b. Les mediums (bena mukendi)
Un medium est une personne qui possède les
capacités de communiquer avec les morts. Il peut céder même
son corps à un mort qui désire donner un message à un des
membres de la famille en vue de régler une situation que lui-même
ne peut finir, compte tenu du fait qu'il vit dans l'au-delà et dans un
autre corps. Certains mediums sont innés. Depuis leurs bas âges,
on peut déjà constater que l'enfant a des facultés
surprenantes et raconte qu'il voit certaines choses que des personnes
ordinaires ne comprennent, ni ne voient.
Ce pouvoir est souvent conféré aux femmes. On
les appelle bena mukendi ou mua Mulopo. Les mikendi
sont des esprits considérés dans le sens des esprits des
ancêtres qui peuvent entrer en contact avec nous les vivants, tandis que
Mulopo vient du nom de Dieu (Mulopo, Maweja, Mvidi Mukulu, etc.). On
considère le medium comme une personne qui communique avec Dieu et Mua
Mulopo signifie mère de Dieu.
Disons que les medium comme les devins/divinatrices
possèdent un sens d'intuition très développé. Ils
sont initiés ou si l'on peut dire entrainés
Phénomènes parapsychiques appelés Perception
Extra-Sensoriel (P.E.S.) tels que la télépathie, la claire
audience, la clairvoyance, la télékinésie, et la lecture
de l'espace psychique d'un individu.
c. Les chamans et les sages
Dans la culture luba, l'on considère que la sagesse
vient avec l'âge et l'expérience. Mais aussi l'on reconnait qu'un
jeune peut aussi avoir de la sagesse et du pourvoir. A ce propos, il existe un
dicton : « biwasangana kana ku mayi kukedi
mpata » ce qui signifie « si tu rencontres un jeune
gens à la rivière ne doute pas de lui, s'il dit qu'il veut te
faire traverser la rivière » ceci comme pour paraphraser P.
Corneille dans le Cid quand il dit qu'aux âmes bien nées la valeur
n'attend point le nombre des années.
Alors, dans le milieu luba, on trouve
généralement le pouvoir de guérison ou de Chefs de
village confié au vieux ou à des personnes assez mures et quand
ce pouvoir est confié à un jeune adulte, on lui prodigue des
conseils de s'armer de sagesse des anciens pour le mériter. Et une
anecdote dit « bakupe bukalenge, bakupe ne
nsumuinu ? = on ne peut pas te confier le pouvoir et on te donne
les anecdotes (la sagesse de diriger). Le respect des personnes
âgées est de strict rigueur, car considérées tous
comme parents. Voila pourquoi quand survient un problème dans une
famille, on recourt au vieux sages, aux guérisseurs (chamans) ou aux
chefs de famille/clan/tribu etc. Nous comprenons alors que ce n'est pas
à n'importe qui qu'on confère le pouvoir, soit de diriger, soit
de guérir. Il faut le mériter, il faut démontrer qu'on en
a les capacités requises.
Les chamans, les sages et les chefs de village,
procèdent un peu comme les autres types de nganga en ce qui
concerne l'intuition et le sens de perception extrasensorielle. Ils disent
avoir de la sorcellerie positive, cette magie de protection et de
détection de la force du mal et de l'anéantir. Ils utilisent la
parole qui a une puissance de créer, de neutraliser et de
dénoncer tout pouvoir maléfique. Ils utilisent également
les plantes dont eux-mêmes savent les recettes pour guérir les
aspects somatiques de la maladie, mais aussi d'autres plantes sont
utilisées pour faire entrer leurs clients en transe ou les hypnotiser.
Ces pouvoirs dont disposent ces chamans, ils les ont soit hérités
de leurs ancêtres, soit ils ont été initiés par les
tenants du pouvoir. Notre travail, est focalisé sur comment se fait la
thérapie chez les baluba et quelles sont les éléments ou
les étapes de ces pratiques qui peuvent aider les psychologues
cliniciens et non de faire d'eux les chamans ou les guérisseurs
traditionnels luba. Voila pourquoi nous soulignons les aspects importants de
ces thérapies qui corroborent les psychothérapies universelles
à savoir l'usage de la parole comme pivot, exprimant le pouvoir du
psychisme.
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