III. Impact de l'inondation
L'inondation du 1er septembre 2009 a
engendré d'importants dommages directs ainsi que des pertes indirectes
significatives. Les dommages directs (destruction complète ou partielle)
ont affectés les immobilisations et les stocks (y compris les produits
finis, les produits en cours de transformation, les matières
premières, les matériaux et les pièces
détachées). Cette catégorie englobe essentiellement les
dommages subis par les actifs au cours de la catastrophe. Quant aux pertes
indirectes, il s'agit essentiellement des flux de biens et services
(exprimés en valeurs courantes) qui n'ont pas été produits
ou livrés au cours de la période qui démarre après
la catastrophe et qui peut se prolonger jusqu'à la réhabilitation
et la reconstruction.
Ces pertes indirectes sont dues aux dommages directs subis par
la capacité de production et les infrastructures sociales et
économiques.
Les estimations des effets macroéconomiques
représentent plutôt une façon complémentaire
d'évaluer les dommages directs et les pertes indirectes, sous un angle
différent. La quantification des effets macroéconomiques
s'effectue généralement au niveau de l'économie nationale
dans son ensemble.24
1. Synthèse des dommages et des pertes causés
par l'inondation du 1er Septembre 2009
Au titre des dommages directs et des pertes indirectes, une
étude réalisée par le PNUD, en collaboration avec le
gouvernement burkinabè et la banque mondiale(PDNA,2009) a permis
d'obtenir une estimation sectorielle des dommages et des pertes
occasionnés par l'inondation sur l'ensemble du territoire.
Les dommages directs sont perçus comme étant la
destruction totale ou partielle des ressources durant les
évènements, mesurés en unités physiques et
évalués aux coûts de remplacement. .Les pertes
représentent la production de biens et services qui ne pourront
être fournis, la hausse des coûts de fonctionnement et de
production, et le coût des activités d'aide humanitaire. .Les
dommages les plus
24CEPALC, Manual for the estimation of the
socio-economic effects of natural disasters, Santiago de Chile,
2004.P16
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importants portent sur les secteurs sociaux, surtout sur le
secteur infrastructure. Par contre, les pertes les plus significatives sont
concentrées sur les secteurs productifs, en particulier l'agriculture et
l'industrie. Le caractère urbain d'une grande partie de la zone
affecté a eu aussi comme conséquences des pertes pour le petit
commerce.
1.1. Les secteurs sociaux
Selon le rapport sur l'évaluation sectorielle, les
secteurs sociaux touchés par l'inondation couvrent l'habitat, la
santé et l'éducation.
L'Habitat:
S'agissant de l'habitat, ce sont 42 358 constructions qui se
sont écroulées sur l'ensemble du territoire. Les destructions
sont principalement concentrées à Ouagadougou avec 78,6% des
constructions écoulées. La majorité des logements
détruits par les inondations est localisée dans les zones
d'habitation précaire inondées (67% des logements
sinistrés).De plus 99% des constructions sinistrées et
écroulées ont été construites en banco dont une
bonne partie dans les zones inondables. Les dommages des inondations dans le
secteur du logement sont énormes avec une valeur estimée à
environ 10 milliards de F CFA. Les pertes enregistrées dans ce secteur
après les inondations se rapportent aux dons cumulés pour le
relogement d'urgence, les pertes pour le relogement temporaire, les pertes de
loyer (par mois), les pertes pour appui aux locataires et les pertes pour
l'approvisionnement en eau potable et assainissement. L'ensemble de ces pertes
a été évalué à près de 12 milliards
de FCFA.
Santé
Le secteur de la santé a été fortement
touché par les inondations du 1er septembre. A ce niveau,
c'est la ville de Ouagadougou qui a encore subi les plus importants dommages
dans les infrastructures entrainant une rupture ou une perturbation des
services offerts aux patients. Plusieurs services ont été
affectés à des degrés divers, aussi bien au niveau des
soins que de l'administration. Au total, 20 structures publiques de
santé et 2 privées ont été touchées à
plus de 80% dans leur fonctionnalité. L'Hôpital national Yalgado
Ouédraogo a été touché à plus de 90% de sa
fonctionnalité dans 11 de ses services. Les dommages subis par le
secteur de la santé se rapportent aux équipements et consommables
de bureau, aux consommables biomédicaux et médicaments
(immédiats) ainsi qu'aux
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infrastructures qui ont été partiellement ou
totalement détruites. L'ensemble des dommages a été
estimé à 12 milliards de FCFA.
Les pertes subies concernent les structures qui ont connu des
dommages. Ils se situent à différents niveaux. En effet, les
structures touchées ont réalisées des pertes en recettes,
qui traduisent les chiffres d'affaires non réalisés par
l'ensemble des structures de soins (publique, privé,
collectivité) évaluées à 104 millions de FCFA
(environ 14%). Les structures publiques quant à eux, concentrent 56% (58
172 522 FCFA) des pertes de recettes, contre 40% (42 241 555 FCFA) aux
structures privées et 4% à la municipalité. Il y a eu
également des pertes liées aux coûts des achats
extraordinaires d'antigènes qui ont été
évaluées à 7 950 000 FCFA, à peine 1% de l'ensemble
des pertes. Ces pertes ont été exclusivement
réalisées par l'état. Les pertes relatives aux coûts
additionnels pour patients transférés sont les plus importantes,
évaluées à 614 millions FCFA (environ 84%). Enfin,
concernant les pertes liées aux coûts de prévention des
maladies sexuellement transmissibles elles ont été de 9 975 000
FCFA (environ 1%). Elles ont été complètement à la
charge de l'état au niveau des structures endommagées.
Education
Le secteur de l'éducation a été
également touché au niveau de plusieurs volets : infrastructurel,
équipement, pédagogique et le volet social à travers la
destruction des vivres des cantines scolaires. Les dommages portent
essentiellement sur la destruction de toiture, la chute de mur, la destruction
de fournitures scolaires et de matériels didactiques ainsi que le
mobilier scolaire fortement détérioré. Au niveau de
l'enseignement secondaire et supérieur, les dommages enregistrés
sont estimés à 1 064 404 982 FCFA pour ce qui est des
établissements publics. L'ensemble des dommages sur ce secteur a
été évalué à 3,6 milliards de FCFA.
Les pertes au niveau de ce secteur sont difficilement
quantifiables. Au nombre des pertes, on peut citer la
déperdition scolaire due au mouvement des ménages qui influent
sur le système éducatif. A ces effets, il faut ajouter que les
écoles les moins touchés ont servi de lieux d'hébergement
pour les sinistrés aux premières heures de la catastrophe
entrainant des retards accusés dans l'exécution des programmes
scolaires.
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