CHAPITRE TROISIEME : L'AUTOCENSURE A HERITAGE RADIO
ET
TELEVISION
3.1. CONTEXTE SOCIOLOGIQUE DE LA CREATION DES MEDIAS AU
KATANGA
A. DANS LE TEMPS
Pour faire une digression, disons tout de suite que les medias
du Katanga, au passé aussi prestigieux que celui de son éternelle
rivale de Kinshasa, présente aujourd'hui dans son ensemble un visage
plutôt affligeant. Nos chevaliers de la plume ne nous offrent souvent en
pâture intellectuelle, qu'une bien maigre pitance.45
C'est vers la fin de la décennie 1960 que le
rédacteur en chef du Journal « Uhaki-Vérité »
qu'il était sollicité par le directeur Provincial de
l'information, pour effectuer une enquête sur la presse paraissant au
Katanga depuis ses débuts.
Après voir longtemps hésité et fort
sentiment qu'il fallait donner la même information à tout le
monde, et surtout par souci de pérenniser celle-ci, j'ai
décidé de mettre par écrit ce que je savais à
propos de la presse audiovisuelle au Katanga toutes tendances confondues.
Quant à l'audiovisuel46, les
premières émissions de radiodiffusion de la station provinciale
du Katanga ont commencé le 30 mai 1955. La station s'identifiait alors
sous l'appellation de Radio Congo Belge et ses programmes ne dépassaient
pas six heures d'émission par jour. Ils consistaient essentiellement en
un bulletin d'information en langues française qui était traduit
à l'intention de populations autochtones dans les dialectes suivants :
swahili, Chibemba, Liluba, et Lunda.
Venaient ensuite les courriers et messages des auditeurs, les
disques demandés et les nouveautés de disques ; les
émissions commençaient à 17 heures et se terminaient en
fin de soirée.
Etant donné le faible pouvoir d'achat de congolais,
rares étaient ceux qui pouvaient acquérir un poste
récepteur radio, aussi l'administration coloniale
45 Mulenga KONSO, Panorama de la presse du
Katanga, éd. Médiaspaul, Lubumbashi, 2007, p. 5.
46Ibidem, p. 15-16, 22.
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avait-elle placé à des coins de rues de
quartiers africains des publics-adresse pour garantir à Radio Congo
Belge une large audience auprès des congolais.
Pour en arriver à ces résultats, les promoteurs
de cette oeuvre avaient dû transformer une maison d'habitation
située au coin des avenues Léopold II (actuelle Kasa-vubu) et
Delvaux (actuelle Sandoa) en studio de radiodiffusion. Le procédé
utilisé était le suivant :
? Studio de radiodiffusion
? Centre de modulation via la poste centrale de Lubumbashi
? Centre d'émission de Kilobelobe où était
installées deux émetteurs ondes courtes d'une puissance de 10Kw
chacun.
En 1963, le Katanga va renter dans l'ordre. Le gouvernement
central de Léopoldville va prendre le contrôle de la radio qui est
placée sous la direction d'un fonctionnaire relevant du
département de l'information.
Après, plusieurs radios ont été
créés sous différentes responsabilités.
La capacité des (sic) ces établissements qui
était ouverts à d'autres pays francophones, étaient loin
de satisfaire les besoins de la RDC qui était soumis au régime de
quota de bourses au même titre que les autres partenaires de la France
sans tenir compte de ses besoins en raison de l'immensité de son
territoire. Pour contourner cette difficulté, le gouvernement de
Kinshasa ouvrit deux établissements au pays, pour la formation des
journalistes de haut niveau. L'institut supérieur de Sciences de
l'information et de la communication (IFASIC), et le studio Ecole de la RTNC,
pour les techniciens de maintenance, et les agents de production. Ces
écoles ont ouvert leur (sic) portes à d'autres candidats en
provenance d'autres pays, lesquels avaient fini au cours des années 1998
par supplanter en nombre la population de congolais admis u studio Ecole de la
RTNC, ce qui était une preuve pour confirmer le degré
appréciable des enseignements y dispensés.
Ce programme de formation de cadres augurait la mise en
chantier d'un ambitieux programme de doter le pays d'un système de
télécommunication par satellite qui a été
inauguré au mois de juillet 1978. La réalisation de ce grand
projet ouvrait le Congo au monde grâce à l'acquisition d'un
matériel de très haute
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technologie qui aillait désenclaver les territoires du
pays par des liaisons téléphonique et
télégraphique, pour ce qui est du secteur de l'audiovisuel, les
actualités mondiales étaient désormais vécues
presque instantanément, avec une qualité de réception
exceptionnelle, tant pour la radiodiffusion qui introduisait pour la
première fois au Katanga le système d'émetteur en
Fréquence Modulée que pour la télévision, qui
inaugurait les images en couleur. Les prétentions de ce programme
étaient de permettre à chaque habitant de ce grand Congo de
recevoir des émissions FM acheminées par faisceaux ainsi que les
programmes de télévision.
Pour cela, il a été mis sur pied trois centres
de production Radio/TV, qui ont formé le triangle suivant :
Kinshasa-Lubumbashi-Kisangani.
L'intérieur du pays était parsemé de sous
stations qui devaient assurer le relais de transmission de ces trois stations
terriennes qui avaient la possibilité d'être reliées au
satellite d'Intersat en position géostationnaire au-dessus de
l'océan Atlantique. La province du Katanga avait dans la première
phase obtenue quatre sous-stations qui permettaient aux habitants de Likasi et
Kolwezi d'être reliés à Lubumbashi tandis que Kamina et
Kalemie était directement branchés sur la station-mère.
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