5.2.2-Concentration de l'azote dans les eaux de surface
Le cycle de l'azote des écosystèmes
préindustriels a longtemps été remarquablement
fermé, malgré la grande mobilité de cet
élément dans l'atmosphère et l'hydrosphère. Les
échanges commerciaux interrégionaux et internationaux de produits
agricoles marchandises, qui a considérablement augmenté
après la généralisation de l'utilisation d'engrais
azotés synthétiques, introduit un type supplémentaire
d'azote mobilité, qui rivalise aujourd'hui avec les flux
atmosphériques et hydrologiques, et provoque leur renforcement aux
niveaux local, régional et mondial. Quatre-vingt-cinq pourcent de
l'apport anthropique net d'azote réactif n'est présent que sur 43
pourcent du territoire. L'agriculture moderne basée sur la l'utilisation
d'engrais de synthèse et le découplage des
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productions végétales et animales est
responsable de la plus grande partie des pertes anthropiques de réactifs
l'azote dans l'environnement( Billen et Garnier, 2013).
Selon Julio et Camargo (2006), il y a trois problèmes
environnementaux majeurs à la pollution due à l'azote: (1) il
peut augmenter la concentration d'ions hydrogène dans les
écosystèmes d'eau douce sans grande capacité de
neutralisation de l'acide, entraînant une acidification de ces
systèmes ; (2) elle peut stimuler ou améliorer le
développement, le maintien et la prolifération des producteurs
primaires, entraînant l'eutrophisation des écosystèmes
aquatiques ; (3) il peut atteindre des niveaux toxiques qui nuisent à la
capacité des animaux aquatiques à survivre, grandir et se
reproduire. La pollution par l'azote inorganique des eaux souterraines et de
surface peut également avoir des effets néfastes sur la
santé humaine et l'économie.
Dans le cadre de cette étude, visant une estimation de
la concentration de l'azote total dans les eaux de surface dans la
vallée de l'Artibonite, des résultats un peu compromettants ont
été retrouvés. En amont des zones rizicoles, la
concentration des ions de nitrate varie de 0 à 10 ppm. Ces
données coïncident avec les attentes de l'étude. Il a
été prévu que l'eau provenant du barrage de Péligre
aura une faible concentration d'azote dissous. Cependant, dans les zones
rizicoles et dans les exutoires, on avait attendu une augmentation plutôt
considérable de la concentration en azote des eaux de surface. En effet,
sa concentration dans ces zones varie 10 à 20 ppm. Ceci traduit une
contribution plutôt significative de la riziculture dans la pollution des
eaux courantes de la vallée de l'Artibonite.
Suivant les recherches conduites par Book (1987) sur les
malformations chez les humains dues à la consommation de l'eau
polluée par l'azote, il a été conclu qu'une concentration
de nitrate de 45 ppm pourrait entrainer des malformations irréversibles
chez les humains. De telles considérations, sont aussi juste pour la
faune de la zone, car étant pour la plupart plus petits que les humains,
donc sont très vulnérables à une intoxication au nitrate.
Par ailleurs, dans les pays comme les États Unis d'Amériques et
Israël, la concentration en ions de nitrate doit-être
supérieure à 70 ppm pour classer une source d'eau impropre
à la consommation humaine (Daniel et al, 2013). Pour l'Union
Européenne, l'eau potable ne doit pas contenir plus de 50 ppm de
nitrate. Elle affirme qu'au-delà de cette concentration, il y a de fort
risque de santé publique. Même si que les points de collecte des
échantillons ne sont pas destinés à la consommation
humaine, mais les risques sanitaires
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qu'une concentration excessive de nitrate pourraient avoir sur
l'homme serait quasiment serait identiques pour la faune de la zone.
Comparant les résultats obtenus dans cette étude
aux normes internationales, on retient que la plus haute dose notée est
doublement inferieure par rapport au standard international. Ceci laisse
comprendre que l'azote dans les eaux de surface dans la Vallée de
l'Artibonite ne représente pas un risque important pour la santé
publique à l'heure actuelle. Cependant, ces résultats obtenus
doivent-être contrastés dans le contexte de la collecte des
échantillons. Ces derniers ont été prélevé
à la fin du cycle de production du printemps. Comme
précisée, normalement, on réalise deux applications
d'engrais dans les rizières : une fumure de fond environ 8 jours
après le repiquage et la deuxième au moment de la floraison
environ 35 à 50 jours après le repiquage. Cette collecte
d'échantillon a été réalisée à
environ 50 jours après la deuxième dose d'azote appliquée.
Sachant la mobilité de l'azote dans le sol, il est un peu difficile de
capter la vraie concentration du nitrate dans le sol. En plus, le mois de
juillet dernier était un peu pluvieux. Donc, on comprend que la
concentration du nitrate s'est réduite suivant le principe de la
dilution des solutions chimiques.
Enfin, la concentration de l'azote dans les
échantillons est faible par rapport aux normes internationales fixant
des concentrations de nitrates jugées toxiques pour l'homme et les
autres organismes de la faune.
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