d .Facilitation des
échanges de biens et services
Les arrangements financiers qui réduisent les
coûts de transaction sont capables de promouvoir la
spécialisation, l'innovation et la croissance économique. La
spécialisation exige en effet un grand nombre de transactions. Ces
dernières étant coûteuses, les arrangements financiers
susceptibles de réduire les coûts associés facilitent la
spécialisation de l'appareil productif et génèrent des
gains de productivité (Levine (2005)).Les interactions qui existent
entre la facilitation des échanges, la spécialisation,
l'efficacité productive, l'innovation et la croissance sont au coeur de
l'analyse développée par Adam Smith (1776) dans son ouvrage
Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations. Dans
un travail beaucoup plus récent, Greenwood et Smith (1997) montrent que
les marchés jouent un rôle important dans la promotion de la
spécialisation de l'activité économique, l'accroissement
des gains de productivité et la stimulation de la croissance. Les
arrangements financiers sont également susceptibles de promouvoir la
spécialisation de la production par la mobilisation des ressources
financières nécessaires. Cooley et Smith (1998) montrent qu'en
absence de marchés financiers, les agents économiques tendent
à retarder leur engagement dans des activités entrepreneuriales.
Ils sont, en effet, obligés d'attendre l'accumulation de leurs revenus
afin de disposer des fonds nécessaires à l'adoption de telles
activités (activités connues pour leur échelle
importante). Ceci ne peut qu'empêcher la spécialisation et
entraver l'apprentissage par la pratique. La présence de marchés
financiers accélère, au contraire, le développement
entrepreneurial, la spécialisation et l'apprentissage par la pratique et
ce, en mettant à la disposition des entrepreneurs potentiels les fonds
financiers nécessaires pour l'entreprise des activités de
production.
e. Mobilisation des
épargnes
Le système financier joue un rôle important dans
la mobilisation et la collecte des épargnes. Par l'exercice de cette
fonction, les marchés et intermédiaires financiers favorisent
l'accumulation du capital puisqu'ils augmentent le volume des épargnes
disponibles, facilitent l'exploitation des économies d'échelle et
améliorent la maîtrise des indivisibilités des
investissements. Au-delà de cet effet direct sur la croissance du stock
de capital, une meilleure mobilisation des épargnes améliore
l'allocation des ressources et stimule l'innovation. L'adoption des meilleures
technologies de production requiert en effet des investissements de grande
échelle. Une mobilisation efficace des fonds financiers est, dans ce
cas, essentielle. Pour Sirri et Tufano (1995), sans l'accès aux
multiples financements fournis par les épargnants, plusieurs processus
de production devraient se trouver contraints par des échelles
économiquement inefficientes. Acemoglu et Zilibotti (1997) soulignent
enfin qu'en présence de projets larges et indivisibles, les arrangements
financiers qui assurent une parfaite mobilisation des épargnes
contribuent fortement à la croissance de la productivité. Cette
fonction est au coeur du premier canal de transmission vers la croissance
noté par Pagano et affecte directement l'accumulation de capital, mais
aussi la disponibilité de volumes importants d'épargne pouvant
financer l'innovation ou des investissements massifs nécessaires
à l'exploitation de rendements croissants.
La croissance économique et le marché boursier
sont donc intimement liés comme le montre clairement la figure
ci-dessous.
|