b. Naissance d'un
Nouveau-né.
Chez les baluba, les enfants sont une richesse. Ne pas avoir
des enfants est considéré chez les baluba comme une
malédiction. A l'enterrement d'une personne qui n'a pas eu d'enfants
(appelé nkumba pour une femme inféconde et
mutungu pour un homme impuissant) on jette le charbon de bois dans la
tombe comme pour dire qu'il parte avec sa malédiction. Et par contre une
femme qui est restée longtemps sans concevoir, une fois qu'elle arrive
à mettre au monde un enfant c'est la joie et l'on
chante : « nkumba kalelalela
lelu wakukulela », ce veut dire la stérile
est devenue féconde aujourd'hui.
L'enfant représente la continuité, le pouvoir et
la progéniture et une anecdote dit : « kabondo
ka muana dipanda ; bakulela walela biebe = un palmier enfant d'un
palmier, enfante comme tu as été enfanté
aussi ». Mais toutefois, les baluba reconnaissent que les enfants
sont un don de Dieu, donc nul ne peut s'en faire car la venue d'un enfant ne
dépend que de Dieu seul. Et on dit ; « Kulela kakuena
ku makanda, anu Nzambi wa kulu wa kuela lupemba = mettre au
monde cela ne se force pas, seul Dieu peut donner un feu vert ». Ici
le mot lupemba est une argile blanche que les femmes enceintes mangent
souvent pour arrêter de vomir. Lupemba est une matière
très utilisée dans la pratique thérapeutique luba. Elle
signifie bénédiction ou feu vert. Nous allons donner amples
détails dans le chapitre suivant sur l'usage de lupemba et tant
d'autres produits.
Dans sa thèse de doctorat en psychologie, Kamanga Mbuyi
Timothée (2001, p.130), dit ceci de la naissance d'un enfant ou de
l'accouchement chez les baluba : « Evénement majeur de la
vie familiale, l'accouchement est comme, les funérailles, l'occasion
privilégiée où s'expriment les rapports d'alliance aussi
bien que des tensions existant entre époux et les lignages qui se
trouvent alliés par leur intermédiaire. C'est l'alliance et la
continuité de la chaine de filiation qui fondent la vie sociale, mais
comme l'épouse et future mère est l'agent de la mise au monde
d'un membre du groupe, il n'est pas fortuit qu'elle soit tenue pour principale
responsable des aléas de l'accouchement ;». Ceci
démontre l'importance de l'accouchement ou de la naissance d'un
nouveau-né dans une famille.
Signalons aussi qu'autant l'enfant a une grande valeur autant
la femme enceinte est très respectée et protégée.
Chez les baluba quand une femme est enceinte, surtout dans les cas des jeunes
mariés, la belle mère vient rester avec sa bru jusqu'à
l'accouchement. Quand une femme est enceinte on la considère comme
quelqu'un qui est monté sur un arbre (mukaji udi kulu
kule = la femme est en haut).
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