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Ressources naturelles et croissance économique en Afrique


par Achille Ondoua
Université de Yaoundé II (Soa) - Master 2 en Economie 2019
  

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b) Approche économique

D'abord, pour les indicateurs des ressources naturelles, nous avons fait l'analyse en fonction du type des rentes (Pétrolière, minière, gazière et forestière), nos résultats nous montrent que seule les rentes pétrolière et minière ont un effet positif et significatif sur les nos les indicateurs de croissance économique retenues pour capter, à savoir la croissance de la productivité et la croissance du PIB par tête. Ces résultats se trouvent dans la ligné des travaux sur la malédiction des ressources naturelles, nous mettons en évidences les auteurs comme (Alexeev et Conrad, 2009; Brunnschweiler et Bulte, 2008; Philippot, 2008) qui ont montrés qu'en utilisant l'abondance desressources (production de ressources et réserves ou actifs du sous-sol), l'on aboutissait aux résultats selon lesquels il existe une relation significative et positive entre les ressources naturelles et la croissance. Alexeev et Conrad(2009)examinent la relation entre l'abondance des ressources naturelles « ponctuelles » et la croissance économique en utilisant le la croissance du PIB par tête. Ces auteurs, montrent dans leurs résultats que la rente pétrolière et minière ont une relation positive et significative avec le PIB par habitant. Pour eux il y a peu ou pas de preuves que les grandes dotations en pétrole ou en minéraux ralentissent la croissance économique à long terme. En fait, les données disponibles lors de leurs études suggèrent que les ressources naturelles favorisent la croissance à long terme. Philippot(2008) quant à lui commence par classifier les types de ressources pour mieux apprécier les effets de chacune sur l'économie. Ainsi il arrive aux résultats selon lesquels les ressources ayant une contribution positive et significative sur l'économie sont les ressources naturelles dites « concentrées », comme le pétrole et les minerais.

S'agissant des variables macroéconomiques utilisées dans ce modèle, étant donné que nous avons fait deux régressions, les principaux résultats obtenus dans l'équation 1 nous montre que toutes les variables macroéconomiques ont eu un effet significatif sur les la croissance du revenu par tête en Afrique durant la période d'étude. Toutefois, lorsqu'on linéarise le PIB par tête pour réduire `effet taille, on se rend compte que certaines variables perdent leurs poids et on a ainsi l'investissement direct étranger,l'ouverture commerciale, les dépenses publiques, le taux brut de scolarisation dans le primaire et la population active qui ont des coefficients significatifs au seuil respectivement de 10%, 5%,5%,5% et 1%.

Les résultats sur le capital humain montrent un effet négatif et significatif sur la croissance du PIB ces résultats vont en accord avec la littérature sur la malédiction des ressources naturelles en effet, Gylfason (2001) et Papyrakis et Gerlagh (2004) soutiennent que les rendements élevés du secteur de l'extraction des ressources naturelles réduisent les rendements relatifs de la scolarisation dans les économies riches en ressources et, par conséquent, entraînent une baisse des investissements en capital humain.

Un autre canal de transmission présumé de la malédiction des ressources naturelles, suggéré par Gylfason et Zoega (2001) et Hodler(2006), est l'effet négatif des ressources naturelles sur l'investissement en capital physique. Hodler, par exemple, soutient que la richesse en ressources naturelles dans les pays fractionnés augmente la probabilité de conflits internes et crée une incertitude qui réduit l'investissement. La variable utilisé dans notre modèle est l'attractivité des IDE et les résultats en tirés de nos estimations vont en désaccord avec les travaux de ces derniers car elle montrent un effet positif et significatif sur la croissance ce qui est en accord avec les travaux de Aleksynska et Havrylchyk (2013) ;Asiedu (2006) et Morisset (2000) qui ont eu à relever que, peu importe la qualité des institutions, la capacité des pays africains à attirer les capitaux privés est largement liée à l'existence des ressources naturelles.

Par ailleurs,parmi les trois variables institutionnelles, il n'y a qu'une seule variable institutionnelle qui est positive et significative au seuil de 1% (dans la première équation) à savoirl'effectivité gouvernementale ; d'où il est important pour le gouvernement de mettre un accent particulier sur la maîtrise de la corruption et la stabilité politique permettant d'améliorer le niveau de bien-être. Tandis que dans l'équation 2 toutes les trois variables sont positive mais la stabilité politique reste non significative ; ceci peut s'expliquer par le fait que Les activités extractives sont plus enclines à générer de la corruption surtout dans les pays ayant des institutions faibles. On assiste à l'instauration d'un cercle vicieux où l'abondance de ressources naturelles corrompt les institutions et permet en plus à des régimes autoritaires de se maintenir au pouvoir. Ces derniers se servent des revenus rentiers et les redirigent vers les groupes d'influence politiques, économiques et militaires ou encore pour apaiser les tensions(Brunnschweiler et Bulte, 2009; Collier et Hoeffler, 2002, 2009; Mehlum et al., 2006). Evidemment, ce détournement de fonds va au profit des élites et au détriment des populations auxquelles les classes dirigeantes ne rendent aucun compte, le but étant ici de soulever un problème de transparence gouvernementale.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld