Annexe D : Exemple de document restitué au
patient et aux équipes à l'issu des deux tâches
de reconnaissance - 34 -
Annexe E : Document restitué au corps médical - 35
-
Annexe F : Graphique des pourcentages d'intrusions des
différentes expressions faciales
émotionnelles pour le groupe test - 35 -
Annexe G : Graphique des pourcentages d'intrusions des
différentes expressions faciales
émotionnelles pour le groupe contrôle A -
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Introduction
La capacité à reconnaître les
émotions faciales est essentielle à la communication entre
êtres humains. Aussi, l'étude de cette capacité cognitive,
de son fonctionnement et des mécanismes pouvant l'altérer
apparaît comme centrale dans la question de l'insertion sociale du sujet
et en l'occurrence ici, du sujet schizophrène.
La schizophrénie est un trouble neuropsychiatrique
à la fois chronique, invalidant et complexe et dont les premiers
symptômes se déclarent habituellement chez le jeune adulte. Cette
maladie touche environ 0,7% (Saha et al., 2005) de la population mondiale et se
retrouverait chez les hommes sous des formes plus précoces et
invalidantes que chez les femmes (Krebs, 2020).
Bien que la complexité de ce trouble se retrouve dans
le caractère hétérogène de la symptomatologie des
patients, les symptômes de cette maladie sont communément
répertoriés selon trois grandes catégories : positifs,
négatifs et désorganisés. Chacun d'eux affectent le
rapport du sujet à son environnement et se manifestent tantôt par
des hallucinations et idées délirantes tantôt par un
émoussement des affects et un retrait social. Les profils dit «
désorganisés » se caractérisent quant à eux
par une désorganisation manifeste qui apparait à une
fréquence élevée et avec une forte intensité ou
encore par des signes de discordance entre l'expression affective et le contenu
de la pensée ou du discours.
De manière générale, cette maladie
affecte les compétences cognitives et sociales et constitue un risque de
retrait des sphères socioéconomique, aussi bien pour le patient
que sa famille (Folsom et al., 2005).
L'enjeu social de la schizophrénie fut
appréhendé dès les premières descriptions de la
maladie en 1993, lorsque Bleuler rapporte des difficultés en lien avec
le traitement de l'expression faciale émotionnelle (Bleuler, 1993).
S'il est aujourd'hui admis que la schizophrénie
génère une perturbation liée à l'identification et
la reconnaissance des émotions, cette étude propose d'examiner de
plus près la nature de ces difficultés et dans quelle mesure la
spécificité des difficultés
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rencontrées par le sujet pourrait déterminer son
pattern d'exploration visuel et inversement.
Nos hypothèses suggèrent d'une part que les
sujets porteurs de schizophrénie présentent davantage de
difficulté de reconnaissance des émotions et ce dans les trois
indices de reconnaissance. D'autre part, nous pensons qu'il existe une
corrélation entre le type de difficulté de reconnaissance faciale
émotionnelle et le pattern d'exploration.
L'objectif premier est de vérifier si les patients
schizophrènes présentent les mêmes difficultés
liées à la reconnaissance des expressions faciales
émotionnelles que les sujets typiques sur les trois indicateurs de
reconnaissance évalués à savoir : le taux de
reconnaissances correctes, le seuil de perception et le taux d'intrusions. Dans
le cadre d'un second objectif, il s'agit de vérifier l'existence et la
nature d'un lien entre le type des difficultés de reconnaissance
émotionnelle rencontrées et les spécificités du
pattern d'exploration visuelle. Nous proposons également de croiser ces
informations avec les données clinique recueillies lors des passations
et la symptomatologie des sujets porteurs de troubles
schizophréniques.
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La schizophrénie
Caractéristiques cliniques et diagnostic
La schizophrénie est une pathologie psychiatrique
sévère et chronique qui offre une très large gamme de
combinaisons. A ce titre, il serait plus juste de parler de
schizophrénies au pluriel puisque si bon nombre d'idées sur cette
maladie de l'« autre », du « fou » ont pu être
théorisées par le passé, aucune explication satisfaisante
et faisant l'objet d'une validité homogène de la part de la
communauté scientifique n'a pu voir le jour. De même, bien que les
recherches en imagerie cérébrale aient donné lieu à
une large quantité de publications, l'hypothèse d'une anomalie
cérébrale structurale n'a pu être confirmée
(Martinot, 2004 ; Bottéro, 2010).
La schizophrénie se caractérise par une
altération du rapport à la réalité, des distorsions
de la réflexion, de la perception, des émotions, du langage, du
sens de soi et du comportement. Les hallucinations auditives et les
délires font partie des expériences que peuvent
fréquemment rencontrer les personnes atteintes de ce trouble.
Les difficultés d'insertion ou de réinsertion
sociale et professionnelle constituent l'une des caractéristiques
majeures du handicap lié à la schizophrénie. En 2004, seul
10 à 20% des personnes souffrant de cette maladie avaient un emploi et
parmi eux, beaucoup éprouvaient de grandes difficultés à
le garder (McGurk et Mueser, 2004). Or la question de l'insertion est un enjeu
majeur puisqu'elle participe au processus de rémission de la maladie en
procurant aux individus atteint un sentiment de réalisation personnelle
et de responsabilité (Provencher et al., 2002).
Bien que les caractéristiques cliniques de cette
maladie s'étalent sur un large spectre de symptômes dont
l'unicité est largement débattue, les symptômes de ce
trouble mental sont communément répertoriés selon 3 grands
axes (Liddle, 1987 ; Franck, 2013) : les symptômes dits « positifs
» en cela qu'ils maintiennent le sujet en rapport avec le monde qui
l'entoure, notamment au travers du délire, les symptômes dits
« négatifs » qui se traduisent par une perte ou une diminution
des fonctions normales de l'individu et participent à isoler le sujet de
son environnement et enfin, les symptômes «
désorganisés ».
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D'autre part, d'après le DSM-5, la schizophrénie
implique une dégradation du fonctionnement de la personne dans au moins
un domaine majeur tel l'hygiène personnelle, les relations
interpersonnelles ou le travail.
Finalement, la caractéristique partagée par les
personnes souffrant de ce trouble serrait la souffrance engendrée par
cette pathologie, souffrance qui découle à la fois du diagnostic
qui implique des atteintes en termes de stigmatisation mais aussi des
difficultés en liées à la réinsertion, aussi bien
professionnelle que sociale. Si nous ne pourrons développer ces
questions plus en détail, nous proposons à présent de
dresser un tableau des caractéristiques cognitives propres aux sujets
souffrant de schizophrénie.
Caractéristiques cognitives
La dimension cognitive occupe un rôle majeur dans
l'évolution fonctionnelle de l'individu puisqu'elle constitue le
meilleur prédicteur de l'autonomie, de l'actualisation des projets de
vie, de relations sociales épanouissantes et de la réussite
professionnelle ou scolaire (Keefe et Harvey, 2012 ; Galderisi et al, 2014).
Nous avons pu voir qu'il existait une grande
hétérogénéité dans l'expression des troubles
chez les sujets schizophrènes. Cependant, pour la plupart d'entre eux,
ces troubles impactent fortement le domaine de la cognition sociale (Palmer et
al., 2009 ; Dickinson et al., 2007).
Une méta-analyse réalisée auprès
de 7420 patients schizophrènes comparés à 5865
contrôles a permis de mettre en avant l'altération des
capacités de mémoire de travail et la mémoire verbale, les
fonctions exécutives et le processus attentionnel, la vitesse de
traitement de l'information et les capacités de cognition sociale
caractérisées par l'ensemble des mécanismes qui
régissent les interactions sociales (Heinrichs et Zakzanis, 1998).
Une autre étude menée auprès d'un
échantillon de 176 individus schizophrènes et d'un groupe
contrôle de 300 sujets a pu quant à elle mettre en avant
l'existence d'un déficit généralisé des patients
comparés aux contrôles (Kern et al., 2011). Sept domaines de la
cognition ont été évalués par la MATRICS Consensus
Cognitive Battery (MCCB) (Nuechterlein et al., 2011) : attention/vigilance,
vitesse de traitement, mémoire de travail, apprentissage et
mémoire verbale, apprentissage et mémoire visuelle,
raisonnement/résolution de problèmes et cognition sociale.
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Cette étude a pu mettre en évidence que la
vitesse de traitement et les capacités de cognition sociales
évaluées dans le cadre de cette recherche via la MCCB se trouvent
être les deux mesures qui permettent le mieux de distinguer les sujets
schizophrènes des individus contrôle. Cette information est
particulièrement signifiante pour notre recherche puisqu'elle permet de
rappeler la place centrale qu'occupe le domaine de la cognition sociale dans la
schizophrénie.
Cognition sociale, reconnaissance des expressions
faciales émotionnelles et remédiations
La reconnaissance des émotions faciales dans la
schizophrénie a pu être étudié dans le cadre de
plusieurs études qui s'accordent sur l'existence d'un déficit des
sujets schizophrènes par rapport aux individus contrôles dans ce
domaine (Kohler et al., 2000 ; Edwards et al., 2002 ; Baudouin &
Franck, 2006) et ce tant pour des émotions négatives,
positives que neutres (Brüne, 2005 ; Loughland, Williams & Gordon,
2002). Néanmoins, la nature et l'étendue des
difficultés rencontrées par les sujets schizophrènes en
matière de reconnaissance des émotions faciales sont encore
largement discutées.
Aussi, en l'absence de consensus
général, il apparaît important de proposer aux personnes
souffrant de schizophrénie une prise en charge taillée sur mesure
et qui tienne compte de leurs difficultés spécifiques. En ce
sens, les prises en charge de remédiation cognitive n'ont cessé
de se développer ces dernières années. Ce type
d'accompagnement taillé sur mesure permet à la personne de
récupérer ses capacités cognitives ou d'apprendre à
compenser les troubles cognitifs qui altèrent leur fonctionnement dans
le quotidien. La remédiation cognitive est élaborée
spécifiquement à partir d'une exploration individualisée
du fonctionnement cognitif de la personne et constitue une approche très
prometteuse (Wykes & Reeder, 2005 ; Roder et al., 2006 ; Levaux et al.,
2009).
Parmi les méthodes de remédiation, on
trouve le programme Gaia qui est une thérapie dédiée
à la remédiation des troubles de la reconnaissance des
expressions faciales émotionnelles (Gaudelus & Franck, 2012 ;
Gaudelus, 2014). Ce programme place le patient dans un environnement virtuel
dans lequel il peut s'identifier au personnage de Gaïa, personnage
confronté à diverses situations d'interaction dans lesquelles les
émotions sont impliquées. Ce programme de remédiation
cognitive permet à la personne de rééduquer sa
capacité à comprendre les émotions exprimées par le
visage d'autrui. Un autre programme de remédiation,
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le RS (Remédiation Cognitive de la Cognition
Sociale) (Peyroux, 2014) propose quant à lui de travailler sur les
composantes de la cognition sociale qui peuvent être
altérées telles que les représentations de soi-même
et d'autrui, les relations avec les autres, le comportement social ou encore la
gestion des émotions.
Finalement, il se pourrait que la cognition sociale et
notamment la reconnaissance des émotions faciales puisse participer
à la fois à la formation et au maintien de certains des
symptômes à l'oeuvre dans la schizophrénie. En effet, les
altérations de la reconnaissance des émotions pourraient non
seulement alimenter un sentiment d'insécurité qui participerait
à l'élaboration du délire (symptômes positifs) mais
également favoriser un retrait social et un appauvrissement des
relations (symptômes négatifs).
Dans la mesure où la reconnaissance des
émotions exprimées par un visage nécessite non seulement
de pouvoir porter son attention sur les zones impliquées dans
l'expression de l'émotion nous proposons à présent de nous
focaliser sur le traitement de l'information faciale.
Un pattern d'exploration visuelle atypique
Moins d'une seconde est nécessaire pour
extraire les informations faciales d'un visage telles que le genre de la
personne, son âge estimé, son identité et ses
émotions (Baudouin, 2017). Néanmoins, certaines pathologies comme
la schizophrénie altèrent fortement le traitement de
l'information faciale, et notamment, celui de la reconnaissance des
émotions exprimées par un visage. La façon dont les
personnes porteuses de troubles schizophréniques explorent visuellement
les visages apparaît alors comme une cause potentielle du déficit
lié à la reconnaissance des EFE.
L'une des spécificités du pattern
d'exploration visuelle des personnes porteuses de trouble
schizophréniques concerne la qualité du traitement configural.
Des altérations de ce mode de traitement des informations qui prend en
compte les relations entre les composants du stimulus, ferait partie des
particularités visuo-cognitives communément présente chez
ces personnes. Or le traitement configural des visages participe à
développer une expertise en lien avec la reconnaissance faciale
émotionnelle (Bombardi et al., 2013). Plusieurs travaux ont
montré que face à des visages, les personnes porteuses de
schizophrénie sont capables d'opérer un traitement configural des
visages, néanmoins, celui-ci s'avère être de mauvaise
qualité
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(Chambon, Baudouin & Franck 2006). Cette recherche
a d'ailleurs permis de mettre en évidence une corrélation
positive entre la sévérité des symptômes et la
mauvaise qualité du traitement configural. Pour pallier à ces
difficultés les individus schizophrènes tendent à
privilégier un traitement componentiel à partir duquel les
éléments du visage sont envisagés en tant
qu'éléments à part entière et indépendant
les uns des autres. Un déficit du traitement configural a
également pu être observé dans le cadre de travaux
réalisés auprès d'individus porteurs de Trouble du Spectre
Autistique (Deruelle et al., 2006 ; Jemel, Mottron & Dawson, 2006) et de
syndrome de délétion 22q11 (Glaser et al., 2010).
Plusieurs travaux ont pu constater des troubles de la
poursuite oculaire chez 60 à 80% des sujets schizophrènes et
leurs proches parents (Holzman et al., 1984 ; Ross et al., 1996). Les personnes
porteuses de cette pathologie tendent à réduire le temps
d'exploration des zones du visage qui contiennent les informations
émotionnelles (Strait et al., 1997 ; Loughland et al., 2002). Ce pattern
d'exploration atypique se caractérise par un allongement des temps de
fixation sur certaines parties du visage pas nécessairement pertinentes,
et une diminution du nombre de fixations sur les informations pertinentes du
visage, à savoir les yeux, la bouche et le nez. Un pattern d'exploration
restreint avec une réduction de la distance entre les fixations a
également pu être observée.
Par ailleurs, l'existence d'un lien entre la
manifestation des symptômes schizophréniques et les
spécificités du pattern d'exploration visuelle n'est pas à
exclure. En effet, des recherches ont mis en évidence une
corrélation positive entre les symptômes négatifs de la
maladie et le caractère restreint de l'exploration visuelle (Gaebel et
al., 1987). Une exploration visuelle plus étendue (moins de fixation
mais de plus courte durée et une distance plus longue entre les
fixations) serait quant à elle corrélée aux
symptômes positifs (Gaebel et al., 1987). D'autres études ont pu
montrer que la répartition des fixations sur les informations faciales
pertinentes pouvait différer selon le stade d'évolution de la
schizophrénie (Green et al., 2003 ; Loughland et al., 2002). Toujours
dans le contexte général d'une diminution de l'exploration, ces
résultats mettent en avant une amélioration de la distribution
des fixations chez les patients chroniques (vs en phase aiguë de la
maladie), à tel point que ces patients ne se distinguaient pas des
participants contrôles au niveau de la précision de la
reconnaissance pour les expressions faciales affichant de la
tristesse.
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Problématique
Si le déficit de reconnaissance des expressions
faciales chez les sujets schizophrènes par rapport aux sujets
contrôles a d'ores et déjà été
souligné par divers travaux, cette recherche propose quant à elle
de se pencher sur la nature de ce déficit. En d'autres termes, nous
souhaitons ici identifier s'il s'agit d'un déficit
généralisable à l'ensemble des trois indicateurs de
reconnaissance (reconnaissances correctes, seuil de perception, intrusions) ou
bien spécifique à l'un de ces domaines.
A travers ce travail, il s'agira également de
vérifier l'existence d'une corrélation entre le type de
difficulté liée à la reconnaissance émotionnelle
chez les sujets schizophrènes et les spécificités de leur
pattern d'exploration visuel. Dans un dernier temps, nous proposerons de
croiser les informations relatives à la nature de ces difficultés
et au pattern d'exploration avec les données cliniques recueillies et
notamment, la symptomatologie des patients.
Par ailleurs, au-delà de la mise en
évidence des particularités cognitives des sujets
schizophrènes à des fins scientifiques, cette recherche
présente un aspect clinique et propose de s'intégrer dans une
dimension psychoéducative et une perspective de
remédiation.
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Méthode
Participants
Cette étude a été
réalisée auprès d'un échantillon de 7 participants
volontaires. Le premier groupe était constitué de 7 hommes
porteurs de troubles schizophréniques et âgés de 31
à 54 ans. Ce groupe a été apparié selon les
critères sexe et âge à un groupe contrôle,
lui-même composé de 7 participants ne présentant pas de
trouble génétique, psychiatrique ou neurologique (cf annexe
A).
Ce projet de recherche a été
réalisée en partenariat avec les CMP Villette et Quadrille, tous
deux rattachés au Centre Hospitalier Le Vinatier. Les participants du
groupe test ont été identifiés et recrutés par les
médecins psychiatres des CMP.
Matériel
Pour les deux tâches de reconnaissance des
expressions faciales émotionnelles proposées dans le cadre de
cette recherche, les visages de la KDEF data base (Karolinska Directed
Emotional Faces) (Lundqvist, D., Flykt, A., & Öhman, A., 1998) (voir
annexe B), reconnus pour leur taux de reconnaissance en terme
d'expressivité émotionnelle ont été
utilisés.
Pour la première tâche de reconnaissance,
nous avons utilisé un ordinateur équipé du logiciel
E-Prime 3.0. Celui-ci nous a permis de dérouler la séquence de
test et d'extraire les résultats
générés.
A partir de ce logiciel, nous avons ainsi pu
dégager les informations relatives à trois indicateurs de
reconnaissance des émotions : le taux de reconnaissance correcte, le
seuil de perception qui correspond au degré d'intensité de l'EFE
à partir duquel l'émotion est reconnue par le sujet et enfin le
taux d'intrusions où le terme d'intrusion réfère à
une émotion perçue à la place d'une autre.
Dans le cadre de cette première tâche,
six identités (trois femmes et trois hommes) ont été
présentées (figure 1).
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Figure 1 : 6 identités extraites de la
KDEF et montrant une émotion neutre
La seconde tâche de reconnaissance a
été réalisée à partir d'un écran
où le sujet a pu voir défiler quatre-vingts photographies de
visages issues des 16 identités de la KDEF. Grâce à l'eye
tracker Tobii pro II, les mouvements oculaires des participants ont pu
être enregistrés. Couplé à un logiciel et par
l'intermédiaire d'un signal lumineux infrarouge, ce système
permet de relever des informations liées à l'activité
oculaire des participants : nombre et durée moyenne des fixations (en
ms), temps total de fixation par expression (en ms), hauteur moyenne des
fixations (en pixels), distance moyenne entre les fixations (en
pixels).
Procédure
Pour le groupe test, les deux expériences se
sont déroulées dans les locaux des CMP Villette et Quadrille. En
amont de la passation, les patients identifiés comme porteurs de
troubles schizophréniques se sont vu remettre un descriptif du projet de
recherche clinique (cf annexe C) par les psychiatres qui les suivaient et ont
ainsi pu donner ou non leur aval pour participer à cette recherche. A
l'issu des passations, un temps de restitution était pris avec le
patient afin de rendre compte des résultats observés (cf annexe
D). Avec l'accord du patient, ces données ont pu être transmises
au psychiatre référent et ajoutées au dossier patient. Les
informations récoltées à partir de ces deux tâches
de reconnaissance ont également pu être mises en perspectives avec
les données cliniques recueillies dans le cadre des passations et de la
restitution (cf annexe E).
Compte tenu de la situation sanitaire, les sujets du
groupe contrôle ont quant à eux réalisé
l'expérience 1 en visioconférence.
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La première tâche de reconnaissance est
composée de trois séquences d'entraînement et de trente
séquences subdivisées en trois blocs distincts. Les participants
étaient situés à environ 55 centimètres d'un
écran. Il était demandé aux sujets d'identifier
l'expression faciale émotionnelle du visage apparaissant au centre de
l'écran (figure 2) parmi les cinq émotions de base retenues pour
cette tâche et présentées à droite de l'écran
à titre d'exemple, à savoir : colère, dégoût,
joie, peur et tristesse.
Le participant devait alors dire « non »
s'il ne percevait pas d'émotion et « oui » s'il en percevait
une en précisant laquelle parmi les cinq émotions
énoncées ci-dessus.
A chaque début de séquence, le visage au
centre est systématiquement neutre (0% d'intensité
émotionnelle). Celui-ci augmente d'intensité par paliers de 10%
à chaque fois qu'une touche du clavier est actionnée. Le
participant a donc onze réponses à donner pour chacune des
séquences.
Figure 2 : Présentation de
la tâche de reconnaissance 1 réalisée à partir du le
logiciel E-prime. Au centre le visage dont il faut identifier
l'émotion, à droite les exemples des 5 émotions
possibles.
Durant la seconde expérience, le sujet
était assis à environ 55 cm d'un écran. Cette tâche
a été réalisée uniquement par les sujets du groupe
test.
Avant le bloc d'entrainement, le patient était
soumis à une phase de calibration durant laquelle il lui était
demandé de suivre du regard un point blanc en mouvement sur
l'écran. Le stimulus présenté s'arrêtait pendant 1
seconde, à 10 reprises, sur 10 zones différentes de
l'écran. Afin de
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pouvoir valider cette phase de calibration, la
déviation entre le point blanc et la zone de fixation devait se trouver
en dessous d'un degré et demi. Dans le cas contraire, le participant
était invité à réaliser à nouveau cette
étape.
Lors des phases d'entrainement et de test,
l'écran affichait dans un premier temps deux photographies identiques
d'un visage montrant une expression neutre. Une croix rouge était
positionnée au centre de l'écran, au niveau de l'espace entre les
deux images. Il était demandé au sujet de regarder fixement cette
cible afin que l'expression neutre puisse s'animer.
Dans un second temps, après que
l'expérimentateur se soit assuré à partir du logiciel que
la consigne était bien suivie par le patient, l'étape suivante
s'enclenche : la croix disparaît et l'un des deux visages neutres laisse
alors place à un visage présentant la même identité
mais cette fois avec une expression émotionnelle. Pour cette
expérience, le sujet reçoit pour consigne d'identifier à
voix haute l'émotion exprimée par le visage parmi 5
émotions primaires (joie, tristesse, peur, colère ou
dégoût) et ce le plus rapidement possible.
Selon la réponse énoncée par le
participant, l'expérimentateur appuyait sur la touche correspondante :
(J) pour la joie, (T) pour la tristesse, (P) pour la peur, (C) pour la
colère et (D) pour le dégoût.
La phase d'entraînement état
composée de 20 essais présentant 4 identités distinctes
(deux hommes, deux femmes). La phase de test comprenait quant à elle 60
essais regroupant 12 identités (six hommes, six femmes) et, lorsque le
patient le souhaitait, a pu entrecoupée par une pause au bout de 30
essais. Dans chaque bloc, les visages étaient présentés de
façon aléatoire selon les cinq émotions annoncées
ci-dessus de sorte que chaque identité soit vue dans chaque expression
émotionnelle.
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Résultats
Comparaison des groupes test et contrôle sur trois indices
de reconnaissance des expressions faciales émotionnelles
(reconnaissances correctes, seuil de perception, intrusions)
En plus des 7 sujets contrôles (contrôles
A) avec lesquels était appariés les sujets du groupe test, les
scores individuels de chacun des patients du groupe test ont été
comparé avec un groupe contrôle (contrôles B) qui se compose
de 18 participants (11 hommes et de 7 femmes) de 25 à 53 ans
âgés en moyenne de 37,16 ans. Le score de chaque patient a
été comparé à ce groupe en calculant le score z du
patient selon la moyenne et l'écart-type du groupe contrôle B. Un
score z inférieur à -1,96 indique que le patient présente
un déficit par rapport à la population générale
(estimée par les scores du groupe contrôle B).
Groupe A = 7 sujets contrôles appariés au
groupe test
Groupe B = groupe A + 11 sujets
contrôles
Tableau 1 : Pourcentages de reconnaissances
correctes* des deux groupes (Schizophrènes et Contrôles A) sur la
moyenne générale et sur les moyennes de chaque expression faciale
émotionnelle
(Colère, Dégoût, Joie, Peur et
Tristesse).
*ici, l'émotion est considérée comme
étant reconnue lorsque le sujet perçoit l'EFE exprimée
à un niveau
d'intensité de 100%.
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Ce premier tableau nous permet de dégager
différentes données. Tout d'abord, la joie apparaît comme
étant l'émotion la mieux reconnue par les deux groupes puisque
pour chacun, le pourcentage de reconnaissances est de 100% sur cette
émotion. Pour le groupe test, le dégoût s'avère
être l'expression la moins bien reconnue avec un score de reconnaissances
correctes de 64,3%. Le dégoût fait également partie des
expressions les moins bien reconnue par le groupe contrôle A à
égalité avec la colère pour un pourcentage de
reconnaissance de 83,3%. En moyenne, le pourcentage de reconnaissances des EFE
est meilleur chez les sujets contrôles A (89,5%) que chez les sujets
schizophrènes (74,3%) (T(12) = 2.80, p = .0161).
De façon générale, le groupe de
patients schizophrène apparaît comme déficitaire par
rapport au groupe contrôle A en ce qui concerne le pourcentage de
reconnaissances correctes. En effet, quatre des sujets tests présentent
un déficit significatif par rapport au groupe contrôle (cf.scores
z). Par ailleurs, chez cinq des sept sujets schizophrènes, la moyenne
des pourcentages de reconnaissances est inférieure à celle du
groupe contrôle A (90,9%).
Comme nous l'avons vu plus tôt, des
études ont pu montrer l'influence du stade d'évolution de la
maladie sur le traitement des expressions émotionnelles (Green et al.,
2003 ; Loughland et al., 2002). Nos résultats penchent plutôt en
faveur de cette hypothèse puisque le pourcentage de reconnaissances
correctes du patient dont les symptômes schizophréniques sont
considérés comme très stabilisés (test 6)
s'avère être non seulement largement supérieur à
celui de cinq des autres individus du groupe test mais également
très proche voir supérieur à celui de plusieurs des sujets
du groupe contrôle B (z = - 0,038).
Par ailleurs, nos résultats montrent que le
seul des patients dont les symptômes de la maladie sont négatifs
est celui qui a obtenu le meilleur score de reconnaissance correctes (90%),
conjointement au sujet stabilisé.
Tableau 2 : Tableau de diagnostic de la
schizophrénie et de son état par patient
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Tableau 3 : Seuil de perception* des deux
groupes (Schizophrènes et Contrôles) sur la moyenne
générale et sur les moyennes de chaque expression
émotionnelle
(Colère, Dégoût, Joie, Peur et
Tristesse).
*le seuil de perception correspond au degré
d'intensité de l'EFE à partir duquel l'émotion est
perçue.
Manifestement, la joie est l'expression qui est
identifiée la plus rapidement puisqu'elle est respectivement
perçue par le groupe test et le groupe contrôle A à partir
d'un pourcentage d'intensité moyen de 29,6% et 28,1%. La tristesse est
la deuxième émotion la mieux perçue chez le groupe test
(47,2%) tandis qu'elle est la troisième émotion la mieux
perçue chez le groupe contrôle A (45,1%) après le
dégoût (34%).
En moyenne, les sujets du groupe contrôle A ont
besoin que les EFE soient exprimées avec une intensité de 40,3%
pour pouvoir les reconnaître alors que les sujets schizophrènes du
groupe test peuvent reconnaître une émotion lorsque celle-ci est
exprimée, en moyenne, avec une intensité de 47,6%. La
différence n'est pas significative (T(12) = 1.40).
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Les résultats obtenus ne nous permettent pas de
mettre en avant un déficit significatif du seuil de perception chez les
schizophrènes. En effet, seul un des sujets présente un score z
attestant d'un déficit significatif du seuil de perception.
Néanmoins, six des sept sujets tests ont un seuil de perception plus
élevé que la moyenne du groupe contrôle A.
Par ailleurs, nos données montrent que le
patient de notre échantillon avec un profil stabilisé a un seuil
de perception des EFE de 31,2%, score qui s'avère être bien en
deçà de celui des autres sujets du groupe test mais
également en dessous de la plupart des sujets du groupe contrôle B
(z = -0,45).
Tableau 4 : Pourcentage d'intrusions* des deux
groupes (Schizophrènes et Contrôles) sur la
moyenne générale et sur les moyennes de chaque expression
émotionnelle (Colère, Dégoût, Joie, Peur et
Tristesse).
*il s'agit d'une intrusion lorsque l'émotion est
perçue par le sujet à la place d'une autre.
En moyenne, les expressions faciales
émotionnelles sont confondues entre elles à hauteur de 2,045%
pour le groupe contrôle A et 4,329% pour le groupe test. Chez les sujets
schizophrènes, la joie (6,926%) et la tristesse (6,277%) sont les
expressions les plus perçues à la place d'une autre (voir annexe
F) tandis qu'il s'agit de la tristesse (5,195%) et de la
colère
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(1,623%) pour le groupe contrôle A, la joie
(0,974%) étant l'émotion la moins confondue pour ce groupe (voir
annexe G).
Deux des sept sujets schizophrènes
présentent un déficit significatif en ce qui concerne le score
d'intrusion (z > 1,96) et quatre d'entre eux ont un score moyen
supérieur à celui du groupe contrôle B (2,332%).
Néanmoins, ces résultats ne témoignent pas d'un
déficit significatif pour le pourcentage d'intrusions des sujets
schizophrène par rapport au groupe contrôle.
Liens entre les paramètres oculo-moteurs, les
spécificités de reconnaissance des EFE sur les 3 indicateurs de
reconnaissance et la symptomatologie des patients schizophrènes.
Dans le cadre de cette seconde tâche de
reconnaissance, quatre indicateurs concernant les spécificités
oculo-motrices des participants ont pu être traités. Le
pourcentage de reconnaissances correctes a également pu être
évalué lors de cette tâche. Seules les données de
cinq des sept patients du groupe test ont pu être analysées.
Néanmoins, ces données nous permettent d'ores et
déjà de dégager quelques pistes d'analyse.
Tableau 5 : Données oculomotrices
(nombre de fixations par expression, durée moyenne des fixations
en ms, temps total de fixation par expression, hauteur moyenne des fixations
en pixels en partant du haut de l'écran, distance moyenne entre les
fixations en pixels), trois indicateurs de reconnaissance des EFE
et symptomatologie des sujets du groupe test.
Pour l'ensemble des cinq sujets schizophrènes,
le pourcentage de reconnaissances correctes a augmenté entre la
première tâche de reconnaissance et la seconde. Cependant, cette
amélioration qui est probablement liée à un effet
d'entrainement, s'avère être relativement faible chez le seul des
participant schizophrène non stabilisé (+2,2%) par rapport aux
autres participants du groupe test qui montrent des augmentations qui varient
entre 8,3% et 13,3%.
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Par ailleurs, nos données mettent en
évidence que les sujets qui souffrent d'une schizophrénie avec
symptômes positifs (test 5 et test 7) présentent les deux plus
hauts scores pour le nombre de fixations, le temps total de fixations et la
distance entre les fixations. Ces résultats corroborent seulement en
partie l'existence d'une corrélation positive entre symptômes
positifs et amplitude de l'exploration visuelle qui a pu être
observée dans le cadre d'autres travaux (Gaebel et al.,
1987).
Parmi le groupe test, ces deux patients sont
également ceux dont le score de reconnaissances correctes est le plus
faible, tant dans la première tâche de reconnaissance que dans la
seconde. Néanmoins sur trois de ces quatre indicateurs, le patient dont
les symptômes positifs sont stabilisés (test 7) présente de
meilleures performances que la personne dont les symptômes ne sont pas
stabilisés (test 5).
Nous proposons à présent de nous pencher
sur les particularités de reconnaissance du sujet test 7
diagnostiqué comme porteur d'une schizophrénie avec
symptômes positifs. A l'issu de la passation, le patient explique la
manière qu'il a d'identifier les expressions faciales
émotionnelles d'une personne : « Je ne m'autorise pas à
penser quelque chose si je n'en suis pas sûr. Si je commence à
penser quelque chose, ça me rend parano donc je laisse mes
pensées à l'écart ». Les données cliniques et
chiffrées recueillies nous renseignent sur le fonctionnement cognitif
compensatoire mis en place par ce patient. Il apparaît que le sujet 7 est
celui qui présente la hauteur moyenne des fixations la plus basse (468
pixels) et le seuil de perception les plus élevés (68%) mais
également le pourcentage d'intrusions le plus faible (0,303%). La
distance moyenne entre chaque fixation et le temps total de fixation sont
également particulièrement élevés.
Aussi, il semblerait que le fait d'espacer les points
de fixation, de regarder davantage vers le bas du visage, de prendre son temps
et de préférer ne pas donner de réponse plutôt que
d'émettre un faux jugement soient des stratégies compensatoires
mises en place par ce sujet pour lutter contre les difficultés de
reconnaissance des EFE, les intrusions, et plus largement, les symptômes
positifs de la maladie dont il cherche à se protéger.
Néanmoins, parmi les 5 patients, le sujet 7 est celui qui regarde le
moins vers le bas du visage (468 pixels) pour compenser ses
difficultés.
Le sujet 3 dont le diagnostic n'a pu être
clairement posé présente également des
particularités de fonctionnement cognitif. Le saut aux conclusions,
biais cognitif fréquemment
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observé dans la schizophrénie (Evans,
Averbeck et Furl, 2015), semble être particulièrement à
l'oeuvre chez ce patient. En effet, ce sujet présente à la fois
le temps total fixations le plus bas (1477 ms) et le taux d'intrusions le plus
élevé (10,227% ; z = 4,2) par rapport au groupe contrôle et
au groupe test.
Discussion
L'objectif de cette recherche était, d'une
part, de venir confirmer les résultats de précédents
travaux de recherche concernant les difficultés de reconnaissance des
expressions faciales émotionnelles chez des adultes porteurs de
schizophrénie tout en s'intéressant à la nature de ces
difficultés. Il s'agissait dans un second temps d'analyser
différents aspects du pattern d'exploration visuelle de ces personnes
dans le but de faire ressortir d'éventuelles spécificités
saillantes qui pourraient être corrélées à certaines
difficultés susceptibles d'altérer la reconnaissance des
émotions.
Nos résultats n'ont pu confirmer qu'une partie
de nos hypothèses. Comme les travaux de recherche portant sur ce sujet
et qui ont pu être menés antérieurement, nous avons
retrouvé une altération significative des performances de
reconnaissance des expressions, mais seulement sur l'un de nos trois
indicateurs de reconnaissance à savoir le taux de reconnaissances
correctes.
Les données issues de cette étude ne
nous ont par ailleurs par permis de mettre en évidence un lien
déterministe entre les difficultés de reconnaissance et les
spécificités du pattern d'exploration visuelle.
L'enjeu de ce travail était également de
mettre en évidence le type de difficulté de reconnaissance
rencontré par les personnes atteintes de schizophrénies et les
spécificités de leur pattern d'exploration à des fins de
psychoéducation et de remédiation cognitive. Aussi, cette
recherche a pu permettre à quelques patients de prendre conscience de
leurs difficultés de reconnaissance des émotions faciales (seuil
de perception/intrusions), et pour beaucoup, du manque d'exploration de la
partie basse des visages.
Par ailleurs, le protocole de cette expérience
avait recours à des stimuli présentés sous forme de
photographies (Base KDEF). Bien que ceux-ci soient standardisés, il
s'agissait de
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stimulus statiques. Or ils ne peuvent être
considérés comme étant représentatifs de la vie
réelle dans laquelle les expressions faciales émotionnelles sont
dynamiques et comprises dans un certain contexte.
Il pourrait être intéressant de
poursuivre des investigations qui explorent les liens entre l'altération
des capacités de reconnaissance, le traitement de l'information faciale
émotionnelle et la symptomatologie des personnes porteuses de
schizophrénie. Afin de rendre possible un consensus il apparaît
important de tenir compte de la réplicabilité
méthodologique : mêmes stimuli, même protocole
expérimental et même critères de sélection des
participants et ce afin de réduire les fluctuations de performances en
lien avec à la diversité des contextes
expérimentaux.
Nous avons pu voir que
l'hétérogénéité des manifestations de la
schizophrénie est une des caractéristiques inhérentes
à cette maladie. Aussi, répertorier les sujets selon leur
symptomatologie peut parfois s'avérer complexe et de fait, peut
constituer un aspect limitant à ce type de recherche.
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