0. INTRODUCTION GENERALE
0.1 ETAT DE LA QUESTION
Il existe peu de littérature en rapport avec les
catastrophes naturelles dans la ville de Bukavu. Nous avons retenu, parmi les
résultats antérieurs, pour mieux cerner l'état actuel de
la question, les quelques auteurs qui se sont intéressés
presqu'au même thème que celui de notre étude.
Les réactions des populations face aux catastrophes
naturelles sont des fois jugées irrationnelles. Amalia Signorelli (1992)
par exemple, insiste sur la répugnance des populations à
abandonner les lieux du désastre. Il qualifie ce comportement
d'irrationnel ou d'illogique. De ce fait, les différentes
conséquences liées aux catastrophes naturelles ne sont pas
fortuites (Vinet et al. 2010) Ainsi par exemple, Vinet et al (2010) estiment
que les décès liés aux catastrophes sont l'expression des
vulnérabilités internes (âge, handicap) ou externes
(bâtisse inadaptée) ou de mise en danger plus ou moins consciente
et plus ou moins délibérément. Ces auteurs créent
un lien entre la vulnérabilité, la décision personnelle et
la pauvreté. Ils estiment que les pauvres courent
généralement plus de risques que les riches du fait qu'ils ont un
accès limité aux moyens et équipements qui leur
permettraient de gérer les risques (Holzman et Lorgensen, 2000). Il est
ainsi important de choisir les mécanismes de protection sociale qui
réduisent la pauvreté et leur vulnérabilité aux
catastrophes (Holzman et al. 2000).
Ce ne sont pas seulement ces facteurs sociaux et
économiques qui déterminent la vulnérabilité aux
catastrophes naturelles mais aussi les facteurs géographiques. Wangui et
al (2012) estiment que les aléas se rapportent aux différents
facteurs dont l'altitude. Ils estiment que la perception des
sécheresses, les vents destructeurs et les glissements de terrains ont
augmenté au cours de la dernière décennie. Mais aussi les
maladies des plantes et du bétail, ainsi que les attaques d'animaux
nuisibles, ont également augmenté. C'est la perception d'un
changement climatique justifiée par une variabilité du
début de la saison des pluies qui à la longue et si rien n'est
fait peut affaiblir la capacité d'adaptation aux risques (Wangui et al.
2012). Le rapport sur le changement climatique du Groupe d'experts
intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) indique qu'il est
probable que la variabilité climatique va s'accentuer dans les
prochaines années (GIEC 2007). Ce qui engendrerait un accroissement de
l'intensité et de la fréquence des évènements
à fort impact.
Le changement climatique est un défi mondial majeur qui
aura un impact significatif et durable sur le bien-être humain, le
développement et par là même sur la manière
d'aborder la réduction des risques liés aux catastrophes
naturelles (GIEC, 2007). Ainsi Michel Prieur
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(2012) parle de la solidarité, la responsabilité
commune, la non-discrimination de l'humanité, l'impartialité, la
neutralité, la coopération, la souveraineté territoriale,
la prévention, le rôle des médias comme principes
généraux applicables aux catastrophes. Il détermine
d'autres principes éthiques applicables aux catastrophes avant, pendant
et après son éclatement.
La prévention vise la réduction des risques en
amont adaptée aux divers types de catastrophes. Les dégâts
des catastrophes naturelles montrent toujours leur virulence d'années en
années. Au lieu de diminuer, ces derniers ne font que remonter (Suiss Re
et Munich Re 2013). Il est évident que les risques des
dégâts liés à des catastrophes naturelles ne
cesseront d'augmenter (Munich Re, 2012). Cela étant, lors d'une
catastrophe naturelle, interviennent diverses réponses des individus,
qui induisent les effets de la catastrophe (Thouret et al, 1996). Ces
réponses s'expriment par des modes de comportement contrastés,
variables dans l'espace, dans le temps, entre les sociétés et en
leur sein (Thouret et al, 1996).
En effet, en se focalisant sur les différents auteurs
ci-haut énumérés, nous constatons qu'ils reconnaissent les
risques liés aux catastrophes naturelles comme étant le
problème majeur auquel les populations font face et qui persiste. Mais
aussi, les réponses à ces catastrophes dépendent non
seulement des moyens économiques mais plus de la perception du danger et
du comportement y relatif.
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