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Production durable du cacao en Côte d'Ivoire.

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par Sika Gautier ADOMON
Université Jean Moulin Lyon 3 - DU 2014
  

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II) LES ASPECTS CONJONCTURELS DE LA CRISE

A) La baisse du pouvoir d'achat des producteurs

Le prix d'achat d'un kilogramme de cacao au producteur a été très stable pendant 30 ans, autour de 750-800 FCFA/kg. Suite à la chute des cours, ce prix va baisser de 25%, pour être diminué de moitié en 90/91. Par ailleurs, les incertitudes liées à la libéralisation de la filière ont aussi contribué à la baisse du prix d'achat. Malgré cette situation, la production a connu une hausse mais dans des proportions moindres par rapport aux années fastes. En outre, les conditions climatiques jouent aussi un rôle déterminant dans la fixation des prix. Quand elles sont favorables à une bonne récolte, les prix baissent, alors qu'en période d'extrême humidité ou de sécheresse, les prix augmentent. La baisse du prix d'achat du kilogramme de cacao aux producteurs va obliger ceux ci à s'orienter vers d'autres cultures de rente, particulièrement l'hévéa. Au moment où le cacao s'achetait à 250FCFA le Kilogramme, celui de l'hévéa était à 1000 FCFA. L'hévéaculture est un secteur en plein essor avec une production de 163 000T en 2005, 179 000 T en 2006 (Ministère de l'agriculture). Elle occupe le 3ème rang des produits d'exportation en Côte d'Ivoire avec un revenu global à l'exportation de 106 milliards FCFA en 2005. La Cote d'Ivoire se situe au 1er rang des producteurs africains de caoutchouc naturel devant le Liberia, et au 8eme rang mondial. Notons que ces abandons sont observés généralement chez les planteurs de l'Est et du Centre-ouest, les anciennes boucles de cacao. En effet, environ 15 % des planteurs de l'ancienne « boucle du cacao » ont abandonné une plantation de cacao, au Centre-ouest, ce sont 10,34 % des paysans (Maxime Tano). Par ailleurs, les litiges fonciers sont aussi à la base de l'abandon des plantations de cacao.

B) Les conflits fonciers

La crise économique de 1980 a provoqué la perte d'emploi de plusieurs jeunes en milieu urbain. L'Etat a mis en place une politique du retour à la terre pour trouver une solution au chômage des jeunes citadins. Mais ce retour n'a pas été facile, car la plupart des parents ont cédé aux étrangers et/ou allogènes des parcelles que ces derniers ont exploité. Cette situation a engendré des conflits mettant à mal l'activité cacaoyère dans les zones concernées.

Le motif principal des conflits relève de la rareté des terres fertiles. En effet, les différents mouvements migratoires qui se sont opérés dans les zones de production ont entraîné des pressions fortes sur les terres disponibles. Ainsi, en 1974, le taux net de migration s'établissait à 3,5 % dans la région du Sud-Ouest (Colette Vallat, 1979). En plus des migrants économiques, des milliers de réfugiés libériens, fuyant la guerre civile dans leur pays à la fin de la décennie 1980, se sont installés dans cette région faisant d'elle l'une des régions ayant une proportion élevée d'étrangers (42,8 %). La plupart des migrants se sont engagés dans l'activité cacaoyère d'abord en tant que manoeuvre agricole, avant de créer des années plus tard, leurs propres exploitations.

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