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Enjeux de la presse en ligne à  l'heure de tout numérique dans la ville de Mbujimayi.

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par Emmanuel KALONJI KABEYA
Université Officielle de Mbujimayi - Licence 2015
  

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SECTION 2. CADRE THÉORIQUE

La théorie est une construction servant à expliquer des phénomènes. Elle constituée par un ensemble des propositions interdépendantes exprimées dans un langage habituel et obéissant à des déductions. Ces propositions sont souvent abstraites, elles servent à former des hypothèses vérifiables et démontrables voir mesurables.

La théorie est donc considérée comme valide si les effets prévisibles sont confirmés par l'observation et l'expérimentation.42

Pour notre étude nous avons trouvé important de prendre la théorie des usages et gratifications dans mesure où notre travail porte sur un moyen de communication de masse qu'est la presse en ligne.

1. LES USAGES ET GRATIFICATIONS

Le modèle des usages et gratifications est le résultat d'une amalgamation du fonctionnalisme donc les effets des médias et de la psychologie donc usages des médias et auditoire actif. L'émergence du modèle des usages et gratifications est attribuable aux études sur les gratifications liées aux émissions de radio des années 40 avec notamment les les recherches sur les motifs des auditeurs de musique classique à la radio ce qui motivait les gens à écouter la radio.

Mais c'est Elihu Katz en 1959 qui a amalgamé les études des effets sur l'auditoire et la culture populaire et qui lui a donné le nom de modèle des « usages et gratifications ». Selon lui, les pionniers de la recherche en communication s'étaient surtout attardés aux effets des communications de masse sur les opinions, les attitudes ainsi que les actions qu'elles pouvaient engendrer ont décrit le modèle de recherche des usages et gratifications comme étant une « tentative d'expliquer un phénomène en interrogeant un individu sur la façon dont il utilise les communications, au lieu d'autres ressources dans son environnement, afin de satisfaire ses besoins et atteindre ses objectifs »

Ce modèle a comme objectif de déterminer le rôle que jouent les principaux médias de communication (télévision, radio, journaux, livres et cinéma) dans la satisfaction de certains besoins des individus, ainsi que leur importance. Selon ce modèle, l'auditoire est actif

42 KAMATE M, notes de cours d'information et communication, G 2SIC 2010-2011 UOM, inédit.

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par rapport aux médias plutôt que passif. C'est-à-dire que l'auditoire procède à la sélection des médias et de leurs contenus en fonction des besoins qu'elle veut combler. 43

Les premières études avaient comme objectif de décrire les motivations des individus lorsqu'ils font usage des médias. Ces études se démarquaient de celles qui les avaient précédées parce que ces dernières se concentraient surtout sur les effets des médias et l'émetteur du message plutôt que sur le récepteur et ses motivations. Le modèle des usages et gratifications a l'avantage d'être axiomatique, c'est-à- dire qu'il procède par déduction logique. « Il est aussi possible de l'utiliser au sein d'une grande variété de situations de communication médiatisée »).

Toujours selon Lin, « la force des usages et gratifications est de permettre à un chercheur de procéder à l'étude des communications à travers les besoins et les motivations psychologiques, les canaux de communication, le contenu de la communication et des gratifications psychologiques dans un contexte particulier ou interculturel ».

Depuis son émergence, le modèle des usages et gratifications est devenue une base importante des théories de la communication. Selon Katz, Blumler & Gurevitch (1974), les quatre interprétations fonctionnelles des médias ont d'abord été développées par Lasswell en 1948 d'un point de vue macrosociologique et revu en 1960 par Wright au niveau macro et microsociologique. Ces interprétations indiquaient que les médias ont des fonctions de surveillance, de corrélation, de divertissement et de transmission culturelle pour la société en général, sur le plan individuel et les sous-groupes de la société.

Selon Katz, Blumler & Gurevitch (1974), ces quatre interprétations ne représentaient pas adéquatement l'ensemble des fonctions des médias. McQuail, Blumler et Brown (1972), ont donc développé les quatre catégories suivantes: distraction (changer la routine, se changer les idées, ne pas penser aux des problèmes et pour l'évacuation des tensions); relations sociales (pour remplacer les relations amicales et pour socialiser); identification personnelle (pour développer et maintenir une identité, l'exploration de la réalité et le renforcement des valeurs); et la surveillance (voyeurisme).

43 ELIHU KATZ, La recherche en communication

Depuis Lazarsfeld, 1973 consulté le 10 aout 2015à 19h40'

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27 En raison de la variété de fonctions liées à l'usage des médias, ont regroupé les fonctions proposées précédemment sur le plan des besoins individuels « un individu utilise les communications de masse pour se connecter (parfois se déconnecter) à travers des relations instrumentales, affectives ou d'intégration avec d'autres (soi-même, famille, amis, nation, etc.) ». Ce regroupement tente d'expliquer les différents aspects liés au besoin d'être « connecté ». Katz, Blumler & Gurevitch (1974), ont trouvé qu'il y avait une « tendance » empirique en ce qui concerne la préférence pour l'utilisation de différents médias selon les types de connexions. Par exemple, les livres et le cinéma sont associés aux besoins d'accomplissement de soi. Ils permettent à un individu de connecter avec lui-même. Les journaux, la radio et la télévision connectent davantage les individus avec la société (Katz, Blumler & Gurevitch, 1974). Katz, Blumler & Gurevitch (1974), se sont également penchés sur les études effectuées sur les sources de gratifications des médias. Celles-ci ont permis d'identifier trois sources : le contenu des médias, l'exposition aux médias, l'influence du contexte social sur l'exposition aux médias. Chaque média semble offrir une combinaison unique de contenu caractéristique. La télévision par exemple offre comme contenu des téléséries, des films et des bulletins de nouvelles. Chaque média offre également des attributs typiques. Les journaux par exemple sont un média imprimé tandisque, la radio et la télévision sont des médias diffusés. Enfin, chaque média présente des situations d'exposition typique. Par exemple, le contexte social a une influence sur l'exposition aux médias. Une personne qui n'aurait pas d'appareil pouvant se connecter à Internet de la maison serait moins exposée à Internet qu'une personne qui y aurait 28 accès de chez elles suggèrent également que les facteurs sociaux peuvent avoir une influence sur l'apparition de besoins liés aux médias dans les cinq cas suivants: 1. « La situation sociale produit des tensions et des conflits qui sont atténués par la consommation des médias 2. La situation sociale engendre une prise de conscience des problèmes qui exigent de l'attention, la recherche d'informations par rapport aux problèmes peut être comblée par les médias 3. La situation sociale réduit les occasions de satisfaire certains besoins. Les médias agissent en tant que service complémentaire, supplémentaire ou comme un substitut 4. La situation sociale impose certaines valeurs. Celles-ci s'affirment et se renforcent par la consommation de ressources médiatiques.

La situation sociale offre un champ de connaissance des attentes de familiarité avec des ressources médiatiques qui doivent être suivies afin de soutenir l'adhésion aux regroupements sociaux (Atkins, 1972) ». Les sources extérieures peuvent également avoir une influence sur l'apparition de besoins liés aux médias. Katz, Gurevitch et Haas (1973), dans

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leur étude sur « les usages des médias de masse pour les choses importantes », ont observé que certains besoins étaient mieux comblés par des sources extérieures de satisfaction des besoins. Par exemple, les amis, les vacances, les congrès et le travail ont été identifiés comme étant des sources plus 29 importantes de gratification que les médias de masse. Les chercheurs ont observé que les amis étaient une source plus importante de gratification personnelle et répondaient mieux aux besoins de divertissement. Selon McQuail, Blumler & Brown (1972), Severin & Tankard (1992), et Courbet et Fourquet (2003), le modèle des usages et gratifications peut s'exprimer par les cinq postulats suivants: 1. L'auditoire des médias est conçu comme un corps social actif qui sélectionne dans la multitude des messages de la communication de masse ceux qui vont satisfaire les besoins et objectifs de ses membres. 2. Dans le processus de communication de masse, l'initiative de lier le choix du canal médiatique à la satisfaction d'un besoin particulier revient aux membres de l'auditoire. 3. Les médias concourent avec d'autres ressources externes sur le marché des stimuli et des offres, à la satisfaction de besoins des individus. Ainsi, ils ne sont plus que l'une des ressources nécessaires (parmi tant d'autres) à la production du lien social 4. Pour comprendre la communication de masse, il est impératif d'étudier en priorité les motivations des récepteurs, les traits gratifiants des contenus des messages, les satisfactions et les expériences des membres de l'auditoire. 5. L'auto-appréciation de ses compétences, l'interaction sociale (famille, voisinage...), l'émotion l'évasion, mais aussi le développement éducatif sont les principales gratifications recherchées par les récepteurs. 30 L'approche fonctionnaliste dont fait partie le modèle des usages et gratifications ne remet pas totalement en cause le paradigme des effets, mais elle l'élargit en reconnaissant au récepteur un contre-pouvoir qui lui est propre, balisé par des « besoins », des « attentes », des « utilisations » et des « gratifications ». Nous avons adopté la théorie des usages et gratifications dans cette recherche. Selon Raine Internet « est un média sur mesure pour les usages et gratifications parce qu'il offre aux internautes une multitude de choix afin qu'ils puissent combler leurs besoins, engendrer l'instantanéité et l'interaction entre les utilisateurs ». Cette théorie se prête bien à l'étude d'Internet (Ruggerio, 2000) en raison de la nature interactive d'Internet et du fait que les usages et gratifications sont basés sur le choix que fait l'auditoire.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus