Chapitre 1 : Analyse de la dette publique en
Tunisie
La Tunisie a reconnu une accélération de son PIB
à partir de 2003 qui a atteint 5.5% contre 1.7% en 2002 et il a
continué à s'améliorer jusqu'à 2007 avec un taux de
6.3% avant de commencer à se détériorer de nouveau.
Figure 5 : Le taux de croissance du PIB
5,50%
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2009
6%
4%
5,70%
6,30%
4,50%
3% 3%
Source des données : Banque Centrale de Tunisie
La crise financière 2008 a également
touché la Tunisie en baissant l'IDE de 29%, ce qui explique la
diminution de PIB à partir de cette date. D'autre part, la crise de la
zone euro a des lourdes conséquences sur le secteur industriel.
III. Evolution de la dette de 2011 à
2018
Les pays de la zone MENA ont vécu plusieurs chocs
économiques suite au « printemps Arabe ». A partir de
janvier 2011, des séries des révolutions ont commencé
à s'éclater dans la région de MENA, dont la
première a été en Tunisie. Parmi les objectifs de cette
révolution ; la dignité, la liberté, le travail et
l'égalité entre les régions. Dans le but d'atteindre ces
objectifs, le Gouvernement a augmenté les recrutements et les salaires
au niveau de secteur publique, il y'avait donc une augmentation des
dépenses publiques. Mais malheureusement, cela a
détérioré la situation budgétaire du pays. En
effet, en 2015, le Gouvernement a se met d'accord avec le syndicat à
suivre un calendrier d'augmentation des salaires, d'où le passage d'une
masse salariale de 10.7% à 14.6% de 2010 à 2016.
Pour arriver à financer ses déficits la Tunisie
s'est appuyée sur des ressources officielles. En effet, grâce aux
garanties Japonaise et Américaine de 2014, le Gouvernement a
lancé un
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Chapitre 1 : Analyse de la dette publique en
Tunisie
Euro bond en 2015, ce qui lui a permis de collecter 1 milliard
de dollar. En 2016, la Tunisie a collecté de plus, 320 million de dollar
au prés de l'FMI, 420 million de dollar de l'Union Européenne et
500 million de dollar de la BAD.
Malgré les différents essais de la Banque
Centrale de Tunisie et du Gouvernement, la situation n'a pas pu
s'améliorer, mais au contraire elle s'est aggravée de plus. En
effet, la dépréciation de taux de change a atteint 3.42 et 2.99
respectivement euro/dinar et dollar/dinar en 2018. Selon le rapport de l'FMI
2018 « la dépréciation de dinar va augmenter le ratio de
la dette publique par rapport au PIB de 70.3% en 2017 à 72% en 2018. La
dette extérieure représenterait 93% en 2020 contre 82.6% en 2017,
avant de commencer à reculer à partir de 2021. »
D'après ces trois périodes, la cause majeure de
l'accumulation de la dette publique en Tunisie est le déficit
budgétaire. En effet, mathématiquement parlant, la dette à
la date t est égale à la dette à la date t-1 plus le solde
budgétaire. Par définition, ce solde représente la
différence entre les recettes et les dépenses de l'Etat, s'il est
positif alors l'Etat a dégagé un excédent primaire et par
conséquent la dette baisse, sinon la dette va s'accentuer.
La nouvelle théorie financière fait la
distinction entre déficit cyclique et déficit structurel. Le
déficit cyclique c'est la partie de budget que l'Etat ne peut pas
l'influencer, il est obtenue par le revenu national d'une part et par le niveau
de production d'autre part. Pour le déficit structurel il
représente la partie active de l'Etat, définie à travers
le montant des dépenses, infrastructures, niveau d'imposition,
éducation etc.
Le budget cyclique est un indicateur d'évaluation des
effets économiques sur le budget. Il permet de déterminer les
différentes variations des dépenses, des recettes ainsi que des
déficits dans les périodes d'expansion et de récession. Ce
budget désigne l'écart entre le déficit effectif et le
déficit optimal.
Concernant le budget structurel, il permet de donner une
appréciation sur les montants des dépenses, des recettes et des
déficits d'une économie.
Cette distinction est fondamentale sur le plan
macroéconomique vu qu'elle permet de détecter les changements des
politiques économiques ainsi que ses effets (du cycle
économique).
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