2. Les effets macroéconomiques de l'inondation
A l'issue de l'évaluation, il s'est avéré
que l'effet le plus néfaste est observé dans le secteur productif
(agriculture, commerce et industrie), suivi des secteurs de l'infrastructure et
des services sociaux.
2.1. Contexte général
Les inondations du 1er septembre 2009 sont
intervenues dans un contexte de crise financière globale où
l'économie du pays était fragilisée par un affaiblissement
de la demande mondiale de coton36. Avant le sinistre, les
prévisions des performances économiques du Fonds Monétaire
International et du Ministère de l'Economie et des Finances avaient
été révisées au cours de l'année 2009 et
prévoyaient une baisse des revenus à l'exportation du coton suite
à une rétraction de la demande globale à court et moyen
terme. Le scénario de base de l'évaluation de l'impact
macro-économique de l'inondation du 1er septembre 2009 se
porte sur les simulations faites en Juillet 2009, avant la survenue de
l'inondation et celles de Décembre 2009, après l'inondation.
L'approche retenue consiste à isoler, céteris paribus, l'impact
de l'inondation, des effets de tout autre choc externe (crise alimentaire,
financière internationale ou pétrolière) sur les
agrégats macroéconomiques du Burkina Faso. Cet exercice se
propose ainsi de capturer l'impact de l'inondation du 1er septembre
2009 sur l'ensemble de l'économie Burkinabè.
2.2. Impact de l'inondation du 1er Septembre 2009 sur
la croissance économique
La baisse occasionnée par les inondations en 2009 sur
le taux de croissance économique de 2009 est estimée à
1,4%, ramenant le taux de croissance économique à 1,8%
37(confère annexe 4). Le total des dommages représente
en lui-même un montant élevé mais c'est en le remettant
dans le contexte national que l'on comprendra mieux son impact sur le
développement économique et les conditions de vie des
populations. Les dommages totaux représentent 1,7% du PIB national et un
peu plus de 20 % des recettes d'exportations du pays de l'année
précédente (2008). Répartis dans tous les secteurs de
l'économie, les dommages les plus importants sont intervenus dans les
secteurs productifs surtout au niveau du secteur primaire entrainant une baisse
de la valeur ajoutée de ce secteur de 5,65% par rapport aux projections
sans l'inondation pour l'année 2009.L'agriculture vivrière
pratiquée par les ménages a titre de consommation a connu une
baisse de sa valeur ajoutée de 12,88% par rapport aux
36 Ministère de l'Economie et des finances
(2010)
37 DGEP/DPAM « simulations de l'IAP »
juillet, décembre 2009
Page48
BARI SANKARA Aida Année Académique 2012-
2013
projections antérieures. La production
céréalière estimée à 350 142,4 FCFA avant
l'inondation est passée à 299 424,9 FCFA après
l'inondation. Le sous-secteur du commerce, gravement touché par
l'inondation suite à la destruction des biens des petits
commerçants, a connu une baisse de sa contribution à la
croissance du PIB de 2009 de 5,5%38. La majeure partie des
investissements pour la réhabilitation étant planifiée
pour 2010 (62 420 870 643FCFA), un taux de croissance légèrement
inférieur aux projections initiales du Ministère de
l'économie et des finances a été enregistré pour
cette année. Les activités de reconstruction immédiates
ont eu un impact positif sur la croissance économique pendant les deux
premières années de reconstruction, ce gain en taux de croissance
est estimé à 0,37% du PIB en 2010 et 0,39% du PIB en 2011
(confère annexe 5).
Les inondations de 2009 n'auront pas eu d'impacts
significatifs sur les finances publiques de l'état et n'ont pas
changé la situation fiscale du gouvernement en terme de baisse de
recettes fiscales. Les secteurs formels pourvoyeurs de recettes n'ont pas
été affectés par l'inondation et une bonne partie de
l'activité économique touchée se trouve dans le secteur
informel, échappant aux circuits de perception de l'administration
centrale. Cependant la détermination de l'impact sur les finances des
collectivités locales aurait permis d'estimer les pertes au niveau de la
perception des taxes locales. Ces pertes correspondent
principalement aux taxes non-perçues sur les marchés, gare
routières, gare des taxis, et autres activités informelles de
commerce (équipements économiques inondés/problèmes
pour effectuer la collecte). Cela n'a pas été possible par manque
de données.
Les travaux d'urgence sur l'inondation ont
générés des dépenses additionnelles pour le
gouvernement. Le coût total des besoins a été estimé
à 125 537 813 935 FCFA39. Ces besoins ont été
financés à hauteur de49 260 000 FCFA par le budget national. Le
déficit du compte courant (dons inclus) a augmenté de 5.8% du PIB
par rapport aux projections pré- inondation du Ministère de
l'Economie et des Finances.
Comme pour le secteur fiscal, l'impact de l'inondation sur le
secteur extérieur n'a pas été significatif.
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