Chapitre 3 : Gestion de la dette publique en
Tunisie
Pour un pays emprunteur, le risque traduit la
probabilité de culminer des difficultés financières
à des degrés de gravité plus ou moins
élevés. Le seuil de ces difficultés dépend de la
situation économique et financière, de sa capacité
à les régler et de l'incertitude de l'évolution de ses
finances publiques.
La Banque Mondiale et le FMI (2001), ont défini
principalement six risques ; les risques de refinancement, de marché, de
liquidité, de taux opérationnel, de règlement et le risque
de crédit. Mais cette étude se base sur les risques liées
à l'endettement de l'Etat donc les risques qui seront
étudiés sont liés à la soutenabilités de la
dette tels que le risque de refinancement, de taux d'intérêt, de
taux de change et le risque de crédit.
Tableau 14 : Les différents types de risque
envisagés dans la gestion de la dette
Types de risque
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définition
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Risque de
refinancement
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Risque que l'Etat ne pourra pas refinancer sa dette en
contractant d'autres emprunts.
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Risque de marché
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Risque dû à l'instabilité des prix de
marché : taux d'intérêt, taux de change etc.
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Risque de crédit
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Selon la Banque Mondiale, « L'administration centrale
s'expose à un risque de crédit lorsqu'elle entreprend des
opérations d'échange... Il existe par conséquent un risque
d'inexécution des obligations par la contrepartie... »
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Risque de liquidité
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Risque qui traduit la possibilité d'une forte
diminution de volume d'actif liquide, en raison des obligations de
trésorerie inattendue ou en raison des difficultés d'obtention
des ressources liquides.
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Risque
opérationnel
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Risque de disfonctionnement de plusieurs autres risques comme
le risque d'erreur, le risque juridique, les défaillances internes.
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Risque de
règlement
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Risque de perte dû à un défaut de
règlement de la contrepartie subite par le Gouvernement
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Source : FMI « Directives pour la gestion de la dette
publique » DC/2001-0002.
I. Risque de refinancement
Selon la Banque Mondiale (2004), « Les risques de
refinancement demeurent la principale préoccupation des marchés
émergents », chaque pays est confronté aux
différents types des risques lors de la gestion de leurs dettes, mais le
risque de refinancement est le plus élevé pour les pays en voie
de développement. En effet, selon la Banque mondiale et le FMI (2002),
les
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Chapitre 3 : Gestion de la dette publique en
Tunisie
autorités brésiliennes malgré les risques
de change et de taux d'intérêt, ils considèrent que la
minimisation du risque de refinancement est une priorité. Ce risque est
élevé aux niveaux de ces pays à cause de leur manque de
flexibilité et de profondeur d'un côté et de la
volatilité de l'autre côté.
Pour la Tunisie et selon la Banque Mondiale (2004), «
la Tunisie est perçue par les investisseurs comme l'un des
emprunteurs émergents les moins risqués, néanmoins, son
risque de refinancement demeure tangible ».
Suite à l'étude des cas organisée par la
Banque Mondiale (2002), sur plusieurs pays telles que le Brésil, la
Colombie, l'Inde, le Japon et l'Italie à propos de la gestion de la
dette publique, celle-ci a prouvé l'existence des divers indicateurs
permettant de réduire le risque de refinancement à savoir «
l'allongement de la durée moyenne de dette, l'amélioration de
la structure d'amortissement, la substitution progressive d'obligations
à taux fixes aux obligations à taux variable ». Tout
dépend de la conjoncture financière et économique de
chaque pays.
En s'inspirant du rapport de la Banque Mondiale (2004), trois
mesures destinées à réduire le risque de refinancement de
la dette extérieure en Tunisie ; la part de la dette à court
terme, la maturité moyenne et la diversification des moyens de
financement.
I.1 Gestion du risque de refinancement
La Gestion du risque de refinancement en Tunisie peut se fait
par trois manières ; en s'appuyant sur la part de la dette à
court terme, sur la maturité moyenne ou par la diversification des
moyens de financements.
I.1.1 La part de la dette à court
terme
La part de la dette à court terme est définie
par une dette à maturité qui ne dépasse pas une
année. Cette part permet de mesurer le risque de refinancement au niveau
du portefeuille de la dette publique de l'Etat, plus la part de la dette
à court terme est élevée, plus le risque est important.
Cette mesure est considérée comme la
méthode la plus simple pour calculer le risque de refinancement, il peut
être détecté sur le marché international ou sur le
marché intérieur.
Pour le cas de la Tunisie, la dette à court terme du
portefeuille par rapport à la dette extérieure représente
au moyenne 15.75%. Ce pourcentage est considéré bas vu que selon
la Banque Mondiale (2004), le risque de refinancement de la Tunisie est prudent
avec un taux de
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