Enjeux de la presse en ligne à l'heure de tout numérique dans la ville de Mbujimayi.( Télécharger le fichier original )par Emmanuel KALONJI KABEYA Université Officielle de Mbujimayi - Licence 2015 |
1.3. 3. Internet3.3. 1 Introduction L'Internet a révolutionné le monde des ordinateurs et des communications comme rien d'autre auparavant. L'invention du télégraphe, du téléphone, de la radio et de l'ordinateur a ouvert la voie à cette intégration sans précédent de capacités. L'Internet est à la fois une capacité de diffusion dans le monde entier, un mécanisme de distribution de l'information et un moyen de collaboration et d'interaction entre les individus et leurs ordinateurs, peu importe l'emplacement géographique. L'Internet représente l'un des exemples les plus réussis des avantages de l'investissement et de l'engagement soutenus dans la recherche et le développement de l'infrastructure informatique. Dès les premières recherches sur la commutation par paquets, le gouvernement, l'industrie et les universités ont été partenaires dans l'évolution et le déploiement de cette nouvelle technologie passionnante. Aujourd'hui, les termes tels que « bleiner@computer.org » et « http://www.acm.org » n'ont plus de secret pour quiconque.26 Cette histoire est intentionnellement brève, superficielle et incomplète. Il existe actuellement beaucoup de matériel sur l'histoire, la technologie et l'utilisation d'Internet. Des étagères remplies de documents écrits sur l'Internet occupent pratiquement beaucoup ou mieux toutes les librairies. L'Internet est aujourd'hui une infrastructure informatique généralisée, le premier prototype de ce que l'on appelle souvent l'infrastructure nationale, mondiale ou galactique informatique. Son histoire est complexe et implique de nombreux aspects - technologique, organisationnel et communautaire. Son influence touche non seulement les domaines techniques de la communication informatique, mais toute la société au fur et à mesure que nous nous dirigeons vers une utilisation croissante d'outils en ligne afin de réaliser des opérations communautaires, d'acquisition d'informations et de commerce électronique. 3. 3. 2. Origines de l'Internet Les premiers textes décrivant les interactions sociales pouvant être rendues possibles grâce à un réseau d'ordinateurs étaient une série de mémos écrits par J.C.R. Licklider du MIT en août 1962 portant sur son concept de « réseau galactique ». Il imagina un ensemble d'ordinateurs interconnectés au niveau mondial à travers lequel chacun pourrait accéder 27 CORNU, DANIEL (2013), Tous connectés ! Internet et les nouvelles frontières de l'info Genève, Labor/Fides. Page | 15 rapidement aux données et programmes depuis n'importe quel site. En théorie, le concept était très semblable à l'Internet d'aujourd'hui. Licklider fut le premier chef du programme de recherche en informatique de la DARPA, lancé en octobre 1962. Pendant son emploi à DARPA, il persuada ses successeurs, Ivan Sutherland, Bob Taylor et Lawrence G. Roberts, chercheur au MIT, de l'intérêt de ce concept de réseau informatique. Leonard Kleinrock du MIT publia le premier document sur l'utilisation de la commutation de paquets en juillet 1961 et le premier livre sur le sujet en 1964. Kleinrock convainquit Roberts de la réalisation théorique des communications en utilisant la commutation par paquets plutôt que des circuits dédiés, ce qui s'avéra être un grand pas en avant vers les réseaux informatiques. Une autre étape clé a été de permettre aux ordinateurs de communiquer entre eux. En 1965, afin d'explorer cela, avec l'aide de Thomas Merrill, Roberts connecta l'ordinateur TX-2 dans le Massachussetts avec l'ordinateur Q-32 en Californie par une liaison téléphonique commutée, à faible vitesse, créant le premier réseau informatique étendu jamais construit mais très réduit. Cette expérience prouva que les ordinateurs à temps partagé pouvaient très bien travailler ensemble, en exécutant des programmes et en récupérant des données si nécessaire sur la machine distante, mais que le système téléphonique commuté était totalement inadapté. La conviction de Kleinrock quant à la nécessité de la commutation par paquets fut confirmée.27 Fin 1966, Roberts fut engagé à DARPA pour développer le concept de réseau informatique et mit rapidement en place son plan pour le réseau « ARPANET », qu'il publia en 1967. Lors de la conférence où il présenta le document, un exposé sur un concept de réseau à commutation par paquets fut également présenté par Donald Davies et Roger Scantlebury de NPL du Royaume-Uni. Scantlebury parla à Roberts du travail de NPL ainsi que de celui de Paul Baran et d'autres chez RAND. Le groupe RAND avait écrit un article sur l'utilisation d'un réseau à commutation par paquets pour la transmission sécurisée de la voix dans l'armée en 1964. Il se trouve que les travaux réalisés au MIT (1961-1967), RAND (1962-1965) et NPL (1964-1967) se sont tous déroulés en parallèle sans qu'aucun des chercheurs n'ait connaissance des travaux des autres. Le mot « paquet » fut adopté à partir du travail au NPL et la vitesse de transmission proposée à utiliser dans la conception d'ARPANET fut améliorée, passant de 2,4 kbps à 50 kbps. Page | 16 En août 1968, après avoir affiné la structure générale et les spécifications du réseau ARPANET, Roberts et DARPA lancèrent un appel d'offre pour la réalisation d'un composant clé du réseau : les commutateurs de paquets appelés Interface Message Processors (IMP). La société Bolt Beranek and Newman (BBN), dirigée par Frank Heart, remporta l'appel d'offre en décembre 1968. Tandis que l'équipe de BBN travaillait sur les IMP avec Bob Kahn, jouant un rôle clé dans la conception architecturale du réseau ARPANET, la topologie et l'économie du réseau étaient conçues et optimisées par Roberts qui travaillait avec Howard Frank et son équipe chez Network Analysis Corporation, et le système de mesure du réseau était préparé par l'équipe du professeur Kleinrock de l'UCLA. Grâce au développement précoce de la théorie de commutation par paquets de Kleinrock et sa concentration sur l'analyse, la conception et la mesure, son Centre de mesure du réseau (Network Measurement Center) à l'UCLA fut choisi pour être le premier noeud sur le réseau ARPANET. En septembre 1969, BBN installa le premier équipement réseau IMP à l'UCLA et le premier ordinateur hôte y fut connecté. Le projet de Doug Engelbart sur l'augmentation de l'intelligence humaine (qui comprenait le premier système hypertexte, NLS) au Stanford Research Institute (SRI) fournit un second noeud. Le SRI soutenait le Network Information Center, dirigé par Elizabeth (Jake) Feinler et comprenant des fonctions telles que le maintien de tableaux de noms d'hôtes et de leurs adresses ainsi qu'un répertoire des RFC. Un mois plus tard, lorsque SRI fut connecté au réseau ARPANET, le premier message hôte à hôte fut envoyé par le laboratoire de Kleinrock à SRI. Deux noeuds supplémentaires furent ajoutés à l'université de Santa Barbara (UCSB) et l'université de l'Utah. Ces deux derniers noeuds incorporaient des projets de visualisation d'applications, avec Glen Culler et Burton Fried à l'UCSB qui étudiaient des méthodes pour l'affichage de fonctions mathématiques en utilisant des écrans à mémoire pour faire face au problème de rafraichissement sur le réseau, et Robert Taylor et Ivan Sutherland à l'université de l'Utah qui étudiaient des méthodes de représentations en 3D sur le réseau. Ainsi, dès la fin 1969, le réseau ARPANET initial était constitué de quatre ordinateurs hôtes et l'Internet vit le jour. Même à ce stade précoce, il convient de noter que la recherche sur les réseaux intégrait à la fois le travail sur le réseau sous-jacent et le travail sur la façon d'utiliser le réseau. Cette tradition se poursuit à ce jour. Des ordinateurs furent rapidement ajoutés au réseau ARPANET au cours des années suivantes, et le travail se poursuivit avec l'achèvement d'un protocole de communication hôte à hôte fonctionnellement complet et d'autres logiciels de réseau. En décembre 1970, le Network Page | 17 Working Group (NWG), conduit par S. Crocker, acheva le protocole de communication hôte à hôte pour le réseau ARPANET, appelé le Network Control Protocol ou NCP. À mesure que les sites ARPANET terminaient de mettre en oeuvre NCP entre 1971 et 1972 les utilisateurs du réseau ont enfin pu développer les premières applications. En octobre 1972, Kahn organisa une importante démonstration très réussie du réseau ARPANET lors de la Conférence internationale sur les communications informatiques (ICCC). Ce fut la première démonstration publique de cette nouvelle technologie. Ce fut également en 1972 que la première application importante fut mise au point : le courrier électronique. En mars, Ray Tomlinson chez BBN écrivit le premier logiciel basique d'envoi et de réception de courrier électronique, répondant ainsi aux besoins de communication des développeurs du réseau ARPANET entre eux. En juillet, Roberts élargit son application en écrivant le premier programme de courrier électronique pour lister, lire sélectivement, classer, acheminer et répondre aux messages. À partir de là, le courier électronique prit son essor comme l'application réseau la plus vaste pendant plus d'une décennie. Ce fut un signe avant-coureur du type d'activité que nous voyons sur le World Wide Web aujourd'hui, à savoir l'énorme croissance du trafic de toutes sortes reliant les individus. ARPANET est devenu Internet. Internet était fondé sur l'idée qu'il y aurait de nombreux réseaux indépendants de conception assez arbitraire, à commencer par le réseau pionnier de commutation par paquets ARPANET, mais ne tarda pas à inclure des réseaux par satellite de paquets, des réseaux de radiocommunication par paquets au sol et d'autres réseaux. Internet tel que nous le connaissons est l'incarnation d'une idée technique sous-jacente, à savoir celle du réseautage en architecture ouverte. D'autres applications avaient été proposées aux débuts de l'Internet, y compris la communication vocale à base de paquets (précurseur de la téléphonie sur Internet), différents modèles de partage de fichiers et de disques, et les premiers programmes de vers informatiques qui montraient le concept d'agents (et, bien sûr, de virus). 28 Un concept clé de l'Internet est qu'il n'a pas été conçu pour une seule application, mais comme une infrastructure générale sur laquelle de nouvelles applications pouvaient être conçues, comme illustré plus tard par l'émergence du World Wide Web. C'est la nature polyvalente du service fourni par le TCP et l'IP qui rend cela possible. 28 CHARRON, JEAN-MARIE, et Patrick LE FLOCH (2011), La presse en ligne, Paris, La Découverte. Page | 18 Évolution de l'Internet Le 24 octobre 1995, le Federal Networking Council FNC adopta unanimement une résolution définissant le terme Internet. Cette définition fut élaborée en consultation avec les membres de l'internet et les communautés des droits de propriété intellectuelle. Résolution : Le Federal Networking Council (FNC) accepte que les termes suivants reflètent notre définition du mot «Internet» désigne le système d'information mondial qui : (i) est relié logiquement par un espace d'adressage unique au monde basé sur le protocole Internet (IP) ou ses extensions/suivis ultérieurs ; (ii) est capable de soutenir les communications utilisant la suite de protocoles Transmission Control Protocol/Internet Protocol (TCP/IP) ou ses extensions/suivis ultérieurs, et/ou d'autres protocoles compatibles IP ; et (iii) fournit, utilise ou rend accessible, publiquement ou en privé, des services de haut niveau basés sur les communications et l'infrastructure connexe décrites dans la présente résolution. L'Internet a beaucoup changé au cours des deux décennies qui ont suivi sa naissance. Il fut créé à l'époque du temps partagé, mais a survécu jusque dans l'ère des ordinateurs personnels, de l'informatique client-serveur et poste-à-poste, et de l'ordinateur de réseau. Il a été conçu avant l'apparition des réseaux locaux, mais a accueilli cette nouvelle technologie de réseau, ainsi que le mode ATM et les services à commutation de trames. Il était destiné à soutenir une gamme de fonctions couvrant le partage de fichiers et la connexion à distance, mais également le partage des ressources et la collaboration, et a engendré le courrier électronique et, plus récemment, le World Wide Web. Mais plus important encore, il fut créé par un petit groupe de chercheurs dévoués, et se développa à tel point qu'il devint un succès commercial avec des milliards de dollars d'investissement annuel. Il ne faut pas croire que l'Internet ne changera plus. L'Internet, bien qu'il s'agisse d'un réseau en termes de nom et de géographie, est une créature issue de l'ordinateur, et non pas du réseau traditionnel de l'industrie du téléphone ou de la télévision. Il continuera donc à changer et à évoluer à la vitesse de l'industrie informatique s'il doit demeurer pertinent. Il est en train de changer pour fournir de nouveaux services tels que le transport en temps réel, afin de soutenir, par exemple, les flux audio et vidéo. La disponibilité de réseaux omniprésents (c'est-à-dire Internet) alliés à un système informatique puissant et abordable et des communications au format portable (ordinateurs portables, téléavertisseurs bidirectionnels, PDA, téléphones cellulaires), permet la création d'un nouveau paradigme de l'informatique et des communications nomades. Cette évolution nous apportera de nouvelles applications - téléphonie sur Internet et, d'ici peu, la télévision par Page | 19 Internet. Il évolue pour permettre des formes plus sophistiquées de tarification et de recouvrement des coûts, une exigence peut-être pénible dans ce monde commercial. Il se transforme pour accueillir une autre génération de technologies de réseau sous-jacent avec des caractéristiques et des exigences différentes, par exemple l'accès à large bande résidentiel et les satellites. De nouveaux modes d'accès et de nouvelles formes de service engendreront de nouvelles applications, qui à leur tour entraîneront l'évolution du réseau même. La question la plus pressante pour l'avenir d'Internet n'est pas comment la technologie va changer, mais comment le processus de changement et d'évolution lui-même sera géré. Comme vous pouvez le lire dans ces paragraphes, l'architecture d'Internet a toujours été stimulée par un noyau de concepteurs, mais ce groupe a changé de forme au fur et à mesure de la croissance du nombre de parties prenantes. Le succès d'Internet a apporté une prolifération de parties prenantes, qui ont investi sur le plan économique ainsi qu'intellectuel dans le réseau. Nous voyons désormais, dans les débats sur le contrôle de l'espace des noms de domaine et la forme des adresses IP de nouvelle génération, des difficultés pour trouver la prochaine structure sociale qui guidera Internet à l'avenir. La forme de cette structure sera plus difficile à trouver, étant donné le grand nombre de parties prenantes concernées. D'autre part, le secteur s'efforce de trouver la bonne logique économique pour les vastes investissements nécessaires à la croissance future, par exemple pour la mise à niveau de l'accès résidentiel à une technologie plus adaptée. Si Internet trébuche, ce ne sera pas parce que nous manquerons de technologie, de vision ou de motivation. C'est parce que nous ne serons éventuellement pas capables de définir une direction commune et de marcher collectivement vers le futur.29 |
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