0.2 PROBLEMATIQUE
La population mondiale est estimée à plus de 7
milliards d'êtres humains (ONU, 2012). La croissance démographique
a lieu principalement dans les pays en voie de développement et dans les
zones urbaines (Siour, 2011). En plus de la croissance démographique
mondiale, le changement climatique aura de lourdes conséquences sur la
population mondiale, particulièrement dans les pays en voie de
développement (Driss Ben sari, 2004). En effet, avec 50 mégapoles
à l'heure actuelle (villes de plus de 10 millions d'habitants), nous
pouvons prédire des crises humanitaires majeures en termes d'impact et
de victimes (insécurité alimentaire, épidémies ou
catastrophes naturelles majeures) (Siour, 2011).
En 2011, 94 % des décès liés aux
catastrophes naturelles s'étaient produits dans les pays en voie de
développement (EM-DAT, 2011). En effet, selon les données du
Centre de recherche sur l'épidémiologie des catastrophes (CRED),
le nombre de personnes touchées par les catastrophes liées au
changement climatique est passé de moins de 50 millions en 19751979
à plus de 250 millions en 2000-2004 dans les pays en voie de
développement (EM-DAT, 2011). Avec le tremblement de terre en
Haïti, la vague de chaleur en Russie et les inondations au Pakistan,
glissements de terrain en Chine, vagues de froid au Pérou et en
Europe... l'année 2010 s'est révélée être
l'année la plus meurtrière pour les catastrophes naturelles en
plus de deux décennies (Munich Re, 2012). Selon la CRED, 373
catastrophes naturelles recensées en 2010 ont fait 296 800 morts et
près de 208 millions de sinistrés, et ont entraîné
quelques 110 milliards de dollars US de dommages (Munich Re, 2012). En outre,
Depuis le début de 2011, on recense notamment les pluies diluviennes au
Brésil, un séisme en Nouvelle-Zélande, et surtout, un
tremblement de terre de magnitude 9 à l`échelle de Richter ayant
provoqué un tsunami frappant le Japon, sur la côte nord-est, le 11
mars 2011 et faisant plusieurs milliers de morts, 14 300 selon le bilan
officiel, ainsi que 12 000 disparus (Novosti, 2011).
En Afrique, près de 35 millions de personnes, soit 13 %
de la population, ont été victimes de catastrophes naturelles
entre 2000 et 2001. Et les statistiques révèlent une hausse de 25
catastrophes en moyenne chaque année sur le continent (ENDA, 2008).
Les effets relatifs au changement climatique continueront
d'avoir un impact important sur le type de crises humanitaires
rencontrées dans le monde (Munich Re, 2012).
Durant ces vingt dernières années, la RDC a
été considérée comme un théâtre de
l'une des pires crises humanitaires que le monde ait connues (FAO, 2012).
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Les catastrophes naturelles déciment chaque
année les populations congolaises qui doivent faire face à des
désastres tels que des inondations, des tornades, des feux de brousse,
des séismes qui engendrent des déplacements et des
épidémies, les guerres et autres troubles sociopolitiques (FAO,
2012). Différents cas sont répertoriés à travers le
pays. Par exemple, la Ville de Goma est exposée à des
éruptions volcaniques et des séismes. En 2002, l'éruption
du Volcan Nyiragongo a provoqué des déplacements massifs de
populations à l'intérieur comme à l'extérieur (au
Rwanda) et entraîné des dégâts énormes, y
compris mort d'hommes (ENDA, 2008). Au total, 13% de la surface de la ville de
Goma a disparu sous la lave et 80% du centre commercial détruit (ENDA,
2008).
L'est de la RDC est très touché par les
tremblements de terre, des glissements de terrain qui sont à l'origine
de plusieurs morts. Suite à des inondations, plusieurs cultures sont
détruites et des maisons ensevelies (ENDA, 2008). 16 morts, 10
blessés et d'important dégâts matériels à
été le bilan d'une forte pluie sur le sol de Bukavu le 13 avril
2015.
Au Sud-Kivu, Kalehe est l'un des territoires où le
risque de catastrophes naturelles demeure élevé. Les familles
déplacées et leurs familles d'accueil, déjà
fragilisées par les mouvements de population voient leur
vulnérabilité exacerbée par les catastrophes naturelles
(OCHA, 2014). Au Sud-Kivu, En 2013 par exemple, plus de 40 000 personnes ont
été affectées par les catastrophes naturelles dont 10
morts et 16 000 personnes déplacées. Les territoires les plus
affectés ayant été Fizi, Idjwi, Kalehe, Uvira et Walungu
(OCHA, 2014).
La ville de Bukavu connaît et vit les
dégâts liés aux catastrophes naturelles d'une
manière récurrente pendant la saison pluvieuse (Sadiki Ndyanabo
et al, 2010). En 2014 par exemple, plusieurs quartiers de la ville ont
été victimes des éboulements de terre (catastrophe
naturelle) avec plus de 27 morts (K. Bunduki et al, 2014). Les causes de cette
catastrophe sont les eaux de ruissellement dues aux pluies abondantes. En 2008,
le tremblement de terre avait fait 17 morts, 190 blessés dont 40 graves
et des grands dégâts à différents immeubles. Ce
séisme dont le magnétisme était supérieur à
6,5 a touché surtout la ville de Bukavu, le territoire de Kabare, ville
de Goma, Kalemie et le Rwanda (UNDAC, 2008).
On a constaté ces dernières décennies une
augmentation de catastrophes naturelles dans la région des grands-lacs
en général, en particulier dans la ville de Bukavu (Sadiki
Ndyanabo et al, 2010). L'amplification des catastrophes naturelles ces
dernières décennies peut s'expliquer par le contexte tectonique
de la région et anthropique (Sadiki Ndyanabo et al. 2010). Du point de
vue morpho tectonique, la ville de Bukavu est située au point
d'intersection des directions tanganyikiennes et albertiennes (Sadiki Ndyanabo
et al. 2010). Ce qui explique la présence des failles dans la
région qui ont contribué au modelé du relief
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typique de Bukavu avec des plateaux fortement
disséqués et les effondrements des quartiers comme Mukukwe,
Clinique et Industriel. (Moeyersons et al. 2003).
La négligence et le non conscient du danger par la
population de Bukavu peut s'expliqué par l'inexistence ou peu de
littérature en rapport avec les catastrophes naturelles. Par exemple,
selon D. Wafula (2010), c'est depuis une dizaine d'années que la
catastrophe naturelle (tremblement de terre) qui a secoué la ville de
Bukavu en 2008 et ses environs était prévisible, mais personne
n'y avait prêté attention. Après nos investigations,
l'attitude majoritaire de familles après une catastrophe naturelle,
visait aussitôt à se procurer les ressources nécessaires
pour démarrer la reconstruction sur le même endroit et très
peu de victimes des catastrophes naturelles à Bukavu sont
délocalisées.
Eu égard à ce qui précède, la
présente étude sera focalisée sur les questions de
recherche suivantes :
- Quelles sont les attitudes et perceptions des populations de
la ville de Bukavu sur les catastrophes naturelles?
- Quels sont les effets socio-économiques des
catastrophes naturelles à Bukavu ?
- Quelle stratégie peut-on adopter pour réduire
les risques des catastrophes naturelles ?
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