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Production durable du cacao en Côte d'Ivoire.

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par Sika Gautier ADOMON
Université Jean Moulin Lyon 3 - DU 2014
  

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B) La mauvaise gestion de la filière

La flambée des prix du cacao n'a pas bénéficié aux producteurs. Selon la Banque Mondiale (2006) le nombre de pauvres a augmenté en Côte d'Ivoire entre 1995 et 2006, passant de 33,5% à 43,2%. La majorité des pauvres en Côte d'Ivoire sont des ruraux qui tirent l'essentiel de leurs revenus de la production de cultures vivrières ou de rente 27(*). En 2008, le taux de pauvreté était de 48,5% (PND 2012-2015) avec un fort taux en milieu rural. Les données sur la pauvreté ne permettent pas d'appréhender la situation des producteurs de cacao par rapport à l'ensemble des producteurs de culture de rente. Néanmoins, l'importance de la pauvreté parmi les producteurs en général peut amener à considérer que près de la moitié des producteurs de cacao sont en situation précaire. La situation décrite montre bien que le « miracle économique ivoirien » issu du boom des recettes du cacao n'a pas été bénéfique aux producteurs. La gestion des recettes publiques a été loin d'être transparente. Avec l'explosion des prix du cacao en 1976-1977, les dépenses de l'État ont augmenté. Encouragés par l'abondance des revenus générés par le cacao, le gouvernement et la CAISTAB se sont adonnés à des pratiques corrompues et patrimoniales (Global witness).

Depuis la libéralisation, les producteurs de cacao n'ont de cesse de se plaindre des prix bas qu'ils perçoivent pour leur cacao. Ils contestent également le faible niveau de financement des coopératives accordé par les institutions de la filière cacao et le manque de sacs brousse et de pesticides, qui sont censés être fournis par le FDPCC28(*). Les producteurs se plaignent fréquemment du manque de soutien financier et technique accordé par l'État et qui affecte la quantité et la qualité de la production de cacao.

Un fait marquant de la filière est l'absence d'entreprise nationale dans la transformation des fèves de cacao. Seules 25% des fèves du cacao sont broyées localement par quatre sociétés et exportées dans sa quasi-totalement. Ce sont CEMOI COTE D'IVOIRE (65 000 t), filiale française de CEMOI France, MICAO (100 000 t), filiale du groupe américain CARGILL UNICAO (85 000 t), société du groupe hollandais ADM SACO (100 000 t), rattachée au groupe suisse BARRY CALLEBAUT29(*).

Ce paragraphe montre bien qu'à part la production des fèves de cacao du bord champ au port, la Côte d'Ivoire n'est pas présente aux étapes ayant plus de valeur ajoutée.

* 27 Yannick P.E Gnamian, « Libéralisation et pauvreté : le cas des producteurs de cacao en Côte d'Ivoire », Université de Québec, Mémoire, mars 2008

* 28 FDPCC : Fonds de Développement et de Promotion de la filière Café Cacao

* 29 www.fairtradeatwork.be « le cacao et le commerce équitable », consulté le 14 juin 2014

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand