Conclusion
Le recours à une holding de reprise pour l'acquisition
d'une entreprise nous l'avons vu, permet à un acquéreur ou
investisseur de bénéficier de plusieurs effets de leviers
avantageux pour la bonne santé de l'investissement. Car, le
procédé s'avère être un outil de financement
très particulièrement avantageux si l'on sait s'en
servir, c'est-à-dire être très vigilant sur les
aspects juridique, fiscal et financier.
Le futur acquéreur doit être animé d'un
projet d'entreprise mais aussi et surtout industriel. Il ne doit avoir à
l'esprit que faute d'un régime juridique et fiscal spécifiques,
ce procédé n'a de loi que la liberté contractuelle. Le
projet de financement et de la croissance future de la société
acquise doivent être les éléments sur lesquelsse basent le
recours à l'utilisation de la holding de reprise, ce qui lui serait
très bénéfique mais aussi pour l'entreprise
rachetée car en effet, l'acquisition par la holding de reprise est
créatrice de la croissance et de l'emploi pour l'entreprise acquise.
Contrairement à une idée répandue, ce
procédé n'étouffe pas l'entreprise mais (en moyenne) lui
permet de se développer.
Les auteurs décèlent une différence dans
cet effet bénéfique selon que l'opération d'acquisition
concerne une PME familiale par exemple, ou une division d'un grand groupe
vendue à un fons d'investissement. En effet, dans le premier cas, la
croissance s'accompagne d'une forte accélération de
l'investissement, tandis que dans le second cas, l'investissement n'augmente
pas et c'est alors plutôt l'effet de restructuration qui est
recherché.
Les PME familiales très rependues au
Sénégal peuvent donc à travers cet outil créer de
la valeur, ce qui demande des compétences que les initiateurs de LBO
peuvent leur apporter (notamment la connaissance et les contacts avec les
banques).
En effet, les relations commerciales entre banques et PME en
Afrique restent très limitées, trois aspects constituent une
préoccupation prédominante pour les banques.
La faiblesse généralisée des fonds
propres des PME apparaît comme le premier d'entre eux. Cette faiblesse
s'explique à la fois par les réticences des promoteurs à
rechercher d'autres actionnaires, la rareté des trésoreries
disponibles, les sous-évaluations fréquentes des coûts de
fonctionnement et d'investissement dans les budgets, ainsi que la
sous-estimation du capital nécessaire pour réaliser le chiffre
d'affaires envisagé. En conséquence, le poids des emprunts dans
les plans de financement apparaît souvent trop important, ce qui d'une
part conduit les banques à durcir une position déjà
naturellement réservée ou à multiplier les demandes de
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garanties, et d'autre part, freine les entreprises dans
l'atteinte de l'équilibre financier, les faisant ainsi redoubler de
fragilité.
Le deuxième obstacle important rencontré par les
banques est l'insuffisance d'organisation des PME, notamment en ce qui concerne
les ressources humaines, la comptabilité, la gestion administrative et
les fonctions de contrôle. Le chef d'entreprise, y compris pour des PME
de grande taille, est souvent le seul décideur de la
société. La formalisation modeste, voire parfois balbutiante,
favorise les erreurs, les fraudes et nuit à la régularité
des processus, ce qui peut particulièrement pénaliser les
entreprises du secteur manufacturier, notamment celles destinées
à l'exportation. Le contrôle, tant au niveau interne qu'au niveau
des auditeurs, est relégué au second plan. Cela empêche la
détection rapide des faiblesses de la société, facilite
les éventuelles velléités de non transparence de certains
promoteurs et amenuise la sérénité des banquiers face aux
PME.
Enfin, le manque de vision du futur de l'entreprise constitue
le troisième principal obstacle. Trop de sociétés
naissantes sont issues d'une initiative plutôt impulsive de
l'entrepreneur, sans analyse approfondie du marché et de la concurrence.
Ceci entraîne fréquemment des désillusions sur le chiffre
d'affaires, et, en conséquence, sur les capacités de
remboursement des concours bancaires.
Trop d'entreprises nouvelles surdimensionnent leurs
investissements au démarrage, au lieu de concevoir leur projet par
étapes, compromettant ainsi presque à coup sûr leur
rentabilité. Trop de PME en développement analysent de
façon très approximative leur potentiel et leur rythme de
croissance et handicapent donc leur futur, même si elles avaient
été exemplaires dans une première phase de leur
existence.
C'est au bénéfice et au risques des effets
cités plus haut, que l'investisseur se doit d'être assez vigilant
mais surtout s'entourer de juriste fiscaliste connaisseurs d'un domaine
très complexe dont la maitrise n'est pas à la portée de
tous . Faute de quoi le projet ne serait qu'une utopie, par ce qu'il ne servira
finalement à rien.
C'est dans cette perspectives et dans un future proche, que
les entrepreneurs et chefs d'entreprise sénégalais et partout en
Afrique doivent prendre connaissance de ce mécanisme, s'empreignent de
son utilisation mais aussi et surtout l'utiliser à bon escient. Mais
aussi les banques doivent être beaucoup plus impliquée qu'elles ne
sont actuellement et jouer ainsi un rôle décisif dans la
croissance des entreprises. Il serait aussi important pour le
législateur d'informer ou de mieux renseigner nos législations
à cet outil pour éviter des dérapages qui pourraient se
produire lorsque les investisseurs prendront conscience de l'importance de
ce
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procédé. Une insécurité juridique
cuisante entachera l'investissement dans le domaine des entreprises. Ce qui
n'est pas à l'avantage dans le cas des pays africains notamment le
Sénégal. En effet le souci de chaque Etat est de favoriser une
activité économique qui ne soit pas synonyme de « croissance
appauvrissante », de mettre en place un cadre législatif
adéquat qui symbolise une sécurité juridique, de regagner
la confiance de ses concitoyens e de maintenir une cohésion sociale ne
peut trouver de réponse que par la mise en place d'institutions
reconnues et accepté de tous. Il s'agit dès lors de renouer avec
un cycle vertueux alliant les exigences financières et
économiques aux normes juridiques. Il s'agit de combiner les actions du
secteur public et du secteur privé pour : la création cadre
socio-économique favorable à l'investissement, la mise en place
et l'utilisation d'instruments de financement adaptés aux
réalités de l'environnement, le développement des
infrastructures d'accompagnement à l'intégration
financière afin de mieux soutenir le développement.
En d'autres termes, la création d'instruments
juridiques contraignants est une garantie de la primauté du droit dans
un Etat, et un espoir pour légitimer des politiques de
développement dans cet espace géographique. Une
insécurité juridique dans le domaine des investissements a une
grande conséquente sur l'économie dans la mesure où elle
n'encourage pas les investisseurs.
D'ailleurs on serait même tenter de nous demander si le
recours massif à ce procédé d'acquisition ne crée
pas une insécurité juridique, dans la mesure où
l'inquiétude peut planer sur la capacité de riposte de nos
législations qui sont le plus souvent frileuses.
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