I.4.6.3. Translocations du plomb des racines vers les
parties aériennes
Après l'absorption par les racines, la translocation
correspond au transfert des ETMs vers les parties aériennes. Elle peut
varier considérablement en fonction du métal, mais
également de l'espèce végétale. Pour être
conduits vers les parties aériennes, les éléments
prélevés dans le sol par les racines doivent être
transportés dans le cortex puis déversés dans les
vaisseaux du xylème. La majorité du plomb absorbé par les
plantes réside dans les racines, et seulement une faible proportion est
transloquée vers les parties aériennes. Ce transport
limité des racines vers les feuilles peut être expliqué par
la barrière formée par l'endoderme des racines (Briat et Lebrun,
1999)
Partie I : Synthèse
bibliographique Chapitre I : Métaux lourds
I.4.6.4. Bioaccumulation et effet du plomb sur les
végétaux
12
La toxicité du plomb dépend de sa concentration,
de sa spéciation, des propriétés du sol, et de
l'espèce végétale concernée (Cecchi, 2008). Les
plantes mettent en place diverses barrières physiques pour se
protéger, quand le plomb a réussi à passer à
travers ces barrières de protection (Cecchi, 2008). Il peut induire des
troubles physiologiques et biochimiques diminuant la photosynthèse et la
transpiration induisant ainsi un retard de croissance (Alloway, 1995).
I.4.6.4.1. Effet du plomb sur la germination
A l'échelle macroscopique, le plomb entraine des effets
néfastes sur la germination des certaines plantes. Chez plusieurs
espèces, le tégument assure une très haute protection
contre les stress abiotiques, et les fortes variations interspécifiques
des morphologies de ces téguments peuvent affecter leur
perméabilité aux métaux (Moise et al., 2005).
Même à faibles doses, le plomb inhibe la germination des grains
qui ont les enveloppes perméables comme le petit pois Pisum sativum
(Seregin et Ivanov, 2001) .Par contre, les fortes doses conduit à
une inhibition totale de la germination chez l'haricot (Phaseolus
vulgaris), dont le tégument de la graine ne limite pas assez la
pénétration de ces ions (Wixrzbicka et Obidzinska, 1998).
I.4.6.4.3. Effet sur la photosynthèse
L'inhibition de la photosynthèse est un des effets bien
connus du plomb sur la plante (Islam et al., 2008). Parmi les causes
de l'altération de la photosynthèse, on peut citer une
augmentation de l'activité de la chlorophyllase et une
dégradation des pigments chlorophylliens, en particulier, de
lachlorophylle b qui est plus sensible que la chlorophylle a (Liu et
al., 2009). Il a été aussi montré qu'il existait une
inhibition de la synthèse des pigments chlorophylliens (Cenkci et
al., 2010). L'affinité du plomb pour les protéines de la
membrane entraîne, à des concentrations en plomb
élevées, une déformation et une destruction de l'ultra
structure des chloroplastes (Islam et al., 2008), de plus,
l'inhibition des enzymes du cycle de Calvin par le Pb (Liu et al.,
2008) ainsi que le remplacement par le Pb d'ions essentiels comme le Mn et
le Fe (Chatterjee et al., 2004 ; Cecchi, 2008).
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