Introduction
Dans le chapitre précèdent, nous avons fait une
analyse théorique de la relation entre les ressources naturelles et la
croissance du PIB, de cette analyse, plusieurs auteurs ont montré que
les rentes tirées des ressources naturelles induisent une
appréciation du taux de change réel et rendent les secteurs non
liés aux ressources naturelles non productive.Corden et Neary(1982) ont
montré que l'exploitation des matières premières attirent
la main d'oeuvre de l'industrie manufacturière vers l'industrie
extractive en raison des salaires plus attractifs dans le secteur. Etant
donné qu'il existe plusieurs types de ressources naturelles, nous avons
décidé de prendre individuellement chaque rente des ressources
naturelles à la place de la rente totale. L'objectif ici étant
d'identifier parmi la rente pétrolière, gazière,
forestière et minière, celle(s) qui contribuent le plus à
la croissance du PIB. Dans ce chapitre, il sera question pour nous de faire une
analyse descriptive (section 1) de la relation entre ces différentes
rentes des ressources naturelles et la croissance du PIB, ensuite nous ferons
une analyse économétrique (section 2) pour confirmer ou infirmer
notre hypothèse selon laquelle le gaz naturel, le pétrole, le
foret et les minerais impactent sur la croissance du PIB et ceci de
manière significative et positive.
Pour le faire, nous utilisons principalement les
données de la World Development Indicators (WDI, 2018) pour la plupart
des variables macroéconomique et les rentes des ressources naturelleset
les variables institutionnelles sont tirées de la Worldwide Governance
Indicators (WGI, 2018). Notre période d'étude s'étend de
1998 à 2017. Notre champ d'études quant à lui couvre
l'ensemble des pays de l'Afrique à l'exception de Djibouti,
l'Erythrée, la Somalie et le Sud Soudan. Ces pays ont été
exclu en raison de l'indisponibilité des données.
Section I : Ressources
naturelles et croissance du PIB : les faits stylisés
Dans cette section nous nos attèlerons dans un premier
temps à faire une analyse descriptive des données et étude
comparative entre croissance du PIB et loyers total des ressources
naturelles ; dans un second temps, nous examinerons l'evolution de la
croissance de la productivité totale des facteurs avec chacune des
différentes rentes.
I.1 : Analyse descriptive
des données et étude comparative entre croissance du PIB et
loyers total des ressources naturelles
Il s'agit dans cette section, de présenter les
principaux résultats statistiques de nos données (Cf. Annexe 11)
et de donner une interprétation à ceux-ci.
I.1.1 : Analyse
descriptive des donnés
L'analyse descriptive de nos variables démontre que
l'évolution du PIBpar tête des économies Africaines dans
l'ensemble a presque toujours été croissant. Toutefois, cette
évolution est marquée par des disparités individuel.
Aussi, il est démontré que les économiesont
été plus volatiles. En effet, durant la période de 1998
à 2017, l'écart-type du PIB par habitant était
élevé (3146.741$) avec un niveau moyen de 2399.84$. Le niveau
moyen des loyers des ressources naturelles en pourcentage du PIB est de 12.79%.
Dans certains pays, cette statistique atteint les84.23% et son
écart-type est de 12.89. Lorsqu'on s'intéresse aux
différents types de rentes, on a les différents constats
suivant : La rente pétrolière a une moyenne de 5.063% pour
un écart type de 12.105 avec des fortes dispersions allant
jusqu'à 78.552% pour certain pays.La rente minière a une moyenne
de 1.895% pour un écart type de 5.073 avec des fortes dispersions allant
jusqu'à 46.625% pour certain pays. La rente gazière a une moyenne
de 0.25% pour un écart type de 0.785 avec des fortes dispersions
avoisinant les 5.704% pour certain pays. Les loyers forestiers ont une moyenne
de 5.463% pour un écart type de 6.093 avec des fortes dispersions allant
jusqu'à 40.427% pour certain pays.
La formation brute de capital fixe (en % du PIB) est
relativement faible sur la période soit 22.22%. Le niveau moyen de
l'inflation est de 9.771%. Le taux brut moyen de scolarisation dans le primaire
est de 96.896%. Toutefois, certains pays sont encore à la traine en
matière d'éducation par exemple, durant les 20 années de
l'étude, la Guinée équatoriale et le Mali,affiche un taux
de scolarisation dans le primaire très faible à la moyenne
respectivement 43% et 61%. Ceci peut être expliquer par un faible niveau
des dépenses liées à l'éducation soit un niveau
moyen de 4.248% dans le continent. Le PIB moyen (dollars constants de 2010) est
de 3.41e+10 dollars. Mais dans certains pays africains, il ne dépasse
pas 1.20871E+11dollars. Le problème d'électricité en
Afrique reste critique, en effet seulement 41.213% de la population ont
accès à l'électricité.
La qualité de la gouvernance est mauvaise en Afrique
puisque les valeurs moyennes des trois indicateurs de gouvernance retenus sont
négatifs.
Graphique 4.1: Evolution du PIB
par tête en Afrique (1998-2017)
Source : Auteur
à partir des données de la WDI
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