Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
C. ROGERS définit la relation d'aide comme « une
situation dans laquelle l'un des participants cherche à favoriser chez
l'une ou l'autre partie, ou chez les deux, une appréciation plus grande
des ressources latentes internes de l'individu, ainsi qu'une plus grande
possibilité d'expression et un meilleur usage fonctionnel de ces
ressources. ». « ROGERS, C, 2005 »
L'intérêt d'identifier et d`exploiter ainsi les
ressources du patient, est de lui redonner, ou plutôt de faire ressurgir
des capacités sous-jacentes pour qu'il puisse récupérer
son « autonomie psychique ». Dans le champ de la psychologie, il
s'agit pour le patient d'arriver à faire face à des situations
qu'il juge dramatiques ou traumatisantes. « FORMARIER, M, 2007
». WATSON. En effet, selon elle, la base du « caring »
repose sur des valeurs humanistes solides que l'infirmière doit
cultiver, associées à des connaissances scientifiques pour guider
ses activités. Elle ajoute qu'il vise « une démarche
soignante qui favorise soit le rétablissement (ou le maintien) de la
santé, soit une mort paisible. ». « WATSON, J,
1998».
Toujours dans l'optique de permettre au patient de recouvrer
son autonomie, on peut évoquer la notion de relation éducative
qui conjugue les dimensions psychologiques, cognitives, et techniques. En
effet, selon M. FORMARIER, « la relation éducative [...] ne
relève pas seulement d'un transfert de savoir du soignant vers le
patient, mais également d'un soutien et d'un accompagnement
psychologique pour que le patient suive les conseils, justifiés par son
état de santé, et retrouve une qualité de vie
satisfaisante pour lui. ». « FORMARIER, M, 2007
».
A. MANOUKIAN reprend les points clefs de la relation d'aide et
énonce qu'elle est « fondée sur le développement
d'une relation de confiance [et] le respect de certaines règles comme la
considération positive,
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Partie I : Partie Théorique
Chapitre I : Les Infirmiers Exerçants dans un
Service de Réanimation
l'authenticité, l'empathie, et l'absence de jugement
». « MANOUKIAN, A, 2008 ».
4. Alliance thérapeutique et négociation
:
Dans un contexte de soins, on peut définir ce qui peut
être négocié, et ce qui ne le peut pas. Ainsi, nous l'avons
déjà évoqué plus haut, tout ce qui consisterait
à transgresser la loi et la réglementation est exclu, et de ce
fait, toutes les demandes qui doivent faire l'objet d'une prescription
médicale.
En revanche, tout ce qui relève de l'organisation du
soin, des objectifs de soins, des actions auprès du patient et de sa
participation peuvent faire l'objet de négociation.
Cette négociation va permettre de créer une
alliance thérapeutique entre le patient et le professionnel. Cette
notion surtout utilisée en psychiatrie, s'applique aussi dans les
services généraux. « BELLANGER, S, LANGLOIS, C,
LOUGEZ, S, 2011 ».
Le dictionnaire infirmier de psychiatrie décrit
l'alliance thérapeutique comme « la constitution d'un lien entre le
soignant et le soigné, l'un et l'autre s'engageant à collaborer
à la recherche d'un mieux être du second ». «
COLLECTIF Virginia, H, 2005 ».
Dans l'ouvrage L'alliance thérapeutique, les auteurs
reprennent le point de vue du psychologue américain E.S BORDIN, et
expliquent « [qu'une] bonne alliance implique que le thérapeute et
le client définissent ensemble la problématique, s'entendent sur
les objectifs poursuivis au cours de la démarche, développent
conjointement un plan d'intervention et partagent la possibilité de la
mise en oeuvre et de l'évaluation des résultats obtenus.
« COLLECTIF Virginia, H, 2011 ».
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