Institut National de la Jeunesse, de L'Education
Physique et du Sport(INJEPS)
Université D'Abomey-Calavi (UAC)
MEMOIRE
POUR L'OBTENTION DE LA LICENCE PROFESSIONNELLE
EN SCIENCES ET TECHNIQUES DES ACTIVITES PHYSIQUES ET SPORTIVES
(STAPS)
OPTION : Education Physique et Sportive (EPS)
Activité anti-oedémateuse de l'extrait
aqueux des
feuilles de Petiveria alliacea ; de moringa
oleifera et de Ocimum gratissimum
Réalisé et Présenté par
:
GBEDINHESSI Dona Géraud Enock
Encadré par : Sous la Supervision du
Dr Wilfrid K. D-D AGBODJOGBE Pr Pierre H. DANSOU
Assistant Professeur titulaire CAMES
Décembre 2017
DEDICACE
A
Mon Père Thomas F. GBEDINHESSI et à ma
Mère Denise G. ALOHOUTADE
II
REMERCIEMENTS
Au Directeur du Laboratoire de la Physiologie de l'effort
(LAPEF) de l'INJEPS, Professeur Pierre H. DANSOU, Titulaire de
CAMES, pour tout ce qu'il a fait pour l'institution et pour notre formation en
particulier ;
Au Docteur Wilfrid K. D-D AGBODJOGBE,
Enseignant Chercheur à l'Institut National de la Jeunesse de l'Education
Physique et du Sport (INJEPS) qui a dirigé ce travail. L'accueil, la
générosité, l'encouragement, la rigueur et le soutien dont
vous avez toujours fait preuve durant le suivi de ce travail nous ont
énormément fascinés. Vous étiez pour moi un
modèle, soyez rassuré ici de ma reconnaissance et mon estime ;
Au Docteur Alban HOUGBEME, pour sa
disponibilité ses conseils et la qualité du suivi. Recevez toute
ma gratitude et ma reconnaissance ;
Au Doctorant Clément GANDONOU du
Laboratoire de Pharmacognosie et des Huiles Essentielles pour la franche
collaboration dont il a fait preuve ;
Au personnel administratif de l'INJEPS dirigé par le
Professeur Kossivi ATTIKLEME, Titulaire de CAMES ;
A tous les enseignants de l'INJEPS qui n'ont
ménagé aucun effort pour contribuer à notre formation ;
A mes Frères et Soeurs, recevez ce
mémoire comme preuve de ma profonde gratitude pour les soutiens et
efforts consentis durant ma formation ;
A tous les stagiaires de l'annexe du Laboratoire de
Pharmacognosie et des Huiles Essentielles sis à Porto-Novo et surtout
OUSSA ZANNOU Noëlie pour leur franche collaboration et le
tutorat sans lesquels ce document ne serait réalisé ;
A nos collègues et amis pour les sympathiques moments
que nous avons passés ensemble. La route est longue mais
l'arrivée sera belle ;
Mes remerciements sont particulièrement adressés
aux honorables membres du jury qui ont accepté apprécier ce
document afin de le rendre plus utile pour la communauté
scientifique.
III
SOMMAIRE
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS . Iv
LISTE DES TABLEAUX v
LISTES DES FIGURES vi
LISTE DES PHOTOS . vii
INTRODUCTION 1
REVUE DE LITTERATURE 4
HYPOTHESES ET OBJECTIFS 18
CADRE, MATERIEL ET METHODES 20
RESULTATS 29
DISCUSSION . 34
CONCLUSION ET PERSPECTIVE . 37
REFERENCES 39
TABLE DES MATIERES . 45
ANNEXES a
iv
LISTE DES SIGLES
LAPEF : Laboratoire de la Physiologie de l'Effort
INJEPS : Institut National de la Jeunesse, de l'Education
Physique et du Sport
CBRST : Centre Béninois de la Recherche Scientifique et
Technique
V
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : Exemples de plantes
médicinales douées d'activités anti-inflammatoires . 10
Tableau II : Récapitulatif des
réactions spécifiques de chaque classe de composé
chimique
lors du screening phytochimique . 25
Tableau III : Échelle de toxicité
aigüe des produits chimiques 26
Tableau IV : Echelle de toxicité
aigüe de Hodge et Sterner .. 26
Tableau V : Résultats des analyses
phytochimiques .. 30
Tableau VI : Rendement de décoctions de
feuilles de Petiveria alliacea, de moringa
oleifera et de Ocimum
gratissimum...........................................................................
31
Tableau VII : Effet de l'extrait aqueux des
feuilles de : Petiveria alliaccea, Moringa oleifera et Ocimum gratissimum
sur l'oedème de la patte de rat induit par le formol
1% 33
vi
LISTES DES FIGURES
Figure 1 : Mécanisme d'action des
glucocorticoïdes 9
Figure 2 : Mécanisme d'action des AINS
. 9
Figure 3 : Carte de la ville de Porto-Novo
21
VII
LISTES DES PHOTOS
Photo 1 : la feuille de Petiveria
alliacea 11
Photo 2 : la feuille de Moringa
Oléifera 14
Photo 3 : la Feuille de Ocimum Gratissimum
16
Photo 4 : Rat wistar . 23
INTRODUCTION
2
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS)
éprouve aujourd'hui d'énormes difficultés à couvrir
la santé pour tous, en raison de la persistance et la recrudescence des
maladies chroniques [1]. Parmi ces maladies chroniques, on peut citer les
maladies inflammatoires. L'inflammation est une réaction de
défense de l'organisme à diverses agressions qui peuvent
être d'origine physique, chimique, biologique (réponse
immunitaire) ou infectieuse [2]. Tout organisme normal peut alors souffrir de
l'inflammation. Elle peut se manifester par divers symptômes tels que
l'oedème (tuméfaction ou tumeur), la douleur et la chaleur ou la
fièvre. Pour le traitement, les anti-inflammatoires
stéroïdiens (glucocorticoïdes) et non stéroïdiens
(AINS) comme l'aspirine sont largement prescrits en raison de leur
efficacité dans la prise en charge de la douleur, de la fièvre,
de l'inflammation et des troubles rhumatismaux [2].
Cependant, leur utilisation thérapeutique à long
cours est souvent associée à des effets indésirables tels
que les ulcères gastro-intestinaux et l'insuffisance rénale [3].
Ces effets indésirables sont généralement liés
à l'inhibition des isoenzymes cyclo-oxygénases (COX1 et COX 2)
par les AINS classiques. La COX1 est constitutive et joue un rôle
physiologique en maintenant l'intégrité des tissus, tandis que la
COX2 est inductible, sa synthèse est stimulée par le TNF et
l'interleukine1. L'apparition des AINS sélectifs de la COX2
appelés coxibs vient réduire les effets secondaires
gastrointestinaux, mais ils induisent un risque cardio vasculaire [4].
Dans ce contexte, le recours aux ressources naturelles et plus
particulièrement aux plantes médicinales devient une importante
alternative à explorer avant de découvrir des médicaments
efficaces à moindre effets secondaires [5].
Plusieurs plantes anti-inflammatoires ont été
identifiées telles que Cymbopogon citratus (DC.) Stapf,
Eucalyptus camaldulensis Dehn, Eucalyptus citriodora, Dissotis
rotundifolia, Cissus quadriagularis, Sterculia setigera Del, Aframomum
melegueta K. Schum, Citrus aurantifolia Christm et Panzer [6]. Le
répertoire de ces plantes a été élargi et a
ressorti trois plantes plus utilisées par la population de la Commune de
Porto-Novo. Il s'agit de : Petiveria alliacea, de Moringa oleifera
et de Ocimum gratissimum.
Ces plantes pourraient être utilisées en lieu et
place des produits pharmaceutiques devenant de plus en plus chers pour la
population indigène. Malheureusement, malgré leur grande
utilisation par les populations, les feuilles de dPetiveria alliacea,
de Moringa oleifera et de Ocimum gratissimum ont fait
très peu, objet de travaux scientifiques au Bénin.
La présente étude a pour objectif de donner des
bases scientifiques à l'utilisation de ces trois plantes en
médecine traditionnelle.
3
De ce point de vue, nous nous posons la question de savoir si
ces plantes utilisées sont faiblement toxiques et ont réellement
un effet anti-oedémateuse ? Ainsi, se justifie l'importance de notre
étude sur l'activité anti-oedémateuse des feuilles de
Petiveria alliacea, de Moringa oleifera et de Ocimum
gratissimum.
La présente étude est organisée comme
suit : après l'introduction, nous aurons la revue de littérature
suivie des hypothèses et objectifs de travail, la description du
matériel et des méthodes, la présentation des
résultats et enfin la discussion suivie de la conclusion et
perspectives.
REVUE DE
LITTERATURE
5
L'ossature de cette revue de littérature se
présente : en primo la clarification des concepts et enfin, les
généralités sur les plantes utilisées comme anti
inflammatoire.
I. CLARIFICATION DES CONCEPTS
I.1. La Plante médicinale
Une plante est un organisme vivant qui utilise la
photosynthèse pour fabriquer sa propre nourriture en puisant dans le sol
et dans l'air les éléments nécessaires. Elle est
constituée de cellules dont leur taille et leur forme varient. La
plupart sont composées de racines, tiges, feuilles et d'écorces.
Ce sont des plantes à fleurs qui se reproduisent par graines.
L'utilisation de ces plantes en phytothérapie, améliore la
santé des populations [7].
I.2. La Phytothérapie
La phytothérapie, du grec «phyton» qui
signifie végétal et «therapein» ; soigner, est
étymologiquement l'art de soigner par les plantes. La
phytothérapie emploie les principes actifs végétaux
regroupant les substances végétales. Ainsi, un médicament
à base de plantes, ou phytomédicament, est un médicament
dont les substances actives sont exclusivement des substances
végétales ou préparations à base de plantes, seules
ou en association [8]. Les préparations à base des plantes
végétales sont des produits homogènes obtenus par
décoction, trituration, infusion, macération etc. [8].
I.3. La décoction
La décoction est l'extraction d'une substance contenue
dans une plante aromatique ou médicinale ayant une valeur
thérapeutique. Il faut faire bouillir la plante dans de l'eau pour
récupérer les principes actifs. On obtient ainsi une
décoction. Cette méthode est utilisée en herboristerie, en
cuisine et en brasserie (préparation de la bière) [9].
I.4. L'infusion
C'est la méthode d'extraction la plus courante.
L'infusion consiste à verser de l'eau bouillie à 80° sur des
feuilles ou des fleurs et à les laisser infuser pendant quelques
minutes. Cette méthode permet d'extraire les principes actifs des
plantes ainsi que leurs arômes [10].
I.5.
6
La macération
La macération est une méthode d'extraction
très semblable à celle de l'infusion mais celle-ci est plus
longue. Elle consiste à laisser reposer la ou les plantes dans un
liquide, de l'eau, de l'alcool, de l'huile ou même du vinaigre, afin d'en
extraire les principes actifs [9].
I.6. La trituration
La trituration, action de triturer, est une dispersion d'un
principe actif, réduit en poudre, dans l'excipient, qui est
lui-même pulvérulent ; poudre résultant de cette
opération [10]
I.7. L'inflammation
L'inflammation est une réponse adaptative
engendrée en réponse à des stimuli nocifs telle qu'une
infection ou une agression tissulaire. Elle nécessite une
régulation fine, généralement bénéfique,
elle conduit à l'élimination d'éventuels pathogènes
et au retour à l'homéostasie du tissu lésé. Une
régulation défectueuse peut engendrer des dommages
irréversibles. Une réponse insuffisante conduit à une
immunodéficience pouvant entrainée une infection secondaire ou
même un cancer. Mal contrôlée, l'inflammation peut conduire
à des dommages tissulaires irréversibles locaux ou
généralisés, parfois à un choc septique entrainant
dans les cas les plus graves le décès [11,12].
La réponse inflammatoire est associée au
système immunitaire, qui peut être divisé en deux branches
interconnectées. L'immunité innée, plus ancienne,
présente chez tout organisme pluricellulaire. Les cellules du
système immunitaire inné possèdent des récepteurs
PRR et des voies de signalisation hautement conservés pour
détecter et réagir face à une infection ou à une
blessure. La détection de ces signaux exogènes d'origine
microbienne, les PAMPs, ou endogènes, les alarmines [13], va conduire
à l'initiation de la cascade inflammatoire et à l'activation
d'une réponse immunitaire acquise ou adaptative [12,14]. La
réponse inflammatoire se déroule en quatre étapes : la
reconnaissance des signaux de danger, le recrutement de cellules sur le site
d'infection, l'élimination du pathogène et la résolution
de l'inflammation conduisant à un retour à l'homéostasie
et à la cicatrisation du tissu lésé [12]. En absence d'une
résolution, s'installe une inflammation chronique.
I.8. L'inflammation aigue
Il s'agit de la réponse immédiate à un
agent agresseur, de courte durée (quelques jours voire semaines) ou
d'installation souvent brutale et caractérisée par des
phénomènes
7
vasculoexsudatifs intenses. Les inflammations aiguës
guérissent spontanément ou avec un traitement, mais peuvent
laisser des séquelles si la destruction tissulaire est importante
[14].
I.9. L'inflammation chronique
Elle est définie par la présence de
lymphocytes, macrophages et plasmocytes dans les tissus. Dans de nombreux cas,
la réponse inflammatoire chronique peut persister pendant plusieurs mois
ou années. Elle est considérée comme être
causée par l'engagement persistant des réponses de
l'immunité innée et acquise, comme dans la polyarthrite
rhumatoïde, rejet de l'allogreffe chronique, dans la bérylliose et
dans l'inflammation granulomateuse. Il est prouvé que les macrophages
dans ces lésions produisent une série de médiateurs
pro-inflammatoires qui activent les fibroblastes pour fixer le collagène
et activer les autres macrophages et lymphocytes pour libérer des
médiateurs responsables des réponses inflammatoires.
L'inflammation chronique est initialement déclenchée par des
réponses vasculaires qui impliquent l'apparition de molécules
d'adhésion sur la surface des cellules endothéliales qui vont
spécifiquement entrainer l'adhésion des lymphocytes et des
monocytes, et permettent leur transmigration dans le compartiment
extravasculaire [14]. Tout comme dans la réponse inflammatoire
aiguë, les lymphocytes et les monocytes subissent un processus
d'activation qui favorise l'adhérence et la transmigration de ces
cellules dans le compartiment extravasculaire. En tout type de réponse
inflammatoire, les différences entre les types de molécules
d'adhésion exprimées sur les cellules endothéliales
détermineront le type de leucocytes qui migrent [14].
I.10. Mécanisme d'installation de
l'oedème
Fuite de liquide du compartiment vasculaire vers le compartiment
interstitiel, due à :
- une augmentation de la perméabilité capillaire
(ex : choc septique, choc anaphylactique)
- une augmentation de la pression hydrostatique capillaire
(ex : insuffisance cardiaque)
- une baisse de la pression oncotique ou osmotique plasmatique
(ex : hypoalbuminémie par
dénutrition)
- une obstruction régionale lymphatique [15]
I.11. Pathologies inflammatoires
De nombreuses maladies inflammatoires sont liées
à des mécanismes considérés comme dysimmunitaires,
à savoir les maladies auto-immunes systémiques et
localisées, les maladies auto-inflammatoires, les affections
inflammatoires de mécanisme indéterminé notamment, des
affections iatrogènes ou paranéoplasiques dont le
mécanisme n'est pas auto-immun [14].
8
I.12. Anti-inflammatoires
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