TROISIÈME PARTIE
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Méthodologie de recherche et accès au
terrain
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1. Chapitre premier : Méthodologie de recherche
et accès au terrain
1.1. Introduction
Une recherche scientifique visant la collecte de
données et l'analyse de discours nécessite une
méthodologie quantifiable et qualifiable dans la gestion de
l'information. À cet effet, il nous semble important de choisir un
terrain de collecte de données et de vérifier les
hypothèses ainsi que la problématique posée
préalablement. Parler de terrain de recherche, c'est déterminer
l'environnement dans lequel nous allons mener une étude afin de
vérifier la problématique posée en amont du travail
à réaliser, et de répondre aux hypothèses de la
thématique de recherche. Circonscrire la notion de terrain avant la
prise en possession de l'environnement, c'est s'approprier le lieu dans lequel
nous allons pouvoir construire notre raisonnement discursif et la
vérification de nos hypothèses à travers les
données à recueillir.
Sur la compréhension du paradigme du terrain, Philippe
Quinton (2002) s'est posé les questions suivantes sur le sens du terrain
dans une logique de saisie de l'environnement et de la construction du discours
scientifique (Quinton, 2009). Qu'est-ce qu'un terrain ? Une
réalité objective ? Une construction ? Un signe ou une portion de
signe ? Quel est son rôle dans la production d'une connaissance
scientifique ? Que devient-il dans les écritures qui en rendent compte ?
Et finalement, quelle serait sa part dans le sens d'une recherche ?
Le dictionnaire Larousse (2009) définit le terrain
comme un lieu où un scientifique exerce sa recherche dont il
étudiera les résultats en laboratoire. C'est un état de
choses ou d'esprit considéré du point de vue d'une action
à venir, de leur réceptivité à une influence :
sonder le terrain, trouver un terrain favorable à ses idées.
Définir son environnement de travail et de recherche permet au chercheur
de confronter sa problématique et ses hypothèses dans un espace,
un lieu, de sonder la réalité des idées, de
vérifier sa démarche de recherche.
Dans le cadre de notre étude, nous sommes partis de la
théorie de Philippe Quinton afin de circonscrire notre cadre
théorique et empirique par un choix
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méthodologique de recherche scientifique, sachant que
dans les sciences humaines et sociales on ne peut guère valider une
hypothèse sans une vérification et une légitimation du
terrain. Le terrain tient la place et le rôle du laboratoire (sans avoir
exactement le même statut) destiné à vérifier une
loi, tester un modèle, confirmer ou infirmer une hypothèse ou
confronter une idée contradictoire (Belhedi, 1998), en
hiérarchisant la démarche de la récolte des données
suivant l'ordre d'utilité des résultats car toutes les
données n'auront pas la même place et certaines données
disparaîtront complètement (Lefèvre, 2013) suivant les
analyses à avoir. Le sociologue Nicolas Lefèvre (2013) souligne
qu'il faut hiérarchiser ses données selon leur importance
explicative et leur force d'analyse, les harmoniser de manière à
ne pas être hors de son sujet de réflexion et de rechercher. Le
terrain peut prendre la forme d'après Amor Belhedi (1998) d'un espace
physique, d'un domaine d'étude, d'un champ concerné par la
recherche, de matériaux ou de données objet de la recherche...
Le choix d'un terrain de recherche est le point de
départ principal pour une étude qui vise à apporter des
réponses, des solutions ou à améliorer une situation
observée à la suite d'une problématique posée.
À cet effet, nous avons déterminé l'environnement dans
lequel notre objet de recherche se situait les enjeux de l'évaluation
préalable en amont d'un projet culturel dans la conception des outils
évaluatifs avant soumission pour une subvention et posé les bases
d'une enquête en classant les données de terrain de manière
hiérarchique, en faisant un inventaire et un tri dans le choix du
matériel empirique le plus pertinent (Lefèvre, 2013). Sur le plan
méthodologique, nous avons opté pour la afin de connaître
le point de vue des acteurs de l'évaluation
(techniciens-évaluateurs et porteurs de projets) nous avons opté
pour des entretiens semi-directifs.
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