La francophonie et la médiation dans la crise ivoirienne de 2002 à 2010.( Télécharger le fichier original )par Sika Gautier ADOMON Université Jean Moulin Lyon 3 - Master 2 2014 |
B) Absence de démarche francophone face aux blocagesDepuis le déclenchement de la crise ivoirienne, plusieurs médiations ont été menées sans grands succès. La CEDEAO a effectué de nombreuses médiations qui ont permis de surmonter ponctuellement les multiples blocages du processus de paix. La médiation assurée par l'UA, sous l'égide du Président sud-africain Thabo Mbeki, n'a pas été plus fructueuse. Sans oublier celle menée par la France en janvier 2003. Ces nombreuses initiatives ont abouti à la signature entre les forces politiques ivoiriennes de divers accords politiques, sans toutefois aboutir à la paix souhaitée. « La difficulté de l'Accord de Linas Marcoussis de 2003 à être appliqué par le pouvoir ivoirien s'inscrit dans cette logique. En proposant et en obtenant l'attribution du portefeuille de la Défense aux mouvements rebelles sans concertation avec l'armée ivoirienne, la France a davantage donné l'impression de légitimer la rébellion tout en délégitimant le Président en exercice122(*) ». Malgré ce blocage, l'OIF, à l'image des autres organisations, va continuer à demander dans ses déclarations l'application de ces accords, ceci en déphasage avec l'esprit d'une médiation, et même organiser une réflexion sur les dits accords. Elle n'a pas pris d'initiatives face aux nombreux blocagesafin d'affirmer sa particularité comme acteur de résolution des conflits. « C'est finalement la signature de l'Accord politique de Ouagadougou (APO), le 4 mars 2007, entre les deux belligérants, sous la facilitation du président de Faso, Blaise Compaoré, qui va constituer le début d'une véritable amorce de paix depuis la tentative de coup d'Etat avortée de septembre 2002123(*) ». En définitif, « après des années d'errements, marquées par de nombreuses tentatives infructueuses des Nations Unies et des médiations d'Etats et d'organisations régionales afin de résoudre cette crise, l'espoir d'une relance du processus politique d'une sortie de crise durable a enfin resurgi124(*) ». * 122 Laurent (ERSU), « La crise ivoirienne, une intrigue franco- française », in Politique Africaine, N° 107, pp 85 - 104. * 123 Simon P (HANDY) et al, l'accord politique de ouagadougou « vers une sortie de crise pérenne en côte d'ivoire » p 653-667 * 124idem |
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