II.1 Délimitation thématique
La thématique que nous abordons a déjà eu
à faire l'objet de plusieurs études par certains auteurs mais pas
dans les mêmes objectifs. Dans le cadre de notre étude, cette
thématique est abordée sur une approche environnementale,
c'est-à-dire que nous nous limiterons à étudier la
contribution des cultures extensives au recul des savanes et l'avancée
des agro forêts.
II.2 Délimitation temporelle
Ce sujet s'inscrit dans le thème général
de la spécialité « dynamique de l'environnement et des
risques » du cycle de Master en Géographie de l'Université
de Yaoundé I. Face au phénomène d'aménagement
agricole favorisant une augmentation du taux de boisement, un meilleur
recouvrement des sols et voir plus loin une augmentation du potentiel de
stockage de carbone. Les arbres peuvent être laissés dans les
champs pour plusieurs raisons : pharmaceutique, d'ornement, d'ombrage, de
fertilisation d'alimentation, de bois de
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chauffage..... A Bafia, la mise en valeur agricole favorise
une meilleure implication écologique de l'agroforesterie et une
conservation de la biodiversité. Telles sont les raisons qui justifient
cette étude autour du thème « Les mises en valeur agricole
et la dynamique des agroforêts dans les savanes autour d Bafia,
Centre-Cameroun ».
II.3 Délimitation spatiale
Une notion d'échelle d'analyse existe parce que chaque
site a des réalités différentes de l'autre, nous
travaillons sur la commune de Bafia qui est le chef-lieu du département
du Mbam et Inoubou, région du centre Cameroun. L'arrondissement dont la
ville porte le nom, s'étend sur la rive Sud du fleuve Mbam, en bordure
occidentale du plateau central Camerounais. Il couvre une superficie d'environ
370 km2 et occupe la brèche de terre, coincée entre 4°
37» et 4°46' de latitude Nord, 11°6' et 11°18' de longitude
Est. Bafia est distant de Yaoundé, la capitale du Cameroun de 120
kilomètres. L'arrondissement de Bafia est limité au Nord par le
fleuve Mbam, limite naturelle avec les communes de Deuk et de Ngoro, au
Nord-Ouest par la commune de KonYambetta, à l'Est et au Sud par la
commune d'Ombessa, à l'Ouest par la commune de Kilki (Figure
1). Sa population est estimée à 56 506 habitants en 2005
selon le PCD de Bafia, une densité de la population de 158,61 habitants
/km2, son nombre de village est de 32 dont 4 villages dans l'espace
urbain (selon le PCD de Bafia de 2005)
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Source : INC fond de carte topographique Yaoundé,
1/200 000
Figure 1: carte de localisation de l'Arrondissement de
Bafia
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III. PROBLEMATIQUE
Contrairement à ceux que pensent certains auteurs, les
mises en valeur agricole ne conduisent pas systématiquement à la
désertification et à la dégradation des terres. A Bafia,
ces aménagements agricoles favorisent plus tôt une augmentation du
taux de boisement, dont un meilleur recouvrement des sols et voir plus loin une
augmentation du potentiel de stockage de carbone. (Beer ; 2004) pense que
l'introduction d'une diversité végétale dans un agro
écosystème peut profondément modifier le micro climat ; la
présence d'arbres associés à une culture tamponne la
température de l'air et du sol et diminue la vitesse des vents et la
quantité et la qualité de lumière transmise et augmente
surtout l'humidité relative de l'air et l'humidité des sols dans
le sous-étage. Les plantations, la vitesse des vents peuvent être
réduite de 72% du fait de la présence d'arbres en association
avec les caféiers (Pezzopaane ; 2010). (Weiner ; 2001) pense que dans
les zones où les arbres d'ombrages sont en faible densité, la
diminution de la compétition interspécifiques en plus de
l'augmentation des ressources abiotiques permettent une meilleure nutrition et
donc un meilleur développement des plantes s'installant sur ces zones.
Les arbres peuvent être laissés dans les champs par défaut,
c'est-à-dire que leur présence n'est pas particulièrement
souhaitée mais la dureté de leur bois (Conkin, 1957 ; Dove, 1985
; Dounias, 1993 ; Rosler, 1997), la grosseur de leur tronc, le manque de
main-d'oeuvre ou encore des contraintes de calendrier liées aux
aléas climatiques (Dounias, 1993) conduisent le cultivateur à
prendre la décision de ne pas les couper. D'autres vont meme
jusqu'à parler (Carrière, obs. Pers), pour certaines populations
de savane (Les Dupa et les Tikar), du caractère harassant et
pénible de l'abattage « dont on se passerait volontiers »
(Garine, 1995 ; Dounias, sous presse), qui sert de prétexte pour
éviter ce travail d'abattage (De wachter, 1997). D'autres personnes vont
enfin évoquer sans discernement (Carrière,obs.pers.) , la paresse
et la fainéantise pour expliquer la présence d'arbres dans les
champs.
Les paysans tropicaux associent toujours certains arbres
à une amélioration de la fertilité du sol (Roussel, 1992)
grâce à leurs propriétés fixatrices d'azote (Garine,
1995), à la chute de ses feuilles ou de ses fruits (Mapongmetsem et al,
1998) et de l'eau contenue dans le sol, les arbres étant laissés
pour leur ombrage (Belshaw et Bolton, 1993 ; Dounias, 1993), à la
prévention contre l'érosion (Dounias, 1993 ; Garine, 1995).
D'ailleurs, même les arbres coupés ou brulés ne sont jamais
dessouchés (Bahuchet, 1997) et ainsi ils participent à la
protection des sols et à la régénération du couvert
forestier parfois grâce aux rejets de souche.
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La mise en valeur agricole favorise une meilleure implication
écologique de l'agroforesterie sur l'exploitation (amélioration
de la couverture du sol, réduction de l'érosion), sur le paysage
(la réduction de la dégradation et de la sédimentation,
l'augmentation de la disponibilité de l'eau), et sur le plan national
(l'amélioration de la biodiversité, l'arrêt et l'inversion
de la dégradation des terres). De plus une meilleure implication
socio-culturelle de l'agroforesterie sur l'exploitation (l'amélioration
de connaissance sur la conservation, la réduction de la pression sur les
forêts), sur le paysage (l'augmentation de la sensibilité à
la santé environnementale, à la réduction de la
déforestation), et sur le plan national (la protection des ressources
nationales et naturelles pour les générations futures, le
patrimoine). Et enfin une
meilleure implication économique de l'agroforesterie
sur l'exploitation (la création des revenus en espèces
additionnels), sur le paysage (la réduction des dégâts sur
l'infrastructure hors-site, la création d'emplois) et sur le plan
national (l'amélioration des moyens d'existence et du
bien-être).
La mise en valeur agricole favorise une conservation relative
de la biodiversité des arbres et arbustes. Les agriculteurs de Bafia
défrichent les savanes pour mettre des cultures. Ce défrichement
est sélectif, ces cultivateurs conservent les arbres peu gênants
ou utiles. Parfois, ils introduisent de nouvelles espèces ou conservent
une partie de la régénération naturelle. Les
administrations protègent les arbres situés dans les champs et
les formations naturelles, en interdisant la coupe. Nous devons
sécurisés les droits de l'arbre. Ces arbres laissés dans
les champs ou plantés sont des besoins alimentaires, pharmaceutique,
cosmétique, d'ombrage, de bois de chauffage et d'appropriation.
Plusieurs mesures sont à prendre à compte pour conserver la
biodiversité exemple l'élaboration des stratégies pour
l'utilisation durable, la planification et aussi nous devons adopter des moyens
pour une bonne conservation en créant des parcs nationaux, des
réserves, aménager le territoire et contrôler l'occupation
du sol.
Au regard de ce qui précède, il y'a une sorte de
contradiction dans les résultats de la recherche scientifique en ce qui
concerne la mise à nu des sols ou de la désertification comme
augmentation du taux de boisement et comme une conservation relative de la
biodiversité.
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