1.3. Le réseau trophique
Un réseau trophique est un système de
circulation de la matière et de l'énergie constitué de
l'ensemble des chaînes alimentaires possibles d'un
écosystème donné. Il s'agit donc d'un concept plus
complexe mais plus proche de la réalité que la simple
chaîne alimentaire linéaire.
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Evaluation de la chaîne trophique d'une aire marine
protégée en relation avec sa physico-chimie : cas
de Gbèzoumè dans la commune de Ouidah.
Si l'on prend par exemple la chaîne alimentaire : herbe
< mouton < loup, elle croise de nombreuses autres chaînes qui
dépendent de l'ensemble des espèces présentes dans
l'écosystème et de la diversité de leur régime
alimentaire. On aura par exemple les chaînes : pissenlit < mouton <
loup, herbe < lapin < loup, herbe < mouton < ours. Certaines
chaînes alimentaires du réseau sont plus importantes que d'autres,
exprimant ainsi des référendums alimentaires.
Le réseau trophique lagunaire repose sur la production
primaire qui est dépendante de l'énergie lumineuse et de la
quantité en sels minéraux (Trinquier, 2009). Sur la figure 1
ci-dessus, on observe que sous l'effet, de la lumière solaire et des
sels minéraux, il y a production primaire par les
végétaux. Celle-ci constitue la base alimentaire pour les
consommateurs primaires et pour les autres ordres supérieurs. Chacun de
ces organismes vivants se décompose par les bactéries et autres
agents décomposeurs, après leurs morts afin de restituer la
matière minérale utilisée au départ.
En général, plus la diversité d'un
réseau trophique est grande, plus l'écosystème sera
résistant en cas de perturbation (pollution ou disparition d'un des
maillons).Un écosystème âgé et très stable
montrera des chaînes alimentaires largement dominantes avec des
référendums qui ont parfois évolué en
spécialisations. Ce type d'écosystème (par exemple la
forêt tropicale primaire) est très vulnérable à la
disparition de certains maillons clés spécialisés qui peut
perturber irréversiblement l'ensemble du système.
1.4. Le phénomène d'eutrophisation
Le terme d'eutrophisation vient du grec. Le préfixe
« eu » ajouté à «trophe» signifie « bien
nourri ». Il a été défini par les Directives du
Conseil des Communautés Européennes du 21 mai 1991 en rapport au
traitement des eaux urbaines résiduaires et celle du 12 décembre
1991, relative à l'azote d'origine agricole : «L'enrichissement de
l'eau en éléments nutritifs, notamment des composés de
l'azote et/ou du phosphore, provoquant un développement
accéléré des algues et des végétaux
d'espèces supérieures, qui entraîne une perturbation
indésirable de l'équilibre des organismes présents dans
l'eau et une dégradation de la qualité de l'eau en question
» (91/271/CEE et 91/676/CEE) rapporté par Trinquier (2009). Ce
phénomène est devenu aujourd'hui un problème
environnemental généralisé. En effet, la
prolifération des plantes aquatiques (algues, cyanobactéries et
macrophytes) s'est amplifiée ces dernières décennies avec
l'utilisation accrue de fertilisants chimiques en agriculture et par le
développement de l'élevage intensif (Mama, 2010). La
prolifération sur toute l'année en eau douce eutrophe a
été constatée au niveau des lacs artificiels de
Yamoussoukro en Afrique
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Evaluation de la chaîne trophique d'une aire marine
protégée en relation avec sa physico-chimie : cas
de Gbèzoumè dans la commune de Ouidah.
de l'Ouest (Parinet et al., 2004). Dans le lac
Nokoué, les apports massifs de nutriments liés aux multiples
activités ont provoqué l'eutrophisation,
caractérisée par la prolifération de la jacinthe d'eau
(Ogutu - Ohwayo et al., 1997).
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