CHAPITRE II : SITUATION NATIONALE DES INONDATIONS
A cause de sa sérieuse difficulté à
s'adapter à sa croissance démographique, la
vulnérabilité de la ville de Ouagadougou face au risque
d'inondation est grandissante. En effet, la catastrophe survient le plus
souvent, à cause d'une vulnérabilité grandissante ; les
pertes humaines et les ruines qui s'en suivent sont la conséquence de la
négligence des hommes, et de leurs capacités à y faire
face. Ainsi, les inondations sont plus dramatiques quand elles surviennent dans
une zone fortement urbanisée (Sandrine, 2010).
I- Présentation et analyse de l'évolution
des inondations au Burkina Faso
Les inondations constituent la principale catastrophe
naturelle à laquelle les autorités burkinabè font face
chaque année. Au cours des vingt dernières années,
notamment en 1988, 1992, 1994,1999, 2004, 2006, 2007, 2009, 2010, 2012 et 2013,
certaines localités du pays ont été
sévèrement affectées. A titre illustratif, les pertes en
productions agricoles dues aux inondations des champs cultivés ont
été estimées à 1.803.000.000 FCFA en 1992 et
à 63.937.680 000 FCFA en 1994. Par ailleurs le coût de la
réfection des barrages endommagés en 1994, a été
évalué à 192.776.576 FCFA (Projet de gestion
intégrée des ressources en eau, 2000). L'analyse des chiffres de
la base de données du Conseil National de Secours d'Urgence et de
Réhabilitation (CONASUR), montre la récurrence du
phénomène des inondations au Burkina Faso ainsi que leurs
conséquences en termes de pertes et dommages économiques. L'on
peut estimer que les inondations de 2007, de 2009 et de 2010 ont
été les plus importantes ces dix dernières
années.
Au cours de la saison hivernale 2007, des pluies diluviennes
survenues dans le pays ont occasionné des inondations aux
conséquences catastrophiques par endroits. Selon les études
réalisées en 2008 par Hugues HANGNON, il est tombé le 26
Aout 2007, à Ouagadougou 127,7 mm en une durée de 330 minutes,
soit une intensité moyenne de 0,39 mm/min. Des dégâts
importants ont été enregistrés dans certaines zones. Ils
ont affectés aussi bien des personnes physiques, des infrastructures que
des systèmes de production. Soixante (60) pertes en vies humaines et
soixante-seize (76) blessés liés directement ou indirectement aux
conséquences des inondations ont été enregistrées.
Le nombre de maisons d'habitation écroulées s'élève
à plus de 18 150, les greniers écroulés et
emportés, sont estimés à plus de 2 080 et contenaient des
vivres (provisions familiales, constituées essentiellement de
céréales). Toutes les treize (13) régions du pays ont
été touchées par ces inondations. Le 1er
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Septembre 2009, une très forte pluie s'est abattue sur
presque tout le territoire du Burkina Faso. La pluie qui a débuté
aux environs de 5 heures du matin n'a diminué d'intensité
qu'autour de treize heures, et 263, 4 mm de pluies sont tombés en
l'espace uniquement de 12 heures de temps dans la ville de Ouagadougou. Au
regard de la moyenne pluviométrique annuelle qui est d'environ 800
à 900 mm (de 1902 à 2008), les quantités d'eau
tombées le 1er septembre 2009, représentent approximativement le
tiers du cumul saisonnier. Sur les 13 régions que compte le pays, 11 ont
été affectées et le total des provinces touchées se
chiffre à 45. Les régions du centre et du plateau central ont
été les plus touchées et particulièrement la
capitale Ouagadougou comme l'illustre la figure 2. Le bilan humain fait
état de 150.000 personnes affectées dans tout le pays. Pour ce
qui concerne la commune de Ouagadougou, 24 489 maisons d'habitations se sont
écroulés pour une valeur estimée à 13 224 060 000
FCFA. 67,08% de ces logements se trouvent en zones non loties et 32,92% en
zones loties ».
Figure 2 : Les dégats causées par les
inondations du 31 Août au 1er septembre 2009 dans la
ville de Ouagadougou
photo Traoré (2009) photo Traoré
(2009)
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Photo Bagagnan (2009) photo Bamogo (2009)
Photo Bamogo (2009) photo Bagagnan (2009)
Selon les études hydrologiques antérieures (dans
les années 1980), il pleuvait en 30 mn, 31 mm de pluie
journalière tous les ans, 42 mm tous les 5 ans et 68 mm tous les 20 ans
(Le Barbé 1982, CIEH, 1984, cité par Hingray). En 1991 pour le
mois de mai, l'intensité la plus forte a été de 105,2 mm/H
(Kaboré, 2008). Ces résultats ont amené le Conseil
National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation (CONASUR) à
conclure que des inondations peuvent être observées lorsqu'on a
des pluies de plus de 60 mm tombant en un temps réduit.
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