La francophonie et la médiation dans la crise ivoirienne de 2002 à 2010.( Télécharger le fichier original )par Sika Gautier ADOMON Université Jean Moulin Lyon 3 - Master 2 2014 |
PARTIE I : LA FRANCOPHONIE, UN ACTEUR DE RESOLUTIONDE CONFLITSINTRODUCTIONLe septième Sommet des Chefs d'Etat et de Gouvernement de la Francophonie qui s'est déroulé du 14 au 16 novembre 1997, à Hanoï (Vietnam), constitue le véritable tournant de la Francophonie institutionnelle. Organisation culturelle, basée sur la défense de la langue française, la Francophonie va progressivement intégrer les relations internationales. Ainsi, elle va orienter son action sur les notions de démocratie, de développement, de sécurité, des droits de l'Homme et de paix. Ces réformes, visant à faire d'elle, un acteur majeur de la scène internationale, vont être confirmées en 2000, avec la Déclaration de Bamako24(*). Outre, des principes émis par la Déclaration, elle contient des normes et des valeurs qui s'imposent à tous les membres de la Francophonie. Notamment sur la consolidation de l'Etat de droit, la tenue d'élections libres, fiables et transparentes, une vie politique apaisée et la promotion d'une culture démocratique et le plein respect des droits de l'Homme. Ainsi, la Francophonie va se donner les moyens et les instruments pour pouvoir faire face aux défis présents dans son espace, particulièrement dans la résolution des conflits. D'où l'adoption en 2006 d'une Déclaration25(*) sur la prévention des conflits et la sécurité humaine. En effet, face aux nombreux conflits qui secouent l'espace francophone, particulièrement en Afrique subsaharienne, l'Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) va déployer une panoplie d'actions en vue de prévenir et/ou atténuer les crises. Ainsi, elle va intervenir à différents moments des crises. « Le principal rôle de l'OIF en matière de résolution de conflits est, dès lors, de l'ordre de la médiation lors d'un conflit violent et, en temps de paix négative, de la réflexion stratégique, de la diffusion de normes et de la prise d'action en faveur de la prévention et de la consolidation de la paix entre ses membres et vis-à-vis de tierces parties26(*) ». D'où, sa présence sur le théâtre de conflits qui minent ses membres, à la recherche de stabilité, comme le cas de la Côte d'Ivoire. Cette première partie de notre étude se présente en deux chapitres.Le chapitre 1 est consacré à la mise en place du dispositif institutionnel en matière de règlement de crise. Il abordera la Francophonie politique (section1) et le cadre normatif de la médiation de l'organisation (section 2).Le chapitre 2, quant à lui, abordera les actions menées par l'OIF (section 1) et sa contribution en collaboration avec les autres organisations pour le retour de la paix en Côte d'Ivoire (section 2). * 24 Déclaration de Bamako du 3 novembre 2000 sur le bilan des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans l'espace francophone (cf annexe) * 25Op,cit, Phan-Trang, p.350 ( Déclaration de Saint Boniface) * 26 JosephMaila « La notion de crise en Francophonie : entre dispositif normatif et traitement politique », in La Revue Internationale des Mondes francophones. N°2 Printemps -ETE 2010, p 17 |
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