B. ACTUELLEMENT47
Mis à part cette histoire, il sied de signaler que dans
l'audiovisuel en général, la typologie est plus
diversifiée, le secteur communautaire et associatif est dominant dans le
domaine radiophonique plus ou moins 135 radio communautaires dont 3 seulement
situées dans la capitale. Mais peu présent dans le créneau
télévisuel.
Les opérateurs privés commerciaux sont
généralement mixtes alliant radio et télévision.
Sur l'ensemble du pays, plus ou moins 110 opérateurs confessionnels
liés aux églises catholique, protestante, kimbanguiste, mais
aussi surtout des églises dites de réveil ; s'ajoutent à
ce panorama, les médias publics, la radio onusienne (Radio Okapi)
disponible en FM ou par le biais du décrochage sur les ondes locales
(RFI, BBC, TV5, VOA, F24).
47 Cfr. Christian KUNDA, Cours de Tableau de la
presse, G3SIC, UNILU, 2014-2015, Inédit.
48 Ibidem.
[44]
Quelques fournisseurs des reportages écrits (quatre
agences de presse) et des programmes radiophoniques ou
télévisuels jouent également un rôle important
d'information en diffusant leur propre production ou en le mettant en
disposition des médias locaux.
Si l'offre se développe considérablement,
l'étude statistique montre également que la consommation
médiatique de congolais s'accroit.
C. QUALITE DES CONTENUS MEDIATIQUES EN RDC48
Les productions journalistiques proposées au public
congolais sont peu diversifiées, peu équilibrées
privilégiant l'information institutionnelle et le publireportage
plutôt que les démarches d'investigation, de recoupement et de
vérification des sources.
Au-delà de la question de compétence
professionnelle, ces carences découlent partiellement du manque des
moyens dont disposent les médias : mal payés, des journalistes
génèrent des revenus complémentaires par le biais du
coupage ou KAWAMA qui consiste à offrir de la visibilité
médiatique à un individu à une manifestation contre
rémunération. Le mercenariat de la plume et des ondes est devenu
la norme.
En outre la faible qualité de contenu découle de
la marge de manoeuvre limitée du journaliste dans un contexte où
les autorités publiques continuent de pratiquer une forte
rétention de l'information où les médias sont souvent
politiques. Nombre des journaux radio et télévision sont
directement liés à des personnalités politiques et jouent
avant tout à un rôle d'outil au service d'une carrière
politique.
Chaque ministre, chaque gouverneur, chaque haut fonctionnaire
tente de créer ses propres médias. A Kinshasa ou dans les grandes
villes ou même dans sa localité d'origine, servant à ces
derniers la primeur de l'information.
Seuls les journalistes qui couvrent positivement son action
sont alors invités à suivre ses initiatives et la mission de
contrôle de l'autorité publique.
[45]
Quant au contenu non journalistique diffusé par les
médias congolais, ils sont largement exogènes ; produits à
l'extérieur du pays, ils sont diffusés en violation des normes
sur le droit de diffusion. Les productions locales sont, pour leur part,
souvent soumises à des intérêts commerciaux sous-jacents
transgressant la réglementation existante censée protéger
le public.
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