui sont physiquement
éloignés. On dénote 52,1% des répondants se servent
de courrier électronique pour communiquer avec les apprenants. La
messagerie instantanée vient en deuxième position avec un
pourcentage de 32,2. Et enfin le forum de discussion (5,4%). Nous remarquons
que 8,2% ne se servent pas du tout, des outils que nous avons cités.
Malheureusement nous n'avons pas laissé le champ libre aux
répondants de donner leurs choix d'outil par exemple laisser une
115
modalité autre à préciser, pour
permettre aux répondants de nommer les outils de communication qu'ils
utilisent en dehors de ce que nous avons proposé. Une autre étude
effectuée par Kitumu, M., B-B. (2019, p. 186) auprès des
enseignants congolais, conclue également que les enseignants
enquêtés ont recours à quatre types d'outils pour
échanger avec les étudiants. Il s'agit, entre autres des forums
de discussions, des courriers électroniques, des listes de diffusions et
des réseaux sociaux. Parmi les quatre types d'outils, les courriers
électroniques et les réseaux sociaux sont les plus
utilisés, autant chez les scientifiques que chez les académiques.
Ils atteignent, pour les courriers électroniques, 25,30% des
scientifiques et 50,67% des académiques. Pour les réseaux
sociaux, on relève 56,63% des scientifiques et 38,67% des
académiques.
Ainsi, si nous nous référons au
référentiel des compétences conçues par le
Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche
Française, et principalement à la fonction communicative de
l'Internet qui sont entre autres : choisir et utiliser les outils les plus
adaptés pour communiquer avec les acteurs et usagers du système
éducatif (maîtrise de l'environnement numérique
professionnel) ; s'exprimer et communiquer aux destinataires et espaces de
diffusion : institutionnel, public, privé, interne,
externe...(Responsabilité professionnelle dans le cadre du
système éducatif). Nous disons que même si notre
étude avait une dimension théorique, la majorité des
enseignants enquêtés, utilisent l'Internet pour communiquer. Mais
nous ne pouvons pas à travers cette étude dire qu'ils sont
compétents en ce qui concerne la communication à travers
l'Internet. Mais une chose est évidente, les répondants font de
l'Internet, un moyen de communication et non pour la recherche d'information.
Cela témoin aussi les nombres des téléphones androïde
que disposent les enseignants enquêtés (96,20%) utilisent soit un
téléphone de modèle androïde, soit un IPhone ou
encore une tablette pour la navigation. Du coup, il est évident que ces
enseignants considèrent beaucoup plus l'Internet comme un moyen de
communication. Cela nous permet de dire qu'ils sont compétents en ce qui
concerne la communication.
3. Les obstacles qui empêchent les enseignants
d'utiliser davantage l'Internet
Le but de notre travail n'est pas celui d'identifier les
difficultés qui empêchent l'utilisation de l'Internet, mais celui
d'identifier les différentes pratiques et recueillir les opinions des
répondants sur la notion de l'Internet. Mais pour comprendre en
profondeur ce qui caractérise les discours de ces enseignants sur la
notion de l'Internet, nous nous sommes amenés à voir ce qui
pourrait être les obstacles qui empêchent les enseignants à
utiliser normalement l'Internet. C'est en ce sens que nous avons
énuméré quelques difficultés techniques qui peuvent
freiner la bonne utilisation de l'Internet à savoir : les manques de
formation et de connaissances
116
des ressources disponibles, difficultés d'accès
à l'Internet, manque d'intérêt etc. Le tableau ci-dessous
nous permet de voir clairement les obstacles qui empêchent les
enseignants enquêtés d'utiliser pleinement les potentiels de
l'Internet.
Tableau 30 : obstacles empêchant les
enquêtés d'utiliser l'Internet
Effectifs
|
Pourcentage valide
|
J'utilise couramment l'Internet
|
7
|
9,6
|
Manque de formation pédagogique
|
4
|
5,5
|
Manque de formation technique
|
34
|
46,6
|
Manque de soutien technique
|
6
|
8,2
|
Manque d'intérêt
|
1
|
1,4
|
Manque de connaissances des ressources disponibles dans ma
discipline
|
15
|
20,5
|
Difficultés d'accès à l'Internet
|
1
|
1,4
|
Manque de ressources pertinentes dans ma discipline
|
1
|
1,4
|
Niveau de connaissance trop faible de l'Internet
|
4
|
5,5
|
Total
|
73
|
100,0
|
Source : enquête de terrain 2019
D'après le tableau ci-après, la plupart des
enquêtés affirment n'avoir pas suivi une formation technique pour
l'utilisation de l'Internet. Cela vient justement corroborer notre
hypothèse de départ, pour qui, les enseignants de
l'Université de Ndjamena n'utilisent pas assez l'Internet parce qu'ils
n'ont pas des compétences nécessaires. Sur ce, 46,6%
déclarent, ayant un manque en formation technique, c'est pourquoi ils
ont de la peine à utiliser efficacement l'Internet. Allant toujours dans
le sens de la formation à l'utilisation de l'Internet, il y a
également quelques-uns qui pensent qu'ils ont besoin d'une formation
pédagogique et de soutien technique (5,5 % et 8,2%) pour continuer
à utiliser davantage l'Internet dans le cadre de leur enseignement. Si
nombreux sont ceux qui ont besoin d'une formation, nous remarquons que le
manque de connaissances des ressources disponibles dans les disciplines des
enquêtés constituent également un frein pour une
utilisation fréquente de l'Internet. Ainsi, 20,5% des répondants
ne savent pas que l'Internet contient assez des documents scientifiques dans
leur discipline respective. Nous pouvons aisément comprendre cela par le
fait que plusieurs enseignants n'ont pas suivi une formation à la
recherche documentaire sur l'Internet. Il faut aussi dire qu'en observant le
tableau, certains enquêtés considèrent qu'ils ont un niveau
de connaissance trop faible de l'Internet, (5,5%).
117
Conclusion
L'objectif de ce chapitre est de définir à
partir des données collectées, les niveaux de maîtrises et
de compétences des enseignants enquêtés quant à
l'utilisation de l'Internet. Ainsi, en ce qui concerne le logiciel de
création de page web, la majorité des enseignants de deux sexes,
déclarent qu'ils sont novices dans cette pratique (71,2%). Et nous avons
constaté que les enseignants n'ayant pas assez des expériences en
enseignement maîtrisent mieux le logiciel de création d'un page
web. La plupart des enseignants enquêtés (72,6%) qu'il soit homme
ou femme n'a pas la maîtrise de l'environnement numérique
d'apprentissage. Et même les exceptions qui croient avoir une bonne
maîtrise de l'environnement numérique, il reste à
vérifier, s'ils le sont réellement. Mais pour l'utilisation de
moteur de recherche, le résultat est modéré, car, 26,0%
considèrent qu'ils sont bons et 5,5% très bons dans l'utilisation
de moteurs de recherche. Ce constat reste le même pour ce qui est de
catalogue et les bases de données de la bibliothèque. Car,
seulement 21,9% des répondants se considèrent moyen dans
l'utilisation de cet outil.
S'agissant des compétences des enseignants
enquêtés en Internet et principalement dans les domaines que nous
avons limité la présente recherche (recherche de l'information et
de la communication), il est à noter que, la majorité n'a pas des
compétences pour bien exploiter l'Internet. Ainsi, nous pouvons dire
pour conclure qu'en ce qui concerne la recherche de l'information, l'analyse
des données recueillies montre qu'en générale, la plupart
des enseignants enquêtés n'ont pas les compétences
techniques pour une meilleure utilisation de l'Internet dans le domaine de la
recherche de l'information, (tableau 21). Car, ils ne savent ni
déterminer les sources pertinentes, ni évaluer une
information obtenue à partir de l'Internet. Et n'arrivent non plus
à identifier les moteurs de recherche adéquate pour une recherche
scientifique. Finalement avec les ordinateurs, et les nombres des
téléphones mobiles et surtout la version androïde qu'ils
possèdent, (confère tableau 15, 17 et figure 1) ces outils les
servent juste de communication. C'est pourquoi, en ce qui concerne la
communication à travers l'Internet, la plupart des enquêtés
estiment avoir les compétences nécessaires pour le faire. Et donc
la majorité se considère compétent pour ce qui est de
communication sur l'Internet, notamment dans les services tels que : le
courrier électronique, la messagerie instantanée. L'utilisation
massive de l'Internet pour la communication, confirme le fait qu'aujourd'hui
l'utilisation des réseaux sociaux est devenue chose courante dans les
sociétés africaines. Et la plupart des internautes se connectent
pour communiquer avec d'autres utilisateurs.
118
Conclusion générale
Que pensent les enseignants de l'Université de
N'Djamena de l'Internet et de son utilisation à de fins professionnelles
universitaires ? Que font les enseignants de l'Université de N'Djamena
de l'Internet dans leurs pratiques professionnelles ? Quelles sont les niveaux
de maîtrise et les compétences réelles des enseignants de
l'Université de N'Djamena quant à l'utilisation professionnelle
de l'Internet ?
A travers ces questions nous avons tenté, tout au long
de cette recherche, de déterminer et de comprendre comment les
enseignants de l'Université de Ndjamena font usage d'Internet pour
acquérir, transmettre et partager le savoir. Pour ce faire, nous nous
sommes orientés vers une mise en évidence de la situation
réelle des pratiques des enseignants de l'Université de
N'Djamena. Une démarche empirique menée proposant une
enquête par questionnaire (méthode quantitative) sur un total de
79 enseignants pour pouvoir déterminer la place de l'Internet chez les
répondants. En nous engageant dans cette démarche, nous
poursuivions les objectifs ci-après :
- Récolter des données sur les opinions
liées à l'utilisation de l'Internet par les enseignants de
l'Université de N'Djamena.
- Identifier les différentes utilisations et pratiques
de l'Internet par les enseignants de l'Université de
N'Djamena.
- Définir le niveau de maîtrise et les
compétences en Internet des enseignants de l'Université de
N'Djamena.
Les données quantifiables obtenues à l'issue du
dépouillement statistique de notre enquête par questionnaire ont
été renforcées par des questions ouvertes, qui nous ont
permis de recueillir les discours des enseignants sur la notion de l'Internet
et les informations qu'il contient. Renforçant à la fois notre
compréhension du pourquoi les enseignants de l'Université de
Ndjamena, n'utilisent pas assez l'Internet pour la recherche d'information, et
plutôt pour la communication, ainsi que celle du pourquoi tel outil ou
service et pas tel autre.
Nous nous sommes inscrits à partir de fait qu'en fin
2018, le Tchad comptait 1,7 millions d'utilisateurs Internet. Et la
littérature sur cette problématique, nous renseigne que les
enseignants du supérieur sont les grands utilisateurs de l'Internet
notamment pour la facilité en recherche d'information et la
communication (Karsenti et Dumouchel 2011 et 2013, Dumouchel 2016, le
Ministère de l'Enseignement Supérieur Français, l'UNESCO
2003- 2011, OCDE 2001 etc.).
119
Nous nous sommes partis du système d'enseignement
supérieurs du Tchad en général, pour voir comment ce
système a évolué dans le temps, et les
éléments qui caractérisent ses évolutions. En
spécifiant toujours le cas de l'Université de N'Djamena qui a
fait l'objet de l'enquête. Car, pour déterminer les pratiques
d'Internet chez les enseignants, il est important de savoir si le
système d'enseignement supérieur du Tchad encourage la recherche
scientifique et l'utilisation du numérique. Il découle de cette
section que, malgré le fait que le gouvernement consacre un fond pour
encourager la recherche scientifique, gage du développement d'un pays,
les enseignants du supérieur ne font presque pas la recherche,
(étude documentaire). A ce niveau, l'utilisation de l'Internet pour la
recherche scientifique semble inexistante, puisque la grande partie des
enseignants ne pratiquent pas les activités des recherches
scientifiques. C'est justement ce que confirme l'enquête du terrain.
Puis, nous avons fait un état de lieu de l'utilisation de la technologie
dans la société tchadienne en générale et en
éducation en particulière. Et il s'avère que le
gouvernement du Tchad n'a jamais cessé de ménager les efforts
pour une politique d'intégration des TIC dans tous les secteurs de la
vie tchadienne, notamment avec la création du ministère des
Postes et de Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication,
qui va dont s'occuper de diffusion de TIC dans l'ensemble du pays. C'est ainsi
que son organe en occurrence, l'Agence de Développement des Technologies
de l'Information et de la Communication (ADETIC) a été
créée pour faciliter la diffusion de TIC. Jusqu'aujourd'hui,
ADETIC s'occupe de l'ensemble des programmes et projets de développement
en vue de moderniser l'ensemble du pays par l'usage des TIC. En
éducation, la création de l'Université Virtuelle en 2005,
la distribution des ordinateurs aux enseignants du supérieur à
partir de 2009 et aux étudiants en 2012, font partis des oeuvres qui
méritent d'être évoqués pour cette recherche. De
même que l'accord-cadre du 05 mars 1999 entre l'AUF et l'Etat tchadien,
qui va permettre à son représentant (campus numérique de
la francophonie et IFADEM) de jouer un rôle moteur dans la formation et
la généralisation des TIC dans l'enseignement au Tchad.
Ce travail de terrain ainsi réalisé nous a
permis d'établir les conclusions ci-après sur la place de
l'Internet chez les enseignants du supérieur de l'Université de
N'Djamena :
En ce qui concerne les opinions relatives à la
compréhension de la notion d'Internet, sa définition, son
caractère révolutionnaire, ce qu'il permet la communication entre
les gens, sa facilité d'utilisation, le fait qu'il est difficile de
trouver ce que l'on cherche, etc., la population d'enquête partage un
point de vue favorable à son égard. Cependant, il faut dire que
les enseignants enquêtés ne partagent pas tous la même
opinion favorable à l'Internet dans leur vie professionnelle. Il y a
ceux qui pensent que, l'Internet est très loin de leur centre
d'intérêt.
120
Parmi eux, certains disposent même d'un ordinateur
portable et d'un téléphone intelligent, mais ils les utilisent
peu souvent pour se connecter. Pourtant, même dans ces cas, Internet est
vu de manière globalement positive, en raison de sa commodité et
du potentiel énorme qu'il recèle en termes de ressources et
principalement d'accès à différents modes de
communication. Cette opinion positive peut cependant fort bien cohabiter avec
des évaluations par ailleurs, très sévères de
différents aspects d'Internet. Certains jugent ainsi la communication
à travers l'Internet comme une forme de communication qui n'a pas assez
d'importance. D'autres, voient dans l'Internet, comme une technologie qui
améliore la communication entre les hommes. Malgré le manque de
bibliothèque dans les différents campus, la majorité
estime que les ressources traditionnelles, comme le livre, offrent toujours un
degré d'efficacité supérieur dans la recherche
d'informations sérieuses. Nous avons vu également que la question
des coûts liés à l'utilisation d'Internet représente
un obstacle majeur à son accessibilité sur une grande
échelle dans un avenir rapproché dans le cas du Tchad. En fin,
nous pouvons conclure que la plupart des enseignants enquêtés
expriment spontanément très peu de craintes ou
d'appréhension concernant la généralisation d'Internet
dans le monde du travail et du divertissement. C'est d'ailleurs ce qui explique
qu'ils considèrent de manière sereine l'impact d'Internet sur les
diverses sphères de l'activité sociale. Même si la
conception de l'Internet chez les répondants nous renvoie à une
double position, c'est-à-dire qu'il est défini en termes
d'avantages ou de méfaits, on constate que les enseignants sont aux
antipodes de ces prises de positions extrêmes sur le caractère
« révolutionnaire » de l'Internet. Et même si les
enseignants enquêtés ne perçoivent pas tous, le
côté positif de l'Internet, dans la
généralité, nous admettons que ces enseignants sont dans
la logique de Karsenti, T. et all (2014 p. 72, lorsqu'ils disent : «
Ne pas être à l'origine de la technologie n'est pas
gênant. Mais il est désagréable de ne pas utiliser les
nouvelles possibilités ».
En ce qui concerne les différentes pratiques de
l'Internet, l'analyse des résultats nous conduit à conclure que :
les enseignants de l'Université de N'Djamena disposent d'un nombre
important d'ordinateurs portables et de téléphones mobiles
pouvant se connecter. Mais ces derniers ne bénéficient pas
pleinement des possibilités qu'offre l'Internet. Il y'a également
une différence significative entre les genres de répondants. Les
hommes possèdent plus de l'ordinateur que les femmes, (86,66 % des
hommes contre 42,10% des femmes). Cependant toutes les enseignantes (femmes)
enquêtés utilisent les téléphones version
androïde. C'est pourquoi le résultat montre que, 93% de la
population étudiée ont accès à Internet par le
biais de téléphone mobile. Et avec une moyenne de 1h à
1h30mn de temps passé par jour sur l'Internet par les enseignants
enquêtés. Seulement 33,55% visitent souvent et 7,01% des
121
répondantes visitent très souvent les sites
Internet. Mais la population féminine visite moins les sites nets que
les hommes. En ce qui concerne la recherche de l'information pour leurs
intérêts personnels, le résultat est presque identique que
la précédente activité. Les enseignants ne connaissent pas
que l'Internet constitue un accès à une ressource puissante et
efficace en termes de recherche d'information, et qui contient de nos jours
presque « tout le savoir du monde ». Il est, dès
lors, anormal de constater qu'ils ont des hésitations à se
tourner vers Internet comme première source d'information documentaire.
Sur ce, seulement 26,31% et 21,05 % hommes utilisent souvent ou très
souvent l'Internet dans le cadre de leurs recherches académique. Tandis
que chez les femmes, ce constat est encore grave, car seulement 6,25% des
répondants de cette catégorie, utilisent l'Internet pour la
recherche de l'information dans le cadre de l'enseignement apprentissage. En
regardant ces chiffres, nous pouvons dire sans hésiter que si ces femmes
se connectent, elles ne le font pas souvent pour la recherche afin d'actualiser
leurs connaissances. Car, elles ne font presque pas recours à l'Internet
pour se documenter. Aussi, les enseignants de deux sexes n'utilisent pas
souvent les moteurs de recherche tels que Yahoo, Erudit, Wikipédia, Alta
Vista, Google, Google Scholar etc. C'est également la même chose
lorsqu'il s'agit de soumission d'article avant sa publication. Car la plupart
des enquêtés ne font pas la publication scientifique, (75.7% des
répondants affirment n'avoir jamais publié les articles
scientifiques sur Internet). De même, 73,68% déclarent n'avoir
jamais mis leurs cours en ligne. Et, en ce qui concerne la population
féminine, comme le précédant, les enseignantes affirment
à 100% qu'elles n'ont jamais mis leurs cours en ligne et n'ayant pas
publié un travail scientifique en ligne.
De façon générale, le résultat de
cette étude montre que la totalité des enquêtés
utilisent l'Internet pour rester en communication avec d'autres utilisateurs.
Donc la communication à travers l'Internet, est une
réalité que l'on peut observer chez les enseignants participants
de cette enquête. C'est pourquoi pour l'énoncé tel que
« Je me suis fait de nouveaux amis sur Internet », c'est
formidable de voir que la majorité des répondants confirment
qu'ils le font souvent ou très souvent. Chez les femmes, elles ont
à 100% qui affirment, qu'elles se font souvent des amies sur le Net,
même si chez les enseignants, quelques-uns disent n'avoir jamais eu des
amis sur le Net, soit 1,75%. Ceci pour dire que les enseignants
enquêtés utilisent très peu l'Internet pour la
majorité des activités que nous avons proposé et ne font
presque pas la publication scientifique. Finalement, si l'on constate qu'il y a
l'utilisation de l'Internet chez les enseignants de l'Université de
N'Djamena, la communication à travers les réseaux sociaux prendra
la première place. Car ces enseignants connaissent beaucoup plus
l'Internet, en ce qu'il facilite la communication entre les personnes.
122
En ce qui concerne la maîtrise envers certaines
applications d'Internet que nous avons convoqué pour la présente
enquête, les enseignants n'ont pas également la maîtrise
nécessaire pour les utiliser. Pour le logiciel de création de
page web, la majorité des enseignants de deux sexes, déclarent
qu'ils sont novices dans cette pratique (71,2%). Et nous avons constaté
que les enseignants n'ayant pas assez des expériences en enseignement
maîtrisent mieux le logiciel de création d'un page web. La plupart
des enseignants enquêtés (72,6%) qu'il soit hommes ou femmes n'ont
pas la maîtrise de l'environnement numérique d'apprentissage,
c'est-à-dire qu'ils n'ont pas la connaissance de cette application. Et
même les exceptions qui croient avoir une bonne maîtrise de
l'environnement numérique, il reste à vérifier, s'ils le
sont réellement. Mais pour l'utilisation de moteur de recherche, le
résultat est modéré. Car, 26,0% considèrent qu'ils
sont bons et 5,5% très bons dans l'utilisation de moteurs de recherche,
alors que la majorité ne sont pas capables de nommer un moteur de
recherche. Ce constat reste le même pour le catalogue et les bases des
données de la bibliothèque. Car, seulement 21,9% des
répondants se considèrent moyen dans l'utilisation de cette
application.
En fin, en ce qui concerne les compétences des
enseignants enquêtés en Internet et principalement dans les
domaines que nous avons limité la présente recherche (recherche
de l'information et de la communication), l'analyse des données
recueillies montre qu'en général la plupart des enseignants
enquêtés n'ont pas les compétences techniques pour une
meilleure utilisation de l'Internet dans le domaine de la recherche de
l'information. Car, plus de 50% ne savent ni déterminer les sources
pertinentes, ni évaluer, voir même l'utilisation de Google.
Cependant ils se voient compétent dans la communication à travers
l'Internet. Et comme le suggèrent les résultats de la
présente étude, l'utilisation de l'Internet par le biais du
modèle théorique de Moersch (1995, 2001) : le « Level of
Technology Implementation (le LoTI) » ; de Hall, et Hord (2001) : le
« Concems-Based Adoption Model » (CBAM), et la théorie des
compétences, démontrent clairement que la majorité de ces
enseignants sont encore à la phase des premières utilisations de
l'Internet dans leurs professions enseignantes.
Les limites de la recherche
En ce qui a trait aux limites de notre étude, notons
tout d'abord que le nombre des répondants ne permet pas de tracer un
portrait complet de l'utilisation de l'Internet par les enseignants de
l'Université de N'Djamena. La deuxième limite de cette recherche
est d'ordre matériel et financier. Elle justifie, d'une part, le temps
pris dans la réalisation de ce mémoire et, d'autre part, la
constitution de notre échantillon.
123
La limite la plus importante à considérer et
celle d'ordre méthodologique. Car nous aurions pu recourir à la
méthode mixte, c'est-à-dire quantitative et qualitative pour
obtenir les informations afin de déterminer exactement les
différentes pratiques de l'Internet chez les enseignants. Mais
l'orientation méthodologique arrêtée exigeait de nous qu'il
faut s'en tenir à une seule méthode quantitative. Puisque nous
sommes partis sur la base que les enseignants enquêtés n'ont pas
des vocabulaires appropriés dans le domaine de l'Internet pour nommer ce
qu'ils font de l'Internet. Cela est vrai lorsque nous avons laissé
l'attitude aux enseignants de nommer trois sites qu'ils visitent souvent, mais
aucun enseignant n'a pu le faire. C'est pourquoi nous avons proposé nous
même les activités tirées de littérature sur
l'utilisation professionnelle de l'Internet pour soumettre à nos
répondants. Toutefois nous avons décidé de formuler assez
des questions ouvertes pour recueillir les opinions des
enquêtés.
Nous reconnaissons également que pour établir un
profil complet des usagers afin de donner un meilleur aperçu de la
situation générale des utilisations d'Internet à
l'Université, il faut prendre en compte tous les acteurs de
l'Université. Comprendre aussi comment les étudiants, qui sont la
cible des activités pédagogiques, appréhendent les
initiatives prises par les enseignants, interroger les autorités
académiques sur leur perception de l'intégration technologique ou
encore identifier et analyser les pratiques administratives, serait
déterminant dans cette quête. A ces limites, ouvre une perspective
sur de recherches futures devant prendre en compte ces autres acteurs du milieu
universitaire. Car, l'appropriation d'Internet chez les enseignants du
supérieur nécessite une politique (permanente) visant à
récolter les besoins des usagers en générale.
Suggestions
Tout au long de ce travail, nous avons montré que les
manques d'information, et la formation à l'utilisation de l'Internet
sont les causes majeures qui empêchent la meilleure utilisation de
l'Internet chez les enseignantes et enseignants enquêté(e)s. Ainsi
s'il y a lieu de suggestion nous ne pouvons que partir de ces causes pour mieux
suggérer.
De ce point de vue, on dénote que, les enseignants de
l'Université de N'Djamena sont à la fois peu formés, n'ont
pas aussi reçu les informations sur la plus-value de l'Internet et
manquent également des infrastructures performantes pour accueillir
l'Internet. C'est pourquoi ces enseignants ont du mal à se retrouver
dans un monde où les universitaires doivent nécessairement
publier les résultats de leur recherche sur l'Internet. Pour
remédier à la situation, quelques pistes de solution peuvent
être proposées. D'une part, il importe à
l'Université de N'Djamena de chercher à augmenter le nombre de
cours en formation continue portant
124
spécifiquement sur les compétences TIC et les
compétences informationnelles tels que prôné par l'Unesco
(2011). D'autre part, il faudrait que les professeurs de l'Université
soient davantage amenés à collaborer avec le Campus
numérique de la francophonie qui oeuvre dans le domaine TIC en
éducation et qui pourra organiser des formations aux compétences
informationnelles. Aider aussi ces enseignants dans la recherche documentaire,
publication scientifique en ligne. Il faut également que les enseignants
qui ont déjà un peu des compétences en TIC, organisent des
temps en temps des conférences scientifiques pour amener les autres
enseignants à comprendre la nécessité de l'Internet dans
la vie d'un enseignant de l'Université.
Enfin, alors que la recherche d'information représente
l'activité liée aux TIC la plus utilisée dans le domaine
de l'éducation, il est primordial de former les enseignants non
seulement à connaître et mettre en pratique efficacement les
diverses composantes propres aux compétences informationnelles, mais
aussi à acquérir des approches didactiques adéquates en
vue de les enseigner à leurs étudiants. Car, plus l'enseignant
est informé, plus il informe les étudiants de l'importance de
l'outil.
125
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ANNEXES
Questionnaires
Le but de l'enquête est de dresser un portrait de
l'accès, de l'utilisation de l`Internet, la maîtrise et les
compétences en Internet par les enseignantes et les enseignants du
supérieur de l'Université de N'Djamena, tout en recueillant leurs
impressions sur la notion d'Internet.
Indiquez vos réponses en cochant les cases qui
correspondent à votre expérience et à votre opinion.
Une dizaine de minutes sont nécessaires pour compléter ce
questionnaire.
Vos réponses resteront anonymes et confidentielles.
Veuillez s'il vous plait retourner votre questionnaire !
xix
CARACTERISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
|
|
2- Age:
34 ans ou moins 45 ans à 54 ans
35 ans à 44ans 55ans ou plus
|
1- Sexe
|
2-
|
3- 1. Masculin 2.Féminin
|
4-
|
1-
|
3. Combien d'années d'expérience en
enseignement comptez-vous au total?
0 à 5 ans 6 à 10 ans 11 à 15 ans 16 à
20 ans 21 à 25 ans 26 ans ou plus
|
4- Programme principal dans lequel vous enseignez (cochez
une seule case)
Lettre moderne Mathématiques Philosophie Physique
Sociologie
Chimie Anglais Biologie Anthropologie sciences économiques
Histoire
Sciences politiques Sciences de l'éducation
Géographie
Communication Droit Autre .
|
ACCÈS AUX TECHNOLOGIES
5- Avez-vous accès à un
ordinateur?
Oui Non
6- Possédez-vous un ordinateur portable
?
Oui Non
7- Avez-vous un téléphone
portable
Oui Non
8- Quel type de téléphone utilisez-vous
?
1. Androïde 3. IPhone 2.Tablette
Autres à préciser
|
|
UTIISATION D'INTERNET
9- Avez-vous un accès à
Internet?
1. Oui 2.Non (Sinon passez à la dernière
session, question 31 )
10- De quel type est votre Internet?
1. ADSL 3. Clé Internet
2. Données mobiles 4. Fibre Optique
|
xx
11- Pour vous, Internet c'est quoi? Expliquez en quelques
mots.
...........................................................................................................................
....................................................................................................................................
....................................................................................................................................
12- Parmi les 4 phrases suivantes, choisissez celle qui
vous ressemble le plus. Cochez une seule case
1 Je n'ai jamais utilisé Internet et je n'ai jamais vu
quelqu'un le faire.
2 Je n'ai jamais utilisé Internet, mais j'ai
déjà vu quelqu'un le faire.
3 J'ai déjà utilisé, moi-même,
Internet 1 ou 2 fois.
4 J'ai déjà utilisé, moi-même,
Internet plusieurs fois (plus de 2 fois).
|
Si vous avez coché la case 1 ou la case 2, va
directement à la dernière session "
VOTRE
OPINION SUR INTERNET" page 06,
sans répondre aux questions 13 à 30. Si vous avez coché la
case 3 ou la case 4, répondez aux questions suivantes.
13- La première fois que j'ai utilisé
Internet, c'était ...cochez une seule case
1-À la maison 2-À l'école 3-À la
bibliothèque 5-Chez un ami
6-Dans un atelier d'informatique 7-Ailleurs, 8-Je ne m'en
souviens pas
14- J'ai utilisé Internet pour la première
fois il y a ... cochez une seule case
1-Moins de 1 mois 2-Entre 1 et 6 mois 3-entre 6 mois et 1 an
4-entre 1 an et plus
|
15- Jusqu'à maintenant, j'ai utilisé
Internet ...cochez une seule case
1-une ou deux fois 3-assez souvent
(régulièrement)
2-quelques fois (mais rarement) 4-très souvent (plusieurs
fois par semaine)
|
xxi
Si vous avez coché la case 1 ou la case 2, allez
directement à la section «" VOTRE OPINION SUR
INTERNET" , page 6, sans répondre aux questions 16 à
30.
Si vous avez coché la case 3 ou la case 4,
répondez aux questions suivantes.
|
|
16b- A combien estimez-vous le temps passé sur
Internet pour vos loisirs par jour
0h à 30mn 1h à 1h30mn
2h à 2h 30mn 3h ou plus
|
16a- A combien estimez-vous le temps passé sur
Internet pour vos recherches par jour
0h à 30mn 1h à 1h 30mn
2h à 2h 30mn 3h ou plus
|
|
|
|
17-Quels sont vos moyens de connexion internet
préférés ?
Ordinateur Téléphone fixe Téléphone
mobile
|
18- Voici plusieurs activités que l'on peut faire
sur Internet.
Pour chaque activité, cochez la case qui décrit
le mieux votre utilisation personnelle d'Internet : En
général, quand je vais sur Internet...
1- je visite des sites Internet (des pages Web)
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5
très souvent
2- je cherche des informations pour mon intérêt
personnel
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5
très souvent
3- je cherche des informations pour mes travaux
académiques
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5
très souvent
4- j'utilise les outils de recherche (exemples: Yahoo!, Lycos,
Alta Vista)
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5
très souvent
5- je joue à des jeux vidéo en direct avec
d'autres utilisateurs d'Internet
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5
très souvent
6- je communique en direct avec d'autres utilisateurs d'Internet
(exemples: CHAT, IRC, etc.)
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5
très souvent
7- j'envoie des messages par courrier électronique
(e-mail)
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5
très souvent
8- je réponds à des sondages ou à des
questionnaires
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5
très souvent
9- je cherche des images
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5 très
souvent
|
12- je laisse des commentaires sur les sites que je visite
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5
très souvent
13- je soumets mes articles pour l'évaluation avant la
publication
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5 très
souvent 14-je mets mon cours en ligne
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5 très
souvent 15-Je me suis fait de nouveaux amis sur Internet
1 jamais 2 rarement 3 à l'occasion 4 souvent 5 très
souvent 16- Si vous faites régulièrement une
activité sur Internet qui n'est pas mentionnée ci-haut,
précisez
laquelle:.........................................................................................................................................
|
18- Comment percevez-vous les informations qu'internet
contient ? (que pensez-vous de ce contenus
en regard de la véracité de
l'information ?)
|
19- Quelle est votre préférence entre les
ressources documentaires obtenus à l'aide de ?
Internet Bibliothèque
|
20- Selon vous quels sont les avantages de l'internet
?
|
21- Selon vous quels sont les dangers de l'internet
?
|
|
22-A combien de FCFA estimez-vous le coût de votre
utilisation d'Internet par jour ?
|
23- Mes 3 sites Internet préférés
sont.
|
|
24-
xxii
Parlez-nous des critères de validation de
l'information sur Internet (Quels sont selon vous les critères d'un bon
site?)
....................................................................................................................................
....................................................................................................................................
....................................................................................................................................
....................................................................................................................................
25- Publication électronique
1. Avez-vous déjà publié un travail
scientifique ? 1.Oui 2. Non si oui le quel
2. Avez-vous reçu une formation relative à la
mise en ligne des cours, à la rédaction d'articles en ligne?
1.Oui 2. Non si oui laquelle? si non, seriez-vous prêt
à en recevoir?
3. Produisez-vous des contenus en ligne ? (Cours article,
livre) 1.Oui 2.Non si non pourquoi ?
4.Êtes- vous prêt à mettre vos cours, vos
articles en ligne? 1.Oui 2. Non si non pourquoi
|
xxiii
26- Faites-vous de la veille informationnelle sur
Internet dans votre domaine?
MAÎTRISE D'INTERNET
1. Oui 2. Non
Dans cette section, nous cherchons à
connaître votre niveau de maîtrise ou de familiarité avec
l'internet.
27- Comment considérez-vous votre niveau de
maîtrise envers les pratiques d'internet suivantes:
1. Un logiciel de création de pages Web (Frontpage,
Dreamweaver, Wordpress, etc.) ?
Novice Moyen Bon Très bon Expert
2. Un environnement numérique d'apprentissage
(DECclic, Moodle, etc.)?
Novice Moyen Bon Très bon Expert
3. Les moteurs de recherche dans Internet ?
Novice Moyen Bon Très bon Expert
4. Le catalogue et les bases de données de la
bibliothèque ?
Novice Moyen Bon Très bon Expert
5. La recherche des informations à travers l'internet
?
Novice Moyen Bon Très bon Expert
|
COMPETENCES EN INTERNET
Dans cette section, on s'intéresse aux
compétences qui relèvent de 3 domaines : les compétences
informationnelles, les outils de communication et de collaboration.
28- Avez-vous déjà créé un
site Web pour un de vos cours?
Oui 2.Non
|
|
29- Avez-vous déjà créé un
blogue pour un de vos cours ?
Oui 2.Non
|
29- Quelles TIC utilisez-vous pour communiquer avec vos
étudiants en dehors des périodes de cours? (Vous pouvez cocher
plusieurs cases)
1. Courrier électronique 4.Bleu Manitou (relevé de
notes)
2. Forum de discussion 5.Messagerie instantanée
(ex.:MSN)
3. Messagerie DECclic 6. Aucune
|
30- Pouvez-vous préciser :
Quels sont les obstacles qui vous empêchent
d'utiliser davantage l'Internet ? (Cochez 3 cases maximum)
01.J'utilise couramment l'Internet 02.Manque de formation
pédagogique 03.Manque de soutien pédagogique 04.Manque de
formation technique 05.Manque de soutien technique 06.Manque de temps
07.Manque d'intérêt
08.Difficultés d'accès à l'internet
09.Manque de ressources pertinentes dans ma discipline 10.Manque
de connaissances des ressources disponibles dans ma discipline
11.Niveau de connaissance trop faible de l'internet
12.L'obligation de revoir mes cours si je consulte l'internet
13.Autre
VOTRE OPINION SUR INTERNET
Voici plusieurs phrases qui expriment certaines opinions sur
Internet.
31- Pour chaque phrase, cochez la case qui correspond
le plus à votre opinion. Même si vous
n'êtes jamais allé(e) sur internet, donnez votre opinion.
1. «L'Internet est révolutionnaire»
1Tout à fait en désaccord 2 Plutôt en
désaccord 3Plutôt d'accord 4Tout à fait d'accord
2. «C'est plus agréable de recherche les
informations à travers l'Internet qu'avec la
bibliothèque»
1Tout à fait en désaccord 2 Plutôt en
désaccord 3Plutôt d'accord 4Tout à fait d'accord
3. «Internet, c'est une perte de temps»
1Tout à fait en désaccord 2 Plutôt en
désaccord 3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord 4.«Internet permet d'améliorer la
communication entre les gens»
1Tout à fait en désaccord 2 Plutôt en
désaccord 3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord 5. «Quand on est abonné à
Internet à la maison, on se parle moins»
1Tout à fait en désaccord 2 Plutôt en
désaccord 3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord 6.«Utiliser Internet, ça s'apprend
très facilement»
1Tout à fait en désaccord 2 Plutôt en
désaccord 3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord 7.«Une fois qu'on a commencé à
utiliser Internet, on ne peut plus s'en passer»
1Tout à fait en désaccord 2 Plutôt en
désaccord 3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord 8.«C'est souvent difficile de trouver ce
qu'on cherche sur Internet»
1Tout à fait en désaccord 2 Plutôt en
désaccord 3Plutôt d'accord 4Tout à fait d'accord
i
|
9. «Internet est avant tout un moyen de
divertissement»
1Tout à fait en désaccord 2 Plutôt en
désaccord 3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord 10.«Il faudrait contrôler ce qu'il y a
sur Internet (exemples: sites Internet dangereux, racistes, violents,
1Tout à fait en désaccord 2 Plutôt en
désaccord 3Plutôt d'accord 4Tout à fait d'accord
11. «Pour faire une recherche, les livres sont plus
efficaces qu'Internet»
1Tout à fait en désaccord 2 Plutôt en
désaccord 3Plutôt d'accord 4Tout à fait d'accord
12. «Internet est une menace pour la langue
française»
1Tout à fait en désaccord 2 Plutôt en
désaccord 3Plutôt d'accord 4Tout à fait d'accord
13. «Quand on est abonné à Internet à
la maison, on passe moins de temps à regarder la
télévision»
1Tout à fait en désaccord 2 Plutôt en
désaccord 3Plutôt d'accord 4Tout à fait d'accord
14. «Pour utiliser Internet, il faut bien connaître
l'informatique»
1Tout à fait en désaccord 2 Plutôt en
désaccord 3Plutôt d'accord 4Tout à fait d'accord
15. «Pour utiliser Internet, il faut bien connaître
l'anglais»
1Tout à fait en désaccord 2 Plutôt en
désaccord 3Plutôt d'accord 4Tout à fait
d'accord 16.«D'ici quelques années, il sera
aussi naturel d'avoir Internet à la maison que d'avoir le
téléphone ou la télévision»
1Tout à fait en désaccord 2 Plutôt en
désaccord 3Plutôt d'accord 4Tout à fait d'accord
17. «À l'avenir, les gens vont presque tout acheter
sur Internet»
1Tout à fait en désaccord 2 Plutôt en
désaccord 3Plutôt d'accord 4Tout à fait d'accord
18. «Pour travailler dans la société de
demain, il faudra maîtriser Internet»
1Tout à fait en désaccord 2 Plutôt en
désaccord 3Plutôt d'accord 4Tout à fait d'accord
19. «Internet va remplacer la
télévision»
1Tout à fait en désaccord 2 Plutôt en
désaccord 3Plutôt d'accord 4Tout à fait d'accord
Ndjame/........./2019
|
xxv
Ndjamena / /2019
xxvi
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE i
DEDICACE iv
REMERCIEMENTS v
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES vi
LISTE DES TABLEAUX vii
LISTE DES FIGURES viii
RESUME .ix
ABSTRACT x
INTRODUCTION GENERALE 1
1. Contexte et problème de l'étude 2
2. Problématique 6
3. Questions 14
3.1 Question principale 14
3. 2 Questions de recherche 14
4. Objectifs... 14
4.1 Objectif général 14
4.2 Objectifs spécifiques 14
5. Hypothèses... 15
5. 1 Hypothèse principale 15
5. 2 Hypothèses de recherche 15
6. Pertinence et portée de la recherche 15
6.1 Pertinence sociale de la recherche 16
6.2 Pertinence scientifique de la recherche 16
7. Cadre méthodologique 17
xxvii
7.1 Cadre théorique 17
7.1.2 Modèle théorique de Hall, et Hord (2001)
17
7.1.3 Modèle théorique de Moersch 19
7.1.1 La théorie de la compétence 21
7.2 Définition des concepts 23
7.2.1 Les Technologies de l'information et de la communication
24
7.2.2 L'Internet Erreur ! Signet non
défini.
7.2.3 Les pratiques professionnelles des enseignantes 26
7.3 Techniques et collecte des données 28
7.3.1 Recherche quantitative 28
7.3.2 Les questionnaires 29
7.3.3 Collecte des données 30
7.3.4 Analyse de données 31
CHAPITRE 1: ÉTAT DES LIEUX DES TIC (INTERNET) DANS
l'ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR DU TCHAD 32
1. Présentation générale du Tchad 32
2. Description du système d'enseignement supérieur
au Tchad 33
2.1 Les Universités publiques 34
2.2 Les établissements privés d'enseignement
supérieurs 35
2.3 Les institutions publiques d'enseignement
supérieur sous la double tutelle ou hors tutelle du Ministère de
l'Enseignement Supérieur, de la Recherche et
l'Innovation 35
2.4 La Demande en enseignement 36
2.4.1 La Demande et l'offre en recherche et innovation 37
2.4.2 Demande et l'offre en enseignement 39
xxviii
3. Le développement des TIC et de l'Internet au Tchad
40
3.1 L'utilisation d'Internet au Tchad 44
3.1.1 Le coût d'accès à l'Internet 46
3.2 Les TIC dans l'enseignement supérieur du tchadien
51
3.2.1 Les Campus Numériques Francophone (CNF/AUF) 52
3.2. 2 Initiation pour la formation à distance des
maîtres (IFADEM) 54
Conclusion 55
CHAPITRE 2 : LES OPINIONS DES ENSEIGNANTS ENQUETES SUR LA
NOTION
D'INTERNET 57
1. Les caractéristiques des enseignants
enquêtés 58
1.1 Les variables sociodémographiques 58
1.2 Répartition du Genre des répondants 58
1.3 Répartition de l'Age des répondants 59
1.4 La Filière principale d'enseignement 59
1.5 Expérience en enseignement 60
2. Définition de l'Internet selon les enseignants
61
3. Ce que pensent les répondants des contenus
d'Internet 63
4. Choix des enseignants entre ressources obtenues à
l'aide de l'Internet et la
bibliothèque 67
5. Les avantages de l'Internet chez les répondants
68
6. Les inconvénients de l'Internet chez les
répondants 68
7. Les opinions des enseignants sur la notion d'Internet
69
7.1 Les opinions relatives aux pratiques fondamentales
d'Internet 70
7.2 Internet permet d'améliorer la communication entre
les gens 72
7.3 Une fois qu'on a commencé à utiliser
Internet, on ne peut plus s'en passer 73
xxix
7.4 Quand on est abonné à Internet à
la maison, on passe moins de temps à
regarder la télévision 74
7.5 Pour travailler dans la société de demain,
il faudra maîtriser l'Internet 74
Conclusion 75
CHAPITRE 3 : UTILISATION DE L'INTERNET CHEZ LES ENSEIGNANTS
DE
L'UNIVERSITE DE N'DJAMENA 77
1. Accès aux technologies et à l'Internet 77
1.1 Accès à l'ordinateur 77
1.2 Accès au téléphone 79
1.3 Accès à l'Internet 80
2. La fréquence d'utilisation de l'Internet 83
3. Les temps passés sur l'Internet 84
4. Les activités que font les enseignants
enquêtés sur le Net 85
5. La publication électronique 93
6. Formation à la mise en ligne des cours 95
7.La veille informationnelle 96
Conclusion 97
CHAPITRE 4 : LA MAÎTRISE ET LES COMPETENCES EN INTERNET
99
1. Les niveaux de maîtrise envers les pratiques
d'Internet 100
1.1 Un logiciel de création de site web (Frompage,
wordpress etc.) 101
1.2 Un environnement numérique d'apprentissage
(DECclic, Moodle, etc.) 103
1.3 Les moteurs de recherche 105
1.4 Le catalogue et les bases de données de la
bibliothèque 108
2. Compétences en Internet 110
2.1 L'Internet comme un moyen de la recherche de l'information
111
xxx
2.2 L'Internet comme un outil de communication. 113
3. Les obstacles qui empêchent les enseignants
d'utiliser davantage l'Internet 115
Conclusion .117
Conclusion générale 118
Les limites de la recherche 122
Suggestions 123
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 125
ANNEXES xix
TABLE DES MATIERES xxvivi
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