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Description des consequences des violations de coutumes luba-kasai et leurstherapies

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par Augustin MUBIAYI MAMBA
Université de Kinshasa - DIPLOME D'ETUDES SUPERIEURES (DES) EN PSYCHOLOGIE 2014
  

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4.1.4. Rite de réparation

Le rite de réparation chez les Baluba du Kasaï consiste en un rituel organisé par les membres de la famille ou du clan constitué en une cour populaire pour régler un conflit social de suite de violations des préceptes de coutumes, ayant engendré ou pas de conséquences. Ce rite a pour objet le retour à l'harmonie familiale ou la prévention de dégâts futurs au sein de la famille ou du clan.

Notre travail n'est pas de reproduire fidèlement l'intégralité des audiences organisées dans cette culture, mais plutôt d'illustrer un cas qui montre comment les Baluba arrivent à résoudre certains conflits sociaux.

· Au cours du deuxième chapitre, nous avons énuméré quelques conséquences de violations de coutume chez les Baluba du Kasaï et leurs pratiques thérapeutiques. Pour illustrer cela, nous avons dit ceci en ce qui concerne la désertion du toit conjugal : « la désertion du toit conjugal par une femme mariée, à l'issue d'une dispute, est une contravention aux coutumes si celle-ci est allée se refugier en dehors de la famille de son mari. Il est à noter que plusieurs considérations sont mises en jeu. Peut être elle peut avoir eu des visites des ses ex-fiancés ou prétendants, elle peut s'exposer à des nouveaux prétendants etc. Alors si après conseils de ses parents, elle décide de regagner son foyer, le conseil familial devrait se réunir pour examiner le cas. Et dans l'entre-temps, le soir c'est tout le quartier que va crier sur elle en disant «  wakupanga mbuji » ce qui veut dire elle a manqué la chèvre, car pour réparer elle devrait payer des amendes auprès des ses belles soeurs qui varient entre l'argent et la chèvre selon le cas et lors de la cérémonie publique on chante «  X wakaya kuabo kabamulonda, x wakalua muele mabele mulu » ce qui signifie «  X était partie chez elle et on ne l'a jamais suivie, X est revenue seule avec ses seins en l'air. »

4.1.4.6. Cas Ngala

Ngala est une jeune dame de 30 ans et d'une famille assez aisée, elle est mariée, mais n'a pas encore eu d'enfants. Son mari Kelly rentre souvent tard à la maison après avoir été boire avec ses amis. Ngala en a marre du comportement de son mari et un jour après une forte dispute, elle se décide de déserter sa maison pour rentrer chez ses parents.

Une semaine plus tard, après avoir eu des conseils de sa mère et d'autres membres de sa famille, Ngala décide de retourner auprès de son mari. Elle y arrive vers les heures du soir et soudainement, c'est tout le quartier qui entre en effervescence en criant de partout : « kukululukuluuu, wakupanga mbujieee» qui peut se traduire par elle a manqué la chèvre, ceci pour dire qu'elle a échoué et n'a pas pu tenir ; et d'autres chantent « Ngala Mulumba wakaya kuabu kabamolonda, wakalua wuele mabele mulu ...» qui signifie Ngala Mulumba est partie chez elle et sans être récupérée par son mari, elle est rentrée toute seule brandissant les seins.

Ngala va rester pendant près d'une semaine, renfermée dans sa maison toute couverte de honte. Cette action est perçue comme un châtiment aux femmes qui désertent leurs toits conjugaux et une mise en garde contre toutes celles qui en auraient des intentions.  

Analyse du cas Ngala

Cette situation est semblable à celle d'une femme qui, par sa faute, son mari a déserté le toit conjugal. A ce propos, il y a une légende chez les Baluba qui explique comment une femme à la recherche de son mari va rencontrer une vieille divinatrice (kakaji kakulu) en lui disant : « kakaji kakulu wetuawu kumuenyiku mbayani awu, nakudia kapasu tshimupela, tshinji tshia kapasu tshiamukuata, et kakaji kakulu le dit nuakutanda anyi, elle dit non, elle ajoute nuakuluangana ? La femme dit non, et elle poursuit tshinji ntshia mpasu ? et la femme dit oui ». Dans cette légende kakaji kakulu veut savoir si la femme à la recherche de son mari ont eu de disputes ou se sont bagarrés, et kakaji kakulu n'arrive pas à concevoir que le mari de cette femme n'ait pu déserter le toit conjugal seulement à cause d'un grillon ou d'un insecte. Ceci sous-entend qu'il y a plutôt d'autres causes ayant conduit à la désertion du mari que la femme n'arrive à s'exprimer.

Ce cas illustre comment les Baluba veillent à prévenir le danger de séparation de couples et renforcent l'harmonie dans un foyer. La désertion d'un toit conjugal peut créer des conflits psychiques dans la vie d'un couple. Ces conflits peuvent avoir d'autres conséquences graves comme l'infécondité chez la femme, l'infidélité chez l'homme et beaucoup d'autres troubles psychiques.

La sanction populaire caractérisée par les chahuts du quartier et d'autres tribus ou amendes (tshibau) que le déserteur est appelé à payer constitue le rite de réparation. Ce rituel ressemble un peu à celui d'une femme adultère et dont le mari accepte à réintégrer le toit conjugal et de poursuivre la vie conjugale ensemble, à la seule différence que dans ce dernier cas la femme est obligée de se dénuder.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery