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Mises en valeur agricole et dynamique des agroforêts dans les savanes autour de Bafia, centre-Cameroun


par Christine Vanessa Ntsama
Université de Yaoundé 1 - Master 2021
  

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II.1 Délimitation thématique

La thématique que nous abordons a déjà eu à faire l'objet de plusieurs études par certains auteurs mais pas dans les mêmes objectifs. Dans le cadre de notre étude, cette thématique est abordée sur une approche environnementale, c'est-à-dire que nous nous limiterons à étudier la contribution des cultures extensives au recul des savanes et l'avancée des agro forêts.

II.2 Délimitation temporelle

Ce sujet s'inscrit dans le thème général de la spécialité « dynamique de l'environnement et des risques » du cycle de Master en Géographie de l'Université de Yaoundé I. Face au phénomène d'aménagement agricole favorisant une augmentation du taux de boisement, un meilleur recouvrement des sols et voir plus loin une augmentation du potentiel de stockage de carbone. Les arbres peuvent être laissés dans les champs pour plusieurs raisons : pharmaceutique, d'ornement, d'ombrage, de fertilisation d'alimentation, de bois de

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chauffage..... A Bafia, la mise en valeur agricole favorise une meilleure implication écologique de l'agroforesterie et une conservation de la biodiversité. Telles sont les raisons qui justifient cette étude autour du thème « Les mises en valeur agricole et la dynamique des agroforêts dans les savanes autour d Bafia, Centre-Cameroun ».

II.3 Délimitation spatiale

Une notion d'échelle d'analyse existe parce que chaque site a des réalités différentes de l'autre, nous travaillons sur la commune de Bafia qui est le chef-lieu du département du Mbam et Inoubou, région du centre Cameroun. L'arrondissement dont la ville porte le nom, s'étend sur la rive Sud du fleuve Mbam, en bordure occidentale du plateau central Camerounais. Il couvre une superficie d'environ 370 km2 et occupe la brèche de terre, coincée entre 4° 37» et 4°46' de latitude Nord, 11°6' et 11°18' de longitude Est. Bafia est distant de Yaoundé, la capitale du Cameroun de 120 kilomètres. L'arrondissement de Bafia est limité au Nord par le fleuve Mbam, limite naturelle avec les communes de Deuk et de Ngoro, au Nord-Ouest par la commune de KonYambetta, à l'Est et au Sud par la commune d'Ombessa, à l'Ouest par la commune de Kilki (Figure 1). Sa population est estimée à 56 506 habitants en 2005 selon le PCD de Bafia, une densité de la population de 158,61 habitants /km2, son nombre de village est de 32 dont 4 villages dans l'espace urbain (selon le PCD de Bafia de 2005)

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Source : INC fond de carte topographique Yaoundé, 1/200 000

Figure 1: carte de localisation de l'Arrondissement de Bafia

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III. PROBLEMATIQUE

Contrairement à ceux que pensent certains auteurs, les mises en valeur agricole ne conduisent pas systématiquement à la désertification et à la dégradation des terres. A Bafia, ces aménagements agricoles favorisent plus tôt une augmentation du taux de boisement, dont un meilleur recouvrement des sols et voir plus loin une augmentation du potentiel de stockage de carbone. (Beer ; 2004) pense que l'introduction d'une diversité végétale dans un agro écosystème peut profondément modifier le micro climat ; la présence d'arbres associés à une culture tamponne la température de l'air et du sol et diminue la vitesse des vents et la quantité et la qualité de lumière transmise et augmente surtout l'humidité relative de l'air et l'humidité des sols dans le sous-étage. Les plantations, la vitesse des vents peuvent être réduite de 72% du fait de la présence d'arbres en association avec les caféiers (Pezzopaane ; 2010). (Weiner ; 2001) pense que dans les zones où les arbres d'ombrages sont en faible densité, la diminution de la compétition interspécifiques en plus de l'augmentation des ressources abiotiques permettent une meilleure nutrition et donc un meilleur développement des plantes s'installant sur ces zones. Les arbres peuvent être laissés dans les champs par défaut, c'est-à-dire que leur présence n'est pas particulièrement souhaitée mais la dureté de leur bois (Conkin, 1957 ; Dove, 1985 ; Dounias, 1993 ; Rosler, 1997), la grosseur de leur tronc, le manque de main-d'oeuvre ou encore des contraintes de calendrier liées aux aléas climatiques (Dounias, 1993) conduisent le cultivateur à prendre la décision de ne pas les couper. D'autres vont meme jusqu'à parler (Carrière, obs. Pers), pour certaines populations de savane (Les Dupa et les Tikar), du caractère harassant et pénible de l'abattage « dont on se passerait volontiers » (Garine, 1995 ; Dounias, sous presse), qui sert de prétexte pour éviter ce travail d'abattage (De wachter, 1997). D'autres personnes vont enfin évoquer sans discernement (Carrière,obs.pers.) , la paresse et la fainéantise pour expliquer la présence d'arbres dans les champs.

Les paysans tropicaux associent toujours certains arbres à une amélioration de la fertilité du sol (Roussel, 1992) grâce à leurs propriétés fixatrices d'azote (Garine, 1995), à la chute de ses feuilles ou de ses fruits (Mapongmetsem et al, 1998) et de l'eau contenue dans le sol, les arbres étant laissés pour leur ombrage (Belshaw et Bolton, 1993 ; Dounias, 1993), à la prévention contre l'érosion (Dounias, 1993 ; Garine, 1995). D'ailleurs, même les arbres coupés ou brulés ne sont jamais dessouchés (Bahuchet, 1997) et ainsi ils participent à la protection des sols et à la régénération du couvert forestier parfois grâce aux rejets de souche.

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La mise en valeur agricole favorise une meilleure implication écologique de l'agroforesterie sur l'exploitation (amélioration de la couverture du sol, réduction de l'érosion), sur le paysage (la réduction de la dégradation et de la sédimentation, l'augmentation de la disponibilité de l'eau), et sur le plan national (l'amélioration de la biodiversité, l'arrêt et l'inversion de la dégradation des terres). De plus une meilleure implication socio-culturelle de l'agroforesterie sur l'exploitation (l'amélioration de connaissance sur la conservation, la réduction de la pression sur les forêts), sur le paysage (l'augmentation de la sensibilité à la santé environnementale, à la réduction de la déforestation), et sur le plan national (la protection des ressources nationales et naturelles pour les générations futures, le patrimoine). Et enfin une

meilleure implication économique de l'agroforesterie sur l'exploitation (la création des
revenus en espèces additionnels), sur le paysage (la réduction des dégâts sur l'infrastructure hors-site, la création d'emplois) et sur le plan national (l'amélioration des moyens d'existence et du bien-être).

La mise en valeur agricole favorise une conservation relative de la biodiversité des arbres et arbustes. Les agriculteurs de Bafia défrichent les savanes pour mettre des cultures. Ce défrichement est sélectif, ces cultivateurs conservent les arbres peu gênants ou utiles. Parfois, ils introduisent de nouvelles espèces ou conservent une partie de la régénération naturelle. Les administrations protègent les arbres situés dans les champs et les formations naturelles, en interdisant la coupe. Nous devons sécurisés les droits de l'arbre. Ces arbres laissés dans les champs ou plantés sont des besoins alimentaires, pharmaceutique, cosmétique, d'ombrage, de bois de chauffage et d'appropriation. Plusieurs mesures sont à prendre à compte pour conserver la biodiversité exemple l'élaboration des stratégies pour l'utilisation durable, la planification et aussi nous devons adopter des moyens pour une bonne conservation en créant des parcs nationaux, des réserves, aménager le territoire et contrôler l'occupation du sol.

Au regard de ce qui précède, il y'a une sorte de contradiction dans les résultats de la recherche scientifique en ce qui concerne la mise à nu des sols ou de la désertification comme augmentation du taux de boisement et comme une conservation relative de la biodiversité.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote