II.2.3. Les outils de
restitution
Si l'informatique décisionnelle s'est contentée
dans ses débuts d'une approche technicienne, elle progresse et converge
de plus en plus rapidement vers le poste utilisateur et s'adapte aux
métiers des utilisateurs. Nous sommes encore aujourd'hui dans cette
phase de convergence.
Vous le comprendrez, dans le contexte actuel, les
décideurs étant de natures très différentes, les
outils de restitution sont multiples afin de convenir et répondre
à toutes les attentes des différents acteurs de la prise de
décision.
On dénombre sur le poste de travail des outils de
natures très variées :
Ø Les outils de reporting pour délivrer une
information opérationnelle ou une information décisionnelle de
suivi d'activité. Dans le cadre du reporting décisionnel, il
s'agit notamment de reporting de masse destiné à la publication
d'un rapport personnalisé vers de nombreux utilisateurs avec un profil
de décideur opérationnel.
Ø Les outils d'analyses pour comprendre et
appréhender une situation passée. Les outils d'analyse reposant
sur une base multidimensionnelle (OLAP) pour des performances optimales. Ces
outils doivent permettre aux analystes de naviguer et d'explorer les
données disponibles facilement, rapidement et en toute autonomie.
Ø Les outils de statistiques pour modéliser des
situations ou des comportements, pour tenter de les anticiper.
Ø Les outils de tableaux de bord et de pilotage pour
assurer l'alignement des objectifs stratégiques, tactiques et
opérationnels de l'organisation et permettre le suivi des politiques.
Ø Les outils d'intranet pour partager l'information
dans l'entreprise, favoriser la production d'informations qualitatives (Wiki,
Blog, forum, enquêtes...) et associer informations qualitatives et
quantitatives. L'objectif de l'intranet, dans une optique décisionnelle,
est de favoriser l'émergence de véritables espaces de prises de
décision, personnalisés à un service et/ou à un
utilisateur. L'intranet est aussi le relais idéal du décisionnel
lorsqu'il s'agit de mettre en oeuvre les actions correctrices et bien entendu
de les suivre.
II.2.4. Limites actuelles des
architectures décisionnelles
Au moins deux limites actuelles peuvent être
soulignées.
v La première concerne la qualité des
données. En effet, la qualité des données demeure un
défi majeur pour une organisation. La mise en oeuvre d'une architecture
décisionnelle conduit le décideur à n'appréhender
la tâche qu'il à gérer uniquement au travers de l'interface
de son SAD. Dès lors, si des données sont erronées ou
manquantes, la représentation qu'il construit risque d'être
faussée sans moyen pour lui de la corriger. En outre, certaines
applications, et notamment celles de Datamining, sont sensibles à la
qualité des données et, dans le cas d'une faible qualité,
ces applications peuvent indiquer des corrélations incohérentes.
v La seconde limite concerne l'intégration des
applications décisionnelles avec celles centrées sur la gestion
des connaissances (outils de Knowledge Management - KM). En effet, les
outils de KM se proposent d'améliorer l'efficacité
organisationnelle. Or cette efficacité passe par l'amélioration
des processus décisionnels. Ainsi, aide à la décision et
gestion des connaissances sont deux activités interdépendantes.
Pourtant les passerelles entre ces deux domaines sont délicates à
mettre en oeuvre du point de vue conceptuel comme cela peut s'observer dans
plusieurs études consacrées à ce thème (Holsapple
et Joschi, 2001). Ces difficultés conceptuelles s'illustrent au niveau
des technologies et des outils disponibles actuellement. En effet, très
peu d'éditeurs de logiciels proposent des solutions technologiques
englobant aide à la décision et gestion des connaissances.
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