Chapitre 1 : Analyse de la dette publique en
Tunisie
II. Les types de la politique
budgétaire
Il existe deux types de politique budgétaire ; une
politique expansionniste et une autre restrictive.
II.1 Politique budgétaire
expansionniste
Une politique budgétaire est dite expansionniste
lorsqu'il s'agit d'augmenter les dépenses publiques et (ou) de
réduire les impôts et les taxes. Une augmentation des
dépenses publiques entrainent une augmentation de la production, par
conséquent, une augmentation de la consommation et donc une croissance
économique. Or, pour les classiques une augmentation des dépenses
engendre une réduction des dépenses privées
d'investissement et de la consommation, ce phénomène s'appelle
« effet d'éviction ».
Ce type de politique budgétaire a été
utilisé en Tunisie en 2012 afin de résoudre les retombées
enregistrées suite à la révolution. En effet, selon la
Banque Mondiale (2012), « La loi de finances complémentaire
2012, adoptée en mai par l'Assemblée nationale constituante,
envisage un vaste programme de relance budgétaire, assorti d'une
augmentation des dépenses publiques de 22 % et d'un déficit
budgétaire de 6,6 % du PIB en 2012. »
Cette dernière traduit la politique de « go
and stop » qui doit respecter selon Rajhi (2012), trois principes
:
V' Augmentation des dépenses des investissements en faveur
de celles de fonctionnement.
V' Le maintien d'un niveau acceptable du déficit
budgétaire.
V' Le respect de la soutenabilité de la dette.
Mais malheureusement, au lieu d'améliorer la
conjoncture économique, la situation s'est aggravée de plus,
selon la Banque Mondiale (2017), « une politique budgétaire
expansionniste a été adoptée en 2012 pour faire face aux
retombées de la révolution et le déficit primaire a
augmenté en moyenne de 4,3 pour cent du PIB en 2012-2013, contre une
moyenne de 0 pour cent au cours des deux années
précédentes. »
D'autres économies ont adopté la politique
expansionniste, telle que l'économie Américaine qui a
réduit ses impôts suite à la récession de 2011.
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Chapitre 1 : Analyse de la dette publique en
Tunisie
II.2 Politique budgétaire restrictive
La politique budgétaire restrictive est
l'opposée de la politique budgétaire expansionniste, autrement
dit elle se traduit par la minimisation des dépenses publiques et (ou)
l'augmentation de taxes et impôts. Cette politique à comme but de
réduire la demande globale, c'est-à-dire elle permet de ralentir
la hausse des prix, réduire les importations et donc baisser le
déficit commercial ainsi que le déficit de finance publique.
Sur le plan pratique cette politique permet de minimiser
l'investissement, affaiblir la production, minimiser la consommation et
augmenter le taux de chômage sur le long terme.
III. Les limites de la politique
budgétaire
Il existe diverses limites liées à la politique
budgétaire ; ils s'agissent de l'effet d'éviction, effet Laffer,
Effet Ricardo Baro, Les limites d'une économie ouvertes et l'effet de
boule de neige.
III.1 Effet d'éviction
Ce phénomène est introduit par les
économistes monétaristes lors de leur critique concernant
l'intervention de l'Etat dans le domaine économique, parmi ces
économistes nous pouvons citer Friedman. Selon eux, le financement du
déficit budgétaire par emprunt à comme effet
l'élargissement du secteur publique au détriment du privé.
En effet, un emprunt a comme conséquence le tournement des particuliers
vers l'épargne dans le secteur publique au détriment du secteur
privé, de telle façon l'accumulation de l'épargne dans les
mains du secteur public entraine un accroissement de la demande des fonds
disponibles sur le marché, ce qui explique l'émission de l'Etat
à des bonds de trésor (à un taux supérieur à
celui de marché), et par suite une augmentation de taux
d'intérêt. Cette hausse de taux d'intérêt entraine
une baisse des investissements, autrement dit un ralentissement au niveau de
l'activité économique, par conséquent la politique
budgétaire est plus efficace lorsque l'effet d'éviction est plus
faible c'est-à-dire lorsque l'investissement est peu sensible au taux
d'intérêt.
Dans le but d'éviter l'effet d'éviction, le
Gouvernement peut minimiser les dépenses à travers l'augmentation
des impôts, mais selon Laffer (2004), « l'impôt est une
source de dés incitation de travail» .En effet, selon cet
auteur si le taux d'imposition atteint sa limite supérieure, individus
seront poussés à restreindre leur activité
économique. Cela a deux effets
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