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Systemes d'exploitation de la cuvette nord du lac Tchad: cas du maraichage sur le site de Kimé Gana dans la commune urbaine de N'Guigmi (Niger)


par Hamissou Achahabou
Universite de Diffa - Master en Evaluation Environnementale et Developpement durable 2019
  

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Conclusion partielle

La région du lac Tchad en général et la partie nigérienne en particulier est un endroit authentique pour toute étude scientifique, car présentant un environnement aux aspects originaux encore méconnus et n'ayant pas été l'objet de plusieurs études.

Notre thème intitulé « Systèmes d'exploitation de la cuvette nord du lac Tchad : cas du maraîchage sur le site de Kimé Gana dans la commune urbaine de N'guigmi » a été l'objet d'une étude théorique et méthodologique.

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CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION

3.1 ACTEURS ET PRATIQUES MARAICHERES DE KIME GANA 3.1.2 Historique du village de Kimé Gana

Kimé Gana était jadis un village situé à la bordure du lac Tchad. Il était peuplé par les Boudouma dont l'activité principale était l'élevage. L'activité piscicole en ce temps n'était pas dominante. Les autres composantes de la population à savoir les Kanouri, les haoussas, les Toubou et les peuls faisaient l'agriculture et l'élevage le long du rivage.

Dans une autre étude rapportée par Kiari Fougou (2014), mentionne que: «traditionnellement, les Boudouma ou Yedina, habitants des îles de la cuvette nord du lac, étaient essentiellement des éleveurs. La modernisation des techniques de pêche (filets en nylon, nasses), la monétarisation des échanges et la mise en place d'un marché important au Nigeria frontalier ont conduit à une intensification de la pêche qui est devenue l'activité dominante. Les populations autochtones ont alors été rejointes par des groupes allochtones en provenance d'autres régions du Niger (Haoussa, Zarma), du Nigeria, du Tchad, du Cameroun et du Mali, amplifiant ainsi le développement de la filière pêche».

En plus de l'agriculture et de l'élevage, les kanouri pratiquent aujourd'hui la pêche, résultat d'une grande cohabitation avec les Boudouma. Lors d'un entretien avec un chef d'exploitant âgé, il affirme que: «je me rappelle de la période ou le lac était à quelques lieues de N'guigmi, on partait s'amuser en bande avec mes amis d'enfance aux bords des eaux et on revenait avec du poisson. La chasse était aussi florissante et les animaux sauvage en abondance».

Le retrait des eaux du lac Tchad observé depuis les années 1970 a engendré une importante diminution voire une disparition même des pratiques piscicoles autour de la commune de N'Guigmi. Sur le plan socio-économique, le site de Kimé Gana a connu d'importantes mutations dans le temps et dans l'espace.

Les premiers exploitants qui avaient découverts le site étaient d'abord des hommes et pratiquaient comme activités principales l'agriculture et l'élevage. C'est en 1984 que le site fut dédié aux femmes productrices, mais aujourd'hui on y trouve toutes les composantes réunies avec un âge nettement varié et les femmes représentent 75% et les hommes 25%.

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3.1.3 L'organisation du travail dans le maraichage 3.1.3.1 Caractéristiques des exploitants

La détermination des différentes ethnies et nationalités permet aussi de comprendre certaines caractéristiques des producteurs. Ainsi on note une diversité d'ethnies sur le site de cultures maraîchères de Kimé Gana. Les ethnies majoritaires sont: les kanouri, les Toubou, les Haoussa, les Boudouma et les Touareg; avec des proportions nettement variables. Ainsi les Kanouri représentent 59% des chefs d'exploitation, ensuite viennent les Toubou et les Haoussa avec 20 et 13%.Certains des chefs d'exploitation sont des travailleurs qui ont quitté les zones de forte production du bassin du lac Tchad .Il s'agit des réfugiés et déplacés internes qui avaient été délogés à la suite des attaques terroristes incessantes de Boko Haram. Néanmoins les Boudouma et les Touareg sont au bas de l'échelle.

18%

13%

7% 3%

59%

Kanouri Toubou Haoussa Peul Touareg

Figure 6: Répartition ethnique des exploitants du site.

3.1.3.2 Une dominance des non alphabétisés dans les exploitants

Cette partie nous fournit des informations sur le niveau d'instruction des exploitants du site. Les autres caractéristiques de notre échantillon sont l'âge et le niveau d'instruction des exploitants du site. Le niveau d'instruction des producteurs peut influencer la performance des activités agricoles. Ainsi 67% des exploitants ont subi l'enseignement informel, contre 20% des producteurs qui avaient fréquentés le cycle primaire. Les non instruits et le niveau

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secondaire ont une proportion de 7%. Ces chiffres traduisent bien le niveau d'éducation de la composante des producteurs sur le périmètre (Tableau 5). L'éducation non formelle comprend d'une part l'alphabétisation des adultes et d'autre part l'éducation religieuse dispensée dans le cadre des écoles coraniques.

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Tableau 5:Nationalité et niveau d'instruction des chefs d'exploitants

Niveau d'instruction

Nombre

Pourcentage

Ecole coranique

40

67

Non instruit

4

7

Primaire

12

20

Secondaire

4

7

Supérieur

0

0

Total

60

100

3.1.3.3 Répartition des exploitants maraichers par tranche d'âge et par sexe

Les adultes dominent dans la pratique des cultures maraichère à Kimé Gana (Figure 8). Les enquêtes montrent une diversité des exploitants au niveau du site en fonction d'âge avec 43% de celles-ci compris entre 41 et 60 ans. La seconde catégorie des exploitants composée des plus jeunes exploitants âgés de 16 et 35 ans soit 34%.

L'infime composante est celle des producteurs plus âgés avec une proportion de 10%.

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Figure 7: Répartition par tranche d'âge des exploitants ,

Aujourd'hui le site maraîcher de Kimé Gana est l'un des sites qui fait la fierté de la commune de N'guigmi vu les différentes spéculations qui sont produites. Il a permis une importante réduction du taux de chômage des jeunes. La pratique des cultures maraîchères est largement dominée par les femmes. Les femmes exploitent à 75 % le site par rapport aux hommes qui tirent profit du maraichage à 25%. Sur le terrain et à la première lueur du jour, les femmes exploitantes prennent le chemin pour s'y rendre sur le périmètre irrigué afin de vaguer à leurs occupations quotidiennes. Des plus petits travaux aux grands, les femmes exploitantes participent activement à tout genre de travail qu'on porte le maraichage et ne se différencient guère des hommes. Cette prouesse mentionne clairement que les femmes du site de Kimé Gana, ont une prédominance par rapport aux hommes depuis 1982 lorsque le site a été dédié aux femmes par le chef de canton de l'époque.

25%

75%

Femmes Hommes

Figure 8:Répartition des exploitants par sexe.

3.2 Le processus de production maraichère 3.2.1 Les travaux de préparation des sols

Comme pour les cultures pluviales, les travaux des cultures maraîchères dépendent également d'un certain nombre de techniques différentes d'une zone géographique à une autre. Il s'agit d'arranger et de préparer le terrain pour permettre aux plantes une croissance rapide dans les conditions favorables à leur cycle végétatif. Le plus souvent les travaux de désherbage, dessouchage et de l'abattage des pieds de Prosopis juliflora s'en suivent. Ce travail pénible est essentiellement fait grâce à l'effort personnel de l'exploitant surtout quand il s'agit d'une parcelle détenue par un homme. Néanmoins, l'entraide familiale et la main d'oeuvre salariale sont fréquentes pour les femmes exploitantes.

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Ainsi nous allons évoquer d'une manière succincte certaines activités à réaliser pour permettre une bonne production. Il s'agit de : le labour, la confection des planches, le repiquage, le sarclage, l'aménagement du réseau d'irrigation.

3.2.2 Le labour

Le labour est une façon de travailler la terre .Avec une houe, une bèche, le labour consiste à ouvrir la terre arable jusqu'à une certaine profondeur et à la retourner. Cette technique ameublit le sol et enfoui ce qu'il porte en surface, elle est utilisée pour préparer le futur ensemencement du sol. Mais toutes fois nous avons constaté sur le site que la plupart des exploitants font travailler la terre avec les moyens rudimentaires.

.

Photo 3: Moyens rudimentaires du labourage. (Cliché : Achahabou, novembre 2017)

3.2.3 La confection des planches

La préparation d'une planche est une étape essentielle du travail de l'agriculteur. Dans cette opération se trouve l'importance donnée au maraichage : Prendre soin du sol et de sa vie. Après avoir débarrassé le terrain des résidus de la récolte précédentes et en attendant que les plants aient l'âge d'être repiqués, les maraîchers confectionnent des planches destinées à recevoir les jeunes plants. La confection de ces planches nécessite une main d'oeuvre assez nombreuse et les planches sont faites de manières suivantes :

? Délimiter les parcelles selon les mesures souhaitées

? Remuer le sol avec les outils de labours (Photo 3)

? Ajouter du fumier naturel

? Arroser régulièrement les planches pendant une période approximative de 10 jours.

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Photo 4: Confection des planches à Kimé Gana. (Cliché: Achahabou, décembre 2017)

3.2.4 Le repiquage

Le repiquage appelé aussi transplantation ou replantation est une technique qui consiste à déplanter un jeune plan et à le replanter dans un autre substrat de culture ou un autre endroit. Pour certaines spéculations, l'opération de repiquage débute en Novembre et Décembre et exige une main d'oeuvre qualifiée et expérimentée pour le suivi des jeunes plans. Pour le poivron son repiquage a lieu en pleine saison des pluies ou à la fin de cette dernière. Le repiquage du poivron a lieu pendant la saison froide à partir du mois de novembre.

Photo 5: Repiquage de l'oignon (Cliché : Achahabou, décembre 2017)

3.2.5 La pépinière

La pépinière est un champ ou parcelle de terre réservée à la culture de plantes. La confection des pépinières est une activité de grande importance sur le site. En général les maraichers installent la pépinière au bon milieu de la saison des pluies allant de la fin d'Aout, mi-

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septembre et début novembre coïncidant avec la fin des pluies. La pépinière jouit d'un terrain bien aménagé où l'on sème et soigne les plants d'oignon, de chou, de laitue, de carotte, de tomate....etc. destinés au repiquage.

1. Mesurer l'écartement entre les lignes

2.

Tracer les lignes avec un bâton ou une règle

3. Semer les graines les unes à côté des autres à une profondeur d'un (1) Centimètre

Figure 9: Aménagement des parcelles (EDOS, 2015).

Sur le périmètre de Kimé Gana le choix de la période de repiquage dépend bien souvent de la main d'oeuvre, car la majorité d'exploitants du site sont des femmes âgées. Cette main d'oeuvre est le souvent sollicitée par les moyens et grands producteurs à cause des moyens financiers des producteurs. Les enfants constituent une main d'oeuvre non négligeable sur le site car les jeunes déscolarisés assistent pleinement leurs parents dans toutes activités culturales.

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3.3 Utilisation des intrants agricoles 3.3.1 Les semences utilisées

Lors de visites sur le site maraicher, les semences ne constituent guère un problème pour la mise en valeur des parcelles des cultures. Les paysans produisent eux-mêmes leurs semences sur le site dans des planches spécialement aménagées .Les semences majoritairement utilisées par les exploitants sont locales avec 45% .Pour une amélioration de l'activité maraichère, l'état à travers ses différents partenaires assistent les maraichers par une distribution des semences améliorées. Le plus souvent, les maraichers produisent eux-mêmes leur semence. C'est le même cas au niveau du site de Gourdjia comme le souligne une équipe d'experts de la chambre régionale de l'agriculture de Maradi (CRA, 2016). D'autres semences (30%) proviennent des pays voisins dont principalement le Nigeria. Cela se confirme avec Abdourahamani (2011), qui précise que l'essentiel des semences utilisées sont locales sauf quelques semences importées des pays voisins dont le Nigeria.

Ainsi 62% des producteurs affirment n'avoir pas reçu des matériels et intrants agricoles lors des distributions par les différents partenaires et l'état à travers la direction départementales de l'agriculture.

38%

62%

Acces aux intrants

Pas d'acces aux int.

Figure 10: Les semences utilisées et l'approvisionnement des intrants agricoles

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3.4 Les modes de fertilisation du sol 3.4.1 La fumure organique

Dans les systèmes d'exploitation de la cuvette l'utilisation de la fumure organique reste une pratique est une règle dans la production des cultures irriguées. C'est un système traditionnel qui recours la défécation animale ou à certains déchets des ménages. Dans le périmètre irrigué de Kimé Gana, le recours à la fertilisation animale n'est pas systématique. Certains maraichers pratiquent l'élevage de la basse-cour et des petits ruminants dans les coins de leur parcelle ; ce qui permet de disposer du fumier à la portée de main. La fertilisation animale n'est réellement efficace que si l'on dispose abondamment du fumier. Les animaux doivent être bien nourris pour assurer la production du fumier nécessaire ; à cela s'ajoute la rareté du fourrage surtout pendant la saison sèche dans ces zones arides. Le mode d'élevage détermine la durée de stabulation, de même que le séjour des animaux sur les parcelles et le pâturage hors du périmètre.

A B

Photo 6: Elevage du petit ruminant (A), Elevage de la basse-cour (B) (Achahabou, décembre 2017)

Le problème majeur auquel fait face les exploitants de ce site est le transport, car ne disposant pas de route pour acheminer les produits. Dans la partie sud de N'guigmi, la nature sablo-argileuse du sol rend aussi difficile le transport. A la fin de la récolte de certaines spéculations et afin de mieux assister le sol, les producteurs coupent et laissent au ras du sol les résidus des cultures qui serviront notamment d'engrais pour la prochaine récolte.

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Photo 7: Résidus de culture servant d'engrais. (Achahabou .H, mars 2017)

3.4.2 Les engrais chimiques

Dans la région, l'utilisation de certains engrais est strictement interdite par le gouvernorat à cause de leurs caractères chimiques pouvant servir dans la fabrication des bombes artisanales et des ceintures d'explosifs par les éléments de Boko Haram. Les producteurs utilisent en premier la fumure organique. Les producteurs privilégient l'utilisation des engrais chimiques qui semblent plus efficaces à court terme. Les engrais chimiques sont appliqués sur des plants pour permettre un bon développement.

Avant les évènements de Boko Haram l'utilisation des engrais est très répandue sur le site. Ce qui favorisait un bon rendement et une meilleure production des spéculations dans toute la commune et surtout sur les rives du lac Tchad. Mais aujourd'hui beaucoup de ces produits sont retirés du marché à cause de leur composition chimique dangereuse pouvant servir à d'autres fins ; c'est le cas de l'urée qui a été interdite par le gouvernorat de Diffa. C'est un produit qui sert à la fabrication des explosifs.

Ainsi beaucoup de producteurs se plaignent toujours de la difficulté à accéder aux engrais et semences malgré l'existence des boutiques d'intrants au niveau départemental. Les types d'engrais les plus fréquemment utilisés à Kimé Gana sont : le NPK 15-15-15, le Golden.

3.5 Les modes de traitement des cultures maraichères 3.5.1 Les produits phytosanitaires

Ils sont utilisés pour assurer une bonne productivité des cultures maraîchères .Les exploitants font le suivi et le traitement des cultures à l'aide des produits phytosanitaires, mais qu'ils jugent de fois inefficaces et très chers sur les marchés. Les prix varient en fonction de plusieurs facteurs : la quantité, la qualité, la provenance des produits et les saisons. Les insecticides proviennent dans leur majorité du Nigeria. Les produits les plus fréquemment utilisés sont : Pacha 25 EC, Diméthoate 40% EC, DDVP 1000 EC, Karaté 2 ULV, Acarius 018 EC Rambo.

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Photo 8: Produits phytosanitaires (Achahabou .H, mars 2017)

3.5.2 Les traitements locaux

Sur initiative de l'état, des projets et ONG, beaucoup de producteurs de la commune ont bénéficié de la formation sur la fabrication d'un insecticide local sur plusieurs sites. Il est fait à base des feuilles de tabac, de la poudre du savon de Marseille (lavibel) et de l'eau.

Le procédé de fabrication est le suivant : Il consiste à piler 1kg de feuilles de tabac pour une solution de dix (10) litres, qui servira à traiter une superficie de 0,1 ha.

Les feuilles doivent être d'abord broyer puis mises dans un bout de tissu et placer dans un vase contenant 10 litres d'eau. Le mélange est laissé pendant vingt-quatre heures pour homogénéisation. Ensuite mettre trois pincées du savon poudre dans un litre d'eau et le laisser pendant 24 h. Apres cela verser le contenu savonneux dans le vase contenant 10 litres d'eau .Ce mélange doit être bien filtrée avant l'application. Cette dernière doit être pulvérisée dans la soirée ce qui permettra à la solution de bien agir.

Photo 9 : Procédé de fabrication de l'insecticide local (Achahabou H. mars 2018).

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3.6 Les différentes espèces produites sur le site

Les espèces cultivées sur le site de Kimé Gana sont presque identiques à celles cultivées le long de la bordure de la Komadougou et surtout le rivage du bassin du lac Tchad. Les cultures maraîchères du périmètre de Kimé Gana sont : la tomate, la laitue, la salade, le melon, le gombo, le chou, le poivron, le piment, l'oignon, l'ail, la patate douce, la carotte.....

o La pomme de terre ou Patate (Solanum tuberosum)

En Afrique, la pomme de terre a été introduite à la fin du19e siècle par le colonisateur européen et au Niger elle a été introduite en 1912 (Sanoussi, 2010).

Les caractéristiques de la pomme de terre sont le plus souvent liées à l'espace ou bien à la variété. C'est une plante vivace qu'on trouve sous forme de tubercules ou de tiges souterraines. Chacune se caractérise par sa propre époque de récolte, sa capacité à se conserver ainsi des caractéristiques culinaires. Une ressemblance notoire s'observe entre les différentes variétés et d'autres sont particulières. Il est difficile de donner une unique description à l'espèce.

La propagation est asexuée par des tubercules formés sur les extrémités des stolons ; chaque tubercule est pourvu de bourgeons appelés « yeux ». Le cycle végétatif de la pomme de terre est court (3 à 4 mois) et la plante se caractérise par un système racinaire superficiel qui doit être compensé par une bonne fertilisation.

Néanmoins et de manière générale la plante peut avoir jusqu'à 10 tiges et paires de folioles par feuille (Un foliole termine la feuille).

Ainsi dans la commune de N'guigmi, la culture de la pomme de terre sur les sites maraichers participe à la dynamique de la réduction de la vulnérabilité des populations. La production de la pomme de terre y est devenue une activité marchande qui attire pleins d'acteurs. Elle procure à la population des revenus substantiels qui leur permettent de faire face aux crises alimentaires et palier à certaines conséquences de l'insécurité qui caractérisent le bassin du lac Tchad. Sur notre site d'étude la production de la pomme de terre contribue à l'amélioration de la sécurité alimentaire des ménages.

Un sac de jeunes plantules de la pomme de terre se vend entre 15 000 et 20 000 Naira, soit 25 000 à 33 500 FCFA, ce sac peut contenir 40 planches de longueur 2,5 sur 1,5m. Ce même sac de plantules peut produire 6 sacs de 57 à 60 Kg de pomme de terre destinés à la vente, dont l'unité tourne autour d'un prix de 8 000 Naira soit 13 500 FCFA sur le site. Un petit producteur s'en sort souvent une production moyenne de 60 kg et les autres producteurs s'en sortent avec 4 à 6sacs de 60 kg. Le produit devient rare sur le marché pendant la période de

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chaleur, notamment en avril et mars. La période des semences des plantules, est le mois d'octobre. La récolte débute pendant la saison froide allant de mi-décembre à janvier. Le manque d'eau et de superficie est un des facteurs qui freinent la production de la pomme de terre sur le site. L'autre facteur majeur est la cherté des semences car ces produits sont importés par l'état à travers ses différents partenaires techniques et financiers.

o La tomate (Lycopersicom esculentum)

La tomate est une espèce de plantes herbacées de la famille des Solanacées, originaire du nord-ouest de l'Amérique du sud, largement cultivée pour son fruit. Elle a pour caractéristiques agronomiques les points suivants : son système racinaire est de type pivotant à tendance fasciculé ; très dense et ramifié sur les trente premiers centimètres, il peut atteindre un mètre de profondeur. La tige est anguleuse, épaisse aux entrenoeuds, pubescente. La tige et les feuilles portent deux types de poils simples ou glanduleux, ces derniers contiennent une donne son odeur caractéristique à la plante. Les feuilles, alternes, longues de 10 à 25 cm sont composées et comprennent 5 à 7 folioles aux lobes très découpés.

Les semis proviennent en grande partie des marchés frontaliers du Nigeria, aussi certains partenaires comme le CICR ont procédé aux distributions de plusieurs variétés de semences des produits maraichers.

Les semis de la tomate ont lieu pendant le mois d'octobre juste à la proche de la saison froide et le début des récoltes a lieu pendant le mois de janvier et prend fin au début de la période de chaleur en mars. Elle est consommée frais, séchés ou en conserve, en particulier dans les centres urbains. Elle est cultivée sur tous les sites maraichers du pays. Sur le site de Kimé Gana la tomate était cultivée sur des petites portions car les producteurs n'accordaient pas une grande importance aux revenus qu'elles engendraient et ignoraient son importance sur les marchés locaux et frontaliers. Néanmoins ces dernières années cette culture a connu un essor surtout durant les années 2013,2014 et 2015. Ainsi pendant ces années la quantité de la production dépend d'un producteur à un autre. On estime qu'un grand producteur peut récolter au-delà de 50 bidons. Pour les moyens et petits producteurs ils peuvent produire respectivement 20 et 10 bidons à plus. A ce jour sa production est nettement en baisse par rapport aux années antérieures (2013, 2014 et 2015) et cela est dû à la situation d'insécurité grandissante dans la région du lac Tchad, occasionnant ainsi le déplacement massif des populations riveraines et la panne de toutes les activités économiques. Le manque d'eau relatif aux problèmes d'irrigation constitue une cause majeure de la baisse de la production sur le périmètre irrigué de Kimé Gana.

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Photo 10: Planche de tomate de variété Roma (Achahabou Hamissou, mars 2017)

o L'oignon (Allium cepa)

L'oignon est une plante bisannuelle de la famille des amaryllidacées. C'est une production maraîchère cultivée pour ses bulbes (séchés) et secondairement pour ses feuilles utilisées comme condiment. L'oignon est une plante qui est produite dans tous les sites maraichers. C'est une production agricole de rente de grande ampleur au Niger en général et dans le département de N'guigmi en particulier. Il est mis en culture pendant la période de fraicheur le long du mois de novembre et les premières récoltes ont lieu en plein mois de janvier au niveau du site de Kimé Gana. Cette dernière se poursuit jusque dans la saison chaude en mars, avril et surtout en fonction de la période des semis. Il est exporté vers plusieurs pays de l'Afrique de l'ouest et est trop prise pour sa saveur et son gout culinaire. La culture de l'oignon est d'une importance capitale pour tout producteur. Lors des premières récoltes les marchés sont inondés des spéculations de même type qui proviennent des autres périmètres irrigués ; ce qui explique des maigres revenus dans un premier temps. Ce pendant les quelques producteurs qui ont opté pour la conservation de cet oignon s'en sortent avec des revenus colossaux, en période de rareté du produit, le sac marqué de 50 kg pesant un poids total de 41 à 43 kg d'oignon coûte entre 9 500 à 20 000 Naira ; soit 16 000 à 33 200 FCFA ; soit 15 à 20 sacs pour un grand producteur, 7 à 11 sacs pour les petits et moyens producteurs.

Les difficultés rencontrées sont toujours majorées par le manque d'eau et les canaux d'irrigation sont défectueux. Les nouvelles techniques de conservation et de transformation, le

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défaut d'un entrepôt de grande superficie sont des facteurs qui fragilisent la filière oignon sur ce site.

Photo 11: Planche d'oignon (Achahabou Hamissou, janvier 2018),

Les variétés qui sont cultivées à N'guigmi sont de deux types à savoir : l'oignon blanc de Soumarana et le violet de Galmi.

o Le chou (Brassica oleracea)

Le chou (chou feuilles, chou pommé), est une culture de grande consommation très prisée par les consommateurs, il est cultivé dans toutes les régions du Niger. Ses feuilles libres ou pommées « chou pommé » sont destinées à assaisonner les sauces. Elles peuvent surtout être cuites et consommées en légume. En cas de mévente du chou, le séchage est la principale technique de conservation et cette dernière a lieu sur des espaces libres sur le site ou dans les maisons. La culture du chou fait l'objet d'une importante activité commerciale presque toute l'année. Sa consommation excessive s'observe particulièrement pendant le mois de Ramadan lors de la rupture du jeune. Le chou cuit facilite la digestion et apporte à l'organisme des éléments minéraux et des vitamines. Un grand producteur produit en moyenne 25 sacs tout le long de la récolte, sachant que le poids du sac pleinement chargé varie entre 61 et 63 kg Quant aux autres exploitants leurs récoltes oscillent entre 7 à 15 sacs. Les prix varient entre 3500 et 5000 Naira soit 6000 et 8800 FCFA l'unité et en fonction des périodes de récoltes. Cette culture rencontre des difficultés qui entravent sa production sur le site, dont les principales sont : le manque d'eau crucial, le problème d'irrigation, et la petitesse de la superficie exploitée.

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Photo 12: Pieds de chou (Cliché : Achahabou, mars 2018)

o Le piment (Frutescens ou annuum)

Plante originaire de l'Amérique du sud, vivace au Niger, le piment devenu comme annuelle, feuilles lancéolées plus ou moins larges, tiges érigées, fleur blanche solitaire, fruit à enveloppe charnue d'abord vert, puis rouge ou brun ou jaune suivant les espèces et les variétés. Les espèces principales produites sur le site sont :

? Frutescens ou annuum, piment fort, long ;

? Frutescens ou minimum, piment fort, court ;

o Le Moringa (Moringa oleifera)

Une des vieilles cultures pratiquée sur le site de Kimé Gana, Le Moringa oleifera, plus connu sous le nom de « moringa », en langue haoussa il est appelé « zogala ou bien el maka'a » est un petit arbre qui peut mesurer jusqu'à 10 m de haut. Il est utilisé depuis des générations en mode préventif, ainsi que pour le traitement de certaines maladies comme le diabète, les problèmes cardiaques entre autres. Les feuilles de moringa sont la partie la plus consommée, bien que toute la plante (les racines, écorce, fleurs graines et les fruits) soit consommable. Au Bénin voisin le moringa est vendu sous forme de poudre, de tisane ou les feuilles séchées.

Le moringa est riche en vitamines, minéraux et acides aminés. Il contient de la vitamine A, C, E ainsi que du calcium, du potassium et des protéines. Hubert Fakeye (2008) précise bien d'après certaines études que le Moringa oleifera est une plante très riche en micronutriments et contient 7 fois plus de vitamines C que les oranges, 4 fois plus de vitamines A que les carottes, 4 fois plus de calcium que le lait, 3 fois plus de potassium que les bananes et enfin 2 fois plus de protéines que le yaourt.

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A n'guigmi comme dans plusieurs localités du Niger, l'eau ayant servi à la cuisson du moringa est également consommée pour le traitement de diverses maladies.

Sur le site le moringa peut être mis en association de cultures avec d'autres plantes ou seul. Dans plusieurs champs il est associé au manioc, au gombo, maïs et bien d'autres ; il est rare de voir des parcelles ou seule la culture de moringa est pratiquée. Avant la culture de moringa n'était pas bien pratiquée sur le périmètre et servait le plus souvent à l'auto consommation ; mais aujourd'hui on constate une nette amélioration pour la mise en vente de ses feuilles séchées et vendues le souvent sur place. Les feuilles peuvent être vendues tout au long de l'année, fraîches ou cuites selon la volonté de l'acheteur. Sur le site de Kimé Gana, le moringa est produit en petite quantité ; la production est généralement journalière et rapporte des revenus non négligeables qui servent à subvenir aux besoins immédiats des ménages. Ce sont les petits et moyens producteurs qui se soucient des recettes de plante, avec une vente de 5 à 10 mesures (Tia) par jour à raison de 150 Naira l'unité sur le site. Les feuilles de moringa sèches équivalent à 500 grammes l'unité de mesure.

Dans ce milieu semi-aride, la plante du moringa oleifera sert de brise-vent aux jeunes plants repiqués dans les planches en assurant convenablement leur développement.

A B

Photo 13: Pieds du moringa autour d'une parcelle A. Moringa séché B. (Achahabou H. février, 2018)

o La carotte (Daucus carota subsp.sativus)

C'est une plante bisannuelle de la famille des apiécées, largement cultivée pour sa racine pivotante charnue, comestible, de couleur généralement orangée, consommée comme légume, sa récolte intensive à lieu juste à la fin de la saison froide allant du mois de février à avril. Comme certains légumes la carotte est cultivée le long de l'année car elle est prisée dans l'alimentation journalière dans les centres urbains.

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3.7 Perspective de développement des cultures

Plusieurs éléments laissent croire que certaines spéculations notamment la pomme de terre et la tomate qui sont produites sur le site de Kimé Gana ont un avenir prometteur et doivent être développées aux profits de tous les acteurs intervenant dans ce domaine.

La pomme de terre et la tomate entrent de plus en plus dans les habitudes alimentaires des populations, mais également la demande intérieure est forte de nos jours.

Pour une meilleure perspective de développement des cultures maraichères de pomme de terre et de la tomate sur le site de Kimé Gana, les mesures suivantes doivent être renforcer ; à savoir :

- Une mobilisation importante des producteurs pour l'activité maraichère.

- Les possibilités de partenariat pour l'extension des cultures de ces spéculations sont réelles et fortes avec des zones potentiellement exploitables.

- Une implication de la recherche agronomique avec les centres de recherche comme l'INRAN et l'Université de Diffa pour atténuer les contraintes identifiées.

- Dans son cadre d'intervention sur le développement du bassin du lac Tchad, le PRESIBALT prévoit d'aménager 23 à 25 hectares pour accroitre la production maraichère sur le site.

- Pour assurer la bonne marche de ces deux filières, la coopérative des producteurs de Kimé Gana a besoin d'appuis considérables en intrants et matériels agricoles.

- Organisation des filières pour la conservation et l'exportation des produits vers d'autres horizons à travers des foires.

- L'amélioration de toutes les infrastructures et services nécessaires à la commercialisation.

- L'amélioration de l'efficacité de l'administration vis-à-vis du secteur privé.

3.8 Les modes d'assolement

Pour préserver l'aptitude agronomique du sol, en vue d'une bonne productivité, les maraichers adoptent des techniques culturales, telles que la rotation des cultures et l'utilisation de fertilisants chimiques et organiques. Pour tirer profit de leur milieu, les paysans expérimentent et adoptent de nouvelles cultures, de nouvelles techniques de production, de nouvelles formes d'organisation et de commercialisation de la production (RECA, 2017).

Un système de culture que l'on appelle aussi un système agricole ou système de production regroupe l'ensemble des facteurs de production disponibles pour l'activité de culture, et des modalités techniques selon lesquelles ils sont mis en oeuvres (Hugues, 1980).

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Sur le site de Kimé Gana, il existe les associations de cultures et les monocultures. L'association de cultures est une technique qui consiste à regrouper deux ou plusieurs spéculations ayant des calendriers culturaux presque similaires pour permettre une meilleure croissance des plans, d'où un bon rendement. Les associations les plus fréquentes sont : moringa-niébé, niébé-gombo, moringa-gombo, moringa-piment, maïs-niébé, ail-courge, patate douce-gombo.

On observe bien des changements dans les pratiques culturales sur le site, car les spéculations qui étaient les plus cultivées sont la pomme de terre, le blé avec des rendements importants. Aujourd'hui beaucoup de producteurs se tournent vers d'autres spéculations comme la tomate et l'oignon qui procurent des revenus très importants à toute la chaine de production et de commercialisation.

Le manioc et le moringa sont bien utilisés dans l'association de culture sur le site, ils jouent le rôle de brise-vent en protégeant les jeunes plants repiqués. Parmi toutes ces associations le moringa et le niébé sont plus utilisés, d'où leur importance notoire tant sur les revenus et la consommation ménagère.

Les cultures associées sont observées un peu partout sur le site à cause de la petitesse des parcelles. Les monocultures sont observées pour la production des légumes ; il s'agit des spéculations suivantes : Le blé, l'oignon, la tomate, l'ail, le chou...

En résumé sur le site de Kimé Gana les rotations de cultures dominent les monocultures et cela s'explique à cause de l'étroitesse des exploitations au sein du périmètre mis en valeur avec 0,75 ; 0,25 et 0,12 Ha respectivement pour chacune des exploitations : grande, moyenne et petite. Ces superficies par producteurs ne sont pas totalement exploitées à cause du faible débit d'eau drainée vers les parcelles éloignées ; ce qui conduit à planter en amont les plantes servant de ceinture de protection comme le manioc, le moringa et l'oseille qui sont susceptibles de résister à un manque d'eau temporaire.

En plus de la meilleure utilisation de la surface disponible, en faisant cette association des cultures à cycle long et court, les maraîchers gagnent rapidement de l'argent de celles de cycle court en attendant la récolte de celles de cycle long.

3.9 La rotation de cultures

Les enquêtes montrent que les maraîchers pratiquent la rotation des cultures. C'est une succession des cultures sur une même planche. Elle concerne plusieurs spéculations à savoir : la tomate, l'ail, la salade, le poivron, la pomme de terre, le blé, la carotte. Cette succession

culturale permet la bonne gestion de la fertilité, des rendements et de la prévention de certaines maladies et attaques des ravageurs.

3.10 La gestion foncière et ses modes d'accès à Kimé Gana 3.10.1 Les modes d'accès

L'héritage, le prêt, le don et le gage sont les différents modes d'accès des terres au sein du périmètre de Kimé Gana. Le mode concernant la location n'a pas été relevé lors de l'enquête. L'héritage est le patrimoine laissé par une personne décédée et transmis par succession.

Comme son nom l'indique l'héritage représente 72% et concerne une catégorie bien définie de producteurs maraichers, notamment les Kanouri dont les familles représentent les principaux occupants du périmètre et les zones excentriques. Le présent mode d'acquisition est le plus fréquent à cause du critère autochtone des exploitants et sont majoritaire.

Le prêt (20%) est un mode d'acquisition des parcelles qui concerne les exploitants non détenteurs qui mettent en valeur des terres empruntées auprès des propriétaires avec l'approbation du comité de la coopérative des producteurs. Ce mode d'accès est pratiqué par les étrangers qui ne sont pas originaires de la zone et qui possèdent des lopins de terres.

Le don est l'action de donner une terre de culture sans contrepartie, il est intemporel Le don, est une action qui accorde gratuitement un lopin de terre cultivable à un proche parent, ou toute autre personne ayant des liens étroits avec le donateur. Sur le site cette action représente 5% des producteurs et s'effectue principalement entre les Kanouri et les Toubou qui sont majoritaires.

Le gage est une pratique qui consiste à offrir une portion de son champ à une autre personne afin de garantir le payement d'une dette contractée. Il concerne les petits et moyens producteurs.

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Tableau 6:Mode d'accès aux parcelles sur le site

Mode d'acquisition

Nombre

Pourcentage (%)

Don

3

5

Héritage

43

72

Achat

0

0

Location

0

0

Gage

2

3

Prêt

12

20

Total

60

100

3.10.2 L'accès au foncier maraîcher à Kimé Gana

Etant dédié aux femmes depuis 1982 par le défunt Chef de Canton de N'guigmi, l'honorable Mai Moussa MAIMANGA, le site maraicher de Kimé Gana dispose d'une coopérative maraichère. Cette dernière est dirigée par une femme : Hadjia Mairam Ouma MAIMANGA qui est la Présidente, et est une grande productrice car elle intervient sur ce site bien avant sa réalisation en 1984. La gestion foncière du site, le pouvoir de décision et d'information sont assurés par la dite Présidente de la coopérative à la suite d'un conseil regroupant tous les différents responsables au sein de la coopérative.

En ce qui concerne la gestion des bassins d'alimentation, le système d'arrosage rotatif ou le « tour à tour » est le mieux privilégié à cause du manque d'eau et les canaux qui sont défectueux. Donc les champs proches des bassins d'alimentation profitent plus dans la journée et les champs distants attendent à la tombée du soleil et tard dans la nuit pour être suffisamment arrosés. Avec le climat d'insécurité qui prévaut dans la zone, seuls quelques braves jeunes passent la nuit sur le site pour s'occuper de l'arrosage et de veiller aussi sur les cultures à cause des maraudeurs plus précisément lors des récoltes.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore