CONCLUSION GENERALE
« African countries should promote good governance
and diversify their economies. »
-Atangana Ondoa (2019)
L'objectif principal de ce travail était d'identifier
les ressources naturelles qui contribuent le plus à la croissance en
Afrique sur la période allant de1998 à 2017. A cet objectif
principal, nous avons associés les deux objectifs secondaires suivants :
identifier les ressources naturelles qui contribuent le plus à la
croissance de la productivité totale des facteurs en Afrique et celles
qui contribuent le plus à la croissance du PIB en Afrique. En vue
d'être cohérent avec ces objectifs, nous avons
décidéd'organiser notre travail autour de deux parties
subdivisées chacune en deux chapitres. Dans le chapitre 1 de la
première partie, nous avons analysé la relation théorique
qui existait entre les ressources naturelles et la croissance de la
productivité totale des facteurs, puis dans le chapitre 2 de la
première partie, nous avons effectué une analyse empirique de
cette relation. Dans le chapitre 3 qui est la deuxième partie de notre
travail nous avons vu la relation théorique existante entre les
ressources naturelles et la croissance du PIB, puis une analyse empirique de
cette relation au chapitre 4. Dans le but d'atteindre nos objectifs, nous avons
formulé deux hypothèses spécifiques que nous avons
soumises à l'épreuve des données dans les chapitres 2 et 4
de notre travail. Pour cela, nous avons eu recours à des données
de sources secondaires de la Banque Mondiale (WDI 2018, WGI 2018) et la Penn
World Table (PWT 9.1). La manipulation de ces données nous a permis de
faire recours à la méthode des moments
généralisés en système (GMM) d'Arellano-Bover
(1995) / Blundell-Bond (1998) pour l'estimation du premier modèle et
à la méthode des doubles moindres carrés (DMC) de Balestra
et Varadharajan-Krishnakumar(1987) pour l'estimation du deuxième
modèle. De ces estimations, il ressort les principaux résultats
suivants :
D'abord, pour les indicateurs des ressources naturelles, nous
avons fait l'analyse en fonction du type des rentes (Pétrolière,
minière, gazière et forestière), nos résultats nous
montrent que seule lesrentes pétrolière et minièreont un
effet positif et significatif sur les nos les indicateurs de croissance
économique retenues pour capter, à savoir la croissance de la
productivité et la croissance du PIB par tête. Ces
résultats se trouvent dans la ligné des travaux sur la
malédiction des ressources naturelles, nous mettons en évidences
les auteurs comme(Alexeev et Conrad, 2009; Brunnschweiler et Bulte, 2008;
Philippot, 2008) qui ont montrés qu'en utilisant l'abondance des
ressources (production de ressources et réserves ou actifs du sous-sol),
l'on aboutissait aux résultats selon lesquels il existe une relation
significative et positive entre les ressources naturelles et la croissance.
Alexeev et Conrad(2009)examinent la relation entre l'abondance des ressources
naturelles « ponctuelles » et la croissance économique en
utilisant le la croissance du PIB par tête. Ces auteurs,montrent dans
leurs résultats que la rente pétrolière et minière
ont une relation positive et significative avec le PIB par habitant.Pour eux il
y a peu ou pas de preuves que les grandes dotations en pétrole ou en
minéraux ralentissent la croissance économique à long
terme. En fait, les données disponibles lors de leurs études
suggèrent que les ressources naturelles favorisent la croissance
à long terme.Philippot(2008) quant à lui commence par classifier
les types de ressources pour mieux apprécier les effets de chacune sur
l'économie. Ainsi il arrive aux résultats selon lesquels les
ressources ayant une contribution positive et significative sur
l'économie sont les ressources naturelles dites
« concentrées »,comme le pétrole et les
minerais.
En outre, les déterminants macroéconomiques tels
que, l'ouverture commerciale, l'investissement direct étranger, les
dépenses publiques, le taux de scolarisation primaire pour mesurer le
capital humain, l'accès à l'électricité pour
mesurer le niveau des infrastructuressont tous des variables ayant des effets
significatifs sur la croissance en Afrique. Ainsi, on ales IDE qui contribuent
positivement à la croissance des pays riches en ressources, ces
résultats vont en accord avec les travaux de (Mamoudou et Mezui, 2017;
Ngouhouo, 2008) pour ces auteurs, l'attractivité des IDE en Afrique
permet de réduire l'intensité la malédiction des
ressources et par conséquent d'amorcer la croissance économique.
De même, les dépenses publiques ont un effet positif sur la
croissance du PIB mais négatif sur la croissance de la
productivité, ces résultats ont été
démontré par (Karimu et al., 2017; Philippot, 2008; Alter et al.,
2017), pour Karimu et al. (2017), les loyers des ressources augmentent
considérablement l'investissement public en Afrique subsaharienne et que
cela dépend généralement de la qualité des
institutions politiques.Toutefois, il est à noter que le taux de
scolarisation mis en relation avec les ressources, a un effet négatif
sur la croissance, ce résultat va dans le sens des travaux de
-(Gylfason, 2001; Atangana Ondoa, 2019).L'ouverture commerciale a
également un effet négatif et significatif sur la croissance,
ceci peut s'expliquer par le fait que les économie Africaines ont une
balance commerciale faible du fait des exportations beaucoup plus
portées par les produits primaires. Le niveau des infrastructures est
également significativement faible.
Enfin, nous avons pris en considérons les indicateurs
institutionnels comme le contrôle de la corruption, l'efficacité
gouvernementale, et la stabilité politique. Ces variables sont
corrélées négativement avec les ressources naturelles et
le niveau de croissances -(Atangana Ondoa, 2019; Mehlum et al., 2006; Tornell
et Lane, 1999). En effet, pour Atangana Ondoa (2019);l'abondance des
matières premières affaiblit les institutions, nuit à la
démocratie, augmente la probabilité d'une guerre civile,
encourage de mauvaises politiques de régulation et conduit à de
mauvais résultats de développement.
D'après ce qui précède, en ce qui nous
concerne, nous formulons des recommandations de politique économique.En
effet, pour amorcer un développement durable en profitant des recettes
issues des ressources naturelles, les économies Africaines
doivent :
· Mettre en place des institutions solides pour
garantir la bonne conception des politiques qui puissent avoir toute
l'efficacité voulue au sein des économie Africaines.
Face à un contexte général de mauvaise
qualité des instituions en Afrique, la bonne gouvernance aiderait
à ce que les recettes provenant des matières premières
profitent à toute la société à travers le
financement des besoins en dépenses publiques. C'est la raison pour
laquelle il est si important que les institutions soient rigoureusement tenue
de rendre des comptes. L'expérience des pays du continent tel que le
Botswana montre le rôle important que des institutions solides,
indépendantes et responsables peuvent jouer dans les pays riches en
ressources naturelles. Une bonne gouvernance permettrait la mise en place d'un
climat propice pour les affaires. En effet, l'enjeu ici serait non seulement
d'accroître et de faciliter l'entrée des investissements
étrangers, mais aussi de viser des catégories précises
d'investissements à contenu technologique important, susceptibles
d'avoir un impact positif sur la productivité de l'économie
nationale, notamment à travers le transfert de technologies
sophistiquées et les bonnes pratiques managériales. Il s'agit
aussi de développer des compétences humaines pour que le pays
puisse à la fois attirer l'IDE et exploiter pleinement ces
retombées sur la productivité de l'économie nationale
à travers l'assimilation des technologies étrangères.
· Accélérer la diversification et
approfondir les liens propices à la transformation
structurelle
Les stratégies sur la diversification et la
création de liens sont nécessaires à l'industrialisation,
en tirant parti des richesses naturelles, en créant des emplois et en
pérennisant la production de recettes. Pour ce faire, les gouvernements
devraient : Adopter des politiques propices à la diversification et
accélérer le développement industriel, en
réorientant les rentes provenant des ressources naturelles vers les
activités qui stimulent le développement en créant de la
valeur ajoutée ; réorienter l'épargne et les recettes
intérieures vers les investissements productifs, tout en luttant
fermement contre la corruption, l'inefficacité et le gaspillage ;adopter
des stratégies exhaustives sur les ressources naturelles, afin qu'elles
développent les activités à forte intensité de
main-d'oeuvre des secteurs d'amont, ainsi que celles situées très
en aval, après la fabrication des produits intermédiaires
à forte intensité de capital, afin qu'elles emploient plus de
main-d'oeuvre. Ces stratégies nationales ou régionales
contribueront de toute évidence à remplacer les importations et
à diversifier les exportations ;
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